Journey to the Savage Planet est un jeu d’action-aventure et d’exploration à la première personne édité par 505 Games et développé par Typhoon Studios, un studio tout jeune composé pourtant d’anciens pontes venant d’éditeurs comme Electronic Arts ou Ubisoft. Le jeu, resté longtemps discret, avait été annoncé lors des Game Awards 2018 et son développement au sein d’un studio d’une vingtaine de personnes laissait entrapercevoir un jeu timide et très court avec une atmosphère décalée. Mais qu’en est-il vraiment ?
Conditions de test : nous avons fini l’histoire principale en une douzaine d’heures. Nous n’avons pas réalisé l’ensemble des quêtes annexes et objets à ramasser mais le jeu a été terminé à hauteur de 83% en environ 17h de jeu. Le test a été réalisé sur PlayStation 4 Pro en mode solo uniquement, n’ayant pas pu tester le jeu en co-op en ligne.
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ToggleEntrez dans un monde délirant
Si vous ne connaissez pas l’histoire de Journey to the Savage Planet, il vous faut savoir que vous contrôlez un scientifique envoyé grâce au programme Pionnier vers une planète inconnue afin de répertorier toutes les espèces végétales et animales présentes afin de définir si la planète pourrait accueillir l’espère humaine prochainement. Le problème, c’est que votre société Kindred Aerospace ne se soucie guère de vous et vous laisse évoluer dans l’inconnu sans plan et sans énormément de matériaux.
A vous donc de chercher des matériaux afin de pouvoir fabriquer et imprimer grâce à votre imprimante 3D tous les outils et améliorations nécessaires à votre progression sur AR-Y 26, le nom de votre planète. L’aventure commence en apprenant que votre vaisseau ne possède pas assez de carburant pour faire le trajet retour et qu’il vous faudra également réparer votre vaisseau. Et quoi de mieux pour désamorcer la situation que la présence d’EKO, sorte d’intelligence artificielle qui vous suit en permanence pour vous guider ou se moquer de vous.
Car oui, une des forces du jeu réside en son ton humoristique omniprésent. Sans être lourdingue, les phrases d’EKO associées aux descriptions de la faune et de la flore de la planète font que vous esquissez souvent un petit sourire. Il en est de même quand vous revenez dans votre vaisseau et que vous découvrez à chaque fois (ou presque) une publicité différente pour un produit dont vous n’avez absolument pas besoin mais qui est délirant. La personnalité de votre PDG, n’est pas en reste car on se demande s’il n’est pas aussi fou que le monde qui vous entoure.
Il vous faut également savoir que le jeu est jouable en vue à la première personne (cela peut perturber lors de certains sauts périlleux) et est intégralement traduit en français, enfin en québécois avec un accent caractéristique, et que de nombreux jeux de mots ajoutent encore plus à l’immersion. A noter que le jeu est jouable en coopération en ligne mais nous n’avons pas testé cette fonctionnalité.
Un gameplay évolutif
Bien que vous démarriez votre aventure avec uniquement un appât pour animaux, vous construisez rapidement de quoi vous défendre et vous frayer un chemin. Et ce qui fait qu’on pense tout de suite à Metroidvania, c’est son côté où vous ne pourrez accéder à certains chemins et donc pans de l’histoire, qu’en ayant acquis des améliorations de votre combinaison ou de votre arme grâce à la récolte de matériaux comme le carbone, le silicone ou l’aluminium.
Avec de multiples armes ou moyens de défenses à jeter sur vos ennemis, Journey to the Savage Planet propose un gameplay complet et évolutif vous permettant d’affronter plus facilement les animaux féroces au fur et à mesure de l’avancée de votre aventure en vous proposant des fleurs à grappin, des grenades et même des fruits électriques permettant de neutraliser vos adversaires.
Tout cela associé aux propulseurs ou à des rails magnétiques, votre évolution vous demandera constamment de varier vos outils et améliorations. On notera également la quasi-absence d’un ATH (affichage tête haute) qui rend l’immersion encore plus intense.
Sans vous proposer de spoilers concernant l’histoire du jeu, vous apprendrez rapidement qu’en plus de votre quête d’exploration, votre PDG vous demandera d’enquêter sur la présence d’infrastructures extraterrestres sur la planète, tout en vous promettant qu’il n’était au courant de rien. Mais ce que le jeu fait très bien c’est qu’il vous toise avec de nouveaux éléments régulièrement sans pour autant vous révéler tout le fin mot de l’histoire avant la fin justement.
Une direction artistique au poil
Bien que le studio montréalais à la tête de ce jeu n’en soit qu’à son premier titre majeur, on remarque tout de suite une patte graphique colorée et cartoonesque qui vous permet de vous immerger totalement dans l’atmosphère de ce jeu décalé. La modélisation des bêtes (féroces ou inoffensives) est parfaite et malgré quelques commandes qui n’ont pas répondu instantanément quand nous le voulions, nous n’avons pas remarqué de bugs majeurs.
La bande-son est également très riche. Sachant se faire discrète lors des moments d’exploration pure, elle devient plus intense lors des combats de boss ou de bêtes significatives. Même la musique de l’écran titre à l’allumage du jeu est très agréable à entendre et colle parfaitement à la direction choisie par l’équipe du studio.
Nous parlions de la faune précédemment et Journey to the Savage Planet possède une nouvelle force en la variété de ses créatures. Avec un total de 180 zones ou espèces (végétales et animales) à retrouver, vous vous surprendrez à très régulièrement user de votre scan pour repérer les nouvelles espèces non répertoriées pour l’instant. Certains animaux sont tout simplement hilarants de par leur modélisation ou leur comportement. On pense notamment aux Paumés ou aux Babouchka, deux espèces inoffensives qui nous ont fait sourire lors de leur rencontre.
On pourrait néanmoins reprocher au jeu certains pans de ses combats de fin de missions principales. Même si vous parviendrez quand même à les battre tant la difficulté n’est pas insurmontable et que l’avancée dans le combat est maintenue malgré votre mort, vous pourrez être parfois frustré de la façon dont certains coups donnés par vos adversaires ne seront pas si facilement esquivables, de telle manière que vous prendrez forcément des dégâts.
Mais au fil de l’aventure, vous gagnerez en endurance et en barre de vie de manière assez significative en ramassant des petites boules orange un peu partout sur la planète, de quoi rendre les combats un peu plus faciles encore, à tel point que même les appâts ne vous serviront plus trop.
Un univers immense à explorer
Bien que la petitesse de la planète fasse peur aux premiers abords, vous vous rendrez rapidement compte que les 4 biomes qui composent le jeu ne se visitent pas si rapidement que ça, surtout si vous prenez le temps de tout explorer pour tout répertorier et tout ramasser. Vous prenez alors tout le plaisir de visiter la multitude et la richesse des environnements semi-ouverts proposés.
Et même quand vous pensiez l’objectif atteint, une nouvelle zone s’ouvre à vous avec beaucoup de choses à faire. Ce qui fait que pour le prix, la durée de vie est vraiment correcte. Comptez environ 12h pour filer en ligne droite et sûrement pas loin de 20h pour finir le jeu à 100%. D’autant plus que du contenu additionnel est à prévoir prochainement.
Alors bien sûr, certains missions secondaires ne sont pas vraiment importantes mais elles vous permettront tout de même d’obtenir des récompenses donc vous vous plierez rapidement à les effectuer également. Là où Journey to the Savage Planet fait « perdre » du temps, c’est dans la multitudes d’allers-retours que vous devez effectuer pour aller essayer votre nouvelle amélioration dans un coin paumé de la planète, d’autant plus que quelques missions sont un peu répétitives.
Heureusement que les développeurs ont pensé à mettre un peu partout des téléporteurs histoire qu’une vilaine chute ne vous fasse pas recommencer tout depuis le début. Sachant qu’une mort, et elles pourront être nombreuses, vous ramèneront instantanément à votre vaisseau, le Javelin. Notez qu’une ultime touche d’humour est présente, dans le fait que vous pouvez apercevoir votre dépouille, restée là où vous êtes mort. Vous pouvez l’enterrer « avec honte » afin de récupérer des ressources et faire le point sur votre nombre de morts. On ne vous révélera pas le total de notre côté…
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