Daylight Studio est un studio basé à Singapour et qui est surtout connu pour réaliser des jeux mobiles, entres autres. Après Holy Potatoes! A Weapon Shop?! qui est une simulation un peu loufoque où le joueur prenait le rôle d’un forgeron, Holy Potatoes! We’re in Space?! propose ici une odyssée spatiale tout en restant dans le même ton.
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ToggleDétruis 5 fruits et légumes par sol
Ce n’est pas « cent patates! » comme diraient les Inconnus, mais deux que nous allons suivre dans cette aventure spatiale hors du commun. Quand on participe à une épopée où les personnages principaux sont des patates, on ne s’attend pas à quelque chose de bien sérieux et pour cause. D’ailleurs, histoire d’avoir une salade bien composée, les autres personnages du jeu font également partie de l’univers végétal avec des fruits et des légumes revisités. Malgré tout, nous avons droit à une petite intrigue. Nos deux petites patates, Fae et Cassie, sont deux sœurs aux caractères totalement opposés. La première est sérieuse et rigoureuse, et la seconde est complètement à l’ouest et survoltée. Après que leur mystérieux grand-père se soit fait enlevé par l’odieuse organisation Eclipse, nos deux aventurières sont à leur tour prises pour cible par cette même organisation. C’est donc une fuite constante à travers l’espace qui nous motivera à parcourir le cosmos pour trouver le fin mot de l’histoire.
Ce duo de choc donne constamment lieu à des situations comiques qui rythment plutôt bien la progression. Bien plus qu’un univers unique à parcourir, c’est un véritable melting-pot de la geekerie et de la pop-culture qui nous est proposés. Que ce soit les personnages rencontrés, les objets, et même les chapitres du scénario, il n’est pas rare de reconnaître ces clins d’œil très appuyés. Un docteur qui voyage dans le temps dans une cabine téléphonique, des combats de «patatemon» ou encore un chapitre à la Indiana Jones devraient largement vous parler. Etant surement l’un des gros points forts du jeu, cette atmosphère rigolote est portée par une traduction française de très bonne facture. On peut facilement en juger avec le nombre incroyable de jeux de mots et autres calembours présents qui feraient rougir Laurent Ruquier. Le hangar où l’on amarre son vaisseau à chaque coin d’univers que l’on explore donne tout de suite la couleur avec son nom très inspiré, le «Hangar Niture».
On se taille, mais pas en frite
Malgré l’ambiance, nous n’avons pas le temps de niaiser car il faut fuir sans arrêt. Le schéma est à peu près le même à chaque fois. On arrive dans un coin de la galaxie avec son vaisseau, et on accomplie la quête principal en explorant des planètes, et tout ça avant une date limite exprimée ici en «sol» (qui correspond plus à des jours, rien à voir avec la mesure du temps sur Mars). Vous devez donc faire vos petites affaires et décamper fissa sous peine d’être rattraper par Eclipse qui vous détruira purement et simplement avec un vaisseau lourdement armé impossible à battre. Holy Potatoes! We’re in Space?! est présenté comme un jeu d’aventure et d’exploration spatiale avec des éléments de gestion. Si vous avez déjà joué à Faster Than Light, le soft devrait globalement vous plaire puisqu’il reprend pas mal de choses sans être toutefois une copie conforme. Le gros morceau du titre est son côté gestion très poussé et plus profond qu’il n’y parait. Le vaisseau principal, qui est votre moyen de locomotion ainsi que votre outil de combat, peut être amélioré de plusieurs façons. Le hangar, en plus d’être votre point de repère pour prendre la poudre d’escampette, est le lieu où tout s’achète :
- Des ajouts pour développer votre vaisseau (de nouvelles places pour des membres d’équipage, un réservoir de carburant plus important, des slots supplémentaires d’armes pour le vaisseau…
- Des améliorations pour augmenter l’efficacité de ces ajouts
- Des pièces d’armes
- Des ressources
Outre faire avancer le schmilblick scénaristique, l’exploration de planètes vous permet de récolter de l’argent, des ressources, et des pièces d’armes. Elle est automatique, vous êtes pris dans un flot d’événements aléatoires entrecoupés de rencontres hostiles. C’est là qu’entre en jeu le système de combat au tour par tour. Il est simplement question de gérer l’attaque des différentes armes du vaisseau. Globalement, vous ferez souvent face à deux cas de figures. Soit vous viser directement la coque du vaisseau adverse pour en finir rapidement, soit vous le privez de sa puissance de feu en détruisant ses armes pour l’achever tranquillement ou le forcer à se rendre. Le principe semble simple, mais les nombreux types d’armes (laser, missile, schrapnel…) ainsi que les pouvoirs spéciaux de Cassie et Fay viennent enrichir le tout. Evidemment, on ne peut pas bouriner à tout va, les utilisations ont un coût (qui varie selon l’arme). Votre énergie se recharge à chaque tour, ce qui vous permet d’attaquer simultanément avec plusieurs engins et/ou utiliser une des capacités spéciales des deux sœurs. Ce petit côté stratégie devient surtout important contre les nombreux boss qui diffèrent grandement du menu fretin.
Vous disposez également d’un petit bouclier qui se révèle très utile. Vous pouvez le placer sur une de vos armes ou tout simplement sur votre coque. Si cette dernière est vitale pour éviter le game over, protéger vos engins de mort d’une destruction se révèle tout aussi impératif. Il faut savoir qu’un membre est assigné à chaque arme, si l’une d’elle est détruite, son utilisateur à de grandes chances d’entrer dans un état de choc qui va affaiblir considérablement son efficacité. Pour y remédier, votre vaisseau dispose d’une salle de repos qui permet de subir une thérapie pour régler ce problème. Seulement, c’est un de ces moments où l’on constate un gros soucis qui peut vous plomber l’expérience, à savoir la gestion du temps.
«Sol 1 c’est patate, Sol 2 c’est patate aussi»
Comme on le disait, le temps est compté dans chaque chapitre. De plus, chaque déplacement du vaisseau, et de nombreuses actions (comme la thérapie justement) consomment des sols. Le système du jeu en lui même est frustrant. Les possibilités de gestion sont énormes mais le temps nous manque cruellement à chaque fois. Tout d’abord, le début est trompeur puisque si l’on ne fait pas les bons choix d’améliorations, la suite peut être affreusement difficile, et au contraire, une fois que l’on connait les ficelles, le tout peut s’avérer d’une simplicité déconcertante (ce que l’on constate en recommençant le jeu). Seulement, dans les deux cas, on sent que l’on ne peut pas exploiter les possibilités qui s’enrichissent toujours plus au fur et à mesure. Nous n’avons presque pas le loisir d’explorer des planètes, ce qui est voulu étant donné la répétition rapide des événements aléatoires. On peut le faire quelques fois histoire de farmer un peu mais rien de bien passionnant. Bref, on ne pense pas le soft aussi linéaire de premier abord.
L’autre aspect amusant est le nombre incroyable de membres que vous pouvez recruter au hangar ou via des événements aléatoires. C’est comme ci les développeurs s’étaient amusés à recréer une tonne de figures connues avec un jeu de Monsieur Patate. Il est donc possible d’avoir Barbie en tant qu’ingénieur, Gintoki (Gintama) comme manieur de missiles et énormément d’autres. Ces deux corps de métier ont chacun des rôles et des capacités propres. Les ingénieurs sont doués pour créer certains types d’armes ou chercher de nouvelles technologies. Les combattants renforceront vos armes avec de nombreuses capacités biens utiles (dégâts, régénération, protection…). Vous pouvez bien sûr gagner de nouvelles compétences ou les améliorer via une salle du vaisseau dédiée. Il est amusant de tester plusieurs synergies entre ces personnages, et les armes. Premièrement pour ceux qui les construisent, il faut dire qu’il y a énormément de types d’armes et de machines de guerre uniques à fabriquer, encore faut-il avoir les bonnes pièces. Les talents de l’ingénieur détermineront la qualité de la construction. En combat, vous pouvez donc vous essayer à plusieurs combinaisons parfois très puissantes avec les compétences et les caractéristiques uniques de certaines armes.
Le système de jeu est très répétitif et peut rapidement vous lasser. Toutefois, pour ceux qui accrochent, sachez que la durée de vie est plus que correct avec une bonne vingtaine d’heures de jeu. Pour ce qui est de la bande son, on passe rapidement à côté tellement elle ne marque pas nos esprits. On peut regretter un manque de voix qui auraient pu mettre encore plus en avant l’humour omniprésent. Visuellement le style sied bien à l’image du jeu avec un mélange entre le cartoon et la japanimation. Les designs des vaisseaux sont bons contrairement à l’arrière-plan des phases d’exploration qui laissent à désirer.
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