Hitman, c’est la licence dont on ne savait pas encore de quoi il en retournerait après la sortie d’un certain Hitman Absolution qui prenait une orientation légèrement différente par rapport aux précédents opus. Aujourd’hui, nous avons enfin un nouvel épisode de Hitman, mais prenant une fois encore un autre chemin peu commun qu’on se le dise, à savoir la voie du format épisodique.
Autant dire qu’énormément de joueurs avaient été très surpris par cette orientation, et voyons justement, maintenant que tous les épisodes de la première saison sont sortis, si le format épisodique est un gros pari gagnant pour les mythiques développeurs de la franchise, IO Interactive.
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ToggleL’agent 47 et une histoire de conspiration…
Très honnêtement, on ne pourra pas dire que la trame scénaristique dans un Hitman ait été jadis son point fort, mais il s’avère que cet opus là, dans sa toute première saison, a le don de se doter d’un scénario tout aussi complexe, mais qui hélas a encore de très grosses lacunes.
Pour faire très simple, le scénario vous placera dans un premier temps plus de vingt ans avant les événements de ce volet et sa rencontre avec l’ICA, Diana Burnwood et Erich Soders, pour ensuite nous immerger au fil des épisodes dans une histoire intéressante certes, mais dont la narration reste globalement plutôt maladroite et inégale d’épisode en épisode. Mais il n’y a pas que de la maladresse dans le scénario de ce Hitman, c’est également le fait qu’il y ait beaucoup trop de longueur avant de finalement commencer à nous faire des révélations intéressantes.
Malgré une narration assez maladroite et dotée d’une grande longueur, la fin de cette première saison introduira avec brio la future saison deux, qui peut s’annoncer comme prometteuse au niveau de son scénario !
Cependant, nous savons néanmoins qui est le méchant derrière toute cette mascarade, et puis disons que la fin est malgré tout plutôt convaincante. Pourquoi ? Eh bien, même si d’habitude les cliffhangers ne sont pas forcément bien vu, on peut dire que ceux-là sont bien amenés, et nous permettent de nous donner globalement envie de voir ce qu’il va se passer lors de la saison deux.
Alors oui, elle n’est pas encore officiellement annoncée, ce qui est parfaitement normal, mais il y a fort à parier que les p’tits gars de IO Interactive doivent déjà s’y pencher. Par contre, il faudra espérer que ces bougres puissent enfin nous donner un scénario un peu plus rythmé dans la saison deux, c’est tout ce que l’on demande. En tout cas, les personnages proposés dans les cinématiques ont de la gueule, mais nous attendons de voir de quoi il en retournera par la suite, notamment au niveau du passé de notre tueur à gages doté d’un code barre sur sa nuque.
De réelles nouveautés dans son gameplay ?
C’est concrètement l’une des questions que l’on est en droit de se poser effectivement, et nous sommes bien obligés d’avouer que des nouveautés, il y en a finalement très peu à notre plus grand regret. En fait, le première chose que l’on remarquera, ce sont les différentes opportunités d’assassinats qui s’affichent quand vous passez devant, et qu’une fois suivie, ladite opportunité vous donnera en clair les objectifs à réaliser afin d’approcher votre cible, afin de la zigouiller une fois pour toute. Pour vous donner une exemple concret, vous devrez par exemple prendre un déguisement spécifique en tuant un protagoniste, puis ensuite atteindre votre cible afin de la tuer un peu à votre sauce. le nombre d’opportunités pour vos futures victimes peut varier d’épisode en épisode, allant de trois à quatre par cibles, voire un peu moins. Bien évidemment, et c’est logique, tout ceci est désactivable pour les joueurs hardcore, et nous avons l’impression que ce système d’opportunités a été implémenté notamment pour les novices de la franchise, ce qui n’est pas un mal car cela permet finalement de toucher tous les publics.
En second lieu, l’interface du soft a complètement changé pour le coup. Mais cela, nous allons y revenir un peu plus tard. Notez qu’il est désormais possible, avant de commencer votre mission, de pouvoir choisir votre équipement, avec des armes ou autres pour vous aider lors de vos missions, contrairement à Hitman Absolution. Vous pourrez choisir votre arme, poison, objet de leurre, ou encore des explosifs, le lieu où commencer, le costume, ou encore des objets de contrebande placés dans certains lieux. A savoir en revanche que vous devrez finir la mission afin d’obtenir un score, qui vous accordera un certain niveau de maîtrise en fonction des défis que vous aurez réussis, et cela vous débloquera de nouveaux lieux où commencer, des équipements, armes, ou encore objets de contrebande. En sus de ce système bien amené, nous avons comme toujours ce bon vieil inventaire vous permettant de stocker une bonne tonne d’objets – marteau, ciseau, objets d’objectifs, des armes, ou encore la fameuse corde à piano et la seringue mortelle -. Enfin, la jauge de suspicion est désormais indiquée via une flèche et plus elle grandit, plus l’ennemi sera suspicieux et entrera par la suite en mode pourchasse si vous restez un peu trop à son contact. Cela ne se produira en théorie que si vous portez la même tenue que lui.
Ce Hitman effectue donc un petit retour aux sources en reprenant divers codes de Hitman : Blood Money et des précédents opus, sans forcément compter Hitman Absolution qui était un épisode ayant pris un chemin un petit peu différent. Et qui dit Hitman dit forcément diverses tenues à porter pour se fondre dans la masse. Ce fameux système de déguisement a été légèrement revisité. En effet, une fois votre proie tuée, vous pouvez donc récupérer sa tenue qui peut être tout et n’importe quoi – fleuriste, garde du corps, pilote d’hélicoptère, docteur, serveur, cuisinier et j’en passe -, et vous permettra la plupart du temps de passer certains endroits auparavant inaccessibles. Alors certes, vous pourrez toujours y aller à l’infiltration pure sans passer par la case déguisement, mais cela risque de ne pas être de tout repos. Surtout que, lorsque vous entrez dans une zone dite hostile, il faudra faire attention à ne pas vous faire repérer car les ennemis deviendront non seulement en mode suspicieux, mais se mettront rapidement à vous pourchasser si vous ne vous en allez pas de la zone. Sinon pour en revenir à ce système de déguisement, il est encore une fois bien foutu, fait ses preuves, et reste dans les codes de la licence, en sachant bien évidemment que si vous êtes en mode combat – en gros les ennemis sont à vos trousses et vous attaquent dès qu’ils vous voient -, vous serez dans l’obligation de trouver une autre tenue pour passer incognito. Car même en enlevant et en remettant votre tenue, vous serez toujours en mode pourchasse ou combat… Ce qui est logique car les ennemis vous chercheront toujours dans ladite tenue que vous aviez.
La licence Hitman conserve ses acquis tout en effectuant un petit retour aux sources pas forcément déplaisant et quelques retouches par ci par là, mais pêche cruellement par son manque de nouveautés et d’innovations.
Sinon pour son gameplay pur, on part tantôt sur de l’infiltration ou de l’action, en sachant bien entendu qu’il est plus que conseillé d’y aller en infiltration, car seulement quelques balles vous tuent, et que la difficulté est, par conséquent, prédéfinie pour de l’infiltration pure. D’ailleurs, sur les interactions avec les décors, nous avons quand même été bluffés par son nombre, notamment pour distraire les gardes et pouvoir progresser. De plus, et à chaque fois que vous éliminez un garde ou une cible à laquelle vous devez prendre sa tenue, vous devrez systématiquement le traîner et le cacher dans un placard ou container, afin que la cible morte ou assommée ne puisse pas être découverte par de simple citoyens ou gardes. Sinon vous savez ce qu’il se passera : vous serez recherché ou pourchassé si vous êtes dans le champ de vision d’une personne lambda ou d’un ennemi.
Au delà de ça, le gameplay reste plutôt maniable et intuitif si vous avez déjà joué à un Hitman. Juste dommage qu’il n’y ait pas de vue FPS comme ce fut le cas pour Hitman : Blood Money en l’occurrence, et que la licence manque cruellement de grosses nouveautés ou innovations… Car mis à part ce format épisodique qui reste une première dans un Hitman, on retrouve à peu de chose près tout ce qui faisait déjà l’essence de Hitman jadis. A noter de plus que l’on retrouve aussi la barre d’instinct de Hitman Absolution, permettant de voir les différentes personnes en surbrillance à travers les murs. L’option est d’ailleurs désactivable cela va de soi comme toute l’interface, si vous désirez vous la jouer hardcore.
Au moins, et malgré l’IA qui nous fait quand même encore et toujours des actions très étranges, comme le fait qu’elle vous dévisage alors que vous avez changé de tenue sans vous faire prendre par exemple, la durée de vie du soft au niveau de son contenu est tout simplement gargantuesque. Pour terminer les six missions proposées, en plus du fameux épisode estival, et en sachant qu’il vous faut pratiquement une heure voire 1h30 facile, comptez environ entre six et dix heures pour terminer tous les épisodes de cette première saison en fonction de votre rythme. Les différents à-côtés allongeront la durée de vie avec les contrats que les joueurs peuvent créer, les diverses cibles insaisissables qui apparaissent ponctuellement, ou encore les missions des Six Sarajevo, exclusives à la PS4. Au vu du prix du season pass du soft tarifé à 49.99 € sur PC et 59.99 € sur PS4 et Xbox One, cela reste plus que convenable, et il faut savoir de plus qu’une version boîte arrivera le 31 Janvier 2017 sur PC, PS4 et Xbox One, pour les amateurs de version physique.
Le Glacier Engine, toujours au top ?
Hitman Absolution utilisait à la base le Glacier 2, et il s’avère que les développeurs ont repris ce même moteur graphique, tout en tentant de lui donner un gros coup de jeune. Et autant avouer que ça marche car ce nouvel opus de Hitman parvient par moment à nous scotcher avec quelques arrière-plans parfaitement somptueux, et nous faisant voir du pays. Car rappelons-le, chaque niveau nous fait visiter de nouvelles contrées qui sont la France, l’Italie, le Maroc, le Thaïlande, les Etats-Unis et le Japon dans les villes respectives de Paris, Sapienza, Marrakesh, Bangkok, le Colorado et l’île d’Hokkaido. La variété est donc présente de ce côté-là, mais on pourra néanmoins reprocher dans la modélisation globale que le Glacier Engine n’est pas pour autant une claque graphique en soi, dans la mesure où on sent véritablement que ce moteur graphique est passé de la génération précédente à cette génération actuelle.
Après, le titre n’est pas laid non plus, mais oscille souvent entre le joli et discutable techniquement, comme les animations qui ne sont pas pour autant exempt de tous défauts. Néanmoins, le jeu fourmille de détails tout en proposant dans certains épisodes des niveaux assez grands avec un level-design pour la plupart des différents chapitres plutôt bien pensé, et c’est surtout cela qui compte. Peut-être que des améliorations graphiques seront notables dans la saison deux, surtout en ce qui concerne notamment les chutes de FPS dans certains niveaux, ou encore des chargements bien trop longs dans quelques épisodes comme Marrakesh, Paris et Sapienza.
Pas de doute, l’agent 47 est bel et bien de retour en forme… Néanmoins, il manque quelque chose à ce Hitman pour être considéré comme un volet de haute volée !
Dernier point, il s’agit comme d’habitude de la bande-son de Hitman. Autant dire que ce n’est concrètement pas son point fort véritablement, car les musiques se font toutes discrètes. A contrario, il faut saluer le travail des développeurs pour avoir rendu les niveaux assez vivants sonorement parlant, ce qui reste un gros plus malgré les musiques que l’on finirait presque par oublier. Une autre chose qui chagrine est le fait que les doublages sont hélas restés en anglais, alors que les deux précédents volet de Hitman proposaient des doublages dans la langue de Molière. Possible que les moyens financiers n’étaient pas présents pour la localisation des doublages en anglais, mais on ne pourra malgré tout qu’être déçus… Bon au moins le jeu se dote de sous-titres et d’une interface en français, mais quand même, on espère que le tire sera rectifié dans sa probable saison deux.
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