Hellsweeper VR est un titre qui a fait sensation avec ses différents trailers. C’est la raison pour laquelle nous étions particulièrement excités de pouvoir enfin poser nos mains dessus, histoire de voir si ce nouveau Rogue-like en VR, développé par Mixed Realms à qui l’on doit le sympathique Sairento VR, tient la route. Après un certain Synapse qui avait largement réussi cet aspect Rogue-like en le rendant addictif, il faut dire que Hellsweeper VR a du mal. Il cumule beaucoup de bonnes idées qui, dans la pratique, piétinent sévèrement.
Conditions de test : Nous avons joué à Hellsweeper VR durant six petites heures, le temps de débloquer un maximum d’éléments pour nos runs, et d’atteindre au moins le dernier acte du soft. Le titre a été testé sur le Meta Quest 2.
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ToggleUn lore ? Où ça ?
Si certains Rogue-likes ont quand même une narration poussée et intéressante, comme Synapse, ce ne sera pas le cas d’Hellsweepeer VR. Le soft nous plonge littéralement en enfer dans la peau d’un « Hellsweeper » (ou Balayeur de l’enfer en français, ce qui est moins sexy du coup). Votre objectif si vous le voulez bien, sera de nettoyer l’enfer des démons qui ne sont pas si recommandables que cela. A part ça, c’est tout ce qu’il y aura à se mettre sous la dent. Pas de lore ni de personnages explorés, ce qui fait que l’on se retrouve avec un background vide, et où nous enchainons les runs à trucider des démons et boss sur trois actes. Il est clairement dommage d’avoir une narration inexistante sur un titre comme celui-ci, car le potentiel était là.
Bien heureusement, son esthétique ressemble au moins à quelque chose. Avec ce petit côté DOOM et des démons qui restent plus ou moins inspirés, malgré une forte ressemblance au titre d’id Software, Hellsweeper VR a du charme. Les panoramas proposent quelque chose d’honnête, même si le dernier acte aura la très mauvaise habitude de ressembler au précédent au niveau des décors. Autant dire que l’on a en face de nous un habillage artistique correct, mais sans non plus nous en mettre plein la vue. Autrement dit, le jeu reste finalement générique et manque de personnalité.
Sur la patte purement graphique, la version Quest 2 testée est déjà un poil meilleure que la version PSVR 2. C’est un peu plus net, et certains modèles 3D proposent un minimum de détail dans la modélisation. En revanche, la technique ne sera clairement pas la plus flatteuse, avec des textures parfois faibles, et qui auraient mérité un peu plus de travail. D’autant que la plupart du temps, nous sommes dans des arènes de tailles moyennes, ce qu laissait de la marge pour la qualité graphique… Au moins, la production de Mixed Realms se dote d’une bonne optimisation, et de quelques rares effets sympathiques. Mais clairement, la claque n’est pas au rendez-vous.
Pareil pour le sound design, que l’on en vient presque à oublier. Alors que l’on pouvait s’attendre à des musiques qui bougent à la DOOM, il n’en est rien. C’est beaucoup trop gentillet, et cela ne colle pas du tout à l’univers proposé. Il y a bien un ou deux thèmes sympas, sans que cela ne nous touche plus que ça. Le titre est donc pas mal plat, même si les doublages sont là et sont plutôt honnêtes.
Exigeant… peut-être trop ?
Comme pas mal de Rogue-likes, Hellsweeper VR nous balance tout d’abord dans son QG sous le signe des portes de l’enfer, qui reste efficace et immersif. Dans ce dernier, il sera possible de personnaliser son avatar, s’entraîner à se familiariser avec les divers pouvoirs et armes déverrouillés, mais également faire le point sur sa progression, et enfin se lancer dans une nouvelle run, seul ou en multijoueur, ou essayer le mode défi. Il s’agit en soi d’un contenu honnête
Le gameplay d’Hellsweeper VR, dans un premier temps, est aussi défoulant que fluide. La combinaison armes à feu et magies offre une assez belle alchimie, et le fait d’effectuer des sauts couplé avec le mode ralenti, donne la possibilité de faire des combos assez fous et ainsi gonfler son score à chaque arène. À noter que vous devez systématiquement traverser pas moins de 4 arènes, avant d’aller ensuite affronter le boss de la fin de l’acte en cours. Qui plus est, il est même possible de combiner les sorts, et faire un véritable carnage dans le bestiaire qui, il faut le dire, est assez varié.
Là où le jeu va majoritairement pêcher, ce sera dans la précision. En dehors d’un gameplay qui reste bien calibré, les contrôleurs peinent à reconnaitre nos mouvements. Ce qui est problématique. Les mouvements de haut en bas ou de gauche à droite vont servir à faire apparaitre nos armes ou magies, quand d’autres permettront l’utilisation de compétences secondaires. C’est par ce biais que l’on se heurtera à ce soucis dans la jouabilité qui peut être préjudiciable, dans la mesure où vous pouvez très vite tomber en rade de vie, voire mourir, si vous n’avez pas pu faire le bon mouvement, à cause d’une reconnaissance ratée.
En ce qui concerne la difficulté, Hellsweeper VR n’est pas facile certes, mais il est aussi déséquilibré. Si en normal, le challenge est quand même bien pensé, parce qu’il faut tout le temps rester en mouvement comme dans un DOOM, le mode débutant ou amical est quant à lui mal équilibré. Il ne sera pas rare de se faire laminer par des boss anormalement forts par exemple. Cela n’a pas de sens, et incitera les néophyte à vite lâcher l’affaire. Néanmoins, malgré leur difficulté en dents-de-scie, on retiendra les boss, qui ont des manières spécifiques d’être vaincus en jouant sur leur point faible, pas trop compliqués à comprendre.
Un rogue-like très discutable dans l’exécution
Sur l’aspect Rogue-like, on demande en général une progression efficace, cohérente et ni trop rapide, ni trop lente. Hellsweeper VR fait carrément l’inverse. En voulant proposer un système de levelling à 25 niveaux afin de déverrouiller des armes ou magies plus ou moins attrayantes et vous facilitant la vie, autant dire que le temps d’investissement se révèle bien trop long. Chose qui, à première vue n’est pas un soucis dans le fond, Rogue-like oblige, mais force est de constater que la courbe de progression est trop lente pour espérer débloquer dans un temps convenable un arsenal cool, censé apporter une once de fun dans un gameplay déjà bien imprécis.
Néanmoins, le titre se rattrapera à minima sur l’aspect procédural. À chaque niveau, vous aurez des objectifs différents pour passer à l’arène suivante jusqu’au boss. De la survie, en passant par des puzzles pour gagner des récompenses, voire l’obligation de sacrifier une de vos armes, les situations que propose la production de Mixed Realms sont au moins généreuses. Qui plus est, un système de boutique sera de la partie. Vous pourrez généralement y acheter des améliorations pour vos armes et magies, moyennant de la monnaie accumulée lors de vos rudes combats ou puzzles.
Justement sur ce côté upgrade, Hellsweeper VR pouvait faire mieux. Effectivement, si les nombreux coffres ou fin de niveau vous donnent accès à de nouveaux pouvoirs, ceux-ci seront temporaires. Bien évidemment, c’est le principe même du Rogue-like, sauf qu’ici les améliorations définitives ne s’apparentent qu’à de vulgaires statistiques à peine augmentées une fois que vous avez enfin atteint un niveau. Ici, bien que le jeu vous donne la faculté de choisir deux bénédictions avant votre future run, force est d’admettre que vous recommencez chaque fois avec presque rien, si ce n’est certaines armes qui ne seront pas améliorées correctement comme dans un Rogue-like/lite à la Synapse. Vous l’aurez compris, la montée en puissance ne se ressent absolument pas, ce qui se révèle particulièrement frustrant, surtout après des heures d’investissement.
On finit avec sa durée de vie, quand même longue. Comme évoqué précédemment, Hellsweeper VR demande énormément de temps pour tout débloquer. Nous avons lâché l’affaire au bout de six heures de jeu, en sachant qu’il faut au moins une bonne heure voire légèrement plus pour venir à bout des trois actes au total et sans compter les pauses. En effet, il est intéressant de noter que les développeurs ont eu la bonne idée de donner la possibilité aux joueurs et joueuses de revenir au QG après un acte terminé, histoire de faire une petite pause. Le soft aura au moins ce bon point. Notez qu’il y a un mode multijoueur qui est déjà désert… c’est à se demander pourquoi il y en a un finalement.
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