Horizon Forbidden West sort dans quelques jours et nous avons eu l’occasion de passer quelques semaines en compagnie d’Aloy pour voir ce que donnaient ses nouvelles aventures. On se souvient d’un premier épisode honnête et qui avait beaucoup plu vu son immense succès, mais dont le gameplay avait un peu été éclipsé par un autre monde ouvert beaucoup plus marquant sorti deux jours plus tard.
Cette suite sort elle aussi à une période chargée et juste avant un autre gros client, mais Guerrilla a bénéficié de cinq ans pour revoir sa copie et muscler la formule de son jeu d’action-aventure. Il faut aussi noter que Zero Dawn était déjà réputé pour ses graphismes impressionnants et qu’Horizon Forbidden West bénéficie cette fois-ci de l’apport de la PlayStation 5, quitte à être attendu comme sa première vraie grosse vitrine technique. Il est temps de voir si le studio a su corriger les problèmes et aller encore plus loin dans ce qu’il maîtrisait déjà dans cette critique garantie sans spoils.
Conditions de test : Nous avons terminé la quête principale et joué 70 heures sur la version PS5 d’Horizon Forbidden West (dont 10 avec la mise à jour Day One) avant de refaire un peu moins de 5 heures de jeu sur PlayStation 4 classique.
Sommaire
ToggleA l’Aube Zéro de l’Ouest prohibé
Même si Horizon Forbidden West fait l’effort d’un “Previously on” quand on le démarre, un très succinct rappel des bases de cet univers ne nous semble pas de trop dans cette critique. Horizon se passe aux États-Unis dans les années 3000. Il s’agit d’une version post-apocalyptique qui a vu la disparition de la vie sur Terre, un millénaire plus tôt à cause de robots.
Une scientifique nommée Elisabet Sobek avait créé GAIA, une IA chargée de rendre la planète de nouveau habitable et de la repeupler. Une mission qui a donc mis plusieurs siècles et qui se passait bien, même si la nouvelle civilisation repartait de zéro sans éducation, jusqu’à ce que tout déraille. Un mystérieux signal a rendu les sous-fonctions de l’IA autonome, tout en leur donnant une conscience.
L’une d’elle a décidé de s’en prendre aux humains en rendant agressifs les robots chargés de la terraformation. Pour freiner au maximum ses plans, GAIA s’est auto-détruite après avoir lancé le clonage de la scientifique. Le résultat est Aloy, une jeune femme qui arrive à maîtriser la technologie et pirater les robots quand le reste des humains craignent à peu près tout ce qui est constitué de métal.
Le pouvoir de l’amitié
Horizon Forbidden West retrouve Aloy six mois après les événements du premier jeu. Sans GAIA pour réguler les robots responsables de la biosphère, le monde se dirige vers une nouvelle apocalypse. La météo devient folle, l’eau potable devient de plus en plus rare et une algue rouge nommée la nielle corrompt la faune et la flore privant aussi les humains de nourriture.
Cela fait donc des mois qu’Aloy cherche un moyen de rebooter correctement le système, sans le moindre succès. Une telle série d’échecs, l’urgence de la situation, son passé de paria et le sentiment de devoir être seule dans sa quête font que l’héroïne peut s’avérer très irritante. L’histoire laisse une plus grande place aux défauts de sa protagoniste pour la rendre plus humaine, plus intéressante.
La chasseuse Nora démarre en ayant des relations compliquées avec ses anciens alliés. Elle va donc devoir apprendre à s’ouvrir à eux, leur faire confiance et surtout à accepter leur aide. L’écriture parvient à créer des moments d’émotions, même si on imagine forcément déjà certaines personnes lever les yeux au ciel devant une thématique qu’elles trouveront beaucoup trop cliché à leur goût.
If you’re going to San Francisco
N’ayant plus la moindre piste à suivre, elle décide de tenter le tout pour le tout en demandant de l’aide au toujours très mystérieux Sylens. Seulement, ce dernier est parti en direction de l’Ouest prohibé qui donne son nom à Horizon Forbidden West. C’est un territoire réputé pour être beaucoup plus dangereux que celui qui servait de cadre au premier jeu.
On y retrouve en effet les Tenakths, un peuple guerrier composé de plusieurs tribus dont l’alliance ne tient qu’à un fil. Ce qui est encore plus mis en péril par la rébellion de Regalla qui souhaite prendre le pouvoir pour ensuite envahir l’est. Une menace d’autant plus tangible que sa faction peut elle aussi pirater les machines pour les utiliser au combat. Et ils ne seront pas les seuls ennemis d’Aloy au cours de l’aventure.
Le premier jeu brillait surtout par l’écriture du passé et Guerrilla a fait de beaux efforts pour que les personnages du présent parviennent aussi à nous marquer. Si l’ancien monde continue de livrer des secrets, on prend désormais aussi du plaisir à découvrir (ou approfondir) d’autres personnages ainsi que les différentes tribus, leurs coutumes et les rapports entre tout ce beau monde.
Professeure Aloy fait la leçon
Le scénario d’Horizon Forbidden West est donc agréable à suivre grâce à son présent beaucoup plus incarné et son utilisation du passé toujours aussi intelligente. On retrouve même des parallèles avec certaines choses que l’on a pu voir passer dans l’actualité de ces dernières années mais rassurez-vous, on n’est pas dans le « nielle = COVID » non plus, on ne parle pas de pandémie.
On a parfois un sentiment de redondance, dans la construction ou par rapport au premier inhérent au fait que cette fois-ci, Aloy transmette aux autres ce que l’on sait déjà. Malgré cela, le jeu propose des rebondissements assez efficaces et d’autres beaucoup plus prévisibles. On est pris par l’histoire même sans l’effet de surprise de la découverte de cet univers dans Zero Dawn.
La grosse faiblesse de l’histoire est malheureusement sa fin qu’on ne va pas spoiler mais qui laisse un goût assez amer. Sans trop en dire, on sent clairement un moment où l’équipe préfère commencer à teaser le prochain épisode même si cela se fait au détriment de celui-là en en faisant presque un interlude.
Une très grande annexe
La quête principale d’Horizon Forbidden West a un bien meilleur rythme que celle du jeu précédent et semble donc moins traîner en longueur. Avec des objectifs plus concrets et de la variété dans ce que l’on fait, on n’a donc pas l’impression que l’on cherche artificiellement à grossir la durée de vie qui dépasse donc la vingtaine d’heures.
On ne peut pas en dire autant des quêtes secondaires qui sont plus nombreuses et plus répétitives même si l’on remarque la volonté d’en profiter pour incarner encore plus cet univers avec des petites histoires qu’on prend la peine de nous raconter même si elles ne sont pas toujours des plus joyeuses.
Et forcément la durée de vie explosera pour celles et ceux qui cherchent le 100% et veulent récupérer la moindre pièce d’équipement ou le contenu de chaque coffre présent sur la carte. Notons au passage que comme à l’époque de Zero Dawn, il n’y a pas de New Game Plus, on suppose qu’il arrivera encore une fois plus tard via une mise à jour gratuite.
Planer avec la grâce d’un gros rocher
Il est temps de passer à une partie beaucoup plus compliquée d’Horizon Forbidden West, à savoir son gameplay. Pas de miracle à ce niveau-là, on peine à y voir de grosses améliorations ou de vraies nouveautés qui viendraient apporter de la folie à la formule assez sage du premier épisode.
Guerrilla ne prétend pas que tout était parfait et on a donc droit à des petits ajouts en ce qui concerne la mobilité d’Aloy. On pense par exemple à l’escalade plus naturelle. Au lieu des installations jaunes fluo, on a droit au Focus qui analyse les endroits praticables sur les murs et les parois pour nous laisser un peu plus de liberté.
On note aussi l’arrivée d’un grappin assez limité puisqu’il se réserve à des points d’accroche très précis dans certaines énigmes et phases de plateformes, mais permet au moins quelques esquives quand ils sont dans des lieux de combats. L’Ailegide qui sert de planeur est lui-aussi surtout un moyen d’éviter les dégâts de chute que de profiter des airs vu qu’on est très loin d’une wingsuit.
I can do this all day
L’univers et les combats contre les robots étaient les deux forces du premier épisode donc Horizon Forbidden West ne touche quasiment pas aux affrontements contre les machines en dehors de proposer de nouveaux modèles. Affronter de gros robots et leur retirer méthodiquement armes et composants reste toujours aussi jouissif surtout quand le bestiaire s’amuse à piocher du côté des dinosaures pour l’inspiration.
Quelques éléments et altérations d’état font leur apparition mais on retient surtout les deux nouvelles armes, dédiées aux cibles les plus grosses. On a le lance-pics qui permet donc d’envoyer de puissants javelots mais notre coup de cœur restent les gantelets déchiqueteurs qui permettent de se prendre pour Captain America. On lance un disque qu’il faut ensuite s’arranger pour rattraper et faire des combos pour augmenter les dégâts.
Par contre, désolé si vous étiez surtout fan de la partie pièges du gameplay puisqu’on ne note rien de nouveau dans ce domaine si ce n’est la présence de plus d’éléments différents ainsi que des versions plus puissantes de ce que l’on connaissait déjà. On reste donc cantonnés aux pièges à poser au sol et aux lances-câbles.
L’homme est un robot-loup pour l’homme
Pour les combats, les efforts de Guerrilla sont donc surtout allés dans tout ce qui touche au corps-à-corps et aux adversaires humains, ce qui était clairement la partie la plus pénible du premier épisode. On garde les coups de lance avec R1 et R2 mais on peut désormais faire différents combos suivant le timing de l’exécution. La lance accumule aussi de l’énergie qu’elle relâche sur l’ennemi en générant un point faible à atteindre avec l’arc.
Malheureusement, le tout manque vraiment de précision et on ne peut donc jamais faire exactement ce que l’on souhaite, on est très loin de la maîtrise d’un Tsushima par exemple ce qui fait que, comme pour Zero Dawn, on va continuer de privilégier les headshots à l’arc ou l’infiltration. Surtout que l’IA des ennemis reste au ras de pâquerettes et que l’alliance entre rebelles et robots ne vient pas changer la donne à ce niveau-là.
On nous propose tout de même des ennemis humains plus coriaces dont quelques boss qui nous obligent à faire de vrais duels où l’on échange des coups. Ces affrontements sont toujours beaucoup trop long sans que l’on prenne de plaisir ce qui fait qu’ils sont de loin les moments les moins agréables du jeu, heureusement ils sont assez rares pour ne pas devenir vraiment irritants.
De faux morceaux de bravoure
Horizon Forbidden West a principalement musclé son gameplay au niveau des arbres de compétences qui sont au nombre de six ayant chacun entre 20 et 30 parties à débloquer. On y retrouve principalement des bonus passifs mais aussi de quoi avoir des modes de tir alternatifs pour les armes à distance qui peuvent donc consommer plus de munitions pour changer un peu de fonctionnement.
C’est aussi là que l’on peut trouver les Sursauts de bravoure. Quand elle combat, Aloy remplit une jauge de bravoure qui une fois pleine permet d’activer une compétence spéciale quand on appuie simultanément sur L1 et R1. Malheureusement sur la douzaine disponible, seule l’une d’entre elles est une attaque, les autres sont seulement des boosts temporaires ce qui n’apporte pas une dose de mise en scène qui aurait été bienvenue.
Puisque l’on est dans les power ups, parlons de l’équipement qui en plus des modificateurs déjà existants, peut être amélioré grâce au craft, et également, comme pour les pièges, différents niveaux de munitions plus ou moins puissants. Précisons au passage, la simplification de la gestion de l’inventaire. Quand Aloy ne peut pas porter un objet, il est transféré dans un coffre. On passera sur la nourriture et ses effets un peu trop anecdotiques.
Un monde surtout contemplatif
Forcément comme Horizon Forbidden West est un monde ouvert, on va aussi se pencher sur cet aspect du jeu, même s’il n’a quasiment pas évolué en dehors de la zone couverte bien entendu. Cette fois-ci, on parcourt l’Utah, le Nevada et la Californie pour malheureusement faire les mêmes activités qu’avant, avec beaucoup plus de camps d’ennemis humains pour mettre à profit les efforts des développeurs.
On retrouve les Grands Cous à grimper à la place des tours pour afficher la carte, les creusets, des zones de chasse, quelques ruines, panoramas et collectibles. Bref, le jeu propose toujours aussi peu de choses à faire pour nous pousser à nous promener au hasard pour explorer. On se retrouve donc simplement à faire des trajets entre les lieux des quêtes sans jamais de surprises ou évènements en chemin.
Le monde semble pourtant plus intéressant avec plus de villages et de lieux réels que l’on peut reconnaître. Le premier contact fait un peu peur car vu la géographie, on passe beaucoup de temps dans des paysages désertiques. Mais le jeu commence à se lâcher au niveau des environnements un peu plus tard. Tout est bien travaillé et ne manque pas de vie grâce aux armées de robots, mais il manque quand même un sens du fun dans tout cela.
Sous l’océan, sous l’océan
Parlons tout de même de la grosse nouveauté promise par le studio, les phases sous-marines. Cela permet de varier un peu les choses via la présence de courants à combattre ou tout simplement parce qu’Aloy ne peut que nager et doit donc se faire discrète et fuir face aux ennemis. Certains endroits sont magnifiques, d’autres impraticables à cause du manque de visibilité, c’est donc là-aussi un ajout un peu trop timide pour marquer.
Sur terre, il n’y a pas que de la redite non plus et on note tout de même quelques nouvelles activités annexes dans Horizon Forbidden West. On a des types de collectibles supplémentaires, quelques coffres dont l’accès requiert des outils précis et surtout des courses de monture pour profiter un peu plus de la zone jouable mais c’est un peu triste de ne proposer que ça dans un deuxième épisode qui sort cinq ans plus tard.
C’est donc en ville qu’on trouvera surtout le contenu inédit comme les fosses de combats pour parfaire ses combos. On a aussi une arène pour organiser des combats contre des robots et les personnages s’adonnent à des parties d’Attakth, un mini-jeu de stratégie dont le fonctionnement rappelle Into the Breach et qui sera fui par beaucoup dès le tutoriel même s’ils se sont investis dans le Gwent de The Witcher 3.
Surprise, Horizon Forbidden West est beau, mais…
La grande attraction est donc sa partie visuelle et il faut bien avouer que cela ne déçoit pas. Le jeu est tout simplement magnifique et propose très certainement ce qui se fait de plus photoréaliste sur consoles. On ne se fait jamais à un tel niveau de détail sur les personnages, les robots ou la flore. Et la direction artistique est clairement au niveau pour suivre avec son univers post-apocalyptique et les fans du mode Photo devraient encore se régaler.
Tout cela a un prix puisque même sur PlayStation 5, pour faire tourner tout cela avec un bon framerate, il faut faire des concessions qui sont donc une bonne dose de clipping et surtout beaucoup de brouillard pour cacher au maximum les éléments lointains. Pour ce dernier, on comprend un peu plus tard ce choix pour des raisons que l’on ne dévoilera pas mais la balance entre précision du détail et ensemble penche peut-être un peu trop d’un côté.
On espère que tout sera corrigé via le patch day one mais il faut tout de même évoquer les nombreux bugs graphiques rencontrés lors du test. On pense notamment à des soucis de lumière, pas mal de collisions, les cheveux d’Aloy qui volent dans tous les sens. Mais le pire vient des phases de dialogues. Les modèles sont aussi sublimes que les regards sont morts et trop souvent dans une direction qui n’a rien à voir avec l’interlocuteur, ce qui vient parfois tuer l’émotion de la scène.
La PlayStation 4 pas si en retard
(Version PS4 classique – Version PS5)
Puisque l’on parlait framerate, restons dans la technique. Le jeu tourne de façon solide sans ralentissements notables. Sur PlayStation 5, il faut choisir entre le 1080p – 60 FPS et la 4K à 30 FPS. Et le tout bien évidemment avec des chargements quasi-instantanés dont la vitesse prend toujours un peu de court quand on lance un voyage rapide. La DualSense est aussi parfaitement utilisée, comme on en a désormais l’habitude.
Comme vous l’avez peut-être vu dans nos conditions de test, nous avons également pu jouer à la version PS4 d’Horizon Forbidden West sur un modèle classique. Là, on reste donc dans ce qu’il se faisait dans le premier épisode avec donc un framerate plus modeste, des temps de chargements nettement plus ressentis et si visuellement, cette version n’a pas à rougir, on note tout de même que le résultat est moins détaillé.
On ne surprendra donc personne en disant que le jeu est parfaitement jouable sur la console de l’ancienne génération mais les graphismes sont une telle force du jeu que l’on préfère vous recommander d’attendre de pouvoir le faire sur PS5 si c’est un point très important pour vous. Précisons au passage que les crashs et bugs gênants la progression ont été très rares pour un jeu de cette ampleur, même avant le patch day one.
Le jeu propose de belles mélopées
Le premier épisode avait comme arme secrète sa musique, pour renforcer la mélancolie et la tristesse des paysages post-apocalyptiques mais aussi l’ambiance lourde des révélations sur le passé, des quêtes secondaires ou même tout simplement des audiologs et autres textes à lire pendant l’aventure.
Horizon Forbidden West continue donc de proposer de nouveaux thèmes qui mettent à profit la voix envoûtante de Julie Elven ainsi que les violons. Sans trop en dire, il faut saluer un moment particulièrement sublimé grâce à la musique, pour en faire une des scènes les plus marquantes du jeu. Et on a aussi quelques chansons plus classiques mais tout aussi efficaces et qui devraient rejoindre les playlists de beaucoup de joueurs et de joueuses.
Terminons avec le doublage qui est lui aussi particulièrement solide, que ce soit en anglais, comme en français et qui rattrapent souvent en partie les bugs d’affichages cités plus tôt quand ils cassent l’émotion. Mais on a quand même remarqué un ou deux personnages mineurs de quêtes secondaires qui étaient franchement limites.
Horizon Forbidden West, où le trouver au meilleur prix ?
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