Peu avant la sortie de Just Cause 4, nous avons pu le tester dans une version preview grâce à Square Enix. Les conditions étaient très bonnes étant donné que l’on avait joué sur un très bon PC. Nous soulignons la nuance car l’une de nos inquiétudes concernaient les versions consoles lors de notre premier aperçu. Nous précisons donc que ce test a été effectué sur la version PS4 (et tournant sur PS4 Pro).
« Il est flou Just Cause il est flou ! »
Une fois n’est pas coutume, nous allons débuter ce test avec ce qui saute aux yeux dès les premiers instants lorsqu’on lance Just Cause 4 pour la première fois sur consoles de salon, ses graphismes. Clairement, pour un jeu de cette envergure, on pardonne assez mal un tel manque de maîtrise à ce niveau-là. On observe énormément de textures assez moches sans parler du flou graphique constamment présent. Ce n’est pas vraiment mon genre de pinailler sur l’aspect visuel d’un jeu, mais quand on voit la différence avec la version PC, on voit clairement que les versions consoles ont été bâclées sur ce point. Les cinématiques sont un autre bel exemple de laideur. Sans parler de la technique qui déçoit également, alors qu’il s’agit de l’un des atouts de la franchise. On constate de nombreux bugs grossiers comme lorsque nous sommes à bord d’un hélicoptère et qu’une collision avec un drone chétif nous envoie valdinguer sur plusieurs mètres dans les airs. On peut également ajouter à la liste un affichage tardif de certains éléments du décor, et de l’aliasing dégoulinant.
Pourtant, le titre est loin d’être moche, bien au contraire lorsque l’on s’essaye à la version PC. La diversité des environnements offre plusieurs terrains de jeu vraiment agréables à l’œil avec des panoramas souvent magnifiques que l’on peut admirer au loin. De plus, même si ce n’est pas perfectible au premier abord, les mouvements de Rico sont un peu plus fluides que sur Just Cause 3. Le combo grappin, parachute, et wingsuit fonctionne toujours à merveille pour se déplacer partout. On espère que, au moins, quelques soucis seront résolus sur consoles avec un futur patch mais le traitement qu’on leur a réservé reste assez aberrant.
Graphiquement, Just Cause 4 est plus que correct sur PC contrairement aux versions consoles qui sont très en deçà du minimum attendu.
Histoire de rester sur le territoire des mauvaises nouvelles, parlons du virage scénaristique de ce quatrième opus. Il est clair que l’on ne joue pas à un Just Cause pour son scénario, mais il avait au moins de le mérite de nous amuser avec son ambiance nanardesque mettant en scène des dictateurs caricaturaux. Just Cause 4 casse avec les habitudes de la licence en empruntant un ton plus sérieux qui ne lui va pas du tout. Pur résumer rapidement, nous sommes plongé dans Solis, un pays fictif dominé par une organisation de mercenaires appelée la Main Noire. Rico débarque dans un contexte de révolte où le peuple se soulève contre cette force despotique. En outre, notre héros est directement impliqué du fait de son passé, mais nous en resterons là. Malheureusement la sauce ne prend pas, on a voulu rendre le tout sérieux pour qu’il soit sérieux et rien d’autre.
Il n’y a pas vraiment d’ambition malgré une grande palette de personnages dont quelques uns que les fans reconnaîtront aisément. La narration est plate, et on passe simplement de mission en mission pour avancer et gagner de nouveaux « jouets ». Même Rico semble totalement blasé la plupart du temps. D’accord, il a la superbe voix suave de Jason Statham (le comédien Boris Rehlinger qui prête également sa voix au commandant Shepard dans Mass Effect), mais ça ne fait pas tout. La licence a voulu se renouveler, mais le côté film d’action qui ne prend rien au sérieux était bien plus cohérent avec le gameplay chaotique que les joueurs apprécient tant.
Rodriguez ! Père et fils
Heureusement, si l’on fait fi des soucis précédemment évoqués, Just Cause 4 est un défouloir encore meilleur que le troisième opus. Les développeurs ont bien compris que les joueurs aimaient semer le chaos avec une bonne dose d’imagination. Il y a eu énormément d’efforts pour offrir des gadgets qui laissent exprimer cette créativité en matière de destruction. En plus du grappin classique, nous avons désormais accès à des treuils, des ballons, et des propulseurs. Chacun de ses outils est personnalisable via tout un tas d’options même si la plupart doivent être débloqués via des quêtes annexes souvent répétitives. Toutefois, même avec le kit de base, les possibilités sont déjà énormes. Cette cohérence entre ces outils et l’environnement propice à de nombreuses dérives machiavéliques est sans aucun doute le gros point fort du titre. Que ce soit les PNJ, les animaux, les véhicules, les infrastructures, tous ces éléments servent uniquement de matériaux. Attacher une vache avec un PNJ tout deux équipés de propulseurs est un spectacle assez drôle par exemple. Et tout ça sans culpabilité quand on sait que cela reste virtuel. Malgré tout, on regrette un gros manque de zones urbaines, et on ne parle pas des bases se trouvant au milieu de nulle part.
Just Cause 4 laisse plus d’outils aux joueurs pour semer le chaos avec une bonne dose d’imagination sans oublier le côté bourrin que l’on apprécie toujours autant.
Même si la part de « génie diabolique » est la chose la plus amusante, il est encore et toujours un très bon moyen de débrancher son cerveau pour exploser tout ce qui bouge. Contrairement à Just Cause 3 où l’on reprenait des villes de manière répétitive, il est ici question de faire avancer des lignes de front pour récupérer les territoires perdus. Il faut ainsi semer la zizanie dans différents points stratégiques pour gagner plus de révolutionnaires fidèles à la « juste cause ». On garde tout de même une grande part de cette répétitivité, mais on sent clairement que des efforts ont été fait pour varier les plaisirs. Il est souvent question d’actionner des leviers, de sécuriser des prisonniers en fuite ou tenir un point contre des vagues d’ennemis. D’ailleurs, encore une bonne amélioration par rapport à son prédécesseur, Just Cause est beaucoup plus difficile, et c’est tant mieux. Nous n’avons plus l’impression d’absorber les balles en gouttes de pluie ou de résister aux explosifs comme si ce n’était que de simples pétards. De plus, la conversion progressive des parcelles de la carte, ainsi que l’accomplissement de certains objectifs, permettent de débloquer des éléments (armes, véhicules, tourelles…) que l’on pourra se faire livrer par avion n’importe où et n’importe quand. On note cependant que la conduite de nombreux véhicules est horrible, notamment les motos.
Les grandes nouveautés régulièrement mises en avant par la communication sont les phénomènes météorologiques pouvant se produire aléatoirement ou de façon scriptée via les missions. Par exemple, la tornade emporte pratiquement tous les véhicules sur son passage, et envoie rapidement Rico très haut dans les airs. Et ces catastrophes climatiques peuvent être aussi contrôlées par le joueur à partir d’un certain point, donnant encore un énième accessoire de chambard. Enfin, nous avons aussi les très nombreux défis (représentés en orange sur la carte) proposant des activités toutes aussi folles. Des courses en Wingsuit à ras du sol ou encore, parcourir un circuit en « Monster truck » en sont quelques exemples. Heureusement, Just Cause 4 répond présent là où on l’attendait le plus malgré des à-côtés un peu décevants.
Cet article peut contenir des liens affiliés