Difficile vraiment de faire une approche de Homefront : The Revolution. On ressent rapidement une narration simple, une campagne sans profondeur mais controversée par une ambiance guérilla urbaine intéressante et un scénario sympathique. Nous sommes plongés dans les vastes rues que nous propose le soft sous les feux ennemis, partagé entre ingéniosité et faiblesse. Le titre nous jette comme des combattants de la résistance américaine sous un thème politique audacieux… mais a du mal à faire véritablement la part des choses.
Disponible depuis le 20 mai sur PlayStation 4, Xbox One et PC, le nouveau bébé signé Deep Silver et Dambuster Studios possède un lourd héritage : celui de reprendre la succession de la série, initialement débutée par le défunt studio THQ. Allez, prenez vos armes, on part en vadrouille.
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Toggle« Au bord de la révolution »
Très clairement, Homefront : The Revolution n’aurait pu jamais voir le jour. La franchise, qui avait débutée en 2011 avec Homefront premier du nom, était partie sur des bases plutôt bancales. Ce dernier, tout d’abord repoussé, proposait, certes, une aventure intéressante, mais parsemée de problèmes techniques qui empêchaient l’avancée même de certains joueurs sur des missions, et aucune solution n’a été proposée par les créateurs.
Peu de temps après, l’éditeur THQ ferme malheureusement en 2013 suite à sa faillite et les droits de la licence Homefront sont alors acquis par Crytek qui était censé reprendre en charge le développement du jeu avant que le travail soit légué aux studios de Deep Silver, qui s’occuperont de l’édition du jeu. Dambuster Studios, quant à eux, prendront en charge le développement de ce nouvel opus. Si le travail de chacun semble avoir été conservé, tant l’essence de la série que la patte de chaque studio, le chemin aura été difficile et les vieux démons ne peuvent malheureusement pas rester cachés. Et si nous sommes heureux de pouvoir toucher à ce nouvel épisode, qui aura connu de sacrés rebondissements, il restera partagé entre du très bon... et du moins bon.
Malgré toutes les péripéties, c’est avec joie que de le voir débarquer sur nos consoles
Qu’on se le dise, Homefront : The Revolution est un jeu qui ne voulait pas mourir. Malgré sa production difficile, ses nombreux bouleversements, ses changements de direction et une suite que personne ne voulait, à cause d’un prédécesseur critiqué et mal reçu, il est là, entre nos mains. Et étonnamment, malgré tout cela, ce n’est pas un mauvais jeu, loin de là. Il possède de nombreuses bonnes idées et de sacrés atouts pour tenter de racheter le cœur des joueurs.
Tout comme le premier épisode, Homefront vous plongera au centre d’un conflit entre la Corée et l’Amérique pour une histoire d’échange économique, là où une société d’armements, Apex, aura un contrôle absolu sur le matériel. Mais ce n’est plus une Corée réunifiée que l’on aura en face mais simplement la Corée du Nord, et les personnages que l’on connaissait ne seront plus des nôtres. Philadelphie est ainsi sous contrôle et il appartient au joueur et à la résistance locale de briser cette petite domination à coup de révolte urbaine.
Très rapidement, on se sentira happé par un univers intéressant et une ambiance de guérilla rurale au poil. Les environnements sont vastes et nous plongent facilement dans l’intrigue même du soft, et si l’on remarquera rapidement que la campagne est plutôt plate et sans profondeur, avec une narration trop simpliste, le joueur prendra goût à cette ambiance entre post-apocalyptique, révolution locale et guerre du peuple. On se retrouve ainsi ici avec un contraste entre des personnages clichés et un manque d’originalité mais un climat général bien amené.
« Pour la libération ! »
Une fois les bases du jeu posées et que l’on vous a expliqué que votre mission sera, grosso-modo, de reprendre le contrôle des différentes zones, on vous place, arme en main, dans les sombres ruelles et il est à vous de sauver tout ce petit peuple de l’emprise coréenne. Les districts sont divisés en trois zones, qui seront plus ou moins faciles à déterminer : Les zones rouges voient les forces d’occupation tirer à vue et ayant pour ordre de ne laisser passer personne – l’affrontement parait donc presque obligatoire, les zones jaune-orangées sont sous surveillance – attention donc de ne pas susciter trop d’intérêt, et les zones vertes sont en toute logique, des zones plus sûres et qui correspondent aux forteresses et quartiers généraux coréens.
La progression se fait de manière classique dans Homefront : The Revolution, la carte est divisée un peu à la manière d’un Far Cry, avec des zones à reprendre, des dispositifs à pirater, de réaliser des missions secondaires et d’explorer un peu tous les points stratégiques et importantes de la map. La campagne est de ce fait plutôt riche et parsemée de bonnes idées et l’on sent la volonté des développeurs d’apporter du bon, avec une ambition certaine de ne pas délaisser le joueur.
Le contenu du soft est également intéressant, avec une durée de vie respectable et son lot d’activités à faire, que ce soit au niveau de la découverte que de la trame scénaristique principale mais l’on se sent partagé entre la diversité des choses à faire et leur répétitivité, tant on a cette impression de déjà-vu. Tout dégage un sentiment de classicisme, et si l’on ressent un énorme potentiel et un environnement bourré de bonnes idées, rien n’est vraiment poussé à fond, et l’on se sent tout de même avec un sentiment de frustration, comme s’il y avait tellement mieux à faire mais que l’on était limité dans notre démarche et notre souhait d’aller plus loin.
Homefront : The Revolution, un potentiel énorme et bourré de bonnes idées
S’il n’y a pas grand chose à détailler au niveau du gameplay et de l’artisanat, étant donné que l’on a ici quelque chose de facile à prendre en main, on notera tout de même qu’une fois de plus, le tout est assez simpliste. Le plus gros problème reste bien que la plupart des armes ne sont pas spécialement… amusantes à utiliser. Elles ont une bonne sensation certes, mais pas extraordinaire. Le retour de chacune n’apporte pas vraiment ce sentiment, vous savez, d’avoir tiré juste lorsque l’on a un fusil de sniper, ou le recul que peut avoir avec un armement plus lourd. Les sensations de tir sont limitées et la précision est à peine juste.
Là où cela devient intéressant, c’est qu’Homefront introduit des mods d’armes qui permettent d’altérer sur les caractéristiques ce ces dernière. Et cela rejoint cette idée de personnalisation qui nous permet un peu de varier notre arsenal. Certains gadgets sont également bien trouvés, comme un mini bolide radiotélécommandé qui pourra être dirigé à distance et que vous pourrez faire exploser où bon vous semble.
« Guérilla Poubelle »
Le soft propose également une expérience coopérative intéressante, jusqu’à 4 joueurs, où vous et vos acolytes pourront prendre part à des missions intéressantes. Les mécaniques sont bien ficelées et la coop est vraiment un point fort du jeu. Votre groupe devra prendre la température et faire attention sur le terrain à ne pas y aller trop de façon bourrin et il sera parfois judicieux de trouver une stratégie juste pour garder tous les membres de votre escouade en vie. On regrette tout de même la légèreté de ce qui est proposé, l’expérience est bonne mais plutôt courte avec ses amis.
Difficile également de clôturer le test sans parler des nombreux problèmes techniques que Homefront : The Revolution nous concède. Les vieux démons sont bien présents et s’il est enfin possible de profiter des missions sans être coupés dans sa progression, comme dans le premier Homefront, le tout est techniquement limité. Quelques bugs, des ralentissements incompris, des textures mauvaises et même des collisions et des moments où l’on traverse les décors… Bref, un joyeuse recette qui nous laisse menu ! Et c’est dommage, l’IA n’est pas là spécialement pour rattraper le coup.
On précisera tout de même que la version PC semble mieux optimisée et le taux de problèmes rencontrés paraissait moins important. Le test a cependant était principalement effectué sur PlayStation 4, avant l’arrivée de quelconques patchs correctifs. Attendons donc les retours des développeurs avant de sonner l’alarme, bien que cela soit tout de même assez alertant. Comme quoi, il est difficile de se défaire des bases cauchemardesques de la série…
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