La dernière fois que l’on a entendu parler d’Hubris, c’était pendant la gamescom 2021. L’impression qui nous a été laissée n’en restait pas moins tiède, même si la démo présentée était plaisante. Maintenant, le soft développé par Cyborn qui en est donc à son premier jeu est enfin disponible sur PCVR depuis le 7 décembre dernier. Et finalement, bien qu’il ne manque pas de qualités, on ne peut pas vraiment affirmer que Hubris nous ait enchantés plus que ça.
Conditions de test : Nous avons terminé Hubris en 6 heures de jeu en normal. Le titre a été testé sur le Meta Quest 2 via l’Oculus Link avec 16 Go de RAM, une GTX 1070 et un i5-12400 (2.50 GHz).
Sommaire
ToggleMission sauvetage
Hubris nous emmène donc au début du jeu dans un vaisseau, plutôt immersif. Nous y incarnons une recrue de l’agence OOO (l’Ordre de l’Objectivité), qui aura pour objectif de retrouver sain et sauf l’agent Cyanha en compagnie de la pilote Lucia. Mais le gros problème, c’est que la planète dans laquelle votre protagoniste a atterri est en terraformation, et notre héros n’est hélas pas seul sur cette dernière.
Dans cette narration, force est de constater qu’il manque clairement quelque chose. Effectivement, l’histoire manque incontestablement de liant tout comme les personnages, qui n’ont aucun charisme. Idem pour l’écriture globale, assez pauvre et dont le background science-fiction n’est pas assez exploité. En clair, dans tout ce qu’il entreprend dans la trame scénaristique, Hubris se ramasse méchamment. Heureusement, la mise en scène reste convenable comme les cinématiques, de très bonnes factures. Le titre de Cyborn nous offre en sus une fin très décevante, et qui proposera certainement une suite dans les années à venir…
La naufrage narratif n’est hélas pas sauvé par la direction artistique. Concrètement, on retrouvera principalement des décors un peu désertiques et industriels, sans jamais que le titre ne propose quelques chose de vraiment original. La variété n’est donc pas au rendez-vous, et le bestiaire à affronter n’en reste pas moins famélique et plutôt redondant à la longue. En somme, Hubris ne respire pas du tout la folie tout du long, en espérant que sa potentielle suite fasse mieux.
Une jouabilité dynamique pétrie de défauts
Dans sa jouabilité pure, Hubris parvient presque à convaincre à minima dans sa partie gunfights. Qu’on se le dise, les nombreux affrontements marins ou terriens n’en restent pas moins très dynamiques et nerveux, avec une bonne dose de fun. Tout est bien calibré jusque dans la visée assez précise, et l’adrénaline des combats est aussi bien ficelée que relativement stressante.
L’immersion est donc réussie de ce côté là, bien qu’il soit un véritable enfer pour recharger. Effectivement, il faudra systématiquement mettre notre pétoire en position verticale pour la recharger, et le geste ne répond pas toujours de manière optimale, ce qui peut agacer. Egalement, nous pourrons pester sur le fait qu’il n’existe pas de corps à corps dans le gameplay pour tuer les ennemis trop proches…
Pour un premier jeu VR, le studio Cyborn semble avoir des lacunes sur le game design, qui aurait pu être un peu plus optimal sur les gunfights, bien qu’honorable dans l’ensemble. D’ailleurs, il est à souligner que l’IA proposée dans Hubris est correcte, sans non plus sauter au plafond. Il n’est en fait pas rare de trouver parfois des ennemis qui ne bougent pas, ou qui sont beaucoup trop agressifs. Sur ce point là, un polissage n’aurait pas été de trop, mais il faut souligner la difficulté du jeu, assez mesurée.
Au-delà des gunfights, le soft propose surtout beaucoup de séquences de plateformes. Effectivement, le soft vous demandera en général d’escalader diverses structures ou falaises en mimant le geste, d’esquiver pas mal de pièges tendus mais aussi de nager. Indéniablement, la plupart de ces phases de grimpettes sont grisantes et un tant soit peu diversifiés comme les passages marins. C’est une réussite de ce côté-là, bien que les commandes ne répondent pas toujours comme il faut, et que des défauts de calibration viennent parfois s’y glisser pour un rien.
On ne peut pas dire que ce soit bien folichon, même si le level-design est soigné. On retrouve quelques passages verticaux de bonnes factures, et les séquences sous l’eau apportent un petit plus non négligeable. En clair la construction est correcte, même si la progression schématique aura un peu trop tendance à être la même, jusqu’à parfois devenir assez barbante.
Des idées pas si bien exploitées que ça
Au rayon des autres mécaniques de jeu, Hubris propose également un système d’amélioration convenable. En ramassant des ressources composées de Cyan, métal ou plastique, vous aurez la possibilité d’ensuite les entreposer dans une imprimante. Cela vous donnera ensuite la possibilité d’y récupérer des tubes à assigner dans chaque type de ressources, et d’ensuite améliorer votre seule arme du jeu. De manière générale, vous pourrez upgrader son nombre de munitions, de dégâts mais aussi de transformer votre simple pétoire en fusil à pompe ou pistolet mitrailleur.
Bien que le système de jeu soit bougrement immersif et qu’il soit très plaisant de personnaliser à notre sauce notre seul pistolet – on ne compte pas le pistolet torpille qui n’est pas améliorable en sus de n’être utilisable sous l’eau -, il faut bien avouer que l’intuitivité est discutable, et le système de jeu trop sous-exploité. Qui plus est l’inventaire, bien qu’honnête et immersif, reste parfois un peu bordélique comme le changement de la nature de l’arme, vraiment pas pratique surtout si on est en plein gunfights.
Heureusement, le système de soin est plutôt agréable, mais il faut aussi passer par un système de ressources. En effet, en ramassant certaines plantes ou champignons, vous aurez l’autorisation de les mettre dans une autre machine, et ainsi matérialiser des fioles de soin à boire en mimant le geste, ou bien des fruits à croquer pour se refaire une santé. Dans le fond, c’est plutôt réussi mais sur la forme, il est parfois tarabiscoté de trouver les ressources suffisantes même en mode normal pour pouvoir se concocter des serums de soins ou fruits.
Voilà des détails bien fâcheux et dans la famille des idées sous-exploitées, vous aurez évidemment une phase motorisée. Il n’y en a qu’une seule ce qui est dommage, et la maniabilité de cette dernière est terriblement imprécise. A un tel point que sur ce passage orné d’un checkpoint hasardeux, il n’est pas rare de vous prendre un mur car la moto n’a pas tournée correctement au bon moment. Incontestablement, beaucoup d’idées intéressantes sont de la partie dans Hubris, mais elles sont hélas mal voire sous-exploitées.
Quand claque graphique ne rime pas avec qualité
Au-delà des nombreux couacs parsemant Hubris, l’éclaircie provient néanmoins de sa réalisation graphique, d’assez haute volée. Le soft est bluffant en tout point que ce soit sur la modélisation des personnages voire des textures. Le résultat est pour le coup impressionnant même sur les nombreux effets graphiques, très proches de la next-gen. Il n’y a pas à dire Hubris est très beau, et s’offre quand même quelques panoramas et arrière-plans dynamiques assez sympas à observer. Pareil pour l’optimisation qui est elle aussi, exemplaire.
Seulement voilà, le titre paye son manque de peaufinage avec de nombreux bugs. Que ce soit des bugs de calibrage, de scripts voire d’autres soucis nous faisant passer à travers même les textures, la production de Cyborn n’est clairement pas peaufinée à son maximum. D’autant que le jeu se dote encore à l’heure actuelle de crashs à répétition lors des temps de chargements, voire en plein jeu. Pourtant, tous nos drivers sont à jour sur notre carte graphique, et on espère que des mises à jour arriveront vite pour corriger ces écueils, pourrissant l’expérience de jeu.
Un dernier mot sur la bande-son. Très franchement, mis à part un doublage et des bruitages corrects, c’est le néant musicalement parlant. Il n’y a pas vraiment de thèmes marquants pour rythmer le jeu, laissant la place à un jeu musicalement vide et véritablement tristounet. Pour un titre orienté science-fiction, Hubris aurait pu prétendre à beaucoup mieux.
Cet article peut contenir des liens affiliés