Alors qu’un nouveau film de la franchise est attendu pour le 4 décembre prochain, Outright Games édite Jumanji : The Video Game, développé par Funsolve. Adapté du film sorti en 2017, Jumanji : Bienvenue dans la jungle, le jeu est sorti le 8 novembre dernier sur PC, PlayStation 4, Xbox One et Nintendo Switch. Alors vrai dépaysement ou faux espoirs ?
Conditions de test : Nous avons testé l’intégralité des niveaux du jeu, dans toutes les difficultés proposées. Les 4 personnages actuellement jouables ont été testés à peu près le même nombre d’heures, en solo et en multijoueur local à 2 en écran scindé (possibilité jusqu’à 4 joueurs), pour un total d’une dizaine d’heures sur PlayStation 4 Pro. Nous n’avons pas pu tester le multijoueur en ligne car indisponible sur PlayStation 4 au moment du test.
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ToggleLe jeu vidéo du film sur un jeu vidéo
L’histoire de Jumanji : The Video Game est simple : 4 explorateurs doivent retrouver des joyaux perdus afin de sauver le royaume de Jumanji. Pour cela, vous pouvez incarner au choix le Dr. Smolder Bravestone (incarné à l’écran par Dwayne « The Rock » Johnson), Ruby Roundhouse, Franklin « Mouse » Finbar ou encore le Pr. Shelly Oberon. Le jeu est traduit en français (si vous pensez à activer les sous-titres) mais les voix sont originales.
Le jeu se compose de (seulement) 4 niveaux différents dont une jungle, une montagne ou une ville désertique (présente deux fois presque à l’identique mais de jour et de nuit). Oui cela fait peu et cela se ressent. Chaque niveau dure environ 25 minutes si vous prenez le temps de tout fouiller. De quoi rusher le jeu en seulement 2h. Mais là où les développeurs essayent de nous faire rester, c’est dans la « rejouabilité » du titre.
En effet, le jeu vous met au défi d’améliorer votre score. Un tableau en fin de partie attribue des points et vous donne de l’expérience qui vous fait grimper de niveau pour débloquer de nouveaux cosmétiques. Enfin rien de bien exceptionnel puisqu’en général, il s’agit de variantes colorées des tenues ou armes possédées, pour un total de 30 niveaux à débloquer (pour l’instant). Vous ne pourrez donc pas débloquer de nouvelles armes ou les améliorer (notamment la capacité du chargeur).
Donc si vous vous attendiez à une grande aventure retraçant le film que vous aviez (peut-être) aimé en salle, passez votre chemin. Jumanji est clairement fait pour les joueurs qui veulent passer du temps en famille ou pour les très jeunes joueurs, qui l’apprécieront assurément. Les difficultés proposées peuvent un petit peu corser le jeu. En effet, le mode difficile donne plus de fil à retordre dans le sens où vous mourrez plus régulièrement.
Côté ambiance sonore, le jeu propose une palette de musiques différentes pour chacun des niveaux, cela est un bon point. Il faut quand même souligner que les schémas sonores restent identiques selon les zones visitées : tempo soutenu et ambiance à suspens dans les zones de combat et d’obélisques, rythme plus lent, exotique et adapté au lieu visité dans les phases d’exploration ou encore des musiques peu présentes mais anxiogènes dans les zones de pièges.
Les effets sonores de réapparition, d’explosions des grenades et barils ou d’utilisation des attaques spéciales sont reconnaissables et identifiables même si vous ne regardez pas la zone en question et cela aide si vous devez regarder partout notamment en cas de combat soutenu. Parlons justement du gameplay.
Avoir les jetons… ou pas
Le gameplay est efficace bien que simpliste. Il vous suffira d’enchaîner les salles où, soit vous affronterez des vagues d’ennemis facilement éliminables, éviterez des pièges ou alors devrez rechercher des jetons de Jumanji pour débloquer les portes menant aux prochaines zones. Et sur cela, le jeu fait un flop. En effet, le peu de variété dans la construction des niveaux fait que nous ne sommes mêmes pas surpris de voir débarquer un obélisque à protéger puis une zone de pièges, dans cet ordre-là.
Là où Jumanji promet d’être rejouable, c’est que la position des 4 jetons à trouver pour ouvrir une des nombreuses portes change de place de manière aléatoire entre les parties. Mais comme les zones sont peu étendues et que les pions se cachent souvent dans des grottes ou des recoins, vous les retrouverez rapidement. D’autant plus qu’un indicateur visuel (flèche verte) vous montre la position du jeton le plus proche. Oui, car cela était déjà trop dur.
A part cela, les personnages répondent quand même efficacement aux commandes. Ils sont plutôt bien modélisés et ressemblent vraiment aux personnages du film. Côté graphismes d’ailleurs, le jeu est propre, les décors sont dans l’ensemble très réussis, même si l’on retrouve souvent les mêmes bâtiments (surtout dans le niveau oriental du bazar).
On aurait aimé retrouver plus de variété dans les bâtiments, ou une réelle escapade dans une jungle mal praticable. Jumanji nous laisse quand même entrevoir plusieurs panoramas délicieux et très maîtrisés ainsi que des effets de lumières ou d’ombres vraiment très jolis, même si nous regrettons qu’il n’y ait pas d’effets venteux pour les végétaux afin de rajouter un plus à l’immersion.
Les larges couloirs et les décors finalement beaucoup plus présents en bordure de carte laissent un espace vide au milieu seulement enrichis de barricades pour vous cacher, de rochers ou de quelques bâtiments notamment dans les villages. Le jeu ne laisse d’ailleurs pas la possibilité de visiter certains bâtiments (cela aurait rajouté des cachettes pour les jetons). La verticalité apparaît par ailleurs seulement quand il vous faudra monter sur des sortes d’échafaudages pour récupérer munitions et jetons alors que même le niveau montagnard ne propose que peu de dénivelé différent.
Concernant le reste du gameplay, bien que vous ne puissiez pas sauter, vous pouvez enjamber dynamiquement une barrière devant votre route. Vous pouvez également éliminer les ennemis en les visant grâce à votre arme (des sortes d’arbalètes) qui envoient des particules d’énergies.
La plupart des ennemis meurent en 1 ou 2 coups selon son type (les « runners » sont rapides et meurent plus vite que les « grenadiers » qui vous attaquent de loin derrière une palissade). Parfois, des ennemis géants arriveront et vous donneront plus de difficulté. Vous possédez également la capacité de vous battre à main nue grâce à la touche Mêlée, surtout si vous n’avez plus de minutions ou de grenades (ce qui arrive souvent). Mais vous devriez trouver des munitions partout, tout comme les trousses de soins, omniprésentes.
Chacun des personnages possède une capacité spéciale activable en pressant une touche définie, et qui se recharge en quelques secondes. Cela vous sera utile pour les hordes d’ennemies ou les géants. Par exemple, Smolder possède un poing surpuissant qu’il frappe au sol pour éliminer les adversaires ou encore Shelly possède la capacité de soigner ses alliés et lui-même grâce à un cercle diffusant des soins autour de lui.
Les gunfights sont pour le moins dynamiques, surtout les passages où vous devrez tenter de charger d’énergie un obélisque tout en éliminant vos adversaires. Grâce à vos armes, vos attaques spéciales, mais aussi grâce aux barils d’explosifs disséminés un peu partout, l’intensité montant en flèche dans la dernière minute avant la complétude de l’obélisque.
En parlant de vie, vous en possédez trois. A chaque fois que vous mourez, vous réapparaissez par le ciel (comme dans le film) avec toutes vos munitions au complet. Si vous perdez vos 3 vies, et que vous jouez en solo, la partie s’arrête et vous devez recommencer tout le niveau en entier.
Si vous êtes plusieurs joueurs, l’un de vos coéquipiers peut vous donner l’une de ses vies, alors faites en bon usage. Cette particularité est plutôt bien trouvée pour que les joueurs s’entraident et finissent la partie ensemble. En solo, vous pouvez également donner des vies à vos équipiers, portés par une IA, qui laisse dubitatif.
Solo ou multi, à vous de choisir
En effet, si vous jouez en solo, vous avez le choix entre être aidé par 3 joueurs guidés par l’intelligence artificielle, ou jouer vraiment tout seul. Et là, la difficulté est clairement mal dosée. En effet, vous devrez alors trouver les jetons et vous débarrasser de tous les ennemis (autant qu’à 4), un mode mal adapté contrairement au mode avec les IA qui élimineront un bon paquet d’ennemis à vos côtés et qui viendront vous soigner automatiquement (et vous colleront au train) dès que vous serez en mal de vie (coucou Shelly).
L’IA brille tant que, en plus de vous soigner dès que nécessaire, vos acolytes ont le fichu réflexe de se mettre devant vous lorsque vous visez les ennemis, un peu embêtant pour gagner en efficacité. Parfois à la traîne, nul besoin de les attendre, vous pourrez les rapatrier en validant la zone avant leur arrivée, et c’est plutôt agréable tellement parfois ils sont perdus.
Le jeu gagne vraiment en efficacité quand vous jouez en multijoueur en local. Nous avons pu tester le mode à 2 joueurs en écran scindé. Là où le jeu devient intéressant, c’est que vous possédez un joyau magique vous octroyant une augmentation significative de vos pouvoirs (visée et attaque spéciale) et qui vous servira pour réussir les zones des obélisques.
Mais si vous gardez le joyau trop longtemps, vous perdrez de la vie. Une bonne manière de faire tourner le bénéfice. La communication prime donc tout autant en multijoueur local où vous pourrez appelez à l’aide en cas d’envahissement ennemi. D’autant que vous pouvez vraiment collaborer, avec la radio de Ruby qui fera danser les ennemis pendant que vous les éliminerez. C’est pour nous le vrai point positif de Jumanji : The Video Game, jouer en multi pour un bon moment en famille avec les plus jeunes.
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