Initialement sorti le 19 juillet 2016 sur PS4 et PC, I Am Setsuna n’avait pas reçu l’accueil qu’il aurait mérité par les joueurs du fait de son absence de traduction française. C’est vrai qu’il est étonnant pour une production estampillée Square Enix de ne pas bénéficier d’une localisation française, tant ses jeux sont populaires dans notre pays. Cependant, l’éditeur a « rapidement » rectifié le tir et a rendu disponible une mise à jour traduisant le jeu en français le 16 Février dernier. Et pour remettre son jeu au goût du jour et le refaire découvrir aux joueurs à travers cette traduction, l’éditeur nippon a profité de la sortie de la Nintendo Switch pour porter ce J-RPG hivernal sur cette console et le remettre sous les feux des projecteurs. C’est donc à partir de cette version que nous avons testé I Am Setsuna et que nos impressions vont vous être partagées.
Cette version Switch ne propose d’ailleurs aucune nouveauté pour le moment et est quasiment similaire aux versions PS4 et PC mais une mise à jour exclusive à la console de Nintendo est prévue courant Avril implémentant un système de PVP en arène, vous proposant d’affronter les équipes d’autres joueurs contrôlées par l’IA.
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Maintenant que vous êtes bien couverts, nous allons pouvoir plonger dans le monde de I Am Setsuna. Et il ne sera pas question de vous dévêtir un seul instant car le monde de ce J-RPG à l’ambiance nostalgique est entièrement recouvert de neige. Chose que l’on appréciera pour sa beauté poétique ou que l’on n’aimera pas du fait de sa monotonie. En premier lieu, vous ferez la connaissance d’Endo, personnage principal et mercenaire masqué au caractère taciturne, effectuant une quelconque mission de mercenariat. Il sera ensuite mandaté par un mystérieux inconnu pour partir à la recherche de Setsuna, une jeune fille portant le titre de « sacrifice » pour la tuer.
Vous l’aurez compris au vu du titre du jeu, vous ne la tuerez pas. Vous servirez au contraire de Gardien à Setsuna lors de son voyage sacrificiel, qui a pour but d’atteindre les terres éloignées afin d’y perdre la vie, et ainsi calmer les monstres qui attaquent de plus en plus ardemment les villes et villages. Tout en étant classique et rempli de personnages clichés (par exemple la princesse naïve qui veut aider tout le monde, tout le temps, quel plaisir…) l’histoire réussira à faire germer une petite graine de curiosité en vous, ce qui vous poussera à avancer. Si vous êtes familier de la série Final Fantasy et Tales of et notamment Tales of Symphonia et Final Fantasy X, vous aurez remarqué la très grande similitude entre leur scénario (sans en avoir la même profondeur) et c’est ici que le mot hommage commencera à s’insinuer dans votre esprit car c’est bien de ceci dont il est question.
La petite particularité des dialogues (qui ne sont pas doublés) est que vous choisirez les réponses d’Endo. Dans la majeure partie des cas, vous aurez deux choix, l’un sous le signe de l’acquiescement ou de la compassion et l’autre dans le refus et la contestation digne d’une crise d’adolescence. S’il peut paraître amusant au début d’envoyer tout le monde sur les roses, le fait que ce soit systématique devient rapidement barbant, sachant en plus qu’outre une ligne de texte qui changera parfois selon vos choix, ces derniers n’influenceront pas l’histoire. Si vous refusez quelque chose alors que le scénario avait prévu de le faire, ce sera fait.
La progression dans le jeu se fera de façon très linéaire. Vous ferez la découverte d’une ville et souvent d’un personnage qui rejoindra ensuite votre équipe, vous réglez le problème de ce lieu et du personnage en question et vous repartez, traversant quelques lieux remplis de monstres avant de retomber sur un village. Et ce jusqu’à arriver proche de la fin du jeu, car c’est ici que vous ferez l’acquisition d’un appareil vous permettant de vous déplacer librement sur la carte, vous donnant accès à quelques donjons annexes qui seront les bienvenus.
ATB Trigger
I Am Setsuna fait fi des combats aléatoires et la frustration qu’ils occasionnent en vous laissant choisir quand vous voulez combattre. En effet, les groupes de monstres sont visibles à l’écran et il vous suffit de vous en approcher pour démarrer la confrontation ou alors de passer à côté pour l’esquiver, vous rendant maître de votre exploration. A noter que si vous vous approchez furtivement du groupe, vous commencerez le combat avec la jauge ATB et un point de Momentum remplis. Deux features que je vais m’empresser de vous expliquer.
Le jeu emprunte donc le système ATB ou Active Time Battle, bien propre à la licence Final Fantasy et même plus globalement aux productions RPG de Square Enix, mélangeant tour par tour et confrontation en temps réel. En combat, chaque personnage jouable possède une barre jaune sous son portrait qui se remplit plus ou moins rapidement selon ses caractéristiques et vous permet d’effectuer une action une fois complète. Et le temps ne s’arrête jamais (sauf quand vous êtes dans le menu des sorts), ce qui signifie que si vous lâchez la manette, l’ennemi pourra continuer de vous attaquer au rythme du remplissage de sa jauge ATB, là où le système classique de tour par tour arrête le temps à chaque tour. Chose plus ou moins importante (pas trop au début et un peu plus sur certains boss), chaque action que vous ferez en combat entraînera un déplacement de vos personnages, les rendant plus ou moins vulnérables aux attaques adverses et enclins à recevoir vos sorts de zone.
En plus de cela, le titre embarque un système portant le nom de Momentum. Il prend la forme d’une sphère bleue à droite de votre barre de vie, se remplissant au rythme des attaques que vous effectuez et encaissez. Plus encore, le niveau de la jauge augmente grandement en continu une fois que votre barre ATB est pleine et que vous n’effectuez aucune action. Le Momentum à trois points de remplissage. Un point est consommé en appuyant sur la touche Y à un timing précis quand vous lancez une attaque, améliorant la puissance de l’action et lui donnant même –suivant la technique utilisée- des caractéristiques supplémentaires tels que le soin de zone (et ce même via des attaques physiques) ou encore des altérations d’état. Sur certains boss, il sera donc intéressant de s’en servir stratégiquement en gardant par exemple un personnage avec l’ATB pleine, dans le but de soigner en zone votre équipe au moment opportun, en faisant donc un atout stratégique de taille.
La rivière de la vie
Combattre c’est bien, mais il faut s’équiper pour le faire efficacement. Dans I Am Setsuna, vous avez deux types d’équipements, les armes et les talismans. Les premiers se trouvent dans les nombreux coffres disséminés dans le jeu ou sont achetables auprès du forgeron. Ils sont améliorables à l’aide de divers matériaux, augmentant leur capacité d’attaque ou leur défense. Les deuxièmes sont trouvables de la même façon et si certains améliorent vos caractéristiques principales, ils serviront principalement à augmenter le nombre de spirites que vous pouvez équiper ainsi qu’à améliorer vos techniques à l’aide d’aptitude de « boost ». A savoir que vous ne pouvez porter qu’un seul talisman à la fois.
Car en effet, la majorité des talismans possèdent un « boost », par exemple « augmenter le taux de critique », ce qui signifie que les techniques que vous utiliserez en combat en ayant cet objet équipé pourront se voir recevoir une amélioration de leur taux de critique permanent à mesure que vous combattez. Et il existe beaucoup de « boost » différents, rendant agréable la personnalisation de vos personnages.
Mais la richesse du gameplay se trouve dans les spirites qui ressemblent grandement au système de Materia présent dans Final Fantasy 7. Vous les obtiendrez auprès du marchand du consortium auquel il faudra vendre les nombreux composants que vous gagnerez en combat rendant disponibles – suivant vos butins – les nombreuses spirites de son magasin. Il en existe d’ailleurs deux types, les spirites de commande et celles de soutien. Les premières prennent la forme de sorts et de compétences actives. Les secondes quant à elles sont des petits bonus qui s’activent à divers moments du combat et plus souvent en se servant du Momentum. Suivant les spirites que vous équipez à vos héros, vous aurez la possibilité d’effectuer des combos à 2 ou 3 personnages, rendant encore une fois la personnalisation et la recherche des équipements stratégiques.
De cette façon, l’unique génération d’argent que vous produirez viendra du marchand du consortium, car les monstres ne vous donneront pas d’or mais uniquement des matériaux. Cependant l’avancement naturel dans l’histoire vous rapportera assez d’or via vos diverses ventes pour ne jamais avoir à vous soucier de cela. Il existe d’ailleurs des versions « shiny » des monstres originaux cachés dans les différentes cartes et qui vous donneront des composants rares ainsi qu’une très bonne quantité d’expérience. Attention néanmoins, ils sont bien plus forts que la normale et il n’y a pas de sauvegarde automatique, pensez donc bien à sauvegarder !
I Am Setsuna
Nous avons donc droit à un système de jeu complet inspiré de beaucoup d’autres productions du genre et mais qui aurait été nettement plus intéressant s’il ne fallait pas attendre la fin du jeu et ses événements annexes pour rencontrer un peu de difficulté. Car oui, outre quelques rares boss qui pourront vous opposer une légère résistance, le jeu ne nécessite aucune phase d’exp supplémentaire ou de farm de spirite et se fera simplement en poursuivant le scénario. Si vous le souhaitez, il ne vous sera donc même pas nécessaire de vous plonger dans les profondeurs du système de jeu, et c’est dommage.
Quant à la patte artistique du titre, elle est correcte et saura en charmer quelques-uns, mais il faut avouer que les décors sont globalement très monotones. Car en effet, vous n’aurez le droit qu’à des paysages enneigés faisant se ressembler les divers tableaux que vous traverserez. Même si nous pouvons y voir un sens poétique, nous invitant à comparer I Am Setsuna à un flocon de neige, descendant du ciel avec pureté et se poser sur la terre de façon éphémère en nous laissant un sentiment de nostalgie quand il disparaît. La nostalgie étant centrale dans le titre de Square Enix, ça ne paraît pas surnaturel. Mais ce n’est pourtant pas suffisant et nous aurions aimé en avoir plus graphiquement.
I Am Setsuna est agrémenté de mélodies au piano. Elles sont omniprésentes et certaines sont d’ailleurs très belles et sauront vous apporter à elles seules l’émotion requise à certains moments du scénario ou même simplement en vous promenant dans ce monde parsemé de neige. Il faut néanmoins vraiment aimer le piano car ce sera le seul instrument que vous entendrez et cela continuellement. Cela ne plaira donc pas à tout le monde.
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