Nouveau jeu sortant du catalogue de Microids, Horse Tales – La Vallée d’Émeraude s’imbrique parfaitement dans la politique de distribution de l’éditeur français qui jongle entre adaptations d’œuvres du 9e art et jeux pour le jeune public. C’est dans cette seconde catégorie que nous nous trouvons aujourd’hui. Le jeu de Aesir Interactive nous met dans la peau d’un personnage rendant visite à sa tante sur une île, pressé de retrouver le domaine équestre familial. Mais une fois sur place, mauvaise surprise. Tantine a mis les voiles pour siroter des verres sur un yacht et le domaine est en ruines. Qu’à cela ne tienne, nous allons remettre tout ça sur pied en deux temps, trois mouvements… Ou pas.
Conditions de test : Nous avons complété 70% de l’aventure sur PlayStation 5 via un code fourni par l’éditeur pour un total de 6 à 7 heures de jeu.
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ToggleUne entrée qui ne lâche pas les chevaux
Avant de nous aventurer sur Cap d’Émeraude, nous aurons l’opportunité de personnaliser notre avatar. Genre, couleur de peau, cheveux, les yeux et bien sûr notre nom. Une fois ceci fait, nous prenons la route du grand large, direction chez tatie. Dès le début du jeu nous sommes propulsé sur le quai sans aucune explication. Même l’animation de la descente du bateau est éclipsée et nous arrivons face un personnage totalement inconnu mais qui, lui, nous attend de pied ferme.
Et cette première rencontre nous informe immédiatement que nous n’aurons pas de voix dans ce jeu. En effet, pour dialoguer vous devrez choisir vos réponses avec les flèches directionnelles. Ceci entrainera des réponses monosyllabiques de la part de notre interlocuteur à coup de « Ah » ou « Hey » et l’ouverture d’une bulle de réponse. Un peu décevant donc en 2022 même si ce n’est pas rédhibitoire non plus. Pourtant le dicton qui dit que la première impression est souvent la bonne va se confirmer par la suite.
En effet, le village qui vous accueille sera désespérément vide. Aucun PNJ inutile meublant le décor ici. Les seuls personnages que nous rencontrerons dans le jeu seront des donneurs de missions et se compteront sur les doigts des deux mains. Un peu léger quand même quand on découvre par la suite une carte plutôt grande, mais remplie quasi uniquement par des animaux sauvages. Mais on y reviendra.
Le jeu est certes centré sur les chevaux, mais le manque de vie gâche un peu l’immersion. On comprend du coup un peu mieux pourquoi le jeu ne pèse seulement que 1,5 Go.
Des idées, mais dans quel but ?
Malgré tout, Horse Tales se concentre sur les chevaux et met des choses intéressantes en place. Outre notre cheval de départ et ses performances basiques, nous aurons la possibilité (après avoir agrandi notre domaine) d’en capturer des sauvages. Après une petite séance de QTE impossible à rater, un nouveau destrier sera vôtre, le précédent rejoignant automatiquement l’écurie. En ouvrant le menu on pourra ensuite consulter ses statistiques, ce qu’il aime et n’aime pas. Nous devrons en revanche découvrir sur quelles parties du corps il préfère être câliné (par des QTE) ou quelle nourriture il préfère. La possibilité de le rajouter en annotation est proposée et cela est fort utile si l’on est amené à changer de cheval régulièrement.
En effet, les courses nous obligent à changer notre monture. Certains chevaux refusent de sauter quand le sol est sablonneux, ou de sprinter près des falaises. Miser sur le bon cheval s’avère donc être un choix judicieux. Nous aurons également la possibilité d’améliorer les statistiques de notre fidèle ami en réalisant certaines taches bien précises, ou bien même lui faire perdre certaines peurs.
Enfin, telle feu la Reine Elizabeth II, nous nous lancerons dans l’élevage et l’accouplement de nos meilleurs étalons et pouliches afin d’obtenir ce qui ce fait de mieux et essayer de briguer les meilleures places au classement. Au final, c’est la seule réelle utilité d’avoir un bon cheval. Malheureusement, ces courses sont uniquement des chronos où nous devrons battre les divers PNJ du jeu sans une vraie compétition. Inutile de spécifier qu’il n’y a pas de multijoueur, vous vous en doutiez, nous supposons.
C’est souvent le problème des jeux trop spécifiques. Tout centrer sur un seul domaine sans aucune activité annexe fait vite poindre un manque d’intérêt.
La nature a horreur du vide, pas les jeux vidéos
On touche là ce qui est le plus gros souci dans Horse Tales, bien plus que les bugs dont nous parlerons par la suite. Une carte relativement grande accompagnée d’un déplacement exclusivement à cheval rend de facto les choses artificiellement plus grandes et plus longues. Et le seul intérêt de vous promener de long en large sans but réel sera d’aller ramasser les diverses ressources nécessaires à la reconstruction de notre domaine. Il y a bien quelques missions qui nous font vadrouiller, mais le lieu n’a pas nécessairement d’impact ou de corrélation avec la nature de l’aventure.
Vous aller donc devoir galoper sur de longues distances pour rencontrer un personnage à un endroit donné, ce qui ne nous empêchera pas le rencontrer ailleurs sans qu’il ne nous donne la mission (coucou Gabriel). Une fois ceci fait, la quête se résumera souvent à quelques dialogues ou une balade, rendant la dite quête moins longue que le trajet pour y aller. Inutile de préciser qu’il n’y pas de point de téléportation hormis pour retourner à votre domaine, ce qui s’avère quand même pratique.
En découvrant Horse Tales, nous avions l’infime espoir de ne rencontrer aucun bug. Que nenni. Après 10 minutes de jeu, il nous a fallu recommencer une partie. Coincé sous la mer (voir la galerie d’images), la sauvegarde automatique nous y ramenant, pas le choix, il a fallu recommencer. Rien de grave, sauf si cela arrive après plusieurs heures de jeu, auquel cas il faudra avoir le moral bien accroché pour s’y remettre. Par ailleurs, il nous a fallu relancer plusieurs fois le jeu pour des checkpoints inopérants lors de courses ou bien un cheval coincé dans le décor. Rien de grave en soit, d’autant que les temps de chargement sont quasiment inexistants, mais pénible quand cela se répète.
Enfin pour parler plus largement du jeu, on reste dans la moyenne de ce que l’on peut attendre d’une production indépendante en 2022 tant en ce qui concerne le level design que le gameplay. On regrettera quand même quelques petites choses comme le fait de devoir sprinter avec la touche croix alors que l’on doit régulièrement régler la caméra avec le stick directionnel droit. À moins d’avoir un pouce extrêmement long, ce genre de désagrément aurait pu être évité en utilisant les gâchettes qui, rappelons le, ne servent à rien. La musique est malheureusement totalement anecdotique puisque absente ou se déclenchant au hasard pour un cycle de quelques secondes puis disparaissant à nouveau. Tout cela est bien dommage, peut-être aurait-il mieux fallu réduire les zones, ramener le jeu à une taille humaine. Remplir pour remplir n’était sûrement pas la bonne solution.
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