A l’approche d’Halloween, quoi de mieux que de célébrer cette fête des monstres en se lançant dans une aventure mettant en scène vos pires cauchemars ? C’est le concept d’In Sound Mind, la nouvelle production du studio israélien We Create Stuff, éditée par Modus Games et qui sort sur PC, Nintendo Switch, PlayStation 5 et Xbox Series X|S ce 28 septembre.
Une plongée dans les méandres psychologiques de l’être humain, où cauchemars, peurs mais aussi imagination vont prendre vie et tenter de vous glacer le sang. Après le succès incontestable de Nightmare House 2, un mode à Half-Life 2 sorti en 2010 puis remaké en 2015, le studio nous propose sa vision du thriller d’horreur psychologique voulant vous pousser dans vos plus profonds retranchements, mais jusqu’à quel point ?
Conditions de test : Nous avons joué à l’intégralité de l’histoire d’In Sound Mind pour un total d’environ 11h de jeu sur PlayStation 5.
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ToggleBienvenue dans les méandres du cerveau humain
Dans In Sound Mind, vous incarnez Desmond Wales, un psychothérapeute de la petite ville de Milton Haven en proie à d’étranges événements ayant ravagé les bâtiments et par conséquent la population de la ville. Dans cet accident rendant l’environnement apocalyptique, vous avez perdu certains de vos patients et leurs souvenirs vous hantent à tel point que votre seul but sera de les comprendre et ainsi savoir réellement ce qu’il s’est passé et pourquoi la société pharmaceutique récemment installée y est mêlée. Vous vous réveillez au sous-sol de votre immeuble, sans savoir pourquoi vous en êtes arrivé là.
Pour progresser, vous allez devoir écouter les enregistrements audio de vos séances avec eux, où peurs et désolation prennent le dessus. Le problème c’est qu’il semblerait que vous soyez bloqué dans une réalité alternative où les peurs décrites prennent vie sous forme de monstres et où il n’y a qu’une échappatoire : trouver la sortie pour comprendre la tournure des événements et ne pas périr dans votre propre paranoïa. Mais est-ce réellement ce que vous souhaitez ?
Le concept du jeu est tout simplement génial, original et effrayant à souhait. On ne peut que vouloir progresser dans les 4 cassettes qui vous sont destinées en voulant constamment connaître la suite des événements. Et oui, on peut d’ores et déjà le dire : il se peut qu’In Sound Mind vous colle quelques sueurs froides et même quelques sursauts. Les jumpscares ne sont pas omniprésents mais sont toujours très bien exécutés. Mention particulière à la Surveillante, le monstre de la première cassette, terriblement efficace dans son rôle. Les boss en général sont très bien réussis et charismatiques.
Et même si vous poursuivez les peurs de vos patients pour les dédouaner de leurs actes et ainsi libérer leurs âmes emprisonnées, vous êtes vous aussi poursuivi par un homme qui n’aura qu’un seul objectif, vous tuer ou du moins, tout faire pour vous faire tuer.
Ce mystérieux individu vous collera aux basques aux moments où vous vous y attendrez le moins jusqu’à révéler sa véritable identité. Il s’adressera à vous très souvent par le biais de téléphones filaires pour vous menacer ou pour faire avancer l’intrigue sans pour autant faire monter la pression par ce biais-ci.
Des mondes captivants et terriblement saisissants
Les mondes qui sont dépeints devant vous sont tous différents les uns des autres, allant d’un bord de mer au phare qui voit rouge (littéralement, en vous blessant avec sa lumière rayonnante), à un supermarché hanté (ne jouez pas dans le noir… quoi que si !) en passant par une vieille usine désaffectée où d’étranges expérimentations se sont tenues.
Un hub permet d’accéder à tous ces mondes, mettant en scène votre cabinet ainsi que votre appartement. Pas de mini-map ici, votre sens de l’orientation prendra le dessus, même si de grandes cartes seront parfois affichées au mur pour vous aider à vous repérer.
Pour accéder aux mondes, il vous faudra passer par d’étranges portes renfermant une lumière blanche aveuglante menant vers une sorte de passage entre deux mondes où l’histoire du personnage vous est contée. Le même passage sera répété en sortant du niveau, décrivant les derniers détails à connaître. A noter qu’une chatte toute mignonne, et qui parle, se trouve dans votre cabinet, et surprise, vous pouvez même la caresser.
On apprécie grandement l’absence quasi intégrale d’ATH pour une immersion plus intense, d’autant plus que le jeu se joue en vue à la première personne. Au fil de votre aventure dans In Sound Mind, vous débloquerez plusieurs armes ou outils : éclat de miroir pour couper des structures fragiles mais aussi pour mettre en évidence des éléments ou indices via leur reflet, arme à feu à reconstituer, pistolet de détresse, masque à gaz et bien d’autres sans oublier l’indispensable lampe torche dont les piles seront éparpillées sur le terrain, indispensable pour progresser dans ces univers globalement très sombres.
Les textures utilisées ne sont pas d’une très grande finesse mais de jolis panoramas ainsi que de magnifiques effets de lumières suffisent à vous immerger dans ces mondes étranges.
A noter que vous mourrez dans le jeu, mais ce n’est jamais vraiment punitif car les points de contrôle sont relativement bien situés, et que de grandes quantités de munitions et de vie sont réparties sur le sol. Attention tout de même à ne pas gaspiller les munitions et à bien viser car l’aspect survie n’est tout de même pas très loin. Vous pouvez de même ramasser des pilules un peu partout dans les niveaux pour accroitre vos capacités personnelles.
Le gameplay, sans être transcendant, est tout à fait agréable et facilement pris en main. Le peu d’actions possible renforce cette accessibilité car se cantonnant à courir, sauter, frapper ou tirer. On notera tout de même une certaine forme d’imprécision dans les phases de saut où les commandes ne répondent pas forcément aussi bien que l’on aurait souhaité.
Nul doute que le jeu doit se jouer plus facilement au clavier et à la souris tant les mouvements de caméra sont fréquents et qu’il faut regarder partout. Heureusement, des petits yeux blancs apparaissent sur les éléments qu’il vous faut observer, lire ou ramasser. A noter qu’In Sound Mind est assez bavard par les documents à lire, mais ça n’est pas gênant car cela renforce constamment le lore du jeu.
L’ensemble parvient quand même à casser la monotonie et à se renouveler dans chacun des mondes tout en gardant une base commune pour ne pas perdre le joueur. A noter que l’on regrettera que les mondes soient aussi vides de peuple (sans compter les monstres aux têtes lumineuses qui vous hanteront jusque dans les moindres recoins), rendant l’ensemble un peu trop calme.
J’entends des voix dans ma tête
Les environnements sont assez vastes et vous demanderont une certaine patience pour en venir à bout, chaque cassette pouvant aller jusqu’à 3h de jeu si vous suivez le rythme. Une durée de vie tout à fait acceptable pour ne pas tomber dans le trop-plein d’énigmes à rallonge car il ne faudra tout de même pas négliger le (très) grand nombre d’allers-retours nécessaires pour progresser dans les psychés de vos patients.
Pour cela, In Sound Mind ne vous prendra pas par la main et sera même capable de vous laisser en plan durant des dizaines de minutes jusqu’à ce que vous trouviez par vous-même la solution à l’énigme se présentant à vous. Alors, il vous faudra refaire chaque salle, utiliser chaque outil à votre disposition, sans oublier les monstres de l’ombre toujours là pour vous surprendre.
Vous trouverez alors par ici un passage à casser, vous emmenant dans une salle qui elle-même vous mènera à la suite de l’intrigue, tout en faisant gaffe au gaz toxique (et pas étranger à tous ces événements) contenu dans des barils aux émanations colorées.
Le plus déroutant dans In Sound Mind, c’est que votre environnement sera, très souvent, modifié en temps réel : déplacement de mannequins, portes qui se ferment à clé, mirages vous faisant tomber dans un piège, nouveau mot de votre poursuiveur, sol électrifié etc. Quelle sensation de se retrouver nez à nez avec un mannequin à la tête à moitié coupée et qui change de position à chaque fois que vous tournez la caméra… De quoi filer la chair de poule !
Il faut le dire, le gameplay, le level design et les énigmes composent la part la plus importante des points positifs d’In Sound Mind, qualifié de lui-même de thriller d’horreur psychologique. Alerte aux claustrophobes. Le tout associé à une mise en scène des plus qualitatives, avec des énigmes qui flattent l’intelligence de l’observation, tout en vous rappelant que vous n’êtes jamais à l’abri.
Mention spéciale à la bande-son du jeu, signée The Living Tombstone, déjà connus pour leur travaux dans la saga des Five Nights at Freddy’s notamment. Bien que discrète, la musique sait donner le ton aux séquences les plus importantes du jeu pour un ensemble très cohérent et mélancolique à souhait. Au rayon des originalités, il vous faudra trouver des vinyles dans chacun des tableaux pour accéder à une cette OST très agréable. Le sound design est tout simplement parfait, bien que classique, mais rempli de bruits de couloirs, de pas, de lumières qui clignotent etc.
Bien entendu, on ne passera pas à côté des bugs de collision, de scripts et de lags (assez fréquents) lors des changements de zone ou des sauvegardes automatiques. Il faut également souligner un crash de jeu dans la troisième cassette de l’aventure. Les temps de chargement sont par ailleurs relativement longs (comptez 10 à 15 sec pour lancer un niveau) pour un jeu tournant sur une console de nouvelle génération. Un patch correctif majeur a été annoncé par les développeurs pour le 28 septembre, jour de la sortie du jeu. A noter que le jeu est disponible en VO sous-titrée français.
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