Il ne manquait plus qu’une version VR pour Killing Floor, afin de ressentir le côté horrifique, mais surtout de pouvoir dézinguer du zed à main nu, ou à coup de pétoires. Et c’est là que sort enfin Killing Floor : Incursion, disponible depuis le 14 novembre 2017 sur HTC Vive et Oculus Rift, mais aussi fraîchement sorti sur le PlayStation VR le 1er mai dernier. Et que dire si ce n’est que le soft s’avère efficace, mais avec quelques bémols.
L’envers du décor de la Horzine Corporation
La franchise Killing n’a jamais été véritablement réputée pour avoir une histoire complètement folle. A la base, on doit juste survivre à des vagues de zeds à n’en plus finir, puis par la suite affronter le patriarche pour remporter la partie. Là, expérience VR oblige, Tripwire s’est senti obligé de balancer un mode campagne scénarisé. Chose déjà plutôt appréciable avant de rentrer dans le vif du sujet, le mode solo de Killing Floor : Incursion peut se jouer également en coopération en ligne avec un ami. C’est là qu’on voit que les développeurs n’ont pas délaissé pour autant tout l’aspect coopération du soft qui faisait le cœur de la licence, et c’est une bonne chose.
Globalement, quelle histoire peut bien nous raconter Killing Floor : Incursion ? La production de Tripwire nous plonge dans la peau d’un lieutenant, dont son nom n’est même pas prononcé tout le long du jeu. Notre héros est envoyé directement dans une sorte de simulation d’entraînement par la fameuse corporation Horzine, mais tout ne se passe pas forcément comme prévu. En effet, un virus semble s’être infiltré dans la simulation, et vous serez envoyé à travers quatre gros niveaux pour notamment y dézinguer des zeds par paquet de douze.
En ce qui concerne la narration, vous ne louperez pas grand-chose car cette dernière est complètement faible en matière d’écriture avec des personnages peu intéressants, et le tout n’est que dispensable en définitive. Bien évidemment, il sera toujours sympa de voir un peu l’envers du décor de la Horzine corporation afin de comprendre pourquoi le monde entier a été infecté par ce virus, mais cela s’arrêtera là. A noter qu’il y a d’ailleurs trois fins dans le soft, qui restent plus ou moins anecdotiques. Côté durée de vie, il faudra par ailleurs compter environ trois grosses heures de jeu en mode normal, et évidemment un peu plus si vous voulez vous laisser tenter par le mode hardcore.
Sur l’aspect level-design maintenant, les p’tits gars de Tripwire ne se sont pas véritablement reposés sur leurs lauriers. Même si toutes les maps de Killing Floor : Incursion sont issues de Killing Floor 1 & 2 notamment, les développeurs ont pris le soin de totalement repenser la construction des niveaux. Et pas de surprise, c’est finalement bel et bien adapté comme il faut à la réalité virtuelle, toujours aussi immersive à souhait, et sans motion sickness s’il vous plaît ! Côté direction artistique, pas de doute, on est bien sur du Killing Floor, avec son côté totalement oppressant et horrifique. Ce dernier aspect est d’ailleurs encore un peu plus efficace en VR, dans la mesure où vous aurez vite fait de sursauter parce qu’en vous retournant, vous tombez nez à nez en face d’un zed pas forcément de première fraîcheur.
Du Killing Floor dans toute sa splendeur
Formule réalité virtuelle oblige, il était plus que logique que Killing Floor : Incursion soit entièrement taillé pour la VR et c’est relativement réussi, hormis certains points. Tout d’abord, et chose appréciable, Tripwire a voulu tout mettre en oeuvre dans le gameplay pour que le joueur puisse s’immerger encore plus dans cette expérience VR. En effet, vous pouvez ranger votre équipement comme la lampe torche, les flingues, les armes un peu plus imposantes ou encore les grenades, directement sur votre personnage. Vous pourrez par exemple ranger tout ce qui est couteaux ou armes lourdes dans votre dos, en passant tout simplement le Playstation Move par-dessus votre épaule, ou encore ranger vos armes de poings via vos deux fourreaux sur votre protagoniste. Cette feature renforce le réalisme du gameplay, dans le sens où on peut s’amuser à dégainer nos pétoires, fusils à pompe ou mitraillettes rien qu’en faisant le geste avec nos PS Move et ça, c’est plutôt la classe il faut le dire.
En matière de gameplay désormais, on retrouve incontestablement toute la quintessence d’un Killing Floor, avec toutefois quelques différences sur le mode solo. Effectivement, en sus de devoir résister contre des vagues d’ennemis à coup de poings, de haches, de couteaux, de sabres ou d’armes à feu, le soft s’offre quelques moments relativement calmes, à base de résolution de puzzles, assez simplistes pour le coup. Vous aurez sur votre lampe torche un mode scan en sus de la lumière traditionnelle, et cela vous permettra par exemple de scanner quelques bribes de virus que vous devrez détruire pour progresser. Egalement, vous devrez parfois trouver et ramasser des objets qu’il faudra positionner à l’endroit indiqué, en passant par des codes à trouver, et j’en passe. Cela permet de varier un peu avec le côté action, même si certains puzzles restent parfois très peu inspirés voire lourdingues, avec des mécaniques qui se révéleront toujours être les mêmes.
Ceci dit, tout l’aspect action de Killing Floor : Incursion est bienheureusement au rendez-vous, comme ses prédécesseurs. Il se trouve par ailleurs que la jouabilité, dont les déplacements se feront à base d’un système de téléportation efficace comme dans bon nombre de jeux VR actuels, est terriblement fun et jouissif. Que ce soit au corps à corps comme avec une arme à feu, le tout se laisse jouer sans déplaisir, et les différents gestes que l’on mime au PS Move répondent affreusement bien. Il est qui plus est tout simplement plaisant, comme ses aînés, de poutrer ces bons vieux zeds par paquet, et on retrouve le fameux zed time, soit un ralenti qui se déclenche quand vous effectuez trois tirs à la tête d’affilé.
Côté balistique, on retrouve également les excellentes sensations de tirs comme dans les précédents volets de la franchise, avec au passage des bruitages plutôt crédibles et réalistes. Il manque par contre un peu plus de panoplie que chez ses prédécesseurs mais dans l’ensemble, c’est suffisant. Pour le reste, quel pur plaisir de trancher des têtes de zeds, ou leur coller une balle entre les deux yeux. Y’a pas à dire, le soft est encore bien plus défoulant et fun, et très nerveux en VR. A noter que l’on retrouve strictement le même bestiaire que les précédents opus ce qui fait plaisir, avec notamment les zeds plus costauds qui feront là office de boss dans les quatre niveaux que vous traverserez.
Killing Floor : Incursion, c’est une expérience totalement défoulante, avec un gameplay vraiment bien senti, et un mode holdout où les joueurs reviendront souvent dessus.
Au rayon des défauts sinon, on pourra déjà noter un calibrage en soi assez capricieux, notamment sur le PSVR. Même en surélevant comme il faut la PlayStation Caméra, les PS Move font parfois leurs caprices, et ont du mal à être reconnus en bonne et due forme. Tenir un fusil à pompe ou une mitraillette à deux mains en mimant justement le geste avec les Move est également sympa pour renforcer l’immersion, mais le tout n’est parfois que reconnu à moitié, bien que l’on soit à distance raisonnable, et en face de la caméra par dessus le marché. Et c’est la même chose pour les séquences en sniper dans le troisième niveau du mode solo, tout simplement injouable sur le PSVR. On ne doute pas que le tout est bien mieux sur le HTC Vive ou l’Oculus Rift mais sur le casque de réalité virtuelle de Sony, ça galère.
Au-delà de ça, le titre nous gratifie d’un mode endless, qui se nomme simplement holdout. Cela permet de prolonger avec un immense plaisir l’expérience de Killing Floor : Incursion, où vous n’aurez qu’une seule vie, et où vous devrez tuer un maximum de zeds pour faire un maximum de points, jusqu’à votre mort. Vous n’aurez qu’une arme et un couteau de base, mais vous gagnerez de nouvelles armes, et de nouveaux bonus au cours de votre partie. Vous pourrez avoir par exemple en matière de bonus des munitions illimitées, des coups de poings qui oneshot, et bien d’autres joyeusetés. Concrètement, ce mode de jeu devrait plaire pour les amateurs de défis, surtout qu’il est jouable en coopération en ligne également. Au moins, les allergiques au mode histoire y trouveront leur compte, même si quatre maps seulement, ça fait toujours chiche en terme de contenu…
Sinon pour l’aspect visuel, le bébé de Tripwire s’en tire relativement bien. D’ores et déjà, outre l’aspect immersif et réaliste réussi, le soft est globalement joli dans sa réalisation au niveau des textures. On pourra être déçu de voir que le jeu est malgré tout encore aliasé du moins sur PS4 standard, mais la modélisation des différents zeds qui nous font face en réalité virtuelle est plus qu’honorable, et assez détaillée. L’interaction est en revanche un peu limitée dans les niveaux, et puis les arrières-plans ne sont pas forcément très folichons à regarder avec une distance d’affichage faible. Le titre reste néanmoins plaisant visuellement parlant, mais on pestera en revanche sur les quelques retards d’affichage sur les textures… Mais la bonne nouvelle, c’est que le titre est parfaitement fluide du début à la fin, ce qui n’est pas plus mal.
On arrive bientôt à la fin, avec évidemment la bande-sonore de Killing Floor : Incursion. Déjà, il faut que vous sachiez que le jeu est totalement en anglais, et qu’il faut au moins un petit niveau en anglais pour tout comprendre. C’est dommage, et on espère qu’un patch arrivera sait-on jamais plus tard, surtout quand on sait que les précédents opus étaient en français. Pour l’atmosphère sonore dans les niveaux, il y a une petite différence entre le solo et le mode holdout. Dans la campagne solo, les musiques se font un peu plus discrètes malheureusement, et on a la sensation que les développeurs voulaient privilégier le côté pesant et horrifique. Ça marche bien c’est un fait, mais ça manque clairement de musiques métal pendant les combats, comme dans Killing Floor 1 & 2. Concernant le mode holdout maintenant, on a des musiques qui bougent un peu plus en fonction de la map choisie et c’est déjà beaucoup mieux, mais ce n’est pas encore du niveau de ses prédécesseurs. Il y aura en somme de quoi être un peu déçu, même si le sound design reste de bonne facture.
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