Si vous ne connaissez pas Hunt : Showdown, c’est bel et bien la nouvelle production de Crytek. Le jeu est sorti de son accès anticipé un an et demi plus tard, soit le 27 août dernier sur PC, PS4 et Xbox One. Et force est de constater que le bébé de Crytek est un shooter multijoueur qui parvient à séduire sur pas mal de points. Même si évidemment, il conserve hélas ses vieux démons dont le développeur à du mal à se débarrasser.
Conditions de test : Nous avons effectué plus d’une vingtaine de parties sur Hunt : Showdown, en mode chasseur à la prime comme sur partie rapide. Le jeu a été évidemment testé sur la version PC avec 16 Go de ram, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
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ToggleUn contenu rachitique pour une narration presque inexistante
Le contenu et la narration seront clairement les deux premières choses à décevoir dans Hunt : Showdown. Crytek nous avait déjà habitué à bien mieux en matière de contenu, en solo comme en multijoueur. Dans ce titre, vous aurez deux modes de jeu à disposition à savoir Chasseur à la prime, et partie rapide.
Pour le premier, il consistera tout bêtement à collecter des indices afin de retrouver votre prime, s’apparentant à des boss démoniaques à combattre. Vous aurez entre autres une araignée ou encore un boucher malsain à affronter. Une fois vaincu, vous devrez les bannir via un rituel, récupérer votre prime et trouver un point d’extraction sans vous faire tuer pour gagner votre partie. Bien entendu tout ne sera pas une promenade de santé, les monstres contrôlés par l’I.A. rodant dans le coin comme les chasseurs contrôlés par les joueurs voulant aussi récupérer ladite prime.
Globalement vous l’aurez compris, les parties seront tout bonnement nerveuses, oppressantes et surtout frustrantes car si votre chasseur se fait tuer et que vous êtes au-delà du rang 10, vous le perdez définitivement. Toutefois, vous gardez votre expérience de base, ce qui est un bon point. Le concept est au final sympa, et puis le PvE et le PvP se marient parfaitement bien en partie, même si l’I.A. aura tendance à être quand même aux fraises, ce qui fait que l’intérêt résidera beaucoup plus dans les affrontements entre chasseurs, plus grisantss et tendus.
Ensuite, nous aurons la partie rapide. Il s’agit presque du même principe sauf que la partie est plus courte – 15 minutes contre une heure sur l’autre mode de jeu -, sauf que vous devrez dézinguer les autres joueurs sous forme d’un Battle Royale finalement. Car la seule façon de remporter la partie est de récupérer les diverses failles sur la maps, ou bien évidemment être le seul et unique survivant. Un mode basique en somme, et sachez qu’il n’y a en revanche que deux maps uniquement sur chaque mode de jeu et trois boss seulement, ce qui reste assez léger…
On l’aura compris pour 39,99 €, c’est trop peu, même si les développeurs s’efforcent de rajouter encore du contenu à l’heure actuelle. On notera également l’absence d’un mode purement offline, ce qui lésera les joueurs avides de jouer uniquement solo contre l’IA… On espère que ça arrivera très vite car pour le moment, l’intérêt du soft résidant seulement dans son full multijoueur pour l’instant.
En ce qui concerne la narration, il n’y en a pas. Effectivement, la seule façon d’en apprendre plus sur le lore de Hunt : Showdown sera dans les lectures de divers documents présents dans les menus. Tout ce que l’on sait c’est que l’on incarne des chasseurs qui ont pour but de traquer des créatures démoniaques dans une Louisiane marécageuse et rustique, et les bannir hors de notre monde. Mais pour le reste ce sera tout, et une narration n’aurait clairement pas fait de mal au titre, qui en aurait bien besoin pour épaissir tout le background du soft, séduisant.
Un gameplay relativement excitant, avec ses défauts
Dans sa jouabilité, Hunt : Showdown se dote clairement du savoir-faire de Crytek en matière de FPS. Ici, le soft nous offre un gameplay qui fait un joli mélange entre réalisme et arcade. Nous avons déjà les déplacements de notre personnage relativement souples. Concernant ensuite le feeling des armes, c’est du tout bon avec des tirs pour le moins percutants, et des bruitages d’impact de balles sur nos ennemis franchement crédibles, notamment sur les tirs à la tête.
Très franchement c’est une réussite de ce côté-là, et notez que vous n’aurez là que des armes d’époque entre des fusils à verrous, de bons vieux revolvers, en passant par l’arbalète qui se recharge flèche par flèche. En jouant la carte du réalisme pour les gunfights – un headshot est égal à une mort -, tout en partant sur l’aspect arcade et les retombées de balles pas forcément réalistes non plus, Crytek a semble-t-il trouvé le bon équilibre.
Du coup, cela donne aux gunfights un aspect complètement tendu, frénétique et dont il faut être prudent. Effectivement, le danger peut provenir autant des monstres que des chasseurs, qui peuvent arriver en embuscade pour vous ajuster, et ainsi récupérer votre équipement ou votre prime si vous l’avez récupéré auparavant. Le son est également au service du gameplay, dans la mesure où vous pouvez vous faire repérer par les joueurs en tirant sur les monstres, en faisant fuir des corbeaux, ou attirant l’attention de chiens mutants en cage.
Le réalisme est poussé à son paroxysme en somme, mais sachez que les parties n’en resteront pas moins frustrantes en solo. C’est concrètement l’un des défauts du titre, car y jouer en solo n’a rien de transcendant pour autant, et y jouer par équipe de deux ou de trois donne plus de sens aux parties pour le coup. On regrettera par ailleurs qu’un joueur solo soit parfois amené à tomber sur des équipes de deux ou trois joueurs, rendant les affrontements quasiment impossibles, à moins d’avoir un skill de malade. Adopter un système pour rejoindre direct une équipe serait une bonne idée.
Bref, le level-design du soft comme sa direction artistique est également un point positif cependant. En effet, la construction globale est bien pensée et cohérente, avec pas mal de baraques à visiter pour y trouver les moindres munitions ou pièges, comme des points de vue en hauteur pour avoir une vision plus claire de la map. L’aspect vertical est donc un plus dans le gameplay, se dotant de pas mal de points pour également se cacher aux yeux des ennemis et prendre un avantage sur eux.
La direction artistique est aussi réussie. Dans les deux maps, on est en face d’une Louisiane totalement marécageuse, rustique, mais aussi totalement sans dessus dessous avec les différents monstres, au design particulièrement bien foutus car ils sont aussi morbides qu’effrayants en tous points, surtout si vous jouez solo, car c’est là que vous ressentirez significativement l’aspect horrifique du titre. Y’a pas à dire, Crytek a réussi cette partie-là, et on espère trouver par contre un bestiaire beaucoup plus touffu à l’avenir.
Outre son aspect communautaire vraiment chaleureux et pas franchement toxique au final, Hunt : Showdown aura le don de s’offrir pas mal de bugs, et des serveurs encore foireux. S’il est possible de trouver directement des parties sans attendre un moment non plus, il n’est pas rare de se retrouver en face d’une optimisation PC en dents de scie, saupoudrée de quelques déconnexions complètement agaçantes qui peuvent vous pourrir vos parties, surtout si vous étiez proche de la fin de cette dernière par exemple…
Une interface à revoir, mais avec des mécaniques bien pensées
Un autre point qui sera clairement à corriger à l’avenir – les développeurs prévoyant systématiquement une road map sur le contenu à venir -, ce sera clairement son interface, totalement insipide de bout en bout. Cette dernière s’offre des menus principaux, qui se dotent aussi de sous-menus. Du coup, pour rechercher tel ou tel élément, on sera assez vite embêté par toute cette interface brouillonne et n’ayant pas de sens. On se résoudra donc à passer par le salon directement, pour modifier comme on veut nos chasseurs par exemple…
Toutefois, on appréciera toutes les mécaniques de progressions mises en place, à commencer par la personnalisation de nos chasseurs. On peut en premier lieu personnaliser notre chasseur comme bon nous semble en matière d’équipements. On peut lui équiper des consommables, une arme blanche, une arme primaire et secondaire. Il est possible à ce propos de dépenser notre argent durement gagné après chaque partie pour s’offrir de nouveaux consommables ou arme à feu via un système de boutique pas trop mal pensé pour le coup.
Egalement, ces derniers peuvent être ugradés avec des compétences. Une fois des points de traits engrangés, vous faites monter de niveau votre personnage qui gagne des traits à répartir dans les compétences. A noter que vous gonflez évidemment votre rang au fil de vos parties, ce qui vous permet accessoirement de débloquer de nouvelles compétences à assigner à vos persos. Un système de bon de sang est aussi de la partie en sus de l’argent récolté, et vous permet entre autres de nettoyer vos armes, supprimer des compétences en trop, et obtenir de nouveaux skins légendaires.
En somme, le système de progression est fichtrement complet pour notre plus grand bonheur, et il n’y a que peu de fausses notes sur ces mécaniques finalement bien huilées. Sachez que l’on peut même passer en plusieurs prestiges comme dans un Call of Duty une fois que vous avez atteint le rang maximum.
De plus, faites attention à surveiller votre niveau de rang. En effet, si vous dépassez le rang 11, vous sortirez du mode débutant et fatalement, vous perdrez à ce moment-là définitivement votre chasseur si vous mourrez en partie. En somme, le côté nerveux réside aussi dans la peur de perdre définitivement son personnage.
Le Cryengine et le sound design font le taf sur Hunt : Showdown
Sans surprise, Hunt : Showdown tourne sur le célèbre Cryengine de Crytek. Et qu’on se le dise, l’aspect graphique du titre est bougrement bien foutu. Si l’on peut rester de marbre sur le clipping et le retard d’affichage au niveau des textures, le soft se rattrape par des effets de lumières et pyrotechnique de bonnes factures, comme le cycle jour, nuit et brumeux qu’offrent les maps du soft. Les textures sont également propres dans l’ensemble, avec pas mal de panoramas qui arrivent à nous immerger dans cette Louisiane fictive.
Comme quoi, le Cryengine vieillit au final plutôt bien, que ce soit dans la modélisation des armes, des modèles 3D voire des différents décors, agréables pour la rétine. Un autre point sur lequel on pourra pester toutefois, ce sera certainement les quelques bugs que l’on peut rencontrer en cours de partie, et quelques lags et soucis d’optimisation qui ternissent légèrement l’expérience. Ceci dit, le jeu reste largement jouable le reste du temps, et on aimerait bien que Crytek puisse parfaire comme il faut l’optimisation du jeu à l’avenir.
On termine avec un élément bien travaillé sur Hunt : Showdown, soit le sound design. Si nous avions évoqué une bande-son au service du gameplay un peu plus haut, force est de constater que les musiques comme les bruitages, magnifient clairement l’ambiance dark western que propose le soft.
On retrouve de ce fait des musiques un peu country, qui s’allient également à des musiques pesantes sublimant l’atmosphère oppressante et glauque qu’instaure le jeu. Globalement, Hunt : Showdown est tout simplement parfait sur cet aspect-là, et on vous conseille d’y jouer avec un casque audio pour ressentir toute l’immersion dont se dote Hunt : Showdown.
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