Après un premier volet très décevant, la licence revient avec Hunting Simulator 2. La simulation de chasse fait son retour trois ans plus tard et est toujours développée par Neopica, qui va tenter de faire mieux que le premier opus et ainsi tenter de surpasser le mastodonte du genre qui n’a pas pris une ride, soit thehunter: Call of the Wild. Finalement, avons-nous droit à un second volet beaucoup plus abouti et avec tous les défauts du premier gommés ? Ou est-ce encore un raté ?
Conditions de test : Nous avons joué à Hunting Simulator 2 pendant au moins 8 heures de jeu, le temps de faire le tour de toutes les maps et les mécaniques de jeu. Le titre a été testé sur PC avec 16Go de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
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TogglePlus immersif, mais avec une impression de déjà-vu dans le contenu
Neopica a décidé de changer radicalement d’approche au niveau du contenu de Hunting Simulator 2. En arrivant sur le menu, vous aurez un simple « nouvelle partie », ce qui donne pour le coup une interface au moins épurée en comparaison à son aîné. A partir de là, vous devrez choisir le sexe de votre personnage, et vous voilà parti pour un petit didacticiel, commenté par un personnage inconnu sorti de derrière les fagots.
Vous y apprendrez les bases de la chasse avec notamment la traque de votre proie via votre chien, et j’en passe. Une fois ce didacticiel terminé, vous atterrirez sur votre pavillon. Ici, vous pourrez visiter ce beau chalet librement, et accéder à divers menus interactifs comme le wiki, succès, magasin, champ de tir, équipements, et le choix du lieu pour commencer votre chasse. La refonte des bases sur ce Hunting Simulator 2 est intéressante à première vue, avec ce pavillon de chasse qui sert de menu interactif afin de nous immerger un peu plus dans le quotidien d’un chasseur.
Ceci dit, tout n’est pas parfait non plus. Tout d’abord, on regrettera amèrement l’absence d’une petite pointe de narration, comme le faisait très bien theHunter: Call of the Wild en son temps. De plus, le mode multijoueur a été littéralement sucré sur ce nouvel opus, chose relativement scandaleuse car il s’agissait d’un point quand même positif sur le premier jeu. Pour ne pas s’arrêter là, le titre n’est pour l’heure doté que de seulement six grandes zones de jeu, nous faisant passer du Colorado au désert du Texas, en passant par les marées européennes.
On aura de quoi être déçu sur ce point-là, étant donné qu’aucun de ces lieux n’est différent du précédent opus, même si la grandeur de chacune des six maps est un peu plus prononcée. On aurait d’ailleurs bien aimé des endroits un peu plus connus, ce qui n’est hélas pas le cas. Concrètement, la forme a été bien ficelée mais dans le fond, Neopica se prend les pied dans le tapis en reprenant pas mal d’assets du premier volet, plutôt que de faire un monde ouvert comme dans un theHunter: Call of the Wild qui aurait pu avoir de la gueule.
Quand le surplus de réalisme tue clairement le fun
Dans les mécaniques de gameplay désormais, Hunting Simulator 2 est très intuitif à première vue. S’il n’est toujours pas possible de sauter, le feeling est curieusement crédible, et avec une balistique bien plus percutante que chez son prédécesseur. Le côté chasse n’est au final pas si mauvais que ça, avec la satisfaction de récupérer sa proie. Qui plus est, nous aurons aussi la vue FPS ou troisième personne, chose déjà présente sur le premier volet qui permet une prise de vue différente en fonction de la situation lors de votre partie de chasse.
Cependant et comme le premier volet, la patience d’attendre ses proies est réaliste certes, mais terriblement redondante et cassant le fun comparé à Thehunter: Call of the Wild, qui arrive à trouver un équilibre. En effet, s’il se passe des choses intéressantes dans la faune et la flore de Thehunter: Call of the Wild, Hunting Simulator 2 est complètement mort de son côté. Vous pourrez même parfois attendre très voire trop longtemps avant de retrouver une cible en particulier que vous pourchassez…
Le titre s’est néanmoins amélioré sur l’aspect traque, avec l’apparition de divers types de chiens en guise de compagnon de chasse. Notre petit toutou aura la faculté de pister les diverses traces d’animaux ou bien d’aller vous chercher vos proies fraîchement abattues. Voilà une mécanique de gameplay qui surprend dans le bon sens même si hélas, le côté traque deviendra vite rébarbatif lui aussi. Qui plus est, les attributs de notre chien répartis en endurance, compétences et motivation, n’apportent en définitive pas grand-chose, et n’influence pas vraiment le gameplay.
Pour continuer sur une note encore moins sympa, Hunting Simulator 2 a eu aussi la mauvaise idée d’inclure un système d’amendes. En tuant des proies avec la mauvaise arme, sans le permis approprié, en ne récupérant pas toutes les carcasses abattues sur la map ou encore en tirant plusieurs fois sur la cible, vous serez pénalisé. Si certaines amendes sont logiques et réalistes, d’autres en deviennent abusives et vous pénalisent lourdement en crédit, ce qui vous force à tout recommencer pour gagner beaucoup plus de crédits, et ainsi progresser convenablement.
Pour le reste, les décors manquent de vie, malgré le système de voyage rapide via les campements, ou encore les diverses tours et points de chasse afin d’attendre le gibier comme la cabane, qui vous permet de poser vos dépouilles animales, voire recharger vos munitions. En sus, les mécaniques de gameplay où vous devez faire attention à votre odeur ou bien le bruit que vous faites pour ne pas effrayer les bêtes restent peu profondes comparées à thehunter qui fait mieux de son côté. On ne comptera pas aussi l’IA des animaux, réaliste certes mais pas réellement intelligente.
Un dernier point avant de passer sur la partie personnalisation, Hunting Simulator 2 se paie le luxe de sucrer les missions secondaires du premier volet. Effectivement, votre progression ne se résumera désormais qu’à acheter des permis de chasse pour chaque animaux, de les tuer, récupérer la carcasse et en faire un trophée ou le vendre pour vous faire des crédits. Le titre ne varie jamais, et tournera en rond très vite jusqu’à devenir redondant. Dommage, des missions secondaires ou plus variées à la Thehunter où vous deviez photographier des animaux de plus près auraient pu faire sens sur le soft, plutôt que de faire de la chasse pour chasser.
S’équiper comme un chasseur, dans une progression trop poussive
Comme tout chasseur, il faut s’équiper. Et tout ceci se passe directement sur notre pavillon de chasse, faisant office de QG dans Hunting Simulator 2, et ainsi se préparer à chasser de la galinette cendrée. Outre avoir la possibilité de changer le créneau horaire – matin, après-midi et soirée -, allez sur le champ de tir pour s’exercer, lire le wiki pour avoir quelques conseils, vous aurez dans un premier temps le magasin.
Vous pourrez ici moyennant des crédits, acheter des permis de chasse pour chaque animal, des objets – pipeaux de chasses, indicateurs de vent voire des accessoires pour masquer votre odeur -, ainsi que diverses armes, des optiques ou encore de vêtements et moult compagnons de chasse. L’interface est claire, concise et cohérente en somme. Seulement voilà, on pestera sur le fait qu’il ne soit pas possible de vendre nos armes ou objets pour se refaire une santé en crédits, chose qui en terme de game design ne passe pas, et nous force à farmer des crédits en chassant.
Neopica a fait un gros loupé de ce côté-là, comme l’aspect personnalisation. En effet, en allant dans votre chambre via le pavillon de chasse, il est possible d’habiller votre personnage via des vêtements fraîchement achetés sur le magasin. Cela permettra entre autres d’être à minima moins visible par les animaux, et de vous camoufler dans la faune. Ce sera le seul intérêt de personnaliser votre personnage, sans qu’il y ait un moindre système de compétences à la clé, ce qui donne un côté relativement peu profond et vide au titre de Neopica.
Enfin pour le côté progression, Hunting Simulator 2 est très lent, mais aussi quasiment infini. Nous avons arrêté d’y jouer au bout de 8 heures de jeu, avec la sensation que le soft n’a pas réellement de fins à proprement parler, sauf quand vous débloquez toutes vos armes et avez terminé vos permis qui sont de toutes façons renouvelables en les achetant avec des crédits. La durée de vie est un gros point positif du jeu, mais encore faut-il que vous résistiez à la répétitivité et à une progression lourde et ennuyeuse.
Du mieux techniquement, mais peut mieux faire
Sur la partie technique, Hunting Simulator 2 fait mieux que son prédécesseur. Tournant toujours sur l’Unreal Engine 4, la production de Neopica est au premier abord mieux finie avec des textures un peu plus claires, propres et avec une modélisation des personnages et des animaux un poil plus convaincante. Hélas, on se rend vite compte que le titre est toujours un peu faible sur les textures du sol, voire des arrière-plans et des animations, assez limitées. Néanmoins, c’est quand même flatteur pour la rétine dans son ensemble.
Le soft se dote également de quelques effets de lumière saisissants, mais avec des conditions climatiques peu variées, et un mode soirée qui n’est absolument pas satisfaisant du tout. On regrettera aussi une direction artistique trop centrée sur cet aspect champs, marécages et forêts, au détriment d’autres contrées européennes qui auraient méritées d’apparaître comme des paysages un peu plus montagneux ou des forêts françaises. Cela dit, le titre aura au moins le mérite d’être plus fluide et optimisé que son prédécesseur, c’est déjà ça de pris.
On finit sur un aspect sonore en dent de scie. Hormis une poignée de doublages ridicules dans le didacticiel, Hunting Simulator 2 est hélas trop silencieux et timide dans son atmosphère sonore. Il n’y a que très peu de musiques à se mettre sous la dent hormis quelques thèmes dans le pavillon de chasse relativement « chill », ce qui est fortement regrettable. Par contre, que ce soit dans le bruitage des animaux et des armes, tout est assez crédible pour contenter les amateurs de chasse.
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