Pour ceux n’ayant jamais entendu parler de la série, Homeworld premier du nom est né en l’an de grâce 1999. Développé par Relic Entertainment, à qui l’on doit bon nombre de jeux de stratégie comme Company of Heroes un et deux, ou encore la franchise Warhammer 40,000 : Dawn of War, ce premier opus aura marqué nombre de joueur. Il sera suivi par une suite en 2003, toujours par les mêmes développeurs.
Mais nul besoin de déterrer ces anciennes versions pour profiter des deux jeux. Avec la triste chute de THQ en 2013, c’est dorénavant Gearbox Software qui dispose des droits de la licence. En février dernier voit le jour une édition Remastered pour Homeworld 1 et 2 de très bonne facture. Profitant d’un tout nouveau moteur, le design des vaisseaux spatiaux s’en trouve sublimé. Nous ne pouvons que vous conseiller d’y jeter un œil si le genre vous plait.
La particularité de ces jeux vient directement de leur inspiration space opera. Comme chacun sait, contrairement au conflit prenant place sur la terre ferme, l’espace est un théâtre de guerre ou les placements en trois dimensions sont, non seulement possibles, mais aussi primordiaux pour espérer remporter la victoire. Et c’était donc un plaisir que d’appréhender un gameplay jouant habilement sur ce placement si particulier. Le tout servi par une difficulté relevé et une campagne scénarisé riche et complète. Voyons ensemble ce que vaut ce Homeworld : Deserts of Kharak.
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ToggleTu l’as vu mon gros porte-avion ?
C’est donc un petit événement que de voir arriver un épisode inédit. C’est à Blackbird Interactive que revient la tâche de ressusciter la légende. Fondé en 2007 par d’ancien membre de Relic ayant travaillé sur les premiers épisodes, le studio travaillant sur un RTS est contacté par Gearbox pour en faire le futur de la franchise Homeworld. On a donc le droit à un préquel se déroulant sur la planète Kharak, qui est, comme le nom du jeu le laisse supposer, recouverte de déserts. C’est donc bien sur le plancher des vaches que se déroulera l’aventure. Mais comme vous allez le voir, des similitudes avec les anciens jeux subsistent, pour notre plus grand plaisir.
La première chose qui différencie Deserts of Kharak de la concurrence est la façon dont on gère sa base, ou plutôt l’absence de base fixe telle qu’on peut en voir dans des jeux comme Starcraft par exemple. Ici, et comme dans les premier opus, c’est un vaisseau mère qui sera le centre névralgique de votre gestion. Et pour le coup, quoi de mieux qu’un immense porte-avion sur roue pour servir de base mobile dans le désert. Ce mastodonte produira tous les véhicules dont vous aurez besoin, sachant qu’il est également capable de se défendre lui-même par le biais de tourelles. Il est d’ailleurs possible de rediriger l’énergie dans les différents modules selon vos besoins, cela permettant de s’adapter au mieux à chaque situation. En tant que porte-avion il est possible de s’équiper d’avion pour soutenir nos véhicules avec des frappes aériennes.
La collecte de ressources est indispensable au bon approvisionnement de votre flotte. Représenté par des gisements de deux types sur la carte, ils vous fourniront les matériaux nécessaires pour construire de nouvelles unités, ou pour mener à bien vos recherches et ainsi déployer des unités plus impressionnantes, ou améliorer celles dont vous disposez déjà. Il faudra donc mouvoir votre base à proximité de ces gisements, et faire appel à des collecteurs pour récolter les matériaux utiles. Des unités faisant office de bases avancées peuvent également être déployées, évitant ainsi à vos petits récolteurs un trajet long et périlleux jusqu’à votre vaisseau mère.
Shifumi tactique dans le désert
Pour ce qui est du combat on a droit à un système pierre-papier-ciseaux relativement classique. Les véhicules légers étant efficaces contre les véhicules d’attaques à distance, eux même puissant face aux véhicules lourds, qui sont eux une plaie pour les véhicules légers. A cela vient s’ajouter des unités spécialisées, permettant par exemple de réparer vos troupes, de poser des tourelles et autres radars. Chaque catégorie de véhicule dispose également d’une capacité spécial, comme des grenades fumigènes coupant la ligne de feu de l’adversaire, ou un boost rendant les véhicule léger très difficile à toucher. La gestion des différents dénivelés du terrain se montrera aussi d’une importance stratégique. Toute unité se trouvant sur une dune plus élevée que son adversaire bénéficiera d’un bonus d’attaque non négligeable, le placement est donc très important. Le tout donne des escarmouches très dynamiques, demandant réactivité et adaptation rapide.
On a également accès à une carte tactique par une simple pression sur la touche espace. Très claire, on peut y voir les différents niveaux d’altitude du terrain ainsi que les ressources. Les différents véhicules, alliés ou ennemis, sont quant à eux représentés par des petites formes géométriques. Il est donc aisé de repérer à quelle type de menace on a à faire, ou de voir où sont placé nos différentes troupes. Cette carte ne montre en revanche que ce que vos capteurs vous permettent de voir, d’où l’intérêt de poser des radars aux endroits stratégiques pour garder à l’œil des positions sans véhicule allié.
La campagne du jeu est d’ailleurs une parfaite entrée en matière pour les débutants. Les mécaniques de jeu y sont introduites progressivement, permettant aux néophytes d’intégrer les subtilités du gameplay sans être perdus. Longue d’une dizaine d’heure, celle-ci dispose d’une difficulté plutôt douce, surtout si on la compare à ce qu’on pouvait trouver dans Homeworld 1 et 2, ce qui pourra déranger les fans de la première heure, mais se révèle un très bon point d’entré dans la franchise pour les nouveaux venu. Chaque mission est disponible en trois niveaux de difficultés pour un peu plus personnalisé son expérience de jeu, ce qui est toujours une option appréciable.
Il faut sauver l’humanité !
Cette campagne solo est également scénarisée de fort belle manière par le biais de cinématiques. Mélangeants artworks animés et moteur du jeu, il faut avouer que le résultat est somptueux. On plonge facilement dans cette histoire, baignant dans une ambiance de fin du monde et de course pour la survie de l’humanité poignante. Bien sûr, préquel oblige, le dénouement final est déjà connut, mais cela n’ôte en rien l’intérêt de la trame scénaristique. Le tout est en plus porté par une bande-son fantastique, nul doute que celle-ci joue énormément dans l’ambiance dépeinte dans le jeu. Les graphismes sont d’ailleurs honorables, loin des détails d’un Total War, et affichant bien moins d’unités simultanément, ils restent propre comme en atteste les transitions entre cinématique et jeu. La physique est prise en défaut en de rare exception, mais la plupart du temps c’est un plaisir de voir nos véhicules sauter à toute vitesse du haut des dunes de sables gigantesques, ou de former un ballet mouvant et mortel pendant les affrontements.
On trouvera également un mode escarmouche, jouable contre l’intelligence artificielle ou bien en ligne. Deux factions sont présentes, la Coalition que l’on joue dans l’histoire, et les Gaalsien qui sont les antagonistes. Ici pas de limitation comme durant la campagne, libre à vous de faire les recherches scientifiques dans l’ordre que vous souhaitez. Bien que présentant de légère différence, les deux camps jouables ont un gameplay très similaire ce qui pourra en gêner certain. Et il faut bien l’avouer, pour un jeu de stratégie, on est en droit d’attendre un peu plus de factions jouables, et la longévité du jeu en prend un coup. Qu’à cela ne tienne, une fois l’histoire terminée votre envie sera d’aller vous jeter sur la suite, en tout cas c’est ce que nous avons fait à la rédaction.
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