Très franchement, on n’aurait jamais pu croire qu’un jeu centré sur notre tueur à gage cinématographique puisse arriver un jour. Et ainsi naquit John Wick Hex. Le titre est d’ailleurs développé par le créateur de Thomas Was Alone, Mike Bithell. Prenant grossièrement la forme d’un jeu tactique, John Wick Hex est finalement plutôt surprenant malgré nos craintes.
Conditions de test : Nous avons terminé John Wick Hex entre 7 et 8 heures de jeu. Le jeu tournait sur une GTX 1070, 16 Go de Ram et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
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Comme nous le laisse bien entendre la première cinématique de John Wick Hex, le soft se déroule bel et bien avant les événements du premier film. On y comprend pour le coup que John Wick n’a pas encore rencontré sa douce et tendre Helen. Notre héros est par ailleurs à la recherche de Hex, maintenant visiblement en otage les membres de l’hôtel continental que sont Winston le directeur, ainsi que ce bon vieux Charon.
Concrètement si on joue à John Wick Hex, ce n’est surtout pas pour son scénario. Si on apprécie les efforts de scénarisation qui prennent évidemment la forme d’un flashback sur la progression de John Wick – l’histoire est en effet racontée par Hex en compagnie de Charon et Winston avant l’affrontement entre John Wick et Hex -, le tout reste hélas sans grand intérêt. Ceci dit, le fan service est là, mais au détriment d’une fin totalement expédiée et sans saveur.
Dommage en somme, car nous aurions bien aimé une fin plus solide, et surtout une narration plus captivante vu les cinématiques entre chaque fin de zone. Ce n’est hélas pas le cas, mais on peut dire que sa direction artistique singulière n’est pas si mauvaise cependant.
En dépit d’un aspect graphique à des années-lumières de ce qui se fait actuellement faute de moyens, le style graphique à mi-chemin entre comics et film noir arrive à prendre. Cependant, il n’en reste pas moins inégal, et surtout peu détaillé à cause de son aspect graphique qui peine à véritablement sublimer le tout. En sus, la plupart des décors certes variés ne sont absolument pas surprenants, et totalement génériques.
Baba Yaga le tacticien
John Wick Hex est particulier dans son gameplay. Le soft est effectivement un bon mélange entre tactique en temps réel et tour par tour. Vous aurez au passage une ligne du temps pour vous, et vos ennemis. Pour être plus précis, tout se joue incontestablement à la seconde près dans la production made in Mike Bithell. Si nous pouvons avancer tranquillement par à-coup quand il n’y a pas d’ennemis, le temps se fige en revanche quand vos adversaires pointent le bout de leur truffe.
A vous ensuite d’effectuer les bonnes actions qui s’offrent à vous entre vous déplacer pour éviter les tirs, leur tirer dessus, leur jeter votre arme pour les étourdir, changer de posture et j’en passe. En clair, on retrouve là un aspect tactique plaisant, où vous devrez prendre votre temps au risque de vous faire laminer si vous vous précipitez. En effet, si vous voulez tirer sur un ennemi mais que ce dernier est en avance au niveau des secondes, ce dernier dégainera plus vite pour vous, et vous ajustera ou non en fonction de son pourcentage de chance.
C’est donc assez tendu et exigeant, et le pourcentage de chance est en effet implémenté dans le gameplay. A la manière d’un X-COM, la distance ou votre position – accroupie ou non – influencera directement le pourcentage de chance de toucher un ennemi et de le tuer. Il faudra donc prendre en compte cet élément, comme les secondes pour par exemple vous soigner – trois secondes c’est très long en sachant que les ennemis rodent dans les parages -, recharger ou vous reconcentrer.
La jauge de concentration est donc aussi bel et bien un aspect important dans le gameplay de John Wick Hex. Celle-ci vous permettra de faire des roulades, ou »d’assassiner » vos cibles, consistant à les mettre à terre via les fameuses prises de kung fu des films John Wick.
En sachant que votre jauge est limitée à 10 par défaut, il faudra faire attention de l’utiliser avec parcimonie, et constamment à la recharger en vous reconcentrant simplement. Cette mécanique est sympathique, et apporte un peu de variétés dans le gameplay. On pestera toutefois contre la caméra pas optimale du tout pour voir ce qu’il se passe autour de nous.
Concernant ensuite la variété dans le gameplay, elle est peu présente au fil de notre progression. Pour être plus concis, le titre ne nous donne jamais véritablement de nouvelles mécaniques de jeu à exploiter pour nous donner l’impression de varier les plaisirs. Du coup, le jeu sera répétitif avec des niveaux parfois trop courts, un poil mou sur les combats, et avec des animations assez faibles. En revanche, les chorégraphies des combats sont relativement percutantes… En bref, le mélange est bizarre, mais le tout reste au moins regardable.
Cela dit, on restera séduit par le système de planification. Avant chaque zone – au nombre de 7 au passage -, on peut choisir de dépenser nos fameuses pièces d’or pour s’équiper de certaines compétences – plus de chance de toucher votre cible à distance etc… -, voire planquer de nouveaux bandages ou armes dans les niveaux, pour vous refaire une santé si vous êtes mal en point. Cette feature est intéressante, mais dommage qu’elle soit un peu trop simpliste. Toutefois, ce système est loin d’être ridicule bien au contraire.
Niveau difficulté maintenant, c’est là où le bât blesse. Si le jeu est plutôt abordable sur les premiers niveaux, on déchantera assez vite. Le jeu est exigeant certes, mais parfois un peu trop avec des pics de difficultés ahurissants arrivés après la moitié du jeu. Il y a beaucoup trop d’ennemis à gérer, et on peut parfois se faire encercler beaucoup trop vite sans pouvoir s’en sortir. C’est vraiment assez rageant de ce côté-là. Par contre, on appréciera au moins le placement des ennemis aléatoires, mais cela n’enlève pas au fait que le jeu est tantôt débilement difficile.
Durée de vie, graphismes et bande-son inégaux dans John Wick Hex ?
La durée de vie du soft au premier abord est franchement honorable vu le prix du titre, tarifé à 15,99 €. Il faudra au maximum 8h de jeu pour voir le bout de John Wick, et notamment si vous bloquez sur des niveaux relativement tendus. C’est clairement honnête pour un titre indépendant, mais il faut savoir que la rejouabilité est complètement nulle, sauf pour les amateurs de scoring. Néanmoins pour un jeu tactique, c’est plutôt tentant vu le prix affiché.
Pour les graphismes une fois encore, c’est faible comme nous avons pu l’évoquer au début du test. Les modèles 3D sont hideux, les types d’ennemis proposés se comptent sur les doigts d’une main, et on retrouve aussi des textures minimalistes avec des bugs de collisions entre ennemis morts aussi exceptionnels que surprenants. Il y a également des bugs sur les cinématiques mais au moins, le titre est bien optimisé. L’une des rares satisfactions technique de John Wick Hex qu’on se le dise.
S’il n’y a rien à tirer des graphismes qui font mal aux yeux, le sound design est convaincant, dans une moindre mesure. Si nous aurons pour notre bon plaisir les voix officielles de Lance Reddick et Ian Mcshane, incarnant respectivement Charon et Winston dans les films éponymes, les musiques sont inégales. On retrouve l’essence des films John Wick sur la bande-son certes, mais elles sont finalement oubliables et peu intéressantes. Dommage, il y avait mieux à faire de ce côté-là…
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