S’il y a bien une chose qui avait pu faire grincer des dents les joueurs, c’était bien le premier Hitman, qui adoptait un format épisodique. Cela était certainement une demande imposée par l’éditeur de l’époque, Square Enix. On connait bien sûr la suite des événements, puisque l’éditeur nippon a finalement lâché la licence, dont I.O. Interactive a bien évidemment gardé les droits. C’est par la suite que le studio danois a trouvé un nouvel éditeur pour éditer Hitman 2, en la personne de Warner. Désormais, le format épisodique n’est qu’un lointain souvenir, et Hitman 2 sortira bien en jeu totalement complet le 14 novembre prochain sur PC, PS4 et Xbox One. Après avoir joué et terminé le soft au niveau de son mode histoire notamment, ce nouveau volet transpire-t-il la maîtrise ?
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ToggleL’agent 47 encore à la lutte contre le client de l’ombre
Sans véritable surprise, Hitman 2 reprend logiquement là où le premier volet nous avait laissé. Sans trop spoiler, le premier volet mettait du temps à décoller. En effet, ce n’est pratiquement qu’à la fin que l’on comprenait vraiment ce qu’il se trame. On y apprenait qu’un mystérieux client de l’ombre donnait des cibles à l’Agent 47 et Diana Burnwood. Ces fameuses cibles n’étaient autres que des agents qui travaillaient pour une corporation nommée Providence. La fin était elle aussi très ouverte, mais d’un côté assez excitante, car elle concernait surtout le passé de notre assassin préféré. Dans Hitman 2 du coup, le décor est de nouveau posé via une cinématique d’introduction, nous contant justement ce qu’il s’est passé dans l’épisode précédent. Notre tueur à gage, accompagnée de Diana Burnwood travaillant pour l’ICA, tente de retrouver cette fois-ci la trace du mystérieux client de l’ombre. Ce dernier court toujours, et ce sera à notre héros de le retrouver et de comprendre finalement ses motivations et agissements, pour le moins obscurs.
Hitman 2 revient avec une narration plus captivante, et surtout un level-design avec une maîtrise monstre !
Contrairement au premier Hitman qui se dotait d’une intrigue parfaitement monotone, Hitman 2 semble s’être enfin amélioré du côté de sa narration. On apprend quelques révélations intéressantes entre Diana Burnwood et l’Agent 47 notamment, mais également sur le fameux client de l’ombre. En revanche, bien que la trame soit beaucoup plus captivante, on regrettera déjà les cinématiques en CGI du premier volet. En effet, ces dernières seront désormais en illustrations dynamiques, et cela aura le don de casser un peu l’immersion, à notre grand désarroi. On ne sait pas si avec Warner le budget a baissé, mais c’est plutôt rageant de voir juste des cinématiques statiques en CGI… Néanmoins, la trame reste de bien meilleure qualité que son prédécesseur, mais attendez-vous en revanche à une fin plus ou moins ouverte. On sent déjà la volonté d’I.O. Interactive de vouloir travailler sur un prochain opus pour notre assassin chauve et doté d’un code barre sur la nuque.
Là où I.O. Interactive montre aussi tout sa puissante maîtrise, c’est dans le level-design. Comme Hitman, cette suite nous fait une fois de plus voir du pays. Des paysages tropicaux de la Colombie en passant par les nombreux bidonvilles de Bombay en Inde, Hitman 2 réussit son pari de proposer une variété d’environnements certaine. On alterne également entre des niveaux d’une verticalité réussie à des niveaux un peu plus horizontaux, mais tout aussi bien amenés. Au niveau de la taille des niveaux qui plus est, ils restent également aussi ouverts que le précédent volet, avec encore une fois, une grosse liberté laissée au joueur pour lui permettre d’aller où bon lui semble, et préparer ses futurs assassinats.
Des meurtres à la pelle… ou au poisson
Ce serait un parfait affront de présenter le gameplay d’Hitman, dont la licence est quand même présente sur le marché vidéoludique depuis 2000. Comme les précédents volets, vous incarnez l’Agent 47 et comme dans chaque mission votre objectif est toute simple : tuer les cibles qui vous sont indiquées et par n’importe quel moyen. Pour ce faire, on vous envoie dans un niveau assez ouvert, où les interactions sont nombreuses, et dont vous pouvez ramasser plus ou moins ce qui vous tombe sous la main entre des briques, des poissons, des clés anglaises, des armes diverses et variées, une tripotée d’outils en tout genre, et j’en passe. De plus, il faudra aussi s’infiltrer, et par conséquent se déguiser pour passer incognito à la vue des différents gardes présents dans les niveaux.
Voilà concrètement ce qu’est et a toujours été la jouabilité d’Hitman. D’ailleurs, quels sont les changements que l’on a pu observer entre Hitman et Hitman 2 ? Très honnêtement, les nouveautés sont plutôt minimes, mais ce n’est pas foncièrement dérangeant. Pour commencer, nous avons les fameuses caméras de surveillance. En parcourant les divers niveaux, vous les verrez assez souvent placées dans des angles morts, et il vous faudra faire extrêmement attention de ne pas marcher dans leur champ de vision, au risque de vous faire repérer plus facilement par les divers gardes et être dans le mouise. Très honnêtement, sur nos parties, cette feature se met très clairement en évidence. En effet, ces fameuses caméras peuvent vous repérer, tout comme des corps que vous aurez mal cachés. Du coup, cela alertera directement les gardes, qui se mettront en mode recherche. Pour le reste des nouveautés, nous avons enfin le retour de la fameuse mallette, soit l’outil un peu iconique de l’agent 47. Dans cette dernière, il vous sera possible d’y mettre un peu tout et n’importe quoi, et la placer par exemple dans un endroit où vous pourrez récupérer plus tard vos effets personnels. Cela apporte une option stratégique en plus dans la préparation de vos assassinats, et c’est une bonne idée de l’avoir remis dans ce nouvel opus.
C’est globalement tout ce que l’on a pu noter en terme de nouveautés. Côté gameplay par la suite, on retrouve clairement du Hitman dans le texte. La maniabilité de notre agent 47 est aux petits oignons, et on trouve au passage un système de couverture relativement efficace pour se cacher des ennemis. Il y a parfois quelques petites imprécisions quand on veut parfois escalader quelques gouttières ou cages d’ascenseurs mais dans l’ensemble, ça reste du tout bon. Les interactions sont également toujours aussi nombreuses, tout comme les possibilités pour éliminer nos cibles, qui restent une fois de plus absolument colossales. Tuer des cibles en étant déguisé en barbier en passant par zigouiller notre proie avec une machine à cocaïne, les opportunités sont clairement nombreuses, et ce n’est pas sur une première partie que vous découvrirez tous les embranchements assez riches, grâce au level-design ouvert et vertical. A noter qu’il est maintenant aussi un peu plus facile de se cacher dans des buissons ou dans la foule, pour ne pas être vu de certains types de gardes, qui peuvent parfois vous reconnaître instantanément.
Le maître de l’assassinat est de retour avec un contenu colossal, et un gameplay toujours aussi solide !
On aborde maintenant les gunfights, mais aussi la progression. Qu’on se le dise, les combats à l’arme à feu commencent à devenir archaïques que ce soit dans la visée, ou dans les sensations de tirs, s’apparentant plus à des tirs de paintball qu’à de vraies sensations d’avoir une pétoire dans les mains. Cependant, cela se laisse jouer avec grand plaisir et le corps à corps, pour l’infiltration notamment, reste pour le moins dans la lignée de son prédécesseur. Si nous voulons le prendre par derrière, les éliminations sont toujours efficaces, et varient logiquement en fonction de l’arme que vous portez. C’est un peu la même chose si vous attaquez l’ennemi en mode frontal, les cutscenes varieront également, et ne restent pas vilaines en soi. Dans les deux manières, que ce soit en mode bourrin ou infiltration, chacun pourra y trouver son compte, mais ce sera toujours le mode filature qui prime. Pour la progression enfin, c’est aussi la même que son aîné. En finissant nos missions, on nous indique les actions que nous avons réalisés en terme d’assassinat, et on fait logiquement progresser notre niveau global et de maîtrise dans chaque niveau, afin de débloquer de nouveaux lieux de départ, de contrebande ou tout simplement de nouveaux gadgets ou armes. Le système de progression est globalement bien fichu, et il faudra faire bien des parties pour compléter les 100 % de chaque niveau entre les zones à explorer, et les nombreux défis à accomplir.
Dans un soucis d’accessibilité au plus grand nombre, on retrouve évidemment le système d’intrigues, anciennement nommés opportunités dans le précédent opus. Comme vous le savez déjà, ce système permet d’aider les joueurs novices à ne pas se casser la tête à trouver un moyen d’éliminer les cibles, et à suivre un chemin simple pour les trucider par la suite. La plupart des intrigues amènent d’ailleurs à des assassinats aussi originaux que plutôt rigolos, et certainement que la plupart des joueurs expérimentés voudront grandement se prendre au jeu, avant de trouver d’autres manières sortant de l’ordinaire pour zigouiller les diverses cibles. Cette fonctionnalité instaurée dans le précédent volet marche toujours du feu de dieu, et permet notamment de ne pas frustrer les néophytes du genre infiltration. En sus, vous avez également des renseignements à récolter lors de vos missions, qui vous donne de petits indices sur d’autres façons de tuer vos cibles. Comme quoi, les possibilités sont vraiment légion pour défourailler nos cibles.
L’I.A., si elle a fait de gros efforts de cohérence dans Hitman 2, manque encore et toujours de peaufinage, à notre plus grand regret. Dans un premier temps, on apprécie que les gardes ou même les civils, puissent devenir très suspicieux s’ils voient par exemple votre déguisement en médecin, personnage lambda, porter une arme dans son dos. Auquel cas, dans le pire des cas, vous pouvez vous faire pourchasser, et être sacrément mal en point. Les gardes peuvent aussi être, par exemple, alerté lorsqu’ils voient le flingue d’un de leur confrère à terre, ce qui les rend très suspicieux, et il en est de même si vous portez le même déguisement qu’eux notamment. Le tout est franchement cohérent dans le comportement de l’I.A., mais pêchera parfois par une débilité sans nom. Ils lâcheront en effet un peu trop vite l’affaire quand ils vous perdent de vue, et peuvent parfois vous toucher d’assez loin avec leur arme… Il y a à boire et à manger dans cette dernière, mais les efforts faites sur l’I.A. sont cependant louables.
Ghost mode, contrats, sniper assassin… Du contenu à perte de vue !
Là où Hitman 2 fait fort, c’est dans son contenu, tout bonnement colossal. Déjà, il est à noter que le mode histoire du premier Hitman se retrouve directement dans Hitman 2 si vous possédez le soft original. Et en sus de cela, on y retrouve toutes les nouveautés de ce second opus directement dans le mode histoire du premier et les améliorations graphiques qui vont avec, rien que ça. Une bonne chose en soi, surtout que les niveaux de son aîné étaient aussi d’un haut standing donc il y a de quoi être plutôt satisfait.
Autre chose intéressante côté contenu, nous avons le retour du mode contrat, mais aussi l’ajout du mode Sniper Assassin. Pour le premier, cela fait depuis Hitman Absolution que ce mode contrat est apparu. Pour faire simple, et parmi les niveaux de base, vous devez choisir la cible vous-même qu’il faudra éliminer, tout en posant un certain nombre de conditions. Par la suite, une fois cela terminé, vous pouvez partager le contrat à la communauté. De quoi rallonger la durée de vie du soft, déjà bien conséquente. Enfin pour le mode Sniper Assassin, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un mode Hitman Sniper Challenge bis. Vous êtes en mode sniper, et votre but est de zigouiller aussi des cibles sans vous faire remarquer. Ce mode là est d’ailleurs aussi jouable en mode coopération jusqu’à deux joueurs. Notez qu’il y a aussi le Ghost Mode actuellement en bêta, mais sachez que nous n’avons pas encore pu l’essayer à l’heure actuelle. Vous pouvez toujours relire notre preview à cette adresse, et nous vous ferons un article plus détaillé à son sujet. Pour l’heure, sachez juste que ce mode voit s’affronter deux joueurs, qui doivent effectuer le plus d’assassinats possible. Le premier joueur à marquer 5 points remporte la victoire.
On termine avec la durée de vie. D’ores et déjà, pour boucler du moins le mode histoire d’Hitman 2, comptez entre 6 et 7 heures de jeu, en vous aidant au moins du système d’intrigues. Sans ce dernier, vous pouvez comptez au moins d’une dizaine d’heures, surtout si vous prenez votre temps pour finir les cinq destinations et le prologue du soft. Combiné à la campagne d’Hitman et du Patient Zero incluses si vous possédez déjà le premier Hitman, vous pouvez également doubler facilement cette durée de vie, qui peut aller jusqu’à 20h de jeu, si ce n’est pas plus. Le mode histoire vous occupera en somme pas mal de temps déjà, et vous aurez donc ensuite le mode Sniper Assassin, Ghost Mode, ainsi que le mode contrat. Pour 59.99 €, le prix est franchement justifié !
Une technique qui tient encore la route ?
Comme son aîné, Hitman 2 adopte une nouvelle fois le moteur graphique Glacier. D’ores et déjà, il faut avouer que le rendu est une nouvelle fois propre, et permet de créer des environnements ouvert d’assez grande qualité. Ledit moteur graphique peut aussi gérer une immense foule de civils qui sont un peu plus crédibles que dans le premier opus, tout en restant très bien optimisé et fluide. Nous avons eu quelques micro-saccades, mais rien qui n’a terni l’expérience de jeu. En revanche, et bien que le soft reste encore aujourd’hui relativement agréable pour la rétine, on ne pourra pas lui enlever le fait que les textures deviennent de plus en plus limitées, tout comme la distance d’affichage. Cela dit, heureusement que l’enrobage artistique vient compenser le tout, avec des paysages totalement dépaysants pour le coup.
On termine avec la bande-son. Une fois encore, les doublages seront eux-aussi en anglais, mais avec forcément les sous-titres français comme le premier volet. Les doublages sont d’ailleurs de qualité comme son prédécesseur. Les musiques, quant à elles, sont parfaitement dans le thème de chaque niveau pour notre plus grand bonheur. De ce côté là rien à dire, si ce n’est les bruitages, qui commencent à devenir vieillots.
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