Après le reboot DmC Devil May Cry, Enslaved, ou encore le sympathique Heavenly Sword, Ninja Theory sort donc dès aujourd’hui Hellblade : Senua’s Sacrifice. Basé sur la mythologie Celtique et Nordique, le jeu d’aventure de Ninja Theory propose finalement un titre pas dénué de qualités, indéniablement.
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ToggleWelcome to Hellheim !
Via les premiers trailers d’Hellblade : Senua’s Sacrifice, on ne savait pas trop à quoi à s’attendre véritablement, mais finalement la narration en vaut la chandelle. Le titre vous place dans la peau de Senua, une jeune guerrière Celte qui, totalement brisée psychologiquement, part à la recherche de son amour perdu Dillion. Ce dernier a en effet été sacrifié sauvagement par les méchants vikings ayant attaqué au passage le foyer de Senua, situé dans une région Celte. Notre héroïne devra pour le coup faire un long chemin vers Helheim, soit le monde des morts dans le but de sauver l’âme de son amant, prisonnier des griffes de Hela, la déesse nordique de la mort.
C’est le point de départ de l’intrigue, qui emmènera Senua au plus profond de la région d’Hellheim, et dont notre protagoniste va être tout au long de son périple être confrontée aux pires horreurs qui soient. D’ailleurs, ce qui est intéressant, c’est que le soft se dote à un moment d’une petite sous-intrigue en plus de l’histoire principale, et concernera directement le passé de notre chère Sinua. Le tout sera par ailleurs ponctué de cinématiques plus qu’agréables, et parfois jouées avec de vrais acteurs, rien que ça ! En sus, on notera aussi que Ninja Theory a poussé le vice bien plus loin que ses précédentes productions, car Hellblade : Senua’s Sacrifice parvient avec brio à nous scotcher sur cet univers, étant une frontière entre le réel et l’irréel, et le tout fonctionne diablement bien. Seule chose que l’on pourra reprocher, ce sera tantôt certains passages complexes un peu inutiles, même si vous pourrez visionner un documentaire sur l’envers du décor d’Hellblade plutôt intéressant, que nous vous recommanderons de visionner après avoir terminé le soft.
Outre la narration plutôt bien ficelée avec quelques légers rebondissements et surtout une fin assez inattendue, satisfaisante mais ne répondant pas forcément à toutes les questions que l’on se pose, le soft propose néanmoins un background des plus soignés. Effectivement, la fidélité de la mythologie Nordique est clairement respectée, et le titre s’amuse parfois à nous en apprendre un peu plus sur cette mythologie en question, chose que certains joueurs ne connaissant pas l’univers de la mythologie Nordique devraient apprécier à juste titre. On sera également assez séduit par le petit mélange qui prend franchement bien entre la mythologie Celtique et Nordique, via une direction artistique qui varie non seulement les plaisirs au niveau des décors, mais qui nous colle une véritablement gifle au niveau des panoramas, et c’est un pur régal !
Le personnage de Senua n’est pas non plus ridicule bien loin de là. Son expression faciale est des plus réussies et il faut savoir évidemment que cette dernière à été réalisée par motion capture. Qui plus est, on arrive très clairement à avoir au fil de notre progression en jeu de l’empathie pour la guerrière Celte, qui nous donne l’impression non seulement d’être extrêmement fragile psychologiquement parlant, en plus de sombrer de plus en plus dans la folie. Pas mal de passages avec la guerrière sont pour le moins marquants, et il faut féliciter au passage le gros travail de Ninja Theory d’aborder dans le soft le thème de la psychose, chose qui reste il faut le dire assez tabou. Très honnêtement, pour ne pas spoiler l’histoire du jeu, sachez qu’elle est de qualité, et va vous donner clairement envie de voir ce qu’il va réellement se passer à la fin tant cette aventure psychotique est plus que captivante tout le long, qu’il vous sera difficile de lâcher la manette une seule seconde.
Senua face aux Dieux Nordiques !
Mis à part dans un premier temps le côté combat ou puzzle de Hellblade : Senua’s Sacrifice, il y a aussi très clairement de l’exploration. On peut se balader plus ou moins librement, mais la progression reste cependant linéaire qu’on se le dise. On peut toujours s’amuser néanmoins à trouver quelques recoins par ci par là pour y dénicher des runes, et les activer histoire d’avoir de petites anecdotes bien sympathiques sur la mythologie Nordique que ce soit du fameux Ragnarok, en passant par le mythe de Sigmund et Surt, et j’en passe. Néanmoins, si le tout est linéaire, le soft s’offre des passages marquants plaisants à base de cache-cache entre la lumière et l’ombre car une bête rode, et pas mal d’autres moments assez intenses.
Ensuite, nous aurons pour le coup des combats, qui arriveront plus ou moins souvent dans l’aventure quand vous ne serez pas en simple mode exploration linéaire. Vous serez en général dans des arènes, et vous devrez vaincre des ennemis qui ne sont autres que les sbires des Dieux ou tout simplement des humains déchus, et pas très accueillants qui plus est. Pour vous débarrasser d’eux, vous pourrez effectuer des attaques légères comme des attaques lourdes via respectivement les touches carré et triangle. Aussi, vous pourrez également donner des coups de pied ou de poing via la touche rond pour étourdir vos ennemis et par la suite les attaquer. On aura également à disposition la possibilité de réaliser des esquives, des parades, mais aussi réaliser des contres dévastateurs au bon moment pour faire un maximum de dégâts. Ajoutez à cela la possibilité d’effectuer des attaques chargées, et vous obtenez tous les ingrédients d’un gameplay finalement plaisant en soi. Un peu simpliste dans l’idée certes, mais plutôt satisfaisant. Au passage, pour le système de santé, il reste néanmoins automatique, mais sachez qu’à chaque mort dans le soft que ce soit pendant les combats ou d’autres passages en particulier, le corps de Senua commencera à pourrir petit à petit et arrivé à son paroxysme, ce sera la mort définitive.
Les combats restent au final plutôt dynamiques avec une variété de coup plutôt sympathique, et il faut savoir que vous avez également un mode focus. Ce dernier servira également pour la phase puzzle – nous y reviendrons dans le paragraphe suivant -, mais sert aussi en combat. En effet, une fois que le mode est chargé en tuant des ennemis, en faisant des contres ou en les touchant, vous pouvez l’activer, et cela crée une sorte de mode ralenti, vous donnant la possibilité de récupérer un peu de santé, mais aussi de laminer vos ennemis maintenant ralentis au maximum. Cela donne un côté assez fun et jouissif immédiat, et sachez au passage que vous pouvez aussi changer de cible au moyen du joystick droit. Si le gameplay reste assez classique et très efficace, on pourra pester sur la caméra qui n’est pas toujours optimale pour nous indiquer qu’un ennemi est derrière nous – seules les petites voix dans la tête de Senua nous l’indique et encore … -, ce qui aura un peu le don de frustrer le tout. Mis à part cela, la jouabilité lors des combats reste un pur bonheur par son dynamisme et sa petite variété pas déplaisante. Sachez qu’il y a aussi des combats de boss, et ceux-ci sont un peu nerveux, et appréciable qui plus est. Sinon, pour pinailler encore un peu, on aurait encore voulu un peu plus de palettes de coups, et puis le tout devient assez répétitif sur la longueur, notamment à cause de chara-design des ennemis se répétant un peu trop, comme la palette de coups proposée.
Il y a maintenant le côté un peu puzzle de la chose pour Hellblade : Senua’s Sacrifice. Dans de nombreux passages, Senua sera amenée à devoir ouvrir des portes, mais uniquement en trouvant des symboles. En général, sur les portes il y a de un à trois symboles sur cette dernière, et il faudra trouver toutes les formes sur les portes pour pouvoir par la suite progresser. Il faudra chercher un peu partout dans la zone, jusqu’à ce que les signes en question apparaissent un peu partout via des petits halos orange, vous indiquant que c’est à cet endroit qu’il faut trouver le signe en utilisant tout simplement la perspective de l’environnement. Pour ce faire, il faudra utiliser le mode focus cité précédemment, et réaliser le symbole en question grâce à la perspective de l’environnement. Certains puzzles sont parfois un peu trop faciles à trouver, d’autres un peu moins, mais la plupart sont néanmoins plutôt ingénieux.
Pour varier en sus un peu les énigmes, le mode focus vous donnera aussi la possibilité de reconstruire des ponts toujours grâce à la perspective, ou bien vous pourrez même jouer avec certains portails enchantés, qui vous permettront de faire apparaître des éléments de décors pour vous faire avancer dans le jeu – des portes, des escaliers qu’il n’y avait pas avant etc… -. Le jeu joue donc beaucoup sur la perspective, et sachez qu’il joue aussi avec le fait de changer le temps du monde en question, pour vous permettre d’accéder aux endroits où cela n’était pas possible dans l’autre monde auparavant. Il y a pas mal de bonnes petites idées dans le fond, mais dommage que certaines ne soient pas assez exploitées car une fois encore, on ressent parfois le côté répétitif de la chose avec ces phases de puzzles.
Côté durée de vie, Hellblade : Senua’s Sacrifice s’en sort franchement bien. Le titre de Ninja Theory est dans un premier temps tarifé à 29.99 €, soit un prix relativement intéressant. Et à ce prix-là justement, sachez que le titre se termine entre 7 voire même 8 heures de jeu, en galérant notamment sur certains passages en mode normal. Comme d’habitude, il y aura trois niveaux de difficulté à savoir le mode facile, normal et difficile. Sachez notamment que vous pouvez rallonger un peu la durée de vie du soft en vous amusant par exemple à dénicher toutes les runes racontant les diverses histoires de la mythologie Nordique.
Des p’tites voix dérangeantes !
Côté graphismes, outre la direction artistique au top et la construction intelligente du level-design, Hellblade : Senua’s Sacrifice souffle le chaud comme le froid. Bâti sur l’Unreal Engine 4 d’Epic Games que l’on ne présente plus du tout, Hellblade parvient parfois à nous émerveiller avec ces arrière-plans dépaysants, puis la réalisation graphique d’assez bonne facture. Mais le reste du temps, on se retrouve avec parfois des textures pas très folichonnes, mais également quelques bugs affligeants qui font tâche. Lors de notre test, nous avons été sujet à notre personnage qui, voulant enjamber un simple petit muret pour progresser, s’est retrouvé la tête la première sous la map, nous obligeant à recommencer le passage en cours ! C’est assez étonnant que Ninja Theory n’ait pas corrigé ce type de bug, mais bienheureusement, cela ne nous est arrivé qu’une seule fois car le reste du temps, nous n’avons pas notifié la présence de bugs étranges, si ce n’est quelques animations parfois un peu douteuses.
Mais sinon en globalité, le bébé de Ninja Theory peut très bien alterner entre des décors agréables pour la rétine, comme des visuels un peu en dent de scie malheureusement. Mais au-delà de ça, on comptera sans conteste sur des effets graphiques psychédéliques qui fonctionnent parfaitement, mais aussi une texture au sol vachement bien foutue. On notera en sus des effets de feu ou bien encore de lumière véritablement à tomber par terre tant le tout est bien géré, et sachez que la fluidité reste plutôt exemplaire sur PS4 standard, même si nous avons eu quelques légères saccades, et une PS4 standard qui crache véritablement ses poumons une fois en ingame ! Nul doute que cela sera mieux géré sur PS4 Pro qui peut alterner entre haute résolution ou du full 60 FPS ! Enfin, pour la modélisation de notre Senua rien à signaler, c’est plutôt de bonne facture, tout comme l’expression faciale de notre protagoniste Celte.
Comme toujours, on va terminer ce test avec l’ambiance sonore d’Hellblade : Senua’s Sacrifice, aussi dérangeant que magnifique, tout simplement. Le titre de Ninja Theory est seulement en V.O.. Cette dernière est franchement de haute volée et avec des sous-titres français qui se dotent malheureusement d’une syntaxe parfois discutable comme évitable. Pour le reste du sound design, l’ambiance sonore dérangeante fait le café avec notre Senua qui entend des voix étranges tout le long du soft, et puis les musiques Nordiques contre certains boss ou notamment à la fin… Quelle pur bonheur ! Bon par contre, dommage qu’il n’y en ait qu’une petite poignée qui nous marque, car on en aurait aimé des plus marquantes !
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