On pourrait croire que j’ai craqué avec une intro aussi flinguée et que j’ai succombé au jackie qui est en moi. Pourtant non, Horizon Chase Turbo a quelque chose de bien plus prenant. Une adrénaline, un hurlement qui pousse à prendre des risques tout en nous ramenant à une époque lointaine où l’école anglaise du jeu de bagnole en avait sous le capot.
J’laisse le passé dans l’rétro
Horizon Chase Turbo est un jeu qui n’a pas le temps. Là où tant de jeux s’acharnent à nous mettre un niveau d’introduction obligatoire avec des dialogues à rallonge (et souvent des dialogues “trop cool top le fun de la vie mon pote”), HCT va droit au but. A peine le titre lancé qu’on est déjà propulsé dans une course à 200 km/h, sans contexte ni explication. Inutile tant en un quart de seconde le joueur comprend ce qu’il va devoir faire : placé à l’arrière d’un peloton d’une vingtaine de voitures, il va devoir refaire son retard pour franchir la ligne d’arrivée en premier. L’idée peut paraître injuste sauf que le joueur est aussi le plus rapide sur la piste. Non seulement sa vitesse de pointe est de loin la plus élevée du lot, mais il peut aussi compter sur trois boosts à utiliser avec précaution afin de maximiser l’efficacité. Car dans des courses qui vont souvent très vite (parfois moins d’une minute trente pour 3 tours), il y a très peu de place à l’erreur si on envisage de finir sur la première place du podium.
Plus qu’un jeu de courses, HCT se transforme alors presque en un jeu d’esquive où des réflexes affûtés sont une arme bien plus redoutable que nos aptitudes de pilote. Il ne faut d’ailleurs pas hésiter à jouer des coudes en glissant entre deux véhicules dans un virage, voire en coupant par les bords du circuit à l’aide d’un petit coup de turbo. Le jeu sait qu’on sera toujours bien plus rapide que lui, alors pour se défendre l’IA a un stratagème bien particulier : la défense. Plutôt que d’essayer de nous rattraper à l’aide de bonus ou de turbo (il n’y a que le joueur qui a le droit à un boost), elle n’hésite pas à sacrifier des véhicules en les plaçant sur notre chemin. La réactivité du joueur est alors mise à rude épreuve, quand, lancé à fond, il doit subitement éviter une voiture qui lui coupe la route. Après avoir remonté et esquivé les dix-huit premières voitures, il faudra encore rattraper les véhicules de tête qui ne rigolent pas du tout et vont très très vite. Tout ceci permet de faire de HCT un jeu constamment excitant et très addictif avec le fameux syndrome du “aller, une dernière”.
Turbonheur
Horizon Chase Turbo c’est aussi une ambiance feel good assurée par un style graphique hyper coloré et une bande-son brillante de Barry Leitch. Ce dernier se fait plaisir avec des musiques aux sonorités nous renvoyant droit sur des productions des années 80. Plus d’une vingtaine de morceaux qui accompagneront parfaitement les escapades aux quatre coins du monde : Etats-Unis, Chili, Italie etc. Les paysages défilent à très haute vitesse et entraînent sans mal le joueur avec eux. Le jeu conserve une lisibilité et une fluidité absolument impeccable quelle que soit la situation. On pourra rechigner un peu sur la partie technique qui fait clairement jeu mobile étiré, car oui Horizon Chase est originellement un (excellent) jeu mobile. De tout façon nous n’avons pas vraiment le temps de s’arrêter sur les détails des décors tant le jeu requiert une concentration maximale, détourner le regard de la route est suicidaire.
Ce passage sur console et PC est donc l’occasion pour le jeu de voir plus grand. Plus de circuits, plus de véhicules et surtout un mode multijoueur en local qui permet de s’enjailler jusqu’à 4. La formule marche tout aussi bien en multijoueur qu’en solo. La simplicité de la prise en main permet à tout le monde de prendre la manette et de passer un bon moment entre amis. Cela dit, on peut regretter qu’Aquiris n’ait pas saisi l’occasion pour réajuster l’aspect scripté des courses en solo. Pour faire simple, le jeu se débrouille pour que l’on ne puisse pas dépasser la voiture de tête avant le dernier tour. Ainsi les véhicules ralentissent par vagues à chaque tour, ce qui devient flagrant au bout de quelques heures de jeu. Pire encore, si par hasard vous parvenez à vous retrouver un peu trop haut dans le classement dès le départ de la course, c’est tout une vague de pilotes acharnés qui vous laisse dans le rétro.
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