Horizon Forbidden West – Notre avis sur le DLC « Burning Shores » signé Guerilla Games
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Rédigé par Florian
Annoncé il y a seulement 4 mois et disponible depuis le 19 avril dernier exclusivement sur PlayStation 5, l’extension Burning Shores d’Horizon Forbidden West, développée par Guerrilla Games, nous emmène dans de nouvelles contrées, les terres volcaniques et aquatiques de la Côte Embrasée, une zone qui vous semblera quelque peu familière puisqu’elle représente la ville de Los Angeles un millénaire après notre ère. L’occasion de retrouver Aloy en compagnie de nouveaux alliés, mais aussi de nouvelles machines, compétences et armes alors qu’un nouveau danger rôde par là-bas. Une extension qui n’aura pas été beaucoup mise en avant par PlayStation et bénéficiant de peu de campagne marketing avant son lancement. Bonne ou mauvaise nouvelle ?
Conditions de test : nous avons arpenté les terres de la Côte embrasée sur PlayStation 5 durant environ 9h, le temps de terminer toutes les quêtes principales et annexes proposées, ainsi que de ramasser une grande partie des collectibles. Bien que nous essaierons de n’inclure aucun spoiler narratif majeur durant ce test, nous partirons du postulat que tous les événements de la fin du jeu principal vous sont connus.
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Ce que vous devez savoir concernant cette extension Burning Shores, c’est que l’histoire reprend immédiatement après la fin de l’aventure principale. Ce qui veut dire que vous devez obligatoirement avoir terminé celle-ci pour accéder à l’aventure. Alors que votre dernier combat en date vous a permis d’en apprendre plus sur les motivations des Zéniths, ainsi que sur la menace Némésis qui rôde en votre direction, vous apprenez via votre Focus que Sylens, votre meilleur ennemi, possède des informations indiquant qu’un ultime survivant des Zéniths sèmerait le trouble dans une région reculée de Sud-Ouest. L’occasion pour nous d’adresser toutes nos condoléances à la famille de Lance Reddick, l’acteur ayant prêté ses traits et sa voix à Sylens, disparu plus tôt cette année.
Après l’avoir rejoint au manoir de Tilda, vous aussi à dos d’Aile-d’Hélion, pour vous rendre vers la Côté embrasée (traduction de Burning Shore), qui s’avère finalement être une reconstitution de notre Los Angeles actuelle, mais un millénaire plus tard, le tout à la sauce Horizon. L’occasion pour nous d’aborder une première déception : la mise en scène et l’évocation de la cité des Anges, qui n’aura que de nom celui que l’on voudra bien nous citer, ainsi que la présence du mythique panneau Hollywood, aperçu dans le dernier tiers de l’aventure, tandis que rien d’autre ne nous fera penser à la ville tentaculaire. Quelques mentions d’une cité du divertissement faisant l’affaire, il nous faudra oublier d’autres mentions.
Idem concernant l’aspect volcanique, mis en avant lors de la présentation de l’extension, mais également dans le discours commercial du DLC, que l’on ne repérera que via des coulées de lave avec lesquelles nous n’interagissons pas, là où l’on aurait pu s’attendre à diverses explosions volcaniques ou incursions davantage travaillées dans des entrailles fumantes. Finalement, les environnements traversés ne vous seront pas si étrangers, puisqu’ils correspondent grosso-modo à ceux de la dernière zone de l’aventure principale, avec ses eaux cristallines, ses monts et collines de pierre et sa végétation luxuriante. Mais vous allez voir que ce paysage idyllique renferme finalement de bien inquiétants événements.
La tribu des Quens ayant élue domicile dans la cité construite de leurs mains et nommée Fin de la Flotte suite à une expédition ayant mal tourné (et séparant ainsi le groupe en deux, l’un constitué de l’héroïne que l’on rencontre ici, Seyka et sa troupe, et l’autre composé notamment de notre alliée, la devineresse Alva et compères). Vous partirez donc de ce hub pour accomplir les 5 (seulement) missions principales constituant ce DLC, tandis que 4 autres quêtes annexes viendront compléter le tableau du contenu majeur de cette extension.
Une extension qui souffle le chaud puis le froid… puis le chaud
Dès votre arrivée mouvementée sur la Côte embrasée, vous rencontrez Seyka, une jeune fille brune et téméraire aux traits asiatiques, qui vous proposera de vous aider à retrouver ce Zénith, si vous l’aidez à retrouver sa sœur et le reste de leur flotte disparue, et inaccessible depuis l’arrivée soudaine d’une structure détruisant machines et canots à des centaines de mètres à la ronde avec de puissants rayons laser.
Une nouvelle héroïne au cœur de l’intrigue et de la communication de PlayStation pour ce DLC, qui aura de lourds tributs à régler avec son clan mystérieusement disparu et pour lequel vous découvrirez ce qui leur est arrivé. Une nouvelle héroïne au background finalement encore trop discret mais qui pourrait devenir une alliée de poids dans la suite des aventures d’Aloy, tant celle-ci semble téméraire.
Aloy comprenant rapidement que les deux objectifs sont sûrement liés, vous voilà en route pour comprendre ce qui se trame dans cette région, alors que de multiples dangers vous barreront la route. Autant le dire de suite, cette extension est dans la lignée de ce que le jeu vous proposera en fin d’aventure principale. Armée de votre attirail suffisamment amélioré, de vos compétences et de vos facilités en piratage de machines, l’extension vous proposera un défi à la fois exigent mais accessible, tandis qu’une poignée de séquences relèveront un peu la difficulté, les rendant parfois même un peu pénibles.
On pense notamment à la séquence mettant en scène une toute nouvelle machine dévoilée il y a peu lors de la très faible communication de PlayStation concernant cette extension, l’Aile-d’Hydros, une machine hybride vous permettant à la fois de voler dans les cieux et de plonger vingt mille lieues sous les mers. Une machine vraiment bienvenue même si la maniabilité pourrait être à revoir, surtout concernant sa rapidité à plonger lorsque cela est nécessaire.
Mais vous vous doutez que pour pouvoir monter cette toute nouvelle machine, il va falloir que votre lance favorite puisse la pirater. Et là encore, nous abordons un point important de la progression jugée un peu trop rapide à notre goût. Même si un nouveau creuset est disponible, celui-ci est totalement facultatif et ne vous sera pas nécessaire pour mettre à jour la lance afin de pirater l’Aile-d’Hydros, là où pourtant, cela aurait pu rajouter un peu de durée de vie, d’autant plus que le nombre de nouvelles machines, nouvelles compétences et même d’armes n’avèrera finalement assez mince.
Parlons au passage d’une toute nouvelle machine qui vous posera quelques problèmes, une sorte de grenouille qui peut sauter très haut et qui vous enverra des jets d’acides et des œufs harceleurs. Une plaie à affronter et qui fera fondre votre vie au Soleil. Concernant les autres ajouts de gameplay, on mentionnera la possibilité d’utiliser des geysers pour vous propulser grâce à votre paravoile, mais aussi la possibilité d’utiliser de gigantesques balistes pour vous frayer un chemin sur des parois en y plantant de gigantesques accroches, une feature très agréable et bienvenue.
L’occasion de vous informer sur le temps nécessaire à la réalisation de ce DLC : comptez environ 6h pour l’histoire principale, tandis que débloquer le 100% vous demandera le double. A noter que des collectibles exclusifs à la Côté Embrasée font leur apparition, avec notamment les fragments de Bordéclat, des morceaux de cristal jaune qui fonctionnent un peu comme la Lumeverte dans le jeu principal. A noter que l’extension se clôture par un combat final dantesque, long de plusieurs dizaines de minutes et vous mettant à rude épreuve, avec une mise en scène des plus impressionnantes et aux effets visuels très sensationnels.
En route vers de nouvelles aventures ?
Une durée de vie relativement courte nous le disions, qui nous a même semblé un peu plus courte que le DLC du premier Horizon, The Frozen Wilds, arrivant trop rapidement à sa conclusion, bien que celui-ci apporte d’importants éléments canoniques à la franchise. Et bien plus que compléter l’histoire avec une nouvelle zone, de nouveaux personnages et de nouvelles machines, cette extension marque finalement le véritable épilogue de Horizon Forbidden West et constitue même un pont remarqué et remarquable (tout en étant immanquable pour qui voudrait suivre les aventures d’Aloy dans leur entièreté) entre ce deuxième opus et le prochain, devenu encore plus inexorable après les événements qui se déroulent ici.
En effet, la fin de l’extension, dont nous tairons toute information pour ne pas vous gâcher la surprise des événements s’y déroulant, indique une fois de plus clairement que l’épopée d’Aloy n’est pas terminée, et permet de dévoiler une autre facette de sa personnalité et de sa construction en tant qu’être humain, là où jusqu’à présent, Aloy pouvait paraître froide et aux allures de machines elle aussi, très pudique sur ses émotions et très individualiste. Une prise de risque clairement de la part du studio, qui s’attire par ailleurs les foudres de plusieurs joueurs et joueuses, notamment sur Metacritic, avec un abjecte review-bombing depuis la sortie du jeu, alors même que certains thèmes abordés ont été largement teasés au cours des deux jeux principaux.
Abordons enfin l’aspect visuel et technique du titre, qui demeure encore aujourd’hui exceptionnel pour la machine de Sony, bien plus beau que certains titres plus récents que le jeu principal. N’en déplaise à certains, bien que le level design soit toujours aussi peu inspiré, avec ses prises d’escalade toujours aussi mal gérées (et oui, c’est encore le cas ici), et sa structure en monde ouverte aux points d’intérêt qui poppent dans tous les sens, on ne peut que rendre hommage au travail dantesque sur les expressions faciales, notamment d’Aloy et de Seyka, mais aussi le travail concernant le milieu aquatique, toujours aussi réaliste.
Restent encore toutefois de nombreux bugs de collision (plus nombreux que dans les derniers patchs connus du jeu principal) ainsi que du clipping toujours assez présent, surtout lorsque l’on emprunte la voie des airs (et encore plus lors des cinématiques), et alors même que l’extension est exclusive à la PlayStation 5. Il nous faut souligner pour finir qu’il est enfin temps que Guerrilla songe à modifier de manière profonde la construction de son univers, d’autres pontes du jeu vidéo ayant réinterprété leur notion de monde ouvert depuis, la structure ne fonctionnant plus aussi bien qu’autrefois.
Horizon Forbidden West: Burning Shores prolonge l’expérience du jeu principal de la plus belle des manières. Si vous n’avez pas remis les mains sur le jeu depuis sa sortie, s’habituer à nouveau aux contrôles devrait vous demander un important effort de réflexion et quelques maladresses, preuve en est que son système de combat complet et complexe n’est peut-être pas si universel que cela. Avec des graphismes et une mise en scène toujours aussi époustouflante, et mettant réellement en avant les capacités de la PlayStation 5, surtout concernant l’affrontement final qui demeure un festival pour nos rétines, le jeu ne parvient pas à transcender son scénario pour demander davantage d’implication de la part du joueur, donnant davantage la place à la personnalité d’Aloy qui se révèle aussi forte que fragile dans cette extension. Une extension majeure pour ce qu’elle apporte à la franchise au global, mais qui demeure timide dans le contenu proposé que ce soit vis-à-vis du scénario en lui-même ou des contenus annexes.
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Date de sortie : 18/02/2022