Ikai est un jeu d’horreur psychologique dans lequel on incarne une jeune prêtresse habitant dans un sanctuaire perdu au milieu des bois. Naoko, de son nom, vit alors paisiblement recluse avec son oncle dans cette demeure. Toutefois, et vous vous en doutez, comme tout bon jeu d’horreur qui se respecte, les choses vont prendre une tournure dramatique lorsque des démons vont s’incruster et laisser leur marque sur la jeune protagoniste et son mentor.
Développé par le studio Endflame, Ikai est le premier titre de cette jeune structure composée de 3 personnes. Le paysage offert par ces 3 développeurs est celui d’un japon féodal via lequel il sera possible d’en apprendre un tout petit peu plus sur les us et coutumes de cette époque tout en décryptant les mythes qui, pour certains, sont toujours d’actualité dans l’archipel nippone.
Conditions de test : Nous avons fini la campagne au bout d’un peu plus de 7 heures de jeu. Ikai a été testé sur un PC avec 16 Go de RAM, une RX Vega 56 et un AMD Ryzen 5 2600 cadencé à 3,40 GHz.
Sommaire
ToggleQuand laver son linge et fermer une porte des enfers font bon ménage
Le quotidien de Naoko nous est brièvement raconté au début du jeu. Jeunesse paisible au sein d’un dojo avec son oncle, les choses commencent à se gâter quand celle-ci décide de laver son linge en dehors des murs de sa demeure avant la tombée de la nuit. Après quelques pérégrinations dans la forêt, notre protagoniste se retrouve mêler à une sombre affaire en lien avec l’ouverture d’une porte des enfers.
Si la transition vous semble brutale, elle l’est également dans le jeu. Le début de partie ne montre aucune délicatesse quant à l’enchainement des scènes et l’évolution de l’intrigue. On se retrouve vite propulsé sur l’objectif principal de la campagne : expulser les démons ayant élu domicile dans le dojo. Et notre chère Naoko n’a d’ailleurs pas l’air d’être heurtée plus que ça puisqu’elle accepte sans broncher la transition de sa mission qui passe de laver son ligne, à affronter des démons.
Ne vous attendez pas à une quelconque profondeur dans les gestes et paroles de la protagoniste. Cela vous éviterait une déception. Ce brusque développement accepté, vous déambulerez dans les couloirs de la bâtisse pour remplir votre devoir et slalomerez entre les phases d’action, d’infiltration et d’écriture sur les o-fuda ou talismans pour exorciser des objets possédés.
Le rythme est, la grande majorité du temps, plutôt bien calibré et il faut dire que le jeu propose une légère originalité dans ses énigmes avec une certaine fluidité dans sa progression. Dans ce sens, on remarque également quelques efforts de mises en scène notamment dans le dernier tiers du titre. Ces efforts, combinés au reste, empêchent une certaine linéarité dans l’aventure et protègent de l’ennui.
Toutefois, en ligne droite, et sans bloquer sur une énigme ou être ralenti par le côté angoissant du titre, Ikai peut se finir vite avec une durée de vie entre 5 et 6 heures.
L’horreur 1.0 qui ne propose rien et des énigmes parfois trop cryptiques
Si on parlait d’originalité dans notre point précédent, force est de constater qu’on ne la retrouve pas dans l’aspect horrifique du jeu. La mécanique principale consiste à abuser du sound design pour propager différents bruits angoissants : parquets qui grince, bruits de griffes, voix démoniaques. Inutile d’en dire plus, du grand classicisme quoi.
Alors certes, ce n’est pas du tout innovant, mais cela n’implique pas que c’est inefficace. Les moins téméraires auront des sueurs froides à parcourir le dojo, puisqu’il s’agit d’un huis clos se déroulant principalement à l’intérieur de ces murs. Néanmoins, en contrepoids, on note beaucoup d’aspects du jeu qui font bon marché. Les cinématiques, textures, modèles 3D et certaines animations sont autant d’éléments qui vont influer en défaveur de l’immersion et de la crédibilité du titre.
Si le titre vend son côté horrifique, il ne faut pas oublier que celui-ci est également le terrain de jeu de pas mal d’énigmes intégrantes totalement à la formule du titre. Ces énigmes possèdent l’avantage de proposer un peu de neuf dans un tout qui en aurait alors cruellement manqué, si l’on excepte les quelques mises en scène notables du titre.
Toutefois, si une énigme peut être une épreuve, elle doit a minima être accessible pour tous. Et il nous a été possible de témoigner durant notre progression plusieurs maladresses sur la résolution de certains puzzles qui se montrent parfois trop cryptiques pour être facilement abordés ou même compris. Il nous est par exemple arrivé de résoudre une énigme en piffant et sans même nous en rendre compte pour, après coup, nous demander en quoi elle consistait réellement.
Une histoire et un contexte aussi portés dans les collectibles
Au début du test, nous avions évoqué le fait que Ikai se déroulait au Japon féodal. Si cette anecdote ne semble pas posséder d’importance, il faut pourtant préciser qu’Ikai se sert de cette période pour apporter un peu de crédibilité à son récit et son réalisme. En effet, l’histoire qui nous est présentée ici manque réellement de profondeur. Ce ne sont d’ailleurs pas les trois petites lettres disséminées dans le jeu et apportant des éléments scénaristiques nouveaux qui vont réussir à mitiger ce constat.
Toutefois, la présence des fiches de Yokai ainsi que des objets japonais traditionnels de l’époque arrivent à redorer un peu le blason, pourtant déjà trop terni. On a plaisir à chercher et récupérer ces objets dont les trouvailles s’accompagnent souvent de commentaires clarifiant de la protagoniste quant à leurs utilisations usuelles de l’époque. C’est d’ailleurs une des seules fois où on sera ravi d’entendre cette dernière.
Dernier point, notez que le jeu est vendu à une douzaine d’euros dans sa version numérique et une trentaine pour son édition boîte. Un prix pas très élevé, qui peine tout de même à justifier l’expérience proposée.
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