Qui n’a jamais pesté contre les services d’acheminement de courrier ou de colis, notamment en période de fêtes, quand un article arrive endommagé ou une lettre au mauvais destinataire ? Envie de connaître l’envers du décor ? C’est ce que vous propose KeyWe, un jeu des Américains de Stonewheat and Sons (et édité par Sold Out) sorti le 31 août 2021 sur PC, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X|S et Nintendo Switch. Aux commandes de deux oiseaux tout mignons au sein d’une antenne de tri postal, il vous faudra faire preuve de sang froid pour ne pas perdre les pédales quand arrivent les lettres et colis à distribuer.
Conditions de test : Nous nous sommes essayés à l’ensemble du contenu que propose KeyWe, pour un total de 6h30 de jeu sur PlayStation 5, en solo puis à deux en coopération locale. Nous n’avons pas spécialement passé de temps sur le mode en ligne pour la réalisation de ce test, disponible via un échange de codes entre amis.
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ToggleSi t’as pas d’ami, prends un Kiwi
Vous démarrez votre aventure dans KeyWe d’une façon quelque peu loufoque. Vous incarnez un duo de kiwis, ces petits oiseaux venant de Nouvelle-Zélande, qui cherchent du travail. Jeff et Debra, ce sont leurs noms, tombent alors sur un poste de télégraphe et postulent. Ils vont devoir faire leurs preuves, en suivant une formation poussée, pour évoluer sur tous les postes présents dans le bâtiment postal, et ce en toutes saisons et contre tous les aléas leur tombant dessus et en rencontrant l’équipe complètement déjantée du bâtiment, allant de casoars à un poulpe en tant que directrice.
Vous prenez rapidement les commandes de ce jeu étonnant, qui est globalement basé sur la rapidité, l’orthographe, les réflexes et le bon sens, mais qui révèle d’emblée un de ses arguments de taille : il s’agit d’un jeu de coopération à 2 joueurs (impossible de jouer à plus, dommage). Dans l’état actuel des choses, nous ne vous recommandons absolument pas de jouer à KeyWe toute seule ou tout seul, il n’est clairement pas optimisé pour cela. Que ce soit au niveau des temps impartis, des commandes (il vous faut appuyer sur une gâchette pour changer d’oiseau à chaque fois) et des actions à réaliser, tout sera plus organique, tout prendra beaucoup plus de sens en coopération.
Le jeu aurait d’ailleurs dû être vendu avec une coopération locale ou en ligne obligatoire, comme l’est It Takes Two, pour ne citer que lui parmi les derniers jeux sortis. Ou alors, aurait-il dû proposer un mode « un joueur » adapté à cette condition avec le deuxième oiseau dirigé par une Intelligence Artificielle. Ne vous leurrez pas, KeyWe est « jouable » à une seule paire de mains, mais vous serez très souvent confrontés aux problématiques inhérentes à la rapidité et aux actions conjointes à tel point que le jeu perd tout intérêt en jouant dans ces conditions.
Alors que vos deux oiseaux doivent faire leurs preuves sur tous les postes disponibles, vous enchainez les mésaventures. D’abord confrontés à une tempête de sable, les oiseaux devront faire face à des vignes carnivores, un pataquès de technologies ou encore des colis fragiles, périssables, urgents voire monopolisés par une armée de moustiques ou un ensemble de convoyeurs à diriger, un drône, une machine à écrire, des problèmes électriques, des fantômes, des blocs de glace, parmi tant d’autres propositions. Une multitude d’événements renouvelant d’autant le gameplay qui tournera tout de même autour de 4-5 types de niveaux différents et qui malgré tout n’empêche pas la survenue d’une lassitude liée à la redondance des mécaniques proposées.
Tampons, timbres, étiquettes et autres joyeusetés
Vous tomberez immédiatement sous le charme de cet univers coloré, ingénieux et bien trouvé, orchestré d’une main de maître par des développeurs ne se prenant pas au sérieux. Les décors sont soignés, très jolis et remplis de références à l’Australie et respirant la légèreté d’un monde fait pour décompresser. Votre objectif à chaque niveau est simple : terminer tous les objectifs demandés par votre patron et mentor, dont le nombre et la difficulté croissent au fil de votre aventure.
On ressent instantanément l’inspiration de jeux comme Overcooked ou encore Moving Out, dans le dépassement de soi, l’amélioration du score effectué et le « stress » causé dans KeyWe par la montre constamment présente à l’écran. La coordination devra être de taille puisque chaque joueur devra effectuer des actions différentes en même temps afin de gagner du temps et envoyer tous les colis ou messages en temps et en heures. Rater une épreuve se fera rare mais sera possible si aucune organisation n’est trouvée dans le duo. De belles parties, et prises de becs, sont ainsi au programme.
Traversant les saisons au fil de votre montée en compétence (saisons séparées par de courtes cut-scenes), les niveaux se corsent en suivant une courbe de difficulté plutôt bien gérée malgré un manque d’adaptation, notamment aux plus jeunes, avec l’absence d’un niveau de difficulté pour les épreuves les plus corsées, ou encore de chronomètres à réaliser dignes des records du monde afin d’obtenir le maximum de récompenses. Un effort aurait été appréciable sur l’accessibilité dans ce domaine.
Plusieurs types d’épreuves vous attendent donc dans KeyWe, toutes rivalisant d’ingéniosité pour se renouveler et vous faire croire à un tout nouveau type de niveau. Cela peut aller du télégramme, c’est à dire une succession de mots à envoyer en appuyant sur chacune des touches de clavier disséminées dans la pièce (en prenant garde aux majuscules !), ou encore au convoyage de colis nécessitant certaines attentions et devant être envoyés dans le bon centre de tri, ou encore reconstituer un message audio pour le retranscrire en toutes lettres et le faire partir dans les airs à dos de Dodo, bref un ensemble de niveaux variés et vraiment bien trouvés, agréables à parcourir malgré de nombreux bugs de collision.
Le mode principal de KeyWe se compose alors de 36 niveaux sur 3 saisons de l’été à l’hiver, chaque saison regroupant 3 semaines de travail de 4 niveaux différents. Pour compléter ce (faible) nombre de niveaux à effectuer, vous pouvez arrondir vos fins de mois en vous pliant à des heures supplémentaires (ils ont tout compris ceux-là) qui ne sont autres que des mini-jeux allant des jeux de rythme à des versions adaptées des niveaux classiques. Le tout pouvant mener à une obtention accrue de timbres si vous jouez à un niveau balise « prime ».
Les plus beaux kiwis d’Australie ?
Ces timbres, que vous obtenez en fonction de votre temps dans les niveaux vous permettront d’acheter des cosmétiques pour vos kiwis dans la boutique prévue à cet effet (chapeaux, sacs à dos, couleurs, lunettes etc.) ou encore d’acquérir des indices afin de trouver tous les objets cachés dans les niveaux, histoire de rajouter de la durée de vie à un KeyWe au final un peu avare en contenu principal. D’autant plus que la rejouabilité globale reste limitée (sauf pour améliorer son temps) étant donné que les niveaux ne changent pas, hormis les phrases à écrire ou les colis à livrer pour éviter un copier-coller trop évident à chaque partie.
Alors que les mouvements de vos kiwis répondent bien et que l’ensemble est maitrisé, on pourra reprocher au jeu son manque d’ambition concernant les animations de nos kiwis qui ne feront pas grand-chose à part courir. On aurait aimé les entendre parler, étant donné que des prénoms leur ont été donnés, ou encore en apprendre plus sur la relation les unissant tous les deux. Sachez par ailleurs que, si le jeu n’est pas trop bavard oralement, il l’est un peu plus à l’écrit car la quasi-totalité des explications se passent via de courtes séquences de tutoriel contextuelles, présentes à chaque début d’épreuve pour remettre les joueurs d’attaque.
KeyWe est disponible en voix originales sous-titrées en français, ce qui est bienvenu et obligatoire quand le jeu est basé sur l’écriture de textes notamment. Sur PlayStation 5, nous n’avons pas subi de ralentissements notoires, même si nous n’avons pas trouvé les temps de chargement si rapides que cela. La manette DualSense n’est pas spécialement supportée et ne proposera que de brefs effets vibratoires classiques. Hormis les bugs de collision signalés plus tôt et pouvant parfois gêner la progression, le jeu est globalement stable et sans réel problème technique et propose un prix de vente à 25€ plutôt honnête.
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