Cela faisait très longtemps qu’un jeu dans l’univers de Robin des Bois n’avait pas pointé le bout de son nez. Aujourd’hui, c’est donc Hood: Outlaws & Legends qui fait surface, et adopte bien évidemment ce background si cher aux fans. Ayant fait hélas très peu de bruit depuis son annonce, le titre développé par Sumo Digital, à qui l’on doit dernièrement le sympathique Sackboy: A Big Adventure, n’arrive finalement pas à convaincre mais ça, on s’y attendait.
Conditions de test : Nous avons joué à Hood: Outlaws & Legends durant 10h de jeu le temps de débloquer plusieurs atouts, tenues et armes pour chaque classe et les faire monter chacune au rang 5. Le titre a été testé sur PC avec 16Go de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
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ToggleContenu et narration, la mauvaise blague
S’il y a forcément un point que l’on attendait au tournant pour un titre multijoueur c’est son contenu, et celui-ci est déjà particulièrement décevant. A sa sortie le 10 mai dernier, Hood: Outlaws & Legends ne propose qu’un seul mode de jeu avec cambriolage, jouable en ligne ou en entrainement contre l’IA. De plus, le soft n’a à son actif que seulement six maps. Avec ça, la production de Sumo Digital part assez mal, surtout que ce dernier est quand même tarifé à 29,99 €.
Cela dit, Hood: Outlaws & Legends aura au moins le don de proposer quatre classes jouables, étonnamment complémentaires. Vous pourrez ainsi jouer tout d’abord Robin, une classe à distance pouvant tirer avec son arc, lancer quelques grenades aveuglantes, ou encore attaquer au corps à corps et lancer une flèche explosive en guise de capacité spéciale, tuant n’importe quels ennemis en un coup.
Vient ensuite Marianne, dans la même veine que Robin sauf que cette dernière s’oriente assassin, dispose d’une arbalète à son bras droit, et peut balancer des fumigènes comme se rendre invisible aux yeux des gardes une fois sa jauge de capacité remplie. Outre ces deux classes orientées infiltration, nous aurons en sus ce bon vieux frère Tooke. Le bougre est une classe soutien avec possibilité d’attaquer avec un encenseur, comme de soigner ses alliés aux alentours et révéler les ennemis environnant.
Enfin, vous aurez en dernier John ou autrement dit « Petit Jean ». Le bougre sera LA classe tank de Hood: Outlaws & Legends, en attaquant lourdement ou légèrement avec une masse, pouvant soulever des herses et ainsi faire progresser ses coéquipiers, ou bien tout simplement utiliser sa capacité spéciale afin d’avoir endurance et coups illimités et plus puissants le temps d’un instant. Incontestablement, ces classes là sont relativement bien ficelées, et l’alchimie entre celles-ci prend bien.
Mais bien évidemment, le titre de Sumo Digital est hélas dénué d’une véritable mise en scène ou narration. Effectivement, outre une introduction présentation les personnages sous la forme d’un bête didacticiel, c’est tout ce qu’il y aura à se mettre sous la dent. Et si vous voulez un minimum de lore, vous serez forcés d’enchainer les parties multijoueur, et ainsi débloquer diverses pièces de collection, vous en apprenant un peu plus sur le background de Robin des Bois. Clairement, la déception est de mise, et cela continue de plus belle avec son gameplay et sa construction.
Un déroulement des parties des plus barbants
En effet, il faut déjà dire que la répétitivité de Hood: Outlaws & Legends se ressent trop rapidement. Dans le seul mode de jeu disponible avec Cambriolage, votre but dans chaque partie est de voler la clé du shérif, trouver la chambre forte, y récupérer le coffre, l’emmener dans l’un des trois endroits indiqués sur la map, et l’extraire au plus vite pour remporter la partie avant que l’équipe adverse ne vous coiffe sur le poteau.
Il faut bien l’avouer au premier abord, le concept est plutôt original avec quelquefois des parties relativement tendues. En revanche, le déroulement des parties sera plus ou moins toujours le même, et le manque d’objectifs secondaires ne permet pas de casser la routine des parties ressemblantes au fil du temps. Il sera certes possible de capturer des points précis afin de réapparaitre au plus proche de votre objectif mais dans le fond, les parties demeurent trop répétitives.
Néanmoins, le point positif viendra dans le mélange entre PvP et PvE. Effectivement, vous serez amenés à affronter quelques gardes, en essayant le plus possible de les éliminer discrètement. Si ce n’est pas le cas, vous prenez le risque de vous faire repérer par ces derniers, par l’équipe adverse et élever l’alerte. Par conséquent, il y aura des renforts plus importants et costauds contrôlés par l’IA.
L’incorporation du PvE est donc finalement cohérente, même si l’IA reste neuneu dans l’absolu, et fait juste office d’obstacle. Notez que vous pourrez affronter aussi le shérif, mais ce dernier sera plus à éviter qu’autre chose, le bougre vous tuant en un seul coup.
Enormément de lacunes sur l’équilibrage et le game design
Bien entendu, il n’y a pas que des points positifs sur Hood: Outlaws & Legends, car l’équilibrage n’est également pas bon, dont sur les classes. Vous aurez en effet un peu trop souvent l’habitude de vous retrouver avec une équipe en full Robin voire avec des John ou Tooke à foison, biaisant complètement les parties. Limiter toutes les parties à une classe différente par joueur aurait pu être une solution viable…
Quelques choix de game design sont aussi très discutables. Outre l’absence de véritables objectifs secondaires dans chaque map comme nous l’avons évoqué plus haut, le titre dispose d’ores et déjà de combats ultra brouillons, lents, dotés d’un système de verrouillage obsolète, et manquant cruellement d’impact et d’un feeling convaincant. En sus, il y aura de quoi pester sur la possibilité d’effectuer des éliminations silencieuses sur les joueurs en étant accroupi derrière eux, pouvant amener à un véritable festival d’exécutions silencieuses par la pression d’un simple bouton.
Les problèmes ne s’arrêtent pas là, car le système d’esquives ou de parades en fonction de la classe est des plus ridicules. Pourquoi ? Simplement parce que celles-ci n’en restent pas moins totalement à la rue, et vous conduisent plus souvent à la mort qu’à autre chose. De plus, on peut noter quelques collisions hasardeuses ou des commandes répondant avec un poil de latence, conduisant forcément votre personnage au trépas dans tous les cas. Décidément, entre ça et les énormes soucis d’équilibrage ou encore le matchmaking pas forcément des plus justes, Hood: Outlaws & Legends a tout pour lui.
La bonne blague continue également dans l’aspect personnalisation de nos classes. En finissant les parties, vous pouvez faire progresser votre personnage de rang, mais également votre camp ou votre propre bourse. Ceci vous donnera la possibilité de débloquer et d’acheter divers vêtements ou armes, mais ceux-ci ne seront que purement cosmétiques.
Voilà donc un point bien fâcheux prouvant que les développeurs n’ont à aucun moment pensé à donner des statistiques aux vêtements et armes, ce qui auraient été largement plus intéressant et donnant un vrai sens au système de progression du soft. Du coup, le cœur central de l’amélioration de vos protagonistes passera de surcroît par les atouts, apportant de petits plus non négligeables aux classes certes, mais qui ne rééquilibrent pas pour autant les parties.
Technique acceptable, pour une construction barbante et une bande-son oubliable
Heureusement, le bébé de Sumo Digital s’en sort avec les honneurs sur le plan graphique. Si l’on excepte les quelques freezes de début de partie en passant par quelques retards d’affichage sur les textures notamment sur la version PC que nous avons testée, Hood: Outlaws & Legends reste convenable. Forcément, le moteur graphique employé est véritablement vieillot dans ses éclairages et la qualité de ses textures. Cependant, quelques jolis effets de reflets sortent un peu du lot, mais le titre n’en reste pas moins juste correct, sans non plus sauter au plafond.
Pour en revenir sur la construction du jeu, le level-design des différentes maps du jeu aurait pu mieux faire. S’il y a quelques variantes dans les décors, les nombreuses cartes du soft se dotent encore et toujours d’un village, suivi d’une forteresse. De ce fait, il sera parfois relativement difficile de faire la différence d’une map à une autre.
Cet aspect-là aura malheureusement le don de faire fuir les joueurs et joueuses sur la durée. En même temps, si l’on comprend qu’il soit difficile de faire mieux sur l’univers de Robin des Bois, un peu plus de créativité sur l’agencement des maps n’aurait pas fait de mal. En revanche, la direction artistique médiévale est appréciable, comme les quelques tentatives un peu maladroites de proposer un minimum de verticalité dans chaque carte.
Pour terminer sur une note encore moins joyeuse, c’est la bande-son sans mauvais jeux de mots. Les musiques dans Hood: Outlaws & Legends sont affreusement oubliables. Idem pour les doublages en V.O., peu nombreux et ne cassant pas non plus trois pattes à un canard.
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