Développé par la petite équipe de Berzerk Studio, Infernax est un metroidvania annoncé il y a environ 6 ans. Après une démo jouable rendue publique l’année dernière, le titre nous parvient enfin en version complète. Voyons ce que ça donne.
Conditions d’aperçu : Test réalisé sur PS5 (version PS4) avec environ 7 heures de jeu au compteur. Les deux modes de difficultés ont été testés et nous reviendrons dessus plus en détails dans le test. Profitons de cet encart pour préciser que le soft est bien traduit en français.
Sommaire
ToggleDes bases solides mais quelques frustrations
Quand on joue à Infernax pour la première fois, le gameplay semble relativement classique, et c’est bien le cas. Le titre met évidemment l’emphase sur l’exploration de zones plus ou moins ouvertes et interconnectées avec des phases de plateforme généralement basiques mais néanmoins ardues (on pense à cette zone où l’on doit sauter sur des moulins en mouvement tout en se battant), le tout gardé par des ennemis en tout genre plus ou moins nombreux et agressifs.
Une touche pour attaquer au corps-à-corps, une autre pour les sorts, une pour sauter et une dernière pour utiliser les objets ainsi qu’une garde automatique tant qu’on n’attaque pas. Du classique. Le tout fonctionne très bien et heureusement puisque le jeu est doté d’une difficulté assez élevée. Que ce soit au niveau des ennemis ou des pièges de l’environnement, vous risquez de vous arracher les cheveux sur certains passages vraiment corsés.
Une option permettant de réapparaître à un point de contrôle sans malus lors d’une mort et d’avoir un point de sauvegarde supplémentaire dans chaque donjon est présente et est un vrai plus pour les joueurs plus occasionnels qui voudraient découvrir le genre. Pas de panique les aficionados, une option hardcore est disponible et vous forcera à reprendre depuis la dernière sauvegarde manuelle en perdant tout ce qui a été accumulé depuis cette dernière. A l’ancienne.
On notera également la présence d’un système d’expérience permettant d’améliorer son personnage (uniquement aux différents autels disséminés çà et là) ainsi que la possibilité d’acheter des sorts et des améliorations d’armure et d’arme. Des capacités supplémentaires donnant accès à de nouvelles portions de la carte sont évidemment de la partie, comme le fait de pouvoir briser les blocs abîmés.
Vous l’aurez compris, les bases du jeu sont solides et sont d’autant plus agréables qu’on constate régulièrement une montée en puissance de notre personnage via ses nouvelles magies ou autres level up. Gardez cependant à l’esprit que Infernax est un titre relativement difficile, la faute à quelques pattern de monstres assez énervés ou parfois mal pensés, tout comme certains allers-retours superflus durant lesquels les ennemis réapparaissent. Certains problèmes de visibilité sont aussi à déplorer dans les situations où trop d’ennemis sont vaincus en même temps au même endroit.
Le level design oscille quant à lui entre le décevant et le correct, avec quelques fulgurances notamment en matière de world design. De manière générale, parcourir le monde du jeu et ses différents niveaux reste satisfaisant bien qu’une répétitivité s’installe assez rapidement dans les trajets. On notera tout de même la présence d’un cycle jour/nuit qui modifie le placement et le type d’ennemis rencontrés lors de vos pérégrinations ainsi que le déclenchement ou non de certains événements.
Une mise en scène travaillée au gore exagéré
Infernax n’est pas un jeu qui brille par son scénario. Pas qu’il soit foncièrement mauvais mais plutôt qu’il reste dans la simplicité. Vous incarnez un duc de retour de la guerre. Mais alors que le bougre pensait retrouver une vie paisible, voilà que sa contrée est en proie aux forces obscures, déchaînant monstres et démons sur le pays. En gros, c’est ça l’histoire.
Là où le titre tire son épingle du jeu, c’est dans son aspect exagérément gore ainsi que dans sa mise en scène travaillée. Infernax n’hésite pas à changer la météo pour mieux convenir à un passage scripté, à nous balancer moults illustrations de qualité (notamment pour présenter ses boss), et chaque mort du personnage est accompagnée d’une mise à mort spéciale qui dépend du type d’ennemi ou de piège qui nous aura décapité/brûlé/noyé/étripé (la liste est longue). Pour un jeu se plaçant dans le mouvement du néo-rétro, tous ces petits ajouts le démarquent de la concurrence.
Ce côté sanglant se retrouve dans le jeu en permanence, que ce soit dans le sang qui gicle de vos ennemis à chaque coup ou dans les cadavres jonchant chaque recoin de la carte, parfois sur le sol, d’autres fois empalés sur des piques. Si cet aspect gore ne plaira pas à certains, force est de constater que ce parti pris apporte un plus à l’identité visuelle du soft, en plus d’offrir des feedback encore plus percutants manette en main.
Tant que nous sommes dans la partie scénario, parlons brièvement des quêtes annexes. Plutôt nombreuses, ces dernières sont une vraie plus-value pour le jeu. Si là aussi les histoires sont assez simples, elles n’en restent pas moins bien intégrées à l’univers et ont le mérite d’ajouter de nouveaux boss ou choix à faire.
Trouvez votre façon de jouer
Infernax ajoute une petite idée sympathique à son éventail de mécaniques : les choix. Par exemple, à peine quelques instants après le début de votre aventure, un homme visiblement souffrant s’adressera à vous et vous demandera de le tuer. Vous avez alors la possibilité de vous exécuter et donc de l’exécuter, ou bien vous pouvez prier pour son salut.
La première solution réglera le problème instantanément mais aucune récompense ne vous sera offerte, en plus de changer votre relation avec un PNJ dissimulé qui observait la scène. La deuxième, quant à elle, vous mènera sur une voie plus juste (et apportera plus d’xp) mais en contrepartie bien plus dure. Vous rencontrerez régulièrement ce genre de situations qui permettent de personnaliser votre aventure scénaristiquement parlant mais pas que.
En effet, certaines situations peuvent avoir un impact direct sur le gameplay via des modifications dans les sortilèges mis à votre disposition par exemple. Pour illustrer, nous avons eu à faire un choix qui, dans un cas, nous permettait d’obtenir un sort de soin très classique mais relativement puissant, tandis que la décision opposée nous offrait une magie qui drainait la vie des adversaires pour nous soigner plus légèrement mais en infligeant des dégâts.
Un système vraiment bien rodé qui ajoute de la rejouabilité au titre, que ce soit dans l’idée de découvrir de nouveaux pans de scénario ou pour découvrir les affrontements sous un autre angle donc.
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