Chaque année, c’est la même chose, l’éditeur français fait vibrer l’âme de danseur qui est en nous et anime notre salon avec l’épisode annuel de Just Dance. Cette fin d’année ne déroge pas à la règle et l’on profitera d’un nouvel opus sobrement intitulé Just Dance 2018.
La même recette, ni plus ni moins
Tout le monde connaît maintenant le concept de Just Dance. Une playlist, un ou plusieurs joueurs, une manette dans la main et c’est parti pour se trémousser dans son salon. C’est simple et ça fait mouche chaque année, que ce soit pour des soirées entre potes ou pour être le cadeau idéal au pied du sapin. Depuis sa création, la série connaît un immense succès et les déclinaisons ont été nombreuses, arrivant sur toutes les plateformes tout en s’annualisant pour le coup.
Les nouveautés d’une année à l’autre sont donc assez rares mais il faut surtout se tourner du côté de la playlist, qui est forcément l’élément le plus important. Sans surprise, on va donc rapidement se tourner vers la liste des musiques disponibles. La voici :
Playlist Just Dance 2018
- Rockabye – Clean Bandit ft. Sean Paul & Anne-Marie
- 24K Magic – Bruno Mars
- Footloose – Kenny Loggins
- Despacito – Luis Fonsi & Daddy Yankee
- Swish Swish – Katy Perry ft. Nicki Minaj
- Sugar Dance – The Just Dance Band
- Make It Jingle – Big Freedia
- Kissing Strangers – DNCE ft. Nicki Minaj
- Dharma – Headhunterz & KSHMR
- Blue (Da Ba Dee) – Eiffel 65 (Hit The Electro Beat)
- Waka Waka (This Time for Africa) – Shakira
- The Way I Are (Dance With Somebody) – Bebe Rexha ft. Lil Wayne
- Side to Side – Ariana Grande ft. Nicki Minaj
- Automaton – Jamiroquai
- Chantaje – Shakira ft. Maluma
- Bubble Pop! – Hyuna
- Love Ward – Hatsune Miku
- Daddy Cool – Boney M. (Groove Century)
- Naughty Girl – Beyoncé
- John Wayne – Lady Gaga
- Blow Your Mind (Mwah) – Dua Lipa
- Beep Beep I’m A Sheep – LilDeuceDeuce ft. BlackGryph0n & TomSka
- How Far I’ll Go – Auli’i Cravalho (Disney’s Moana)
- Bad Liar – Selena Gomez
- Diggy – Spencer Ludwig
- All You Gotta Do (Is Just Dance) – The Just Dance Band
- Got That – Gigi Rowe
- Slumber Party – Britney Spears ft. Tinashe
- Another One Bites the Dust – Queen
- Tumbum – Yemi Alade
- Keep on Moving – Michelle Delamor
- Itsy Bitsy Teenie Weenie Yellow Polka Dot Bikini – Brian Hyland (The Sunlight Shakers)
- Risky Business – Jorge Blanco
- Instruction – Jax Jones ft. Demi Lovato and Stefflon Don
- Sayonara – Wanko Ni Mero Mero
- Fight Club – Lights
- Shape of You – Ed Sheeran
- New Face – PSY
- Boom Boom – Iggy Azalea ft. Zedd
- Carmen (Overture)- Georges Bizet (The Just Dance Orchestra)
- In the Hall of the Pixel King – Edvard Grieg/Ludwig van Beethoven
Exclusivité Nintendo Switch
- Just Mario – Ubisoft Meets Nintendo
Malheureusement, sur la quarantaine de morceaux proposés, le constat est le même que l’année dernière : le tout manque indéniablement de variété et d’inspiration et l’on ressent un certain manque d’originalité. Si la playlist donne plutôt envie à l’écrit, le ressenti est vite décevant une fois la manette en main. Peu de musiques sont faites pour danser, certaines ne ressemblent finalement qu’à une vaste blague où l’on secoue sa manette, d’autres qui se répètent au niveau des mouvements à réaliser ou qui n’ont aucune véritable saveur. Finalement, on n’en retiendra qu’une petite moitié qui viendront vraiment nous divertir et nous faire passer un bon moment. On pense notamment à Footloose de Kenny Loggins où l’on aurait presque envie de se mettre en caleçon pour s’y prêter, qui doit être notre coup de cœur à la rédaction. Malgré tout, s’il y a quelques noms qui attirent l’œil, le manque de peps déçoit une fois la musique lancée. Comment ne pas être séduit par Shape of You de Ed Sheraan ou encore How Far I’ll Go (Vaiana) pour les adorateurs de Disney ? Et bien, mettez une chorégraphie singulière et qui manque de dynamisme.
D’ailleurs, on notera une fois de plus la présence d’une musique Hatsune Miku qui permettra de contenter les fans qui ont apprécier son apparition dans les précédents volets bien qu’on ne va pas se mentir, c’est clairement pas la plus intéressante et la plus appropriée pour danser. De même, la musique spéciale Nintendo avec Mario, exclusive à la Switch, fait un peu office de simples mouvements de bras. Rien de bien incroyable. Ubisoft s’est focalisé sur les hits, en se concentrant justement un peu trop sur les titres du moment au détriment de musiques incontournables. Même Daddy Cool reste assez plat dans sa chorégraphie et on se laissera finalement surprendre par un morceau comme Sayonara by Wanko Ni Mero Mero, complètement décalé mais bien punchy qui permet d’apporter un peu de vent frais. Malgré tout, le titre est peut-être justement trop extrême pour plaire et même s’il a réussi à nous séduire, on a du mal à se dire qu’il en séduira beaucoup. Et encore une fois, nous avons droit à des collaborations avec des influenceurs et le niveau tombe de plus en plus bas chaque année. Cette année, c’est Andy Raconte qui arrive sur le devant de la scène et le morceau est d’une tristesse sans nom. La chorégraphie est plate et les paroles ont certainement été écrites en pleine pause café, contrairement à Natoo l’année dernière qui était un peu recherchée.
Un bon Just Dance, c’est un Just Dance sans Despacito
Outre la playlist mi-figue mi-raisin et qui dépend des goûts de chacun, les chorégraphies sont aussi peu inspirées. On a du mal à être dans le rythme à cause de cette singularité inhérente à cet épisode. Certains mouvements sont techniques et il est vrai que quelques passages relèvent le niveau, mais il n’y a que la technicité qui fait office de réussite, le fun étant souvent absent des plus grands titres. On a souvent des gestes à faire qui sont peu inspirés, qui se répètent tout au long de la musique et qui n’apportent pas cette tonicité que l’on adulait tant avec les premiers épisodes de la franchise. Même les duos sont assez peu entraînants.
Au niveau du contenu, on reprend les mêmes et on recommence. On a bien sûr l’habituel mode de base où l’on retrouve l’intégralité des musiques, rangées selon les catégories (duo, trio…) mais les à-côtés ne changent guère. Le Dance Lab est une rédite du Showtime où il faut enchaîner les pas de danse à travers un mash-up souvent peu convaincant, le mode fitness qui nous fait comprendre que les calories sont difficile à perdre et l’online ne propose pas ses petits clips mais la seule véritable nouveauté convaincante ici, c’est le mode Kid. Comme son nom l’indique, il s’adresse aux enfants et reprend les musiques déjà présentés avec des chorégraphies simplifiées et des décors plus colorés, plus tape-à-l’œil. Cela permet de dire au revoir définitivement à la série Just Dance Disney Party, qui était développée en l’occurrence pour les plus jeunes et qui était souvent à la ramasse.
Comme chaque année, Just Dance 2018 ne vient pas non plus spécialement réhausser le niveau de sa reconnaissance des mouvements. Ubisoft joue cartes sur table et le studio sait très bien à qui est adressé le jeu. On y joue principalement dans un salon, en soirée, avec sa famille ou ses proches et le score n’est qu’un prétexte à donner un semblant de compétition. Il est toujours possible de secouer son poignet pour réussir les Perfect mais après tout, le fun reste bien sûr de se prêter au jeu avec d’autres joueurs, quitte à en faire trop.
Enfin, comment ne pas parler aussi de l’esthétique global de ce nouvel opus. La franchise Just Dance nous a toujours habitué à de superbes paysages de fond, tous aussi colorés les uns que les autres. Mais il semblerait que ce manque d’originalité vienne aussi impacter les décors, ultra simplistes. Si certains relèvent le niveau grâce à des animations fichtrement bien réussies telles que Automaton de Jamiroquai avec les effets robotisés, le tableau final est en deçà de ce que nous avaient habitué les précédents épisodes. Certains fonds ne ressemblent qu’à un coloriage vite terminé tandis que d’autres sont particulièrement pauvres en folie.
Déjà en régression l’année passée, la série Just Dance loupe de nouveau le coche avec cette itération 2018. Si l’inclusion d’un mode kid est de bonne augure tout comme l’arrivée supplémentaire de musiques J-Pop, la playlist est bien trop peu convaincante pour séduire. Mais le pire arrive sans doute une fois la musique lancée. Nous qui sommes habitués à un plaisir immédiat, les chorégraphies sont sans saveur aux mouvements répétitifs et qui manquent clairement de peps. Just Dance 2018 dégage un manque d’attractivité flagrant, illustré parfaitement par des décors bien moins travaillés qu’à l’accoutumée.
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