Sans faire le plus grand des bruits, Immortal Realms: Vampire Wars est pourtant disponible depuis le 28 août dernier sur PC. Le titre est d’ailleurs développé par un tout jeune studio suédois qui en est à son premier jeu majeur, soit Palindrome Interactive. Même si on sent une passion folle dans ce Immortal Realms: Vampire Wars avec un soft stratégique bien pensé, on ressent quand même de grosses lacunes dues certainement à l’inexpérience.
Conditions de test : Nous avons pu tester longuement Immortal Realms: Vampire Wars durant au moins 10 heures de jeu. Cela nous a permis de tester les trois différentes factions, le mode campagne, ainsi que le mode escarmouche et bac à sable. Le titre a été testé sur PC avec 16Go de ram, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
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ToggleWe serve the dracul !
D’entrée de jeu, et après un bon didacticiel expliquant parfaitement les bases du jeu, le titre dispose dans un premier temps de trois campagnes. Ces dernières se découpent en quatre missions, et nous pouvons incarner une faction par campagne à savoir Dracul, Nosferanus ainsi que Moroia.
Cela fera pour le coup trois histoires différentes de chaque point de vue. Si cela a été souvent vu dans pas mal de jeu orienté stratégie, force est de constater que le lore du soft est des plus attrayants et intéressants.
Toutefois, la narration restera relativement prévisible et sans réellement de rebondissements, tout en étant doté d’une mise en scène bancale et des cinématiques aux animations des plus cadavériques. Dommage, car les protagonistes paraissaient intéressants et avoir un jeu de stratégie autour des vampires, cela ne court pas les rues ces temps-ci.
Pour le reste, et hormis les trois campagnes qui peuvent se terminer en plus de 30 heures – ce qui reste une estimation et qui peut varier en fonction de votre skill -, nous aurons également les modes escarmouche et bac à sable. Si le mode escarmouche n’est qu’un bête mode où deux armées s’affrontent avec un côté personnalisation poussé, le mode bac à sable est quant à lui plus distrayant.
Effectivement, vous avez la possibilité de choisir votre clan, la carte en passant par les conditions de victoire et les paramètres généraux qui gèrent en général la difficulté voire l’IA. Très clairement, ce mode bac à sable offrira aux joueurs une expérience pratiquement infinie, mais aussi modulable et qui donne envie d’y revenir.
Pas comme le mode campagne et sa difficulté assez mal dosée sur la longueur, et doté d’objectifs bridant quand même le gameplay global d’Immortal Realms: Vampire Wars. Notez qu’il est d’ailleurs impossible de choisir la campagne que l’on veut. Ce qui fait que vous serez obligé de passer obligatoirement par la première campagne, puis les deux autres qui se débloqueront au fur et à mesure…
Un jeu de cartes dans un jeu de stratégie
Comme vous avez pu le lire, Immortal Realms: Vampire Wars est effectivement un titre mélangeant stratégie et jeu de cartes, mais se découpant aussi en deux phases distinctes, à commencer par la phase de gestion de ressources. A la manière d’un Total War : Three Kingdoms, vous avancez votre armée via des points d’action tout en gérant les ressources de sang, faisant office de monnaie dans le titre.
Bien évidemment, vous avancez par parcelle de terrain que vous pouvez revendiquer et améliorer par la suite, dont pour recruter de nouvelle créatures pour votre armée si vous tombez sur une forêt, voire un cimetière ou un village. Forcément, il n’est pas utile de préciser également que vous pouvez obtenir des villages, pierres de vœux, forgerons, sites de rituel voire archives qui peuvent vous donner des avantages non négligeables.
Par exemple, un forgeron, une fois obtenu vous permettra d’y acheter des armures ou armes pour votre seigneur de guerre tandis que les archives vous autoriseront à acheter de nouvelles cartes moyennant du sang. Pour les villages en l’occurrence, ils seront aussi ugpgradables et vous permettront de gagner en ressources de sang à chaque tour. Concrètement, tout cet aspect gestion est diablement bien géré, bien pensé même, même si le tout manque d’un système de diplomatie pour rendre la chose plus profonde, voire un côté personnalisation plus poussé.
Ce n’est malheureusement pas le cas, comme d’ailleurs son interface, bien trop chargée et qui aurait mérité plus de clarté. Cela dit, l’aspect cartes à jouer sur cette séquence de jeu est pour le moins grisante. A chaque début de partie, en mode campagne ou non, vous aurez votre main avec des cartes aléatoires et aux multiple atouts. Par exemple, certaines cartes peuvent vous donner du sang en plus, plus de points d’action pour progresser sur la carte lors de votre tour, ou bien tout simplement révéler des zones auparavant cachées par le brouillard.
Tout ceci donne un plus non négligeable au gameplay, qui est parfaitement organique avec cet aspect stratégie au tour par tour sur une map à la Total War. D’ailleurs, il est à noter que les cartes à jouer peuvent tout aussi bien donner des malus à l’armée adverse comme leur faire perdre de la vie via la carte embuscade, ou bien les pénaliser en point d’action.
Cet aspect carte se retrouve aussi lors d’événements aléatoires où il s’agit de faire des choix pouvant vous avantager – réduire le coût d’achat de recrues, augmenter le coût des forgerons etc… – ou bien lors des cartes annuelles à sélectionner, qui peuvent vous donner des bonus. En somme, le gameplay n’en devient que plus riche rien qu’avec les cartes à jouer, qui arrivent un tant soit peu à se renouveler au détriment du gameplay, devenant trop répétitif après une poignée de parties car le tout n’arrive pas à se rafraîchir sur le principe, comme les objectifs.
On termine avec l’aspect purement compétences du soft. Tout d’abord, sachez que chaque général d’armée peut améliorer sa carte, et ainsi se donner des attributs plus avantageux pour vous. Qui plus est, un arbre de compétences est à disposition sur la phase gestion, et vous sert grossièrement à améliorer votre production de sang, débloquer de nouvelles recrues plus puissantes, ou encore vous donner un avantage conséquent dans le coût des recrues ou objets chez le forgeron en l’occurrence. Cela donne un petit plus intéressant au gameplay, bien que le tout soit classique, répétitif sur la longueur et assez linéaire, notamment sur le mode campagne ce qui est fort regrettable.
Blood… So much Blood !
Vient ensuite une partie encore plus stratégique avec les phases de batailles. Comme la précédente séquence de jeu, celle-ci se fait au tour par tour. En somme, il s’agira dans un premier temps de placer vos différentes armées comme bon vous semble, puis de lancer le combat instantanément.
A partir de là en matière de combat, c’est on ne peut plus simple. Pour ainsi dire, on ne peut qu’avancer ou attaquer vos troupes, tout en gérant le mana de ces dernier, vous permettant de lancer les attaques spéciales de vos armes voire de vos cartes. Ce sera donc à vous de correctement gérer le timing et le tour prochain de vos troupes ou celles des ennemis. Qui plus est, il est aussi possible d’utiliser des cartes de combats obtenus sur la précédente phase de jeu, comme les cartes de base de votre général d’armée, forcément plus puissant et résistant que ses troupes.
En clair, rien de bien original du point de vue des combats, basiques mais quand même enrichis par le côté jeu de cartes étant incontestablement le cœur du gameplay d’Immortal Realms: Vampire Wars. Effectivement, hormis cela, le tout manque de précision quand il s’agit de déplacer ses troupes, mais la caméra est cependant relativement acceptable à déplacer dans les deux phases de jeu.
Au-delà de ça, on appréciera les diverses attaques spéciales de chaque général de chaque faction, variant d’une partie à l’autre. Il faut en effet savoir que les attaques des diverses factions et armées n’en seront que différentes, et avec des pouvoirs différents – Dracul étant dans le vampirisme pur et dur tandis que le clan Nosferanus sera plus dans le délire morts-vivants et guerriers fantômes entre autres. Si le titre est donc cependant bourré de défauts dans les combats en matière d’animation de mise en scène et d’interface, il n’en reste pas moins propre, et avec des factions jouissives à contrôler.
Pas aussi beau qu’une nuée de chauve souris
En ce qui concernant la technique du jeu, ce n’est pas le plus folichon nous en conviendrons. Le soft s’offre des graphismes ultra datés avec des modèles 3D hideux en cinématiques, comme les animations. La carte globale reste convenable de loin, pour en être relativement moche une fois que l’on zoom avec la caméra.
Cela dit, le jeu a bien tourné sur notre configuration, et sans le moindre bug curieusement, si ce n’est encore une fois sur les cinématiques. En textures comme en modèle 3D on sent un studio qui n’avait pas forcément le budget pour faire un jeu potable graphique. Ce qui n’entache bien évidemment pas la direction artistique, cohérente, sombre et étant en parfait accord avec le background vampirique.
Du côté du sound design, c’est enfin loin d’être reluisant pour autant. Les musiques sont totalement inexistantes et bancales, tandis que les doublages en anglais arriveront à relever le niveau. C’est au moins ça de pris, et notez que le jeu est évidemment tout en français, et sans de fautes grossières de ce que nous avons pu en voir.
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