Débuté en 2014 avec une campagne Kickstarter ayant récolté 28.543 $ sur les 25.000 $ demandés, Innerspace voit enfin le jour quatre ans plus tard, soit officiellement en ce 16 janvier sur PC, PS4, Xbox One et Switch. Se déroulant dans un univers tout de même assez mystérieux et nous faisant prendre le contrôle d’un avion totalement autonome, Innerspace sera-t-il un titre indépendant totalement envoûtant ? C’est ce que vous découvrirez en lisant notre test de la première production made in Polyknight Games.
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ToggleSur les traces d’une civilisation perdue… On n’a pas déjà vu cela quelque part ?
Très honnêtement, on va finir par croire que les développeurs manquent sérieusement d’imagination quand il s’agit de raconter une histoire un tant soit peu originale. Innerspace vous permettra de prendre le contrôle d’une machine volante parfaitement autonome, et vous serez accompagné d’un archéologue à bord d’un sous-marin. Vous aurez d’ailleurs au tout début du jeu une cinématique assez légère pour vous décrire l’endroit où vous serez et se nommant l’inverse, un monde où le vent est source d’énergie, et qui fût habité jadis par les Anciens. Vous vous doutez évidemment que ces derniers ne sont plus, et des demi-dieux sont en revanche encore dans les parages, et ont drainé ce monde perdu.
La direction artistique d’Innerspace est charmeuse, mais on sent que les développeurs ont voulu peut-être en faire trop.
Vous et le fameux archéologue auront pour but de récupérer des reliques du passé renfermant les derniers souvenirs restants de ladite civilisation perdue, puis ensuite fuir ce lieu sacré. C’est tout au niveau du scénario qui se dote au passage de quelques dialogues, et où vous aurez la possibilité de répondre via des « choix » de dialogue. Et encore, ces derniers n’apportent rien et ne font juste qu’avancer le fil rouge, qui n’est en définitive que très peu surprenant, et qui a chopé le syndrome AER : Memories of Old. Pourquoi ? Tout simplement car la fin du jeu est certes poétique et dans un certain ton relaxant comme le reste du jeu, mais reste tout simplement vite expédiée et bâchée à notre sens.
Il y a donc de quoi être assez déçu de cette fin, tout comme le déroulement de l’histoire, qui nous donne franchement une impression de déjà vu un peu désagréable. La déception ne s’arrête pas là, car la direction artistique n’est pas parfaite non plus. Même si les différents panoramas proposés dans Innerspace forcent le respect que ce soit par les couleurs ou sur l’ensemble du background, on ne pourra pas s’empêcher d’y voir un petit côté brouillon et surchargé sur certains décors. On a tantôt l’impression d’être en face d’un espèce de Gloubi-boulga de décors, et c’est bien dommage. Heureusement que le soft se rattrape au niveau des environnements qui restent variés, et surtout qui claquent.
Une exploration sympathique, des reliques à choper et c’est tout ?
Alors oui, il y a de l’exploration et des reliques à obtenir dans le soft, mais pas que. Dans Innerspace, vous allez assez souvent parler dans un premier temps à l’archéologue, qui vous dira tout simplement quoi faire que ce soit trouver des mécanismes à activer pour avancer, trouver de nouveaux portails pour visiter d’autres chambres de la civilisation perdue et y récupérer des souvenirs précieux, et j’en passe. Il faudra aussi voir ce dernier pour que vous puissiez lui remettre des reliques que vous avez trouvées. Certaines ne vous apporteront rien de plus si ce n’est en apprendre un peu plus sur les Anciens, ou bien améliorer votre fameux avion – les reliques sont parfois interactives, ce qui n’est pas un mal d’ailleurs -.
En effet, certaines reliques vous donneront la faculté d’améliorer votre machine volante autonome en les donnant à votre archéologue. Bien évidemment, vous pourrez automatiquement les donner à ce dernier que si vous avez ramassé suffisamment de vent auparavant – le vent qui est représenté via des orbes blanches à ramasser sur les diverses zones que vous parcourrez dans le jeu -. Une fois cela fait, vous pourrez améliorer l’apparence de votre avion, mais également ses différentes caractéristiques en plein vol, ou dans sa forme sous-marine. Le côté amélioration et personnalisation avec ce système de relique reste plutôt efficace dans un premier temps et se ressent, puis cela force les joueurs à chercher dans les moindres recoins pour trouver ces précieuses reliques.
Pour le reste, Innerspace se dotera concrètement d’un gros côté exploration. La plupart des zones seront assez grandes, et vous devrez en général farfouiller dans celles-ci si vous devez activer des mécanismes en fonçant dessus, couper des fils ou des sortes de plantes avec les ailes de votre avion, ou encore vous frotter aux demi-dieux que vous croiserez pour avancer dans le jeu. Innerspace sait être assez varié sur la première et seconde heure de jeu, jusqu’à ce que l’on se rende un peu trop vite compte de la répétitivité des choses à faire dans le soft, que ce soit activer les mêmes mécanismes, ou bien encore parfois trouver quelques reliques, ou encore le côté exploration même s’il est agréable et assez ouvert de base.
Innerspace tente crânement sa chance en proposant un gameplay original au premier abord, mais assez répétitif sur la longueur.
C’est à partir de là que l’on trouvera un côté rébarbatif au soft, tout comme la conduite dans les airs ou en mode sous-marin. Le tout est parfaitement jouable quand on maîtrise bien notre bolide, mais on pourra lui reprocher parfois d’aller un peu trop vite pour pouvoir manœuvrer parfaitement le bousin, et même si on fait en sorte de le ralentir en poussant le joystick en arrière. Egalement, la localisation des dégâts n’est pas présente sur notre bolide quand on se prend des murs – on n’est pas sur une simulation de vol certes mais quand même, le minimum syndical n’aurait pas été de trop -, et cela amène parfois à des bugs de collision plutôt pénibles. Heureusement, vous pouvez vous poser sur quelques perchoirs – une bonne idée en soi au passage -, afin de mieux visualiser la zone où vous êtes, et de repérer plus facilement votre prochain objectif ou calculer votre coup pour tenter d’activer un mécanisme.
Côté difficulté sinon, Innerspace s’en sort bien, et n’est pas des plus difficiles. Il y aura parfois quelques passages où il faudra réfléchir sur où aller précisément dans la zone où vous vous trouvez mais pour le reste, le jeu reste facile et n’est pas du tout punitif. Par contre, on pourra parfois lui reprocher une lisibilité vraiment pas aux petits oignons, en raison des décors qui surchargent peut-être un peu trop l’écran… Il vous faudra au passage environ 5 à 6 heures de jeu pour voir le bout du titre de Polyknight Games, soit une durée de vie assez correcte pour un titre tarifé à 19.99 € à sa sortie officielle.
Relaxant et beau à la fois ?
Graphiquement parlant, Innerspace peut paraître agréable, mais surtout limité techniquement à la fois. D’ores et déjà, on ne pourra qu’apprécier significativement le côté tout bonnement coloré de la production, ce qui donne une aspect visuel clairement agréable pour le rétine. De plus, on pourra être satisfait que les teintes au niveau des décors changent en fonction de la zone que l’on visite, pour ne jamais sa lasser de l’aspect visuel d’Innerspace. Les textures du soft restent également de bonne facture même si quelques fois, certaines auront le don d’être assez limitées. Mais bref quoi qu’il en soit, et malgré son aspect artistique tantôt brouillon comme nous l’avons évoqué plus haut, Innerspace est diablement atypique dans sa patte graphique qui est accrocheuse, et le tout avec une fluidité totalement imparable. Dommage par contre que le titre se dote de quelques effets faiblards techniquement, et des bugs de collision quand notre bolide touche un mur ou une surface dure…
Enfin pour sa bande son, le titre de Polyknight Games est de très bonne facture étonnamment. Les thème musicaux électro d’Innerspace sont parfaitement en accord avec l’univers du soft, qui se veut à la base totalement paisible et surtout relaxant pour notre ouïe. Hélas, en dépit de ce gros point fort, le soft n’a pas de doublages à se mettre sous la dent, et puis les bruitages auront par contre le don d’être agaçants.
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