Si vous ne connaissez pas le studio Tigertron c’est normal, car Jupiter & Mars est tout bonnement leur première production. D’ailleurs, et c’est une chose à souligner, le titre du studio basé à New York est développé en collaboration avec SeaLegacy and The Ocean Foundation, deux associations qui luttent sans relâche contre la pollution des océans. Il s’agit en clair d’une assez bonne initiative des développeurs, et Jupiter & Mars est-il finalement un jeu plutôt plaisant et intéressant dans son ensemble ?
Le test a été réalisé sur PS4 standard. Le jeu a été testé à la fois sur la version VR, puis sur la version non-VR. La première image de ce test provient dans un premier temps de la version PS4, et la seconde du PSVR. Enfin, vous noterez dans la galerie d’images que les quatre premiers visuels proviennent de la version PS4, puis de la mouture PlayStation VR pour les quatre dernières.
Jupiter & Mars dans un périple aquatique poétique
Hormis la narratrice nous racontant plus ou moins ce qu’il se trame dans les océans de Jupiter & Mars, le reste est plutôt sujet à interprétation finalement. On y apprend de ce fait que le niveau des océans est monté à vitesse grand V, que les ressources terrestres se sont épuisées en un claquement de doigt, et que les océans continuent de submerger des machines terrestres, nuisant aux espèces anciennes dans les mers. Du coup, c’est à partir de là que nous prenons le contrôle de Jupiter et Mars, deux dauphins qui vont devoir éradiquer tout un réseau de machines qui gangrènent les océans. Vous serez bien entendu accompagné dans votre périple des aînés, une race élite de baleines qui vous aideront dans votre quête.
Dans l’absolu, la narration qu’apporte Jupiter & Mars est des plus poétiques. Tout est véritablement sujet à interprétation par le joueur, et la plupart des cinématiques proposées sans dialogues sont touchantes. Nos héros font pas mal de rencontres marquantes dans leur périple, et la relation de nos deux cétacés est tellement fusionnelle qu’ils en deviennent terriblement attachants au fil du jeu. De plus, les thèmes abordés de manière subtile sont plus que louables. On y retrouve forcément la pollution des océans, ou encore le réchauffement climatique qui est à l’heure actuelle plus que jamais au cœur de l’actualité. Bref, Jupiter & Mars est incontestablement un titre qui nous questionne sur pas mal de ces sujets là une fois terminé, et ce n’est pas plus mal. Qu’on se le dise, ce jeu sera très clairement marquant par sa thématique sérieuse abordée d’une belle manière, et qui prête vraiment à réflexion ces temps-ci.
En dehors de ça, le bébé de Tigertron se démarque significativement par le biais de sa direction artistique. Ces derniers temps, peu de jeux ont adopté un habillage artistique sous l’océan, et Jupiter & Mars en a donc logiquement profité pour s’y mettre, surtout vu le thème abordé. On est littéralement plongé dans ce monde aquatique peuplé de corail, de créatures marines, mais aussi divers vestiges de l’humanité, laissés à l’abandon dans ces eaux sombres. La plupart des panoramas proposés en eaux troubles sont clairement chouettes à contempler, surtout si vous jouez au titre en VR, qui propose une immersion totale et réussie. En somme, cette orientation artistique sous l’eau reste une plutôt bonne réussite avec des décors variés, et notamment avec son style graphique teintée d’une pointe de cel-shading qui arrive à sublimer des graphismes en soi faiblards à la base.
Sous l’océan, sous l’océaann !
Sûrement pour ne pas trop perdre le joueur en route, Jupiter & Mars se dote d’un gameplay relativement simple à prendre en main. Nous contrôlons directement Jupiter en vue subjective. Notre dauphin pourra en premier lieu avancer comme reculer avec les gâchettes arrières de la Dualshock 4. Le bougre pourra également faire directement un virage à 180 degrés pour se retourner plus rapidement. En sus, le cétacé aura la possibilité d’écholocaliser la zone dans laquelle il évolue, permettant à la manière d’un sonar afin de se situer dans les endroits un peu plus sombres. Il pourra de surcroît révéler les créatures à libérer, les divers coquillages ou encore les obstacles à défoncer pour progresser. Les divers rochers, barrières ou machines à détruire seront donc pulvérisés directement par Mars en appuyant sur la touche indiquée, et en pointant directement lesdits objets à détruire en question à l’aide du réticule de visée de Jupiter. Les contrôles sont directement intuitifs au premier abord. Par contre, on se rend parfois compte que déplacer la caméra n’a rien de folichon, surtout en version VR car celle-ci ne se déplace qu’avec un angle limité bien entendu.
S’il y a un point qui nous a divisé lors du test, c’est sa progression. Dans l’absolu, Jupiter & Mars propose des zones plutôt ouvertes à explorer, et le jeu prône au passage une certaine non-linéarité. Effectivement, en avançant un peu plus loin dans le soft, vous aurez parfois la possibilité de visiter de nouvelles zones qui feront avancer la narration, ou bien revenir vers d’anciens niveaux, et tenter de visiter de nouvelles zones auparavant inaccessibles, si vous avez les aptitudes requises. Car en effet, dans votre périple, Jupiter et Mars pourront dénicher de nouvelles compétences qui vous permettront de casser des obstacles plus résistants, de nager dans des eaux plus profondes, ou encore nager à contre courant en guise d’exemple. Ce système de compétences est globalement bienvenue en soi, mais on regrettera de les obtenir d’une manière relativement linéaire. Pour faire simple, quand vous reviendrez dans les anciens niveaux pour utiliser vos capacités nouvellement acquises, ce ne sera qu’uniquement pour libérer des créatures, ou casser quelques coquillages, qui font office de collectibles. En somme, cela servira principalement pour rallonger la durée de vie du soft, qui reste courte en ligne droite, soit 4h de jeu grosso modo. Pour un titre à 24,99 € tout de même, cela reste beaucoup trop léger, avec un gameplay qui reste vous l’aurez compris, assez limité.
Avec son gameplay certes monotone dans ses objectifs, Jupiter & Mars puise néanmoins toute sa force dans un style graphique, une bande-son, mais surtout une narration forte et un côté exploration fort plaisant.
Côté level-design à proprement parler, Tigertron se débrouille pas trop mal, mais a encore beaucoup à apprendre. La plupart des zones sont certes ouvertes, mais la construction globale reste finalement assez monotone. Pour être plus clair, nous aurons toujours le sentiment de faire un peu la même chose entre sauver des créatures pour libérer un passage, éviter les ondes des machines terrestres en sa cachant derrière des murs puis en les désactivant, ou bien alors contourner divers chemins inaccessibles pour continuer notre progression. Dans le fond, on sent le talent des développeurs a proposer une construction cohérente mais le soucis, c’est que le schéma devient trop répétitif à souhait, et n’est du coup plus foncièrement intéressant en avançant peu à peu dans le jeu. Le rare moment de variété sera à la rigueur un combat de boss, mais même ce dernier reste relativement facile à mettre au tapis. Cela dit, on appréciera au moins le côté exploration, qui visera principalement les joueurs ne voulant pas se prendre la tête, et jouer de manière posée. D’ailleurs, la difficulté est unique, et Jupiter & Mars n’est jamais véritablement insurmontable, et reste plutôt abordable.
En dépit de ces petits couacs évidents, Jupiter & Mars est cela dit aussi agréable à jouer en version VR que non-VR. Dès le menu principal, vous avez d’ores et déjà la possibilité de switcher entre la version VR ou non-VR. Très franchement, si la version non-VR est relativement classique dans son gameplay mais reste efficacement jouable, le titre puise toute son immersion dans sa version VR. Certes, le jeu sera moins joli et la distance d’affichage logiquement limitée, mais force est de constater que l’immersion dans ce monde aquatique fonctionne du tonnerre de dieu et le tout, sans motion sickness et avec une fluidité remarquable.
Indéniablement, cette version VR est bien réussie, mais évidemment que côté graphismes, on sent que dans les deux versions, les textures ne sont pas forcément tip top, et heureusement que le titre aborde un petit design à mi-chemin entre le cartoon et le cel-shading. Car même quand nous montons à la surface pour voir les panoramas, c’est diablement hideux et vide en matière de décors et arrières-plans. En somme, tout se passe véritablement dans l’aspect aquatique, ce qui reste logique en somme. Niveau soucis techniques, notez enfin que nous avons pu avoir des bugs au niveau de l’I.A. de Mars, qui restait parfois figé et ne pouvait pas attaquer, ou encore quelques petits bugs de collisions. Au-delà de ça, le jeu reste néanmoins fini sur ses nombreux aspects.
L’aspect sonore pour terminer, est vraiment une pure tuerie sans nom. Retenez bien le nom de Jon Atkinson, car il s’agit du producteur de cette musique typé électro/synthé, et qui arrive à nous immerger totalement dans ce monde aquatique futuriste et énigmatique. Les musiques sont dynamiques et entraînantes, et sont de fait très variées. En plus, elles collent vachement bien en fonction de la situation à l’écran. En clair, c’est une pure merveille à ce niveau là, et pas mal de joueurs risque de se procurer l’OST ou même écouter le thème principal sympathique, chantée par Nami Miyahara, chanteuse et doubleuse japonaise soit dit en passant.
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