Pour la petite anecdote, Joakim Sandberg est un développeur indépendant qui a développé à lui seul Iconoclasts. Et le fait qu’il ait pu passer plus de sept ans sur ce projet nous laisse clairement penser que le bonhomme avait sûrement le soucis du détail jusqu’à arriver au jeu parfait, et à raconter parfaitement une histoire, tout en proposant un gameplay aux mécaniques bien rodées. Et qu’on se le dise, Joakim Sandberg n’a pas fait les choses à moitié en proposant un titre rétro et orienté metroidvania vraiment de haute volée, et vous allez comprendre pourquoi en lisant notre test.
Robin pour sauver un monde en perdition
Finalement, et même si on ne savait pas la teneur du scénario avant de commencer le soft, Iconoclasts nous a littéralement captivé par sa narration aux petits oignons. Pourtant, la trame scénaristique n’a au premier abord rien de véritablement transcendant. Le production de Joakim Sandberg vous permettra de prendre le contrôle de Robin, une jeune mécano, plongée dans un monde sous le joug des agents du « Projet », qui fait régner l’ordre tout comme « Mère », que tout le monde vénère comme une divinité.
Notre petite mécanicienne Robin, qui travaille sans licence officielle, aura vite fait d’être malheureusement aux trousses de ces agents du « Projet » car cette dernière a commis des péchés, et devra accessoirement sauver un monde qui se meurt, à cause d’un manque cruel d’ivoire, qui est le moteur essentiel à la survie de ladite planète, sur le point de s’effondrer. Outre l’objectif final de Robin qui est de sauver le monde et l’histoire en elle-même qui met peut-être un peu de temps à démarrer, on trouve là une narration étonnamment ensorcelante et très captivante du début à la fin.
En plus d’être ultra beau dans sa réalisation, Iconoclasts parvient à raconter une histoire très passionnante ! Tout simplement, c’est une petite perle vidéoludique !
Et justement, cette histoire est tout simplement envoûtante pour plusieurs raisons. La première, ce sont les divers personnages que rencontrera Robin au cours de son aventure, et transpirant le chara design des plus soignés pour chaque protagoniste. Ensuite, ces derniers ont chacun leur propre personnalité et motivations, et s’offrent un background complètement fouillé et jamais inexploité pour le coup. Alors bien évidemment, le jeu aura tendance à être assez bavard par la tonne de dialogues à lire mais qu’à cela ne tienne, nous avons malgré tout une narration des plus complètes, et surtout complexe quand on voit à quel point les humains peuvent être influençables dans ce titre avec ce petit côté sectaire via les fameux agents du « Projet ».
Avec une histoire pareille qui est véritablement fantastique et bien ficelée, on se doute que la direction artistique doit être incontestablement du même acabit. C’est effectivement le cas, et Iconoclasts arrive avec brio à éviter déjà dans un premier temps la répétitivité au niveau des décors. En effet, chaque zone que notre belle héroïne visitera sera systématiquement variée, ce qui a le don de combattre il faut le dire la monotonie efficacement. Les différents panoramas sont également fantastiques à regarder, et les arrière-plans dynamiques sont tout simplement époustouflants. Côté artistique pour le coup, il est très difficile de lui trouver des défauts, c’est franchement bien foutu avec un soucis du détail pratiquement sans faille.
Un metroidvania de A à Z dans l’âme !
Maintenant côté jouabilité pour Iconoclasts, c’est sans surprise que le bébé de Joakim Sandberg reprend indéniablement les codes d’un metroidvania pur et dur. Notre protagoniste se baladera entre plusieurs zones du jeu allant d’un désert aride, en passant par une colonie qui est son lieu d’habitation, ou bien une forêt totalement électrifiée et j’en passe. On trouvera dans le soft un côté semi-ouvert, avec la possibilité évidemment de revenir dans les zones plus tard, et y dénicher quelques ressources de ci de là dans les coffres que vous n’aviez pas pu choper auparavant, faute d’une amélioration tout simplement manquante pour accéder à l’endroit en question. La seule ombre au tableau sur ce metroidvania, c’est qu’il pourra se révéler parfois un peu linéaire, mais cette désagréable impression s’estompera rapidement grâce aux autres niveaux que l’on visitera néanmoins.
Pour les mécaniques de gameplay, Robin est ultra simple à contrôler. Les sauts sont aux petits oignons, et notre mécanicienne sera armée d’une pétoire de base – elle en récupérera d’autres au fil de sa progression -, mais également d’une clef à molette. La bougresse aura donc le don de frapper ses ennemis avec sa fameuse clé qui lui permet également d’activer des mécanismes, comme y aller de sa pétoire pour les dézinguer. Comme tout metoidvania évidemment, notre héroïne gagnera de nouvelles armes, et des améliorations pour sa clé à molette qui lui permettront de résoudre diverses énigmes, afin de passer au tableau suivant et poursuivre sa balade dans la zone en question. Le tout s’enchaîne franchement bien entre exploration, plateformes, résolution d’énigmes, combats contre quelques ennemis variés par ci par là, ainsi que les affrontements contre les boss. La dynamique dans ce jeu est équilibrée, et ne nous laisse absolument pas le temps de nous ennuyer.
Une autre spécificité vient également apporter du piment dans le soft, c’est le système de crafting. Cet établi apparaîtra en bleu sur la carte, et vous donnera la faculté de crafter des upgrades pour votre personnage. En effet, et en ouvrant pas mal de coffres dans les niveaux, vous obtiendrez divers types de ressources, qui vous permettront de créer vos objets. Ces derniers vous autoriseront à faire tourner votre clé à molette plus longtemps – notamment pour dévier les tirs ennemis, ou les repousser quand une icône représentant votre clef à molette clignote -, à courir un peu plus vite, à résister aux attaques ennemies, et j’en passe. Vous ne pourrez équiper que trois objets en allant devant un point de sauvegarde dans le soft – qui vous restaure au passage toute votre vie quand vous allez dans ce dernier -, et ceux-ci contiennent de l’ivoire. Donc si vous vous faites toucher, la jauge de vie de l’un de vos trois objets baisse jusqu’à ne plus en avoir, ce qui signifiera que l’effet passif de l’objet ne sera plus activé. Il faudra à ce moment-là tuer un ennemi, ou casser quelques statuettes pour récupérer de l’ivoire, ce qui augmentera sa jauge de vie au maximum, et vous donnera la possibilité d’activer de nouveau la capacité passive de l’objet. Cette mécanique-là est simple, et respecte parfaitement le code du metroidvania pour insister là-dessus.
Iconoclasts respecte parfaitement les codes traditionnels du metroidvania, tout en y apportant sa touche personnelle.
Les énigmes comme les boss sont de plus l’un des autres gros points forts de ce jeu. Pour commencer par les énigmes, ces dernières vous demanderont à réfléchir sérieusement, et à utiliser de façon intelligente votre petite clef à molette, comme les différentes armes que vous récupérerez au fil du jeu. Et qui plus est, la plupart des énigmes vous permettront même de combiner votre clef à molette avec l’une de vos armes, pour un résultat complémentaire pas vilain. En somme, le titre vous demandera souvent au niveau des casse-têtes d’activer différents mécanismes, qui ne sont pas du tout répétitif et c’est ça qui est intéressant encore une fois. Qu’on se le dise, le tout est pensé intelligemment dans le level-design, et c’est un pur régal, comme les boss. On va en venir à eux justement, et ils ont également cette capacité à être d’une variété impressionnante. Il ne s’agira pas qui plus est de leur tirer dessus bêtement car il faudra sérieusement l’analyser, et trouver son point faible pour lui faire mal. Mention spéciale aux boss où vous devrez coopérer avec l’un ou l’une des amis de Robin, afin de lui faire des dégâts. La seule chose sur laquelle on pestera, c’est parfois la lisibilité un peu capricieuse sur certains boss mais au-delà de ça, c’est du tout bon côté boss. A noter qu’au fil du jeu, vous serez parfois amené à prendre le contrôle de Mina, faisant parfois équipe avec Robin, qui dispose d’un gameplay légèrement plus différent car extrêmement bourrin, mais faisant globalement le café et qui fonctionne plutôt bien.
Avec un tarif de 19.99 €, Iconoclasts les vaut très largement comparé à sa durée de vie. Il faudra au moins 12h de jeu environ pour en voir le bout sur une première partie en mode standard, et notez que vous aurez la possibilité de refaire une partie en new game+, ce qui aura pour effet de conserver tous les objets que vous aviez durement craftés jusque-là, et vous garderez votre équipement. Pour prolonger le plaisir, vous pourrez toujours recommencer le jeu en mode difficile, voire en mode défi, qui se débloque en terminant une première fois le jeu. En sept ans de développement et à ce prix-là, on a un jeu clairement long, et surtout doté d’une difficulté en globalité équilibrée.
On va encore le répéter mais pour un jeu qui a été développé pendant sept ans et par une seule personne, Iconoclasts est un véritable petit bijou autant artistique que graphique, définitivement. Le style rétro employé est juste magnifique à regarder et ultra coloré, ce qui attire tout de suite la rétine. Les détails sont également de partout, et on sent que Joakim Sandberg s’est donné un mal fou à détailler tout l’univers d’Iconoclasts au pixel près, que ce soit au premier plan comme en arrière-plan. Le développeur a réussi à donner vie à un moteur graphique rétro vraiment fantastique, avec des animations également de très bonne qualité. Encore une fois, il est souvent difficile de donner un avis sur un style graphique en 16 bits mais là, on peut dire que le travail réalisé sur Iconoclasts est colossal et force le respect par sa profondeur.
Dernier point à voir, la bande-son. Iconoclasts, et même s’il est dénué de dialogues audio, s’offre des thèmes musicaux d’excellente qualité. On se retrouve en face de pas mal de musiques rétro, ce qui est dans un sens logique, et colle parfaitement à l’univers d’Iconoclasts, d’ores et déjà envoûtant. On ressort pour le coup du soft avec pas mal de musiques qui nous ont marqué incontestablement, et il faut dire que les musiques rétro, ça marche très bien sur ce titre.
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