Nous connaissons tous et toutes les petites voitures en plastique atypiques qui font la course sur des circuits oranges. Ces dernières ont été les jouets phares de plusieurs générations, et le sont encore aujourd’hui. De ce fait, les développeurs de Milestone ont eu la bonne idée d’en faire un jeu vidéo, auto-édité, nommé Hot Wheels Unleashed afin de raviver la flamme que nous portions à ces bolides. Mais la nostalgie suffit-elle à faire un bon jeu de course qui se veut fun ?
Condition de test : nous avons joué au jeu sur PlayStation 5 pendant 16h avec une version envoyée par l’éditeur.
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ToggleHot Wheels City, une ville qui se répète
A notre plus grande surprise, le titre dispose d’un semblant d’histoire se nommant Hot Wheels City Rumble. Dans ce dernier, le joueur ou la joueuse va devoir effectuer un enchaînement de courses sur une carte prédéfinie, où le but final sera de battre les cinq boss du jeu.
Malheureusement, on ne s’attendait à rien et on est quand même déçus, comme dirait notre bon petit Dewey. En effet, nous effectuons toujours les mêmes courses, et on tourne à uniquement deux modes de jeu, à savoir la course classique et le contre la montre. De ce fait, la répétitivité s’installe très rapidement, surtout quand on enchaîne deux fois le même circuit sur deux niveaux qui se suivent.
Heureusement, ou malheureusement, il vous faudra entre 6 et 7 heures pour battre les cinq boss et finir la quête principale de Hot Wheels Unleashed, et environ une dizaine d’heures pour tout compléter. Par contre, il n’y a pas de véritable contenu endgame, à part finir toutes les courses à 100% pour débloquer quelques véhicules secrets. Mais pour cela, il faut prendre son courage à deux mains pour avoir l’envie de se refaire en boucle les mêmes circuits. Et en soit, le véritable contenu à faire une fois l’aventure finie réside dans le multijoueur et dans la création de course sur le mode “Track Builder”, que nous verrons plus tard.
Un gameplay fun mais hasardeux
Si les graphismes sont plutôt jolis sans pour autant casser une mâchoire, le gameplay est quant à lui fun et facile à prendre en main car, il repose uniquement sur trois touches, R2 (RT sur Xbox) pour avancer, L2 (LT) pour déraper, et X (A) pour utiliser le Nitro. De plus, la Dualsense de Sony est bien utilisée avec l’utilisation des gâchettes adaptatives qui fonctionnent plutôt bien.
Par contre, en ce qui concerne la physique de nos voitures en plastique, c’est complètement hasardeux. Si vous touchez un mur ou un autre véhicule, soit votre bolide va faire un 360° et repartir dans la bonne direction avec un peu de chance, soit il va rester fixé au mur comme si on lui avait mis de la colle, ou alors il va nous faire un magnifique tonneau avant de tomber dans le vide.
La difficulté est quant à elle bien dosée lorsque nous jouons en difficulté normale, l’intelligence artificielle n’est ni trop facile ni trop dure, votre ennemi numéro un sera assurément la physique du jeu. Cependant, dès que nous descendons en facile ou augmentons en difficile, un gouffre se forme. En effet, en difficulté dite facile, vous allez devancer vos adversaires de quasiment un tour de piste, donnant cette impression d’être en très facile. En mode difficile, la moindre erreur est fatale car cette fois-ci c’est l’inverse, c’est vos adversaires qui vous mettront un tour d’avance.
Donc, la moindre chute ou le moindre tonneau et vous êtes bon pour recommencer la course, car si dans un Forza nous avons l’option “rembobiner” qui nous permet de revenir dans le passé, ici, nous avons l’option « réapparaître » mais sans revenir dans le passé. De ce fait, vous aurez beau réapparaître après être tombé lors d’un virage en étant premier, vos adversaires ne vous verront plus dans leurs rétroviseurs car ils auront une longueur d’avance sur vous.
Des courses qui se répètent en boucle
Venons-en aux circuits qui sont amusants au début car, on a cette impression que la construction des courses est variée avec par exemple, la possibilité de rouler la tête à l’envers comme dans un certain Mario Kart 8, de rouler en extérieur après avoir effectué un magnifique saut tout en étant éblouie par les rayons du soleil, ou de carrément dériver sur un plan de travail.
Cependant, on se rend une nouvelle fois compte que les circuits se ressemblent tous dans leur architecture, comme si nous étions dans une boucle temporelle où nous sommes obligés de refaire les mêmes niveaux. Et pourtant, nous ne sommes ni dans Deathloop, ni dans Twelve Minutes.
Seules les courses de boss sont intéressants à parcourir, car proposant un schéma de course relativement différent avec un thème qui leur est propre, pas comme sur les circuits habituels qui sont génériques au possible. Ceci dit, les boss en eux mêmes sont une vraie déception car, il ne faut pas s’attendre à battre un adversaire puissant comme dans un Crash Team Racing, mais plutôt à parcourir une course qui se veut plus difficile avec un piège unique à la course.
On va avoir par exemple un boss qui a pour thème la glace, où plusieurs flaques glacées se trouvent sur le circuit, nous bloquant nos roues si on roule dessus. Ce concept de courses à thèmes est vraiment intéressant et on regrettera de ne pas avoir cela sur plus de circuits, ce qui aurait grandement aidé à casser cette redondance.
Un vaste catalogue de bolides
Hot Wheels Unleashed propose aux joueurs et aux joueuses la possibilité de customiser leurs véhicules. Pour ce faire, rien de bien compliqué : il suffit juste de créer un preset de sa voiture préféré et de changer les couleurs. Nous pouvons changer le coloris des jantes, des roues, du châssis, de l’intérieur et des vitres. En soit, cela suffit pour ce type de jeu.
Ceci dit, on notera une option tout bonnement intéressante que nous retrouvons dans la plupart des jeux de courses, qui est le fait de partager ses créations. En effet, après avoir passé quelques petites minutes à choisir quelles couleurs mettre pour notre magnifique Batmobile, le jeu nous demande si nous souhaitons partager notre création au reste du monde, pour que d’autres joueurs et joueuses puissent la télécharger et l’appliquer sur leur propre voiture dédicacée par Batou.
Avant de customiser ses véhicules, il faut peut-être en débloquer, et à ce niveau là, la douche est un peu tiède. Pour débloquer un nouveau bolide, tout se passe par l’option d’achat de loot box, mais pas d’inquiétude, tout est gratuit. Il y a bien un petit magasin où nous pouvons acheter des véhicules à l’unité temporairement, mais le catalogue reste limité. Ainsi, le joueur ou la joueuse se tournera naturellement vers l’achat de boîtes aléatoires pour 500 pièces d’or durement gagnées en remportant des courses ou en vendant des voitures.
De ce fait, dans ces boîtes, nous pouvons retrouver une soixantaine de bolides de raretés différentes, allant de commun, rare, à légendaire qui est le dernier niveau obtenable par cette méthode. Il existe bien une rareté au-dessus regroupant tous les véhicules dits « secrets » mais pour les obtenir, il faut soit les acheter dans la boutique d’objets pour 1 500 pièces d’or. Mais le temps d’obtenir assez d’argent, le catalogue aura changé, ou alors il faut avoir le courage de les trouver sur la carte de Hot Wheels City.
On aurait probablement préféré débloquer les véhicules en les achetant à l’unité comme dans n’importe quel jeu de course, à savoir, dans un magasin permanent. Cela aurait permis à celles et ceux voulant une voiture en particulier, de se focaliser dessus pour l’acheter et avoir une certaine satisfaction en l’obtenant.
Si la frustration se fait sentir lorsque nous débloquons un véhicule dans une boîte qui s’avère être en fait un doublon d’un bolide que nous possédons déjà, pas d’inquiétude, le jeu nous donne la possibilité de le revendre en échange de monnaie, ou de pièces mécaniques. Ces dites pièces nous permettent d’améliorer la rareté de nos différents véhicules de notre collection.
De ce fait, si un véhicule de rareté commun nous fait de l’œil mais ne rivalise pas face à une DeLorean légendaire niveau rapidité, nous pouvons améliorer le véhicule commun jusqu’à la rareté légendaire ce qui augmentera tout naturellement les caractéristiques du bolide.
Ainsi, chaque voiture à ses propres statistiques. Un véhicule va être plus maniable dans les virages, alors qu’un autre va peut-être avoir une meilleure accélération. Mais l’option, “améliorer mon véhicule jusqu’à ce qu’il soit légendaire” permet de ne pas se sentir frustré de rouler avec un véhicule commun face à un bolide qui est de base légendaire, et également de potentiellement rajouter un objectif pour le joueur ou la joueuse qui est d’avoir uniquement des véhicules de rareté légendaire dans sa magnifique collection.
La créativité mise en avant
Terminons avec la dernière partie de ce test dédiée aux créations de courses, puisque le jeu propose à celles et ceux ayant de l’imagination à revendre, de créer leur propre circuit pour ensuite le partager au monde entier. Cet aspect créatif est très intéressant, très rempli et surtout très simple d’utilisation. Le titre regorge d’éléments à placer, qui sont faciles d’utilisation et surtout on peut les mettre dans le sens que l’on veut, permettant de faire varier les plaisirs.
Nous pouvons par exemple, faire un circuit en reprenant le thème d’un boss que l’on a battu précédemment, puisqu’en accomplissant leur course nous obtenons leur thématique, et de placer pleins de loopings suivis d’une chute sur le canapé, avant d’enchaîner sur un virage très étroit. Sur ce point, ce qui est vraiment intéressant est le fait d’être libre de faire ce que l’on veut avec notre imagination.
On peut utiliser quelques pièges, mais là par contre nous sommes assez limités et on tourne vite en rond en ce qui les concerne, et il faudra attendre de prochaines mises à jour pour étendre le catalogue. Ensuite, le jeu nous donne le choix de faire un circuit sur plusieurs tours, ou bien d’en faire une piste avec un début au point A et une fin au point B, le tout avec une simplicité sans nom. Ce mode créatif est surement le plus gros point fort du jeu et c’est surement ici, que bons nombres de joueurs et de joueuses vont passer tout leur temps libre, à créer ou à jouer aux courses d’autrui.
A savoir que, ces circuits sont totalement personnalisables. En effet, on peut changer la couleur de chaque pièce placée sur le circuit, et même avant le commencement, on peut choisir le décor de notre course, qui varie entre six environnements, dont le sous-sol qui est lui, entièrement personnalisable. Dans le menu du jeu, nous avons une section dédiée à ce magnifique sous-sol, où nous pouvons changer les murs, le sol, les décors, la porte, en passant par le canapé.
Tous ces éléments de personnalisation sont déblocables en jouant au mode “histoire”, ou en les achetant contre des pièces d’or, mais rassurez-vous encore une fois, tout est gratuit. Le seul point qui est dommage est le fait que le sous-sol soit le seul environnement personnalisable. Mais en même temps, cela permet également de lui rajouter un charme qui est d’être unique.
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