Jujutsu Kaisen, l’œuvre de Gege Akutami, est devenu un incontournable des mangas de la dernière génération, notamment par le biais de son adaptation en anime par le talentueux studio MAPPA. Aujourd’hui, le manga entre dans sa dernière phase puisqu’il a entamé ses derniers chapitres, et actuellement, nous attendons dans nos contrées la parution du 23ème volume en avril prochain.
En ce qui concerne le jeu vidéo, c’est un peu plus pauvre car seule une expérience mobile de type gacha est disponible au Japon. Cursed Clash devient naturellement le premier jeu vidéo sur consoles de la franchise. Le poids est lourd à porter pour cette adaptation, car elle doit satisfaire les fans en leur proposant un arena fighter soigné, qui rend hommage à l’œuvre originale. Malheureusement, comme une trop grande partie des adaptations d’animes, le titre ne se contente que du strict minimum afin de surfer sur la hype autour du manga.
Conditions de test : Nous avons joué au jeu pendant une quinzaine d’heures afin de venir à bout de l’histoire et faire les quelques modes de jeu proposés, le tout à partir d’une version PlayStation 5 envoyée par l’éditeur.
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ToggleEngloutir les ténèbres pour mieux les combattre
Jujutsu Kaisen: Cursed Clash se contente de retracer la première saison de l’anime, ainsi que les événements du film Jujutsu Kaisen 0. Le tout réparti sur six chapitres de quatre-vingt sept épisodes au total, puis un chapitre bonus composé de deux épisodes, qui ne proposent qu’un combat du côté des exorcistes et un autre dans le camp des fléaux.
Même si la première saison de Jujutsu Kaisen a marqué les esprits dans le monde de l’animation japonaise, c’est bien l’arc Shibuya de la deuxième saison, terminée récemment, qui a fait monter de plusieurs étages la hype et l’intérêt chez les amateurs d’animes. Cependant, faire le choix d’adapter uniquement la première partie de l’œuvre est certes cohérent, mais le soft exécute mal la retranscription du scénario.
Premièrement, les cinématiques ne sont que des images statiques provenant directement de la série, mais avec une qualité au rabais ce qui est tout bonnement incompréhensible. Nous n’avons le droit qu’à deux/trois vraies cinématiques animées avec le moteur du jeu, et on ne comprend pas pourquoi toute l’histoire n’est pas racontée de la même manière, car elles fonctionnent plutôt bien.
L’histoire en elle même, avance d’épisode en épisode via une frise chronologique, avec pour la plupart un combat à la clé. Cependant, certains ne sont que des courtes cinématiques, si nous pouvons les appeler comme cela, de quelques secondes et c’est à se demander leur utilité. Pour en venir à bout, et voir les crédits de fin, il faut compter entre cinq et six heures.
La fainéantise à son paroxysme
En ce qui concerne la bande-son, Jujutsu Kaisen: Cursed Clash dispose d’une OST différente de celle de l’anime, et elle est clairement oubliable en plus de se répéter en boucle. Fort heureusement, on retrouve malgré tout les doublages officiels, même si l’on aurait aimé avoir quelques lignes de dialogues supplémentaires au lieu de simplement reprendre les tirades déjà connues.
Pour rester dans le mode histoire, nous avons des « histoires courtes » qui font offices de cinématiques fixes optionnelles au scénario de l’œuvre, qui se débloquent au fur et à mesure qu’on avance dans l’aventure, mais celles-ci sont clairement oubliables et sans grand intérêt, à part récupérer les quelques trophées pour le platine. De plus, ce sont les seules cinématiques qui ne sont pas doublées, ce qui renforce notre conviction que les seiyus ne sont pas venus redoubler leur personnage dans le jeu.
Pour argumenter sur le sujet, le menu principal n’est qu’un diaporama des différents passages des openings et endings de la première saison, en plus de ressembler à un menu de film en blu-ray. De plus, les cartes de personnalisation ne sont que des images aléatoires, tirées de l’animé une nouvelle fois… ce qui conclut notre théorie que le soft manque d’une âme artistique et se contente de recycler les éléments de la série.
Le cahier de brouillon des exorcistes
Dans le mode histoire de Jujutsu Kaisen, on a le droit à des combats en dents de scie. En effet, on varie entre des batailles en un contre un qui se terminent en une poignée de secondes, et d’autres qui sont interminables tellement l’écran affiche un sacré bazar. De fait, quand le jeu est en 1vs1, on se retrouve avec un gameplay d’arena fighter classique mais fonctionnel, mais dès qu’on rajoute un troisième, puis un quatrième combattant, le champ de bataille devient complètement brouillon et illisible. On ajoute à cela, un HUD chargé d’informations et qui devient très rapidement illisible dès qu’un personnage se met à parler car sa bulle de dialogue prend une grosse partie de l’écran. Déjà qu’il est compliqué de suivre l’action…
Du côté des visuels, nous ne sommes pas en présence un jeu nécessairement moche ou beau, mais sur un entre deux, avec à la fois des animations de combats et d’attaques spéciales réussies, et des décors ainsi qu’un niveau de détail et de finition proches des jeux My Hero One Justice (donc moins réussis), notamment en ce qui concerne la destruction très minimes des arènes.
L’équilibrage, c’est quoi ?
Le plus gros défaut de Jujutsu Kaisen, c’est son gameplay et la manière dont on inflige des dégâts. Dans Cursed Clash, il ne suffit pas juste de donner un coup de poing pour faire du mal à l’adversaire, mais il faut effectuer un combo au complet en spammant la même touche. On peut également lancer des attaques spéciales chargées d’énergie occulte, qui varient en fonction du personnage choisi, et qui infligent à coup sûr des dégâts si elles ne sont pas bloquées.
De fait, cela pose un vrai problème lorsque, dans certaines missions, on se retrouve en 1vs2 ou même 1vs3, car nous n’avons pas le temps de finir notre combo que le deuxième adversaire se met à nous enchaîner par derrière. Finalement, la barre de vie de l’ennemi n’a pas bougé d’un centimètre. En ce sens, nous sentons que le jeu n’est pas fait pour autre chose que du 1vs1 ou 2vs2, mais alors pourquoi avoir laissé ces séquences ?
Quand le jeu propose du 2vs2, nous pouvons avoir accès à des attaques combinées qui peuvent se déclencher si nous attaquons le même ennemi avec notre compagnon, mais ne vous attendez pas à voir forcément une animation des deux personnages en action, car la plupart du temps, seul celui qui porte le coup déclencheur y aura le droit.
Cela dit, le roster du titre est plutôt riche en combattants, même si certains personnages de l’école de Kyoto sont absents de la liste, ce qui est bien dommage. En effet, on aurait aimé voir un Mechamaru ou une Mai en action. Heureusement, Aoi Todo est là pour faire pencher la balance. Par contre, ne comptez pas sur l’équilibrage car il est totalement inexistant.
En effet, on a des personnages qui vont être complètement à la ramasse et qui vont avoir du mal à faire baisser la vie des ennemis, et d’autres qui vont être tellement puissants qu’il sera impossible de ne serait-ce que les approcher. Mention spéciale à Suguru Geto dans ce domaine. De plus, l’intelligence artificielle n’a aucun cooldown et peut donc enchaîner les attaques spéciales comme bon lui semble, rendant l’affrontement frustrant au possible et punitif pour rien.
Un multijoueur qui ne se fait pas désirer
Outre le mode histoire, nous avons forcément un multijoueur pour pouvoir affronter nos amis des joueurs et joueuses du monde entier. Les affrontements se font en 2vs2, comme en solo, et encore une fois, ce style de combat montre la plus grande faiblesse du soft, sa lisibilité. Cependant, c’est tout de même moins le boxon à l’écran car, cette fois-ci, nous affrontons des adversaires qui disposent de cooldown entre chaque attaque.
Mais ce n’est pas tout, car Cursed Clash a également un mode coop où vous faites équipe avec un autre joueur, afin d’affronter des ennemis contrôlés par l’IA sur des vagues aléatoires. De fait, à chaque nouvelle partie vous affronterez des ennemis différents, mais le but est toujours le même, survivre et mettre à terre les adversaires avec votre coéquipier.
Cela dit, il existe une deuxième catégorie de ce mode PvE, qui vous fera affronter des vagues d’ennemis bien plus coriaces, si vous êtes avide de challenge. Nous avons également la possibilité de faire monter en niveau chaque personnage, pour ensuite avoir l’occasion de leur attribuer des équipements achetables avec la monnaie du jeu dans la boutique, qui octroient des bonus mais aussi des malus sur leurs statistiques.
En soi, ce mode co-op est intéressant sur le papier, mais il manque cruellement de profondeur, ce qui pousse à la redondance et la lassitude au bout d’une heure de jeu. Surtout que vous serez plus à même de faire équipe avec une IA, car les serveurs sont complétement vides pour le moment. Les parties en réseau que nous avons pu effectuer se comptent sur les doigts d’une main.
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