Pour les nouveaux arrivants qui n’auraient pas le courage de commencer cette fabuleuse aventure qu’est Kingdom Hearts, sachez que deux compilations regroupant tous les opus jusqu’à Re :coded sont déjà sorties sur PS3. Il s’agit de Kingdom Hearts 1.5 et 2.5. Si vous êtes sur PS4, il faudra attendre le 31 mars 2017 pour récupérer une autre compilation regroupant ces deux dernières compilations. Deux compilations dans une compilation en somme (Oui, nous pensons tous au même film).
Kingdom Hearts 2.8 Final Chapter regroupe donc les trois derniers titres donnant toutes les clefs scénaristiques pour pleinement se préparer au très attendu Kingdom Hearts 3 que l’on ne verra sûrement pas avant 2018.
Kingdom Hearts III
Si vous n’avez pas fait Birth By Sleep, et que vous ne voulez pas être spoil, ne lisez pas la partie sur A Fragmentary Passage.
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ToggleDream Drop Distance : 3DS vs PS4
Sortie sur Nintendo 3DS en 2012, Kingdom Hearts Dream Drop Distance est le gros morceau de cette compilation. Autrement dit le seul « jeu complet ». La remasterisation permet aisément les 60 fps et une résolution en 1080p, toutefois, contrairement à Birth By Sleep qui possède un moteur graphique similaire, les environnements sont très grands et très vides. Si ce défaut, déjà visible sur 3DS, pouvait encore passer auparavant, il devient terriblement flagrant sur PS4.
Cela s’explique par les nouveautés qu’a apporté Nomura en termes de déplacements. Ces derniers sont bien plus dynamiques, il est possible d’effectuer des sauts plus fluides et impressionnants, et même d’interagir avec le décor en effectuant des slides sur des rampes à l’image du Tarzan de Disney par exemple. On peut d’ailleurs constater que le système est repris dans Kingdom Hearts 3 si l’on en croit les images de gameplay dévoilées.
Kingdom Hearts DDD nous montre clairement que les graphismes ne font pas tout. En effet, les améliorations visuelles et techniques ne valent pas forcément ce que l’on perd en maniabilité et prise en main. L’un des très bons points de ce titre est qu’il proposait énormément de choses utilisant les fonctionnalités de la console portable de Nintendo.
L’altération du réel, qui permet d’interagir avec certains éléments du décor et donnant des effets différents selon les mondes, est beaucoup moins pratique au stick analogique qu’au stylet. Rien que l’activation, qui s’effetue en appuyant simultanément sur les touches triangle et rond, est confuse vu que l’on se retrouve souvent à activer une commande par erreur (les commandes s’activent avec triangle). Même chose pour ce qui est de la gestion des Avales-rêves qui est laborieuse avec le stick. Caresser vos petits monstres pour gratter quelques points vous donnera vite des crampes au pouce. En bref, si vous possédez une 3DS, il est vivement conseillé de jouer sur ce support surtout que la cartouche ne doit pas coûter très cher aujourd’hui. Dans le cas contraire, cette édition reste évidemment une alternative satisfaisante.
Une bonne aventure onirique malgré tout
Mise à part les défauts cités précédemment, le soft reste un bon cru de la saga. Tout d’abord, l’histoire. Nous apprenons beaucoup, scénaristiquement parlant, tout au long de l’aventure qui se déroule dans le monde des rêves où Sora et Riku sont envoyés par Maître Yen Sid pour gagner de nouveaux pouvoirs, et devenir de véritables maîtres de la Keyblade. Tout cela est bien plus qu’une simple épreuve surtout qu’un mystérieux individu vêtu d’un manteau noir vient leur mettre des bâtons dans les roues. Le flou entre rêve et réalité est un peu déroutant, mais ce n’est pas ce que l’on retiendra le plus. Attendez-vous à des révélations qui vous feront encore plus languir pour Kingdom Hearts 3.
En termes de gameplay, nous prenons successivement le contrôle de Sora et de Riku. En effet, nous jouons l’un des deux héros pendant un temps délimité par un chrono avant de passer à l’autre via une transition et ainsi de suite. Le système est intéressant, mais il peut être parfois casse-pied quand la transition s’effectue pendant un combat de boss. Bien sûr, dans ce cas-là, il faut recommencer l’affrontement du début au prochain passage. Les mondes visités sont presque tous originaux. Nous avons un Traverse town plus étendu, La cité des cloches pour faire coucou à Quasimodo ou encore l’univers tout en musique de Fantasia pour ne citer que ces trois-là. Les deux manieurs de la Keyblade ont beaucoup d’endroits en communs, mais ils ont aussi leurs lieux et boss uniques.
Il en va de même pour le gameplay. On retrouve l’excellent système de commandes à la Birth By Sleep que l’on dispose sur un JDC (Jeux De Commandes). Sora et Riku ont, là aussi, des techniques communes et personnelles. La grosse nouveauté qui le distingue des autres titres est la gestion des avales-rêves. Ce sont les nouveaux ennemis de ces mondes endormis, cependant ils seront également de précieux alliés. Il s’agit d’une mécanique à la Pokémon ou Dragon Quest : Monster Joker sauf qu’on ne les capture pas, on les fabrique. Ils nous permettent de débloquer des compétences passives, mais également de nouvelles commandes. Vous avez donc la possibilité de les chouchouter pour gagner plus de bonus, et même de les prendre en photo. Ils vous apporteront un petit coup de pouce dans les combats, mais le plus impressionnant reste le moment où l’on peut fusionner avec eux pour envoyer des attaques spéciales. Là encore, les fusions diffèrent selon le personnage contrôlé.
En définitive, Dream Drop Distance n’est pas avare en nouveautés. Les déplacements plus dynamiques, l’altération du réel, les avales-rêve, le switch entre Riku et Sora, …, tout cela rend le soft unique et très bon dans l’ensemble.
Kingdom Hearts 0.2 : Birth by Sleep – A Fragmentary Passage : Une bonne mise en bouche trop courte
Le grand intérêt de cette compilation, et ce que les fans de la première heure attendent le plus, est la partie Birth By Sleep A Fragmentary Passage. Non seulement on découvre le devenir d’Aqua après la fin de l’opus PSP, mais surtout il est une superbe démo technique de Kingdom Hearts 3 ou tout du moins un petit amuse-bouche car on est très loin du peu que nous ont montrés les trailers. Mais bon, avec Kingdom Hearts on ne crache pas dans la soupe et on prend ce que l’on a. On emploie le terme démo car cette petite épopée est malheureusement trop courte et se termine en moins de trois heures.
Petit rappel. Dans Birth By Sleep, Aqua avait sauvé son ami Terra pour qu’il ne sombre pas dans les ténèbres après avoir caché leur autre ami, Ventus, dans le manoir Oblivion. Son sacrifice l’a fait tomber dans les limbes des ténèbres où elle est condamnée à errer sans aucune notion du temps qui s’écoule. Cette petite aventure n’a rien d’extraordinaire au niveau de l’histoire sauf pour une ou deux scènes, et la fin qui permet de faire le lien avec le premier Kingdom Hearts même si on soupçonne quand même un petit bricolage scénaristique à ce niveau-là. Noté que la dernière cinématique est tout aussi intéressante puisqu’elle introduit directement au début de Kingdom Hearts 3 sans ambiguïté.
Manette en main, on savoure enfin un Kingdom Hearts sous Unreal Engine 4. Le titre affiche une résolution de 1080p pour 30 fps, cependant on note quelques petites chutes de framerate par ci par là (en particulier dans le premier monde). Difficile d’être juste sur ce point quand on est habitué à, maximum, du remaster de PS2, mais ce 0.2 propose de belles textures et des décors magnifiques. Même si l’univers, inévitablement très sombre, ne permet pas énormément de variétés, nous sommes sublimés. C’est en combat que l’on voit surtout la différence.
En particulier les magies toutes simples qui en deviennent presque impressionnantes. D’ailleurs, le gameplay est un mélange de Kingdom Hearts 2, Birth By Sleep avec un soupçon de Dream Drop Distance. Avec cette courte expérience, on remarque vite les petits détails comme le sort « glacier » qui laisse une traînée de givre que l’on peut emprunter pour slider. Autre nouveauté un peu plus anecdotique, vous pouvez gagner des accessoires en remplissant des objectifs que vous pouvez ensuite équiper à Aqua à la manière d’un Tales of.
Kingdom Hearts χ Back Cover : La pause cinéma
Kingdom Hearts X est un jeu mobile sorti chez nous en juin 2016. Même sur ce support, monsieur Nomura réussi à y disséminer de gros éléments importants pour le scénario. Il est question ici des prémices de la fameuse guerre des Keyblade évoquée dans plusieurs jeux Kingdom Hearts par Maître Xehanort.
Avec cette petite cinématique d’une heure environ, et tournant sous Unreal Engine 4, on dispose de la toile de fond, et des principaux personnages de cette époque antérieure. Il s’agit d’une sorte de congrégation des maîtres de la Keyblade divisée en cinq factions chargée de protéger la lumière et de prévenir un guerre évoquée via une prophétie. Chaque leader est représenté par un masque animal. Exception faite pour le maître des maîtres et son sixième disciple, tous deux vêtus de noir.
Nous n’en dirons pas plus, mais cette petite pause cinématique est des plus agréables et permet de s’attacher rapidement aux différents protagonistes. Les graines du doute germent dans cette bande de camarades apparemment très soudés aux premiers abords. Si Square Enix est assez gentil pour nous donner la majorité de ce qu’il y a à savoir pour ceux n’ayant pas envie ou ne pouvant pas jouer sur mobile, tous les détails ne sont pas donnés, loin de là. C’est donc une formidable publicité au jeu comme le montre l’introduction par ailleurs. Ça donne envie, il faut l’avouer.
Une compilation qui vaut le coup ?
Malgré toutes les qualités et nouveautés indéniables que disposent le titre, le vendre au prix fort (aux alentours de 60€) n’est clairement pas justifié. Alors que les deux autres compilations proposaient deux jeux complets remasterisés, et une longue cinématique pour chacune d’elle, Kingdom Hearts HD 2.8 Final Chapter Prologue n’est pas du tout du même acabit. Nous avons un jeu complet, mais difficile à adapter parfaitement sur PS4, une petite démo de trois heures, et une cinématique. Tout ça est vraiment trop léger même si tout fan de la série se jettera dessus pour connaitre les dernières révélations.
On profite également de cette petite conclusion pour encenser le travail de Yoko Shimomura sur la bande son des différents jeux. Si vous ne la connaissez pas, vous aurez probablement entendu son excellent travail sur le récent Final Fantasy XV. Les morceaux de Dream Drop Distance sont fabuleux : le thème remanié de Traverse Town, La cité des Cloches, et les différents thèmes de certains boss en sont quelques exemples les plus démonstratifs. Le plus impressionnant reste cependant le remaniement de certains morceaux provenant de Birth By Sleep dans 0.2 A Fragmentary Passage. On sent, à travers nos oreilles, toute la mélancolie du monde ténébreux où Aqua évolue.
Concernant le doublage, les voix anglaises sont toujours imposées, mais heureusement la performance est excellente comme à son habitude. On sait que Disney ne rigole pas de ce côté-là. Malgré tout, on espère le retour d’une version française pour Kingdom Hearts 3.
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