Entre Sea of Thieves ou Assassin’s Creed IV : Black Flag, l’univers des pirates a été très en vogue ces dernières années. King of Seas va ainsi être un nouveau jeu à nous parler de ce background, et est accessoirement développé par le studio italien 3DClouds. A l’origine de All-Star Fruit Racing, un jeu de courses à la Mario Kart assez correct, le studio effectue un gros virage en s’attaquant désormais à la piraterie pure. Et finalement, il faut bien avouer que le résultat est honnête, mais avec une nouvelle fois des lacunes flagrantes, comme sur leur précédente production.
Conditions de tests : Nous avons joué à King of Seas durant 12 heures en mode canonnier – le mode normal du soft sur les 5 -, le temps de faire toutes les quêtes principales, explorer et accomplir une poignée de quêtes annexes donnant des récompenses plus ou moins intéressantes. Le titre a été testé sur PC avec 16Go de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
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King of Seas est finalement un titre qui nous raconte quand même une histoire, qui n’est pas nécessairement si invasive que ça. Le bébé de 3DClouds nous propose au choix d’incarner Marylou ou Luky, respectivement fille et fils du roi des mers. En fonction du personnage choisi, et après une cinématique narrant un monde désormais gouverné par la marine suite à un conflit sanglant contre les pirates et les chamans, voilà que la mort mystérieuse du roi des mers chamboule tout.
Effectivement, Marylou ou Luky, se retrouve accusé par la marine de ce meurtre, et votre navire revenant d’une première mission est coulé par le capitaine Henry, sous les ordres de l’amiral Byrne. Vous êtes ensuite recueilli par le Capitaine D. Morgen, un pirate qui viendra en aide à Marylou ou Luky afin d’élucider le mystère de la mort de son père, et qui est derrière tout ça.
Outre quelques rebondissements pour le moins attendus et le classicisme de l’histoire, force est d’admettre que la narration est finalement de qualité. La seule chose que l’on regrette vraiment, c’est le choix du personnage qui en définitive, n’apporte vraiment pas grand-chose de plus à la narration. Cela aurait pu apporter une rejouabilité intéressante, mais il n’en est rien.
En dehors de ça, on retrouve quelques personnages du mythe de la piraterie qui font bougrement plaisir, et il faut aussi souligner la qualité du background, vraiment charmeur de bout en bout. 3DClouds a donc accompli un très bon travail jusque dans le style graphique cartoon et le chara-design, qui offrent un cachet terriblement accrocheur à King of Seas.
Une map ouverte redondante pour des combats tactiques et intéressants
Les premiers trailers du soft n’étaient qu’on se le dise pas assez clairs sur la nature du jeu. Et en y jouant pour la première fois, on se rend vite compte qu’il s’agit là d’un jeu avec une map ouverte, un côté procédural, et avec une progression uniquement en mer via votre navire. Des quêtes primaires et secondaires sont à accomplir, mais ces dernières sont hélas répétitives à souhait. Il s’agira les trois quart du temps d’aller couler tel navire, de livrer telle marchandise d’un point A à un point B etc… Pour le coup, attendez-vous à effectuer des allers-retours incessants, avec d’ailleurs un feeling assez lent sur la manipulation du submersible.
Concrètement, la map ouverte est finalement des plus redondantes. Tout d’abord, la génération procédurale n’apporte jamais de plus-value au gameplay car elle est beaucoup trop simpliste et anecdotique. Ensuite, le loot glané sur la carte est également soporifique à souhait comme le système de cartes au trésor, qui offrent finalement des récompenses peu engageantes. En clair, le principe qu’a à offrir King of Seas tourne assez vite en rond entre naviguer sur la map, récupérer quelques loots de-ci de-là, et faire des quêtes primaires ou secondaires afin d’espérer gagner quelques pièces d’or ou du bon équipement.
La frustration est donc de mise sur cet aspect, mais heureusement que les combats maritimes de King of Seas sont bougrement excitants, et aussi tendus. Ce qu’il faut savoir, c’est que chaque navire dispose de trois jauges de vie avec l’équipage, les voiles ainsi que la coque, cette dernière étant la jauge principale à abattre pour couler chaque bateau. Evidemment pour faire baisser chaque jauge, il y aura trois types de boulets de canons, en sachant que chacun ira fatalement baisser l’une des barres de vie du navire.
Incontestablement, le système de combat de King of Seas est grisant. Rien qu’avec cette feature là, les combats sont hyper stratégiques car si vous dézinguez la jauge de la voile, le bateau ira moins vite et si vous avez moins d’équipage, vous ferez inévitablement moins de dégâts aux navires ennemis. Qui plus est, le placement et la vitesse de vos voiles à gérer même sur les phases d’exploration seront également des éléments à prendre en compte, en sachant que vos navires tirent évidemment les canons latéralement.
Qu’on se le dise, si les combats paraissent parfois un poil déséquilibrés, il faut savoir que ces derniers sont réellement bien ficelés, embellis par les compétences spéciales à utiliser, et qui plus est dotés d’une IA convenable. Sur ce point, 3DClouds a développé un système de combat naval somptueux, au détriment du farm omniprésent qui en devient clairement indigeste sur la longueur. Quant à la caméra, il est important de noter qu’elle reste perfectible également. Il y aura bien trois modes zoom, ce qui reste bougrement limité.
Un aspect RPG efficace mais des éléments trop sommaires et classiques
S’il y a encore une chose non abordée dans King of Seas, c’est bien son côté RPG complet, à peu de choses près. En premier lieu, vous avez un système de progression à base de niveaux. En récupérant divers trésors en mers, sur les îles voire en accomplissant des quêtes ou en coulant quelques navires, vous glanez de l’expérience, et cela vous fera monter en niveau. Vous pourrez ensuite dépenser un point de compétences dans l’un des trois arbres – navigation, combat et vaudou -, pouvant améliorer significativement votre navire ou vos compétences passives.
Ici, rien de bien nouveau car le système de compétences est basique, mais cela reste toutefois efficace, comme le système de commerce. En vous amarrant sur divers ports que vous découvrez au fil du jeu, vous pouvez acheter en boutique des vivres, revendre vos divers rubis – pour vous refaire une santé en pièces d’or – voire des kits de réparations, nécessaires pour rafistoler votre bateau en pleine mer. Il est aussi possible d’aller chez le charpentier qui peut vous réparer votre navire, et vous vendre des équipements pour ce dernier afin de le renforcer, et d’éviter de vous faire rouler dessus par les autres navires, dont ceux de la marine.
En somme, le système de commerce est classique mais fonctionne super bien dans sa globalité. Sachez également qu’une taverne est aussi disponible dans chaque port afin de vous refaire une santé au niveau de la jauge d’équipage, ou d’accepter des missions annexes débouchant sur des récompenses plus ou moins attrayantes. On notera aussi la possibilité d’améliorer les divers ports conquis, mais cette démarche orientée gestion n’est que peu utile, en sus d’apparaitre bien trop tard dans le jeu et d’être de surcroit trop sommaire.
Tout l’aspect jeu de rôle est plutôt générique certes mais plus ou moins maitrisé jusque dans la personnalisation du navire, relativement poussée. Des canons en passant par la figure de proue, la plage arrière, la coque les voiles, les équipages voire les capacités spéciales de chaque navire, le customisation poussée du bateau est intéressante. Soit dit en passant et c’est logique, les équipements disposent d’un niveau et d’un indicateur de rareté allant de gris à or.
Tout ce système force ainsi le joueur à personnaliser un maximum son navire afin de mieux progresser dans l’aventure, et rivaliser avec les divers navires qu’ils soient de la marine ou non. A noter que le titre dispose de cinq navires à débloquer moyennant des pièces d’or au fil du jeu, et ceux-ci ont des capacités très différentes. Ce qui permet finalement d’adopter votre propre stratégie face aux autres rafiots.
Ambiance graphique au trop, le son pas vraiment
Dans son habillage graphique, King of Seas est visuellement assez agréable à l’œil. Plutôt coloré à première vue, le style cartoon du soft prend bien. Mieux, le titre est assez fluide, propre, et avec des textures pour le moins acceptables. Cela dit, on est très loin de prendre une claque dans la mesure où justement, certaines textures n’en reste pas moins grossières, et qui auraient demandé un peu plus de travail comme les quelques effets visuels, datés. Cela dit, l’optimisation est aux petits oignons en dépit de légers freezes, et on notera les chargements éclairs si vous l’avez installé sur un SSD.
L’ambiance sonore quant à elle, est grandiose. Outre des bugs de son ou des musiques qui s’enclenchent très mal à certains endroits, force est d’admettre que les thèmes musicaux sont de qualité, rendant ainsi la plupart des affrontements épiques et parfaitement dans le ton de l’univers du soft. On regrette soit dit en passant l’absence de doublages pour les dialogues, ce qui aurait pu apporter une immersion supplémentaire non-négligeable…
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