Hero Must Die est un RPG, ou plutôt un anti-RPG comme ses développeurs aiment le définir. D’abord réservé au public japonais durant de nombreuses années, le titre nous parvient finalement dans une version améliorée et disponible sur consoles et PC. Reste à voir si cela valait le coup.
Conditions de test : Test réalisé sur PC (ombres et résolutions maximum, pas d’autres options disponibles) avec environ 20 heures de jeu et 5 cycles de vie terminés.
Sommaire
ToggleContextualisation
Pour bien appréhender ce test, il nous faut revenir dans le passé et retracer le parcours du soft. D’abord développé pour téléphones exclusivement au Japon, le jeu connaît un portage sur d’autres appareils mobiles puis une version director’s cut, toujours sur les mêmes supports. Nous sommes ici entre 2007 et 2009. En 2016, un remake sort sur PlayStation Vita avec des contenus supplémentaires, toujours sur le sol nippon uniquement.
Toutes ces sorties fonctionnent plutôt bien, tant sur le plan des ventes que des critiques, et c’est sans doute cela qui pousse l’éditeur à sortir le jeu en occident, mais sur des supports plus actuels. Ainsi, Voici Hero Must Die. Again sur PlayStation 4, Nintendo Switch, et PC (via Steam), un portage modernisé qui n’apporte finalement rien d’autre qu’un lissage graphique par rapport à la version PlayStation Vita. Si on se réjouira de voir le titre atteindre nos contrées plus de 10 ans après la sortie originale, on regrettera tout de même l’absence de traduction française, le jeu ne proposant que des sous-titres en anglais accompagnés des voix japonaises.
Cette partie sur la contextualisation a donc son importance pour bien comprendre que Hero Must Die nous arrive ici dans sa version la plus aboutie, qui a pu mûrir au fil des années, ce qui la rend forcément plus complète, mais elle est également nécessaire pour se rendre compte que le jeu nous arrive avec un retard graphique assez prononcé.
En effet, on parle ici d’un portage d’une version sortie en 2016 et sur une console portable. A partir de là, pas de miracle, le jeu est totalement à la ramasse visuellement. Sans être absolument hideux non plus, on ne peut que constater la pauvreté des modèles 3D des personnages (pas de bouche animée, des doigts sans espace entre eux, etc.), les animations peu convaincantes, le peu d’effets pyrotechniques et j’en passe. Une première impression pas forcément flatteuse. Heureusement, quelques qualités viennent équilibrer les choses.
Un concept génial
Venons-en donc à la qualité principale du jeu : son concept. Le jeu débute sur le combat final entre notre héros et le Roi des Démons qui terrorise le pays. Au terme de ce combat servant de rapide tutoriel, notre protagoniste périt mais achève tout de même son adversaire. Mais dans Hero Must Die, cette action ne marque pas la fin de l’histoire mais bien son commencement.
En effet, en gage de récompense, Dieu offre à notre guerrier 5 jours de vie supplémentaires afin qu’il puisse profiter de la paix qu’il vient d’instaurer. Cependant, au fil de ces 5 jours, le héros deviendra de plus en plus faible. Cette faiblesse progressive se manifeste d’ailleurs dans le gameplay. Ainsi, au fur et à mesure de la progression, les points de vie maximum de votre personnage ne cesseront de décroître et les armes et armures avancées deviendront trop lourdes pour qu’il les porte. De même, les différents sorts possédés au début de l’aventure seront oubliés petit à petit.
Vous l’aurez compris, la progression se fait donc totalement à l’envers par rapport à un RPG classique, ce qui est, il faut bien le dire, une brillante idée. Néanmoins, un concept ne fait pas à lui seul un bon jeu. Attardons-nous donc sur les différents systèmes de jeu.
Une progression intéressante mais rébarbative
Il faut savoir que le soft reprend des mécaniques de rogue-lite. A chaque fois qu’on termine un cycle (c’est-à-dire une run menant à la mort du personnage), nous avons la possibilité de relancer une partie sur la même sauvegarde, qui gardera ainsi en mémoire le fait que nous avons déjà fini un cycle et débloquera de nouveaux éléments d’histoire. De plus, il deviendra de plus en plus rapide d’accomplir les objectifs menés à bien dans nos précédentes runs.
Si l’idée est intéressante sur le papier, manette en mains elle se montre un peu moins convaincante, la faute à un level design sans saveur et très limité. Sachant qu’on va passer son temps à déambuler dans les mêmes environnements en boucle entre les différentes parties, on a vite fait de saturer on finit par s’ennuyer.
Même constat malheureusement du côté des affrontements. Outre le fait qu’ils se montrent très classiques (sans que cela ne soit réellement un défaut), les combats au tour par tour finissent également par lasser, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le bestiaire tombe rapidement dans le color swap bête et méchant. Ensuite, la difficulté n’est pas très présente. Attendez-vous à rouler sur vos adversaires la majorité du temps, puisque seuls quelques boss ici et là se montreront retords.
Reste que la progression parmi les différents événements du jeu reste originale et donc assez galvanisante, notamment en ce qui concerne le recrutement des membres de notre groupe, puisque celui-ci est susceptible d’être fortement différent d’une partie partie à une autre (au moins 10 personnages sont jouables en tout, chacun avec leurs propres événements et quêtes dédiées).
Hero Must Die Again
Lorsque votre récit arrivera à sa conclusion, une longue scène se déclenchera. Celle-ci sera fortement influencée par les actes que vous avez accomplis (ou non) durant les 5 jours qui vous ont été confiés.
Cette unique scène du jeu est la principale (la seule ?) carotte qui nous pousse à jouer, encore et encore, quitte à refaire en boucle la plupart des mêmes actions. Il faut bien admettre qu’il est exaltant de découvrir, après une run allant de 3 à 5 heures, les conséquences de nos différentes actions.
Voir la conclusion de notre romance et l’avenir du royaume (au sens très large) est un vrai plaisir, bien que découvrir les 50 variations possibles sera un travail de longue halène que seuls les plus acharnés tenteront d’accomplir.
Cet article peut contenir des liens affiliés