La vie de couple n’est pas tous les jours rose. C’est ce que l’on comprend en substance en jouant au nouveau bébé de Josef Fares et de Hazelight Studios. Créé sous la bannière EA Originals, It Takes Two vous embarque dans une aventure où deux protagonistes mariés et tombés dans une routine vont devoir trouver un terrain d’entente et s’entraider pour se sauver de situations aussi pittoresques que variées. Le jeu sera disponible le 26 mars sur PC, Xbox One, Xbox Series X|S, PS4 et PS5.
Annoncé lors de l’EA Play de juin dernier, It Takes Two est donc le nouveau jeu du créateur de A Way Out et de Brothers: A Tale of Two Sons. Une nouvelle fois, le jeu vous oblige à jouer à deux constamment en écran scindé en évoluant cette fois dans différents univers enfantins aux allures de dessin animé, sans oublier énigmes, émotions et humour bien présent. La bonne nouvelle est que le jeu ne nécessite qu’une seule copie pour être joué à deux grâce au Pass ami mis en place par l’éditeur sur toutes les plateformes. Alors que vaut ce nouvel opus de Hazelight Studios ?
Conditions de test : Nous avons terminé l’aventure en coopération locale en environ 13 heures de jeu en ligne droite sur PlayStation 5. Les manettes ont été échangées régulièrement pour pouvoir profiter de la diversité de gameplay asymétrique proposée. La plus grande majorité des mini-jeux disponibles a également été parcourue et essayée.
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It Takes Two raconte l’histoire de Cody et May, deux adultes en proie au divorce tant leur couple bat de l’aile. Alors qu’ils pensent que leur fille ne se doute de rien, la jeune fille a tout compris de ce qui se trame pour ses parents. Dans un ultime espoir, elle parvient à leur jeter un sortilège afin que ses parents se retrouvent changés en de minuscules poupées de cire et n’aient d’autre choix que de collaborer pour retrouver leur taille normale et pourquoi pas leur amour perdu. Ils pourront compter (ou pas) sur le Dr. Hakim, un livre moustachu responsable de cette situation, à l’accent mexicano-italien et à l’humour potache.
Tel est le postulat de It Takes Two qui va par la suite conduire nos deux héros aux quatre coins de leur propriété afin de tenter de retrouver Rose, leur fille pour qu’elle annule leur condition inconfortable. Bien entendu, de multiples péripéties se mettront en travers de leur chemin allant d’écureuils en guerre, à un aspirateur revanchard et en passant par un poulpe rose ou un babouin de l’espace (entre autres).
Le scénario de It Takes Two, bien que terriblement classique dans ses grandes lignes, saura surprendre par des rebondissements inattendus pour la plupart. Et alors que l’histoire semble de prime abord centrale pour le titre, on se rend vite compte que celle-ci est un peu délaissée, surtout dans le deuxième tiers du jeu, et l’on regrettera le manque d’anecdotes ou de dialogues penchés sur leurs problèmes de couple. Tout cela pour se concentrer sur la multitude de situations différentes que vivront nos héros, qui n’auront pour seul but, pendant toute l’aventure, celui de rejoindre leur fille désespérée.
Un buffet de gameplay à volonté
Le titre du jeu lui-même montre la couleur : il faut être deux pour triompher. Et c’est constamment que vous devrez vous creuser les méninges à deux pour passer la quantité astronomique d’énigmes et épreuves en tout genre jonchant votre parcours. C’est simple, au bout de quelques minutes, le jeu parvient à instaurer un nouvel élément de gameplay, une nouvelle trouvaille qui vous forcera à réfléchir de nouveau sur la manière de vous en sortir avant de changer une fois de plus les éléments de gameplay, tout en gardant une base commune de sauts ou de dashs.
On remarque alors ici le travail titanesque d’orfèvre qu’il a fallu abattre pour créer et mettre en marche ce système de gameplay évolutif et il faut grandement saluer les développeurs pour cela. Ajoutez à cela le fait que très régulièrement, on retrouve une asymétrie de compétences (voyez par là que chaque joueur devra effectuer une action différente dans un lieu différent ou avec une arme/un objet différent), et vous entrapercevrez le potentiel ludique du titre, qui, il faut se le dire, ne vous laissera que peu d’occasions de vous reposer, tant le rythme affiché est impressionnant durant la petite quinzaine d’heures que demandera le jeu pour être terminé en ligne droite.
Le jeu parvient même à nous présenter une très bonne séquence en vue isométrique et change très régulièrement les angles de caméra pour rompre la monotonie. Mais il ne faut pas se leurrer pour autant, le jeu n’est pas simple. Bien entendu, la quasi totalité du jeu s’effectue très facilement hormis quelques énigmes vraiment retors, mais pour autant, malgré son apparence enfantine et ses couleurs chatoyantes, le jeu n’est pas à mettre entre toutes les mains, autrement dit, des novices purs en jeux vidéo ou des enfants pourraient être désarçonnés par la complexité du jeu par moments.
Heureusement, vous ne mourrez jamais vraiment dans It Takes Two. Le game-over est présent ici sous la forme d’une absence temporaire de l’écran où il faudra marteler une touche pour revenir en jeu. Le seul moment où la partie s’interrompt vraiment, c’est quand les deux personnages « meurent » en même temps, relançant le combat au début ou la phase de plateforme là où elle a sauvegardé. Ainsi, la prise de risque n’est jamais grandement pénalisée, les sauvegardes fréquentes et le retour au jeu est très rapide, sûrement la chance à un SSD très bien exploité sur les consoles de nouvelle-génération même si la DualSense n’est pas vraiment utilisée…
COL-LA-BO-RATION
On ne le répétera pas assez, It Takes Two c’est de la collaboration continue, y compris lors des nombreux combats de boss qui joncheront votre aventure, prenant la forme d’objets ou de jouets qui voudront tous prendre une revanche sur ce couple qui les a si longtemps négligés. On ne cessera d’ailleurs de vous recommander de jouer en coopération locale pour une meilleure expérience bien qu’en ligne avec un casque et un micro est largement faisable.
De plus, le jeu regorge également de pas moins de 25 mini-jeux, répartis dans les mondes que vous traverserez et qui permettent de faire une pause dans l’histoire afin de faire s’affronter les joueurs et joueuses, eux qui d’ordinaire, doivent s’entraider. Ces mini-jeux sont très variés, très courts et apportent un véritable souffle d’air frais, allant du simple chasse-taupes au jeu de rythme en passant par un rodéo endiablé ou du baseball. Chaque niveau ou mini-jeu peut-être d’ailleurs relancé depuis le menu principal pour pourquoi pas tenter le speed-run.
On ne pourrait être tout à fait honnêtes si l’on abordait pas une inégalité dans la qualité de quelques séquences, qui se comptent sur les doigts d’une main. On pense notamment à la partie se passant dans « l’espace » au niveau de la chambre de Rose, que l’on a trouvé un peu en dessous, bien que proposant une particularité de gameplay étonnante proposant à Cody de changer de taille à n’importe quel moment ou à May de défier la gravité. Cela reste anecdotique et n’enlève rien au sentiment de surprise à chaque nouveauté apportée dans le jeu.
Si l’on met de côté tout l’aspect innovant et extrêmement complet des mouvements et actions proposées par le jeu, on peut aborder succinctement la notion de rejouabilité. Celle-ci est présente bien entendu mais plutôt limitée, une fois les énigmes connues et résolues. Ainsi, l’aspect rejouable se situe essentiellement sur « l’échange de manettes » des joueurs et joueuses pour tester les fonctionnalités de l’autre personnage.
Et il faut dire que chacun des personnages est correctement mis en avant et aucun des deux ne prend le dessus sur l’autre. Tantôt Cody possède un canon à résine ou une horloge à remonter le temps, tantôt May peut déployer un clone ou utiliser un aimant, bref les personnages, en plus d’être agréables à manipuler, sont également intéressants à découvrir et les très nombreux dialogues aident à cela.
Un hommage aux meilleurs films d’animation
Diantre que nos chers cinémas nous manquent en ce moment, n’est-ce pas ? Si vous êtes en manque de bonne facture cinématographique, It Takes Two pourrait faire l’affaire par sa réalisation très soignée et très spectaculaire. Chaque action, chaque situation ou cinématique sont très travaillées et chaque élément est pensé dans un but précis, au service du gameplay. On a réellement l’impression de se retrouver devant un très bon long-métrage des studios Pixar tant les couleurs, les éclairages et le direction artistique leur rendent hommage.
It Takes Two nous dévoile ainsi une dizaine d’environnements différents, regorgeants de références aux jouets et objets du quotidien, tous prenant vie dans une sorte de rêve éveillé magnifique : chalet de montagne, horloge de famille, fête foraine ou arbre à malices, tous les environnements sont soigneusement dépeints et le tout est fluide et tellement vivant, mention spéciale au Château magique de la chambre de Rose. Chaque zone est reliée par une intervention du livre de l’amour de Dr. Hakim qui ne manquera pas de se moquer de vous ou de votre relation, souvent en abordant des thèmes capitaux pour la vie de couple.
Côté bande-son, on ne pourra pas réellement retenir de thème récurrent et fort, puisque l’ensemble mélodieux est plutôt discret et change à chaque univers traversé ; bref, elle reste efficace sans être mémorable. Reste que le doublage VO, disponible lors de la réalisation de ce test, est un des points forts du jeu, tant le jeu d’acteur est très qualitatif. On ignore encore si, à sa sortie, le jeu bénéficiera de doublage français ou non.
Il ne faut tout de même pas oublier qu’It Takes Two est réellement très bavard, se raconte énormément durant ses dialogues entre Cody et May et lors des cinématiques et donc, il faudra très souvent poser un œil sur les sous-titres tout en jouant (ou alors être bilingue) pour ne pas louper une miette des dialogues délicieux ou potaches. Ce point précis pourrait être un gros frein pour ceux qui n’arrivent pas à associer les deux et ainsi réduire considérablement l’immersion des joueurs et joueuses.
Enfin, côté technique, le jeu n’a souffert d’aucun ralentissement et était absolument fluide et rapide. On dénotera cependant quelques bugs de collision lors des phases de plateforme (on pense notamment aux coussins où il se peut que l’on reste coincés quelques secondes entre deux d’entre eux) ou encore un placement parfois aléatoire de la caméra notamment lors des scènes de près, sans toutefois briser l’expérience qui reste très satisfaisante.
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