Il aura donc fallu attendre pas moins de quatre ans avant de voir un nouveau volet de Knack. Considéré à juste titre comme une licence familiale avec ses graphismes un peu enfantins qu’on se le dise, Knack, dans son premier volet, avait été sévèrement boudé par la critique lors de sa sortie notamment à cause d’une difficulté rebutante, saupoudrée d’un level design en dent de scie et d’une répétitivité sans nom dans son gameplay. Maintenant dans ce second opus, le retour de notre bonne vieille saucisse – ou plutôt notre protagoniste reliquaire – est-il plus convaincant que le premier volet ?
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ToggleEncore des gobelins et des robots…
Dans ce second opus de Knack, on ne peut pas vraiment affirmer que se trame narrative brille de mille feux. Le soft nous place pour le coup bien plus tard après les événements du premier Knack, et le titre commence avec la ville de l’Oasis attaquée par des robots gigantesques. Knack et Lucas, l’assistant du Docteur, sont bien évidemment sur les lieux afin d’empêcher ces vilains tas de ferrailles de réduire la ville en cendre. On ne sait pas réellement ce qu’il s’est passé auparavant, et c’est pour cela que par la suite, le titre nous envoie donc six mois plus tôt, afin de savoir véritablement ce qu’il s’est passé entre temps.
Très concrètement, et sans trop spoiler, la narration est peut-être intelligente au début, mais l’écriture, par la suite, est tout simplement très oubliable. Effectivement, l’histoire de Knack 2 est complètement clichée notamment sur les intentions du grand méchant de l’histoire et également sur la fin, qui est d’ailleurs ouverte et qui pourrait nous amener à un possible Knack 3. Tiens, en parlant du méchant de l’histoire, sa véritable identité coule autant de source que le méchant du premier Knack, dont on pouvait deviner très facilement qui il était dès la première cinématique. Là, on s’en aperçoit aussi très rapidement, même s’il y a quelques petits rebondissements pour tenter de nous surprendre, mais en vain…
En attendant un possible Knack 3, le constat est sans appel : le scénario de Knack 2 est juste prévisible et faible, avec des personnages auxquels on ne s’attache pas une seconde.
Concernant les personnages, on retrouve logiquement ceux du précédent volet, agrémenté de quelques nouvelles têtes. Nous aurons en somme Xander et Ava, un moine et son apprentie en guise de nouveaux protagonistes, tout en retrouvant l’aventurier très sûr de lui qu’est Ryder, ainsi que le Docteur, Lucas, Charlotte, ainsi que Katrina. Et comme le précédent opus malheureusement, il est toujours autant difficile de s’attacher à qui que ce soit tant le charisme des personnages n’est pas tellement au top. D’ailleurs, Lucas est bien plus mis en avant que le premier volet à contrario du Docteur et Charlotte en l’occurrence, et les développeurs ont en quelques sortes tenté d’exploiter la relation entre Lucas et Knack, tout en faisant également évoluer celle entre Lucas et Ava. Malheureusement, le tout est finalement fait de façon assez maladroite, et on n’arrive toujours pas à s’y attacher, et c’est bien dommage car il y a quand même quelques séquences relativement rigolotes, mais cela ne fait pas pour autant le café… Ah oui, il serait aussi peut-être temps de nous expliquer pourquoi Knack parle en taille gigantesque, tandis que le bougre reste muet en version petite taille… C’est peut-être pour cela que l’on a du mal à s’attacher à ce personnage en particulier d’ailleurs…
Au-delà de ça, Knack 2 se dote aussi de cinématiques, et dont la mise en scène est plus que discutable. Les quelques séquences en QTE sont dans un premier temps tout simplement mollassonnes à souhait et n’ont aucun intérêt et ce, malgré le fait d’y avoir mis un espèce de bullet time pour tenter de rendre la chose relativement classe. Aussi, la mise en scène des cinématiques est juste ridicule, avec notamment une scène en particulier juste risible. Après pour le reste, cela reste relativement correct, mais n’allez pas non plus vous attendre à quelque chose de correct, notamment sur le level-design. Car oui, les décors sont peut-être un peu plus variés que le premier volet, mais le tout reste juste correct et parfois peu inspiré, avec carrément des décors d’ores et déjà vu dans Knack premier du nom… Et on notera aussi quelques passages juste redondants.
Un bien meilleur gameplay que le premier ?
Entre répétitivité et puis quelques défauts de gameplay évidents comme sa difficulté aberrante, voilà ce qu’était en somme le premier Knack. Et qu’on se le dise, Knack 2 se devait de faire mieux, et force est de constater que oui, la jouabilité est bien meilleure que son prédécesseur. En premier lieu et chose appréciable, les divers pouvoirs de knack premier du nom avec les cristaux à recharger ont été enlevés, laissant la place à une seule jauge de cristal. Cette dernière fera office de bouclier à Knack, qui pourra dès maintenant parader, et ce qui n’est pas plus mal étant donné qu’il fallait constamment abuser de l’esquive dans le premier opus. Là cette fois, le jeu laisse un peu plus de possibilité au joueur entre esquive et parade, pour un résultat satisfaisant.
Une autre bonne nouvelle, Knack a désormais une palette de coups beaucoup plus étoffée. Si on retrouve forcément les fameux coups de points à asséner aux vilains gobelins comme les divers robots, notre héros reliquaire pourra désormais envoyer des coups de pieds. Cela permet des coups plus variés, en l’occurrence avec la possibilité de d’envoyer des pluies de coups de points via la touche carré enfoncée, comme envoyer un coup de poing chargé via la touche rond enfoncée également. Aussi, Knack pourra utiliser une sorte d’onde de choc pour mettre au tapis ses adversaires, mais également les immobiliser via une sorte de boomerang reliquaire. Vous pourrez également apprendre de nouveaux coups via un arbre à compétences divisé en quatre domaines à savoir : Voie de la vitesse, force, compétences et maître. Ces diverses compétences à avoir vous permettront en général de faire plus de dégât, d’être plus rapide sur certaines attaques, ou d’apprendre quelques nouveaux coups sympatoches. Pour gagner des points de compétences par ailleurs, vous devrez dénicher des orbes bleues reliquaires, cachées dans des caisses bleues ou en tuant les ennemis ce qui fera augmenter une jauge petit à petit, et qui vous donnera au fur et à mesure des points de compétences. Bien que cette idée soit intéressante, l’arbre à compétences paraît finalement plus que basique, notamment au niveau de ce que vous pouvez obtenir.
D’ailleurs pour les combats justement, Knack 2 est beaucoup plus dynamique au niveau de ces derniers. Les coups s’enchaînent parfaitement bien, mais il est tout simplement dommage qu’il n’y ait pas un petit système de lock pour verrouiller les ennemis que l’on veut attaquer précisément. Enfin si, il y en a un de base, mais cela ne s’active automatiquement que quand vous lancez des objets pour faire du dégât sur vos adversaires. Mais au-delà de ça, les combats restent funs un moment, mais la répétitivité revient vite au galop comme dans le premier volet. D’ailleurs, en trouvant quelques autels cachés dans le jeu, vous gagnez de nouveaux coups, mais qui ne s’activeront uniquement que quand vous cassez un certain cristal spécial qui apparaît dans une zone en général peuplée d’ennemis. Concrètement, cela est une bien mauvaise idée des développeurs car cela donne un côté scripté assez désagréable, et une jauge de rage aurait été préférable pour pouvoir utiliser ses coups sympathiques.
Knack, notre bestiole reliquaire, fait aussi son retour sous différentes formes. En effet, comme dans le premier volet, Knack prend de plus en plus d’ampleur en absorbant des reliques et première chose satisfaisante, le bougre peut instantanément regagner sa taille initiale s’il le désire, et le jeu vous indique la taille globale que fait Knack en gobant de plus en plus de reliques. Il s’agit là d’un petit détail certes, et sachez donc que Knack pourra aussi absorber des matériaux en guise de bouclier. Le bougre pourra gober du métal ou encore de la glace ou du verre translucide pour se protéger des attaques notamment. Les attaques du Knack de métal ou de glace diffèrent légèrement des attaques traditionnelles, mais dommage que cette idée en question ne soit qu’exploitée juste en surface, comme le premier volet… Soit dit en passant, le Knack furtif fait aussi son retour via quelques phases de gameplay, mais cela ne sert strictement à rien et n’a aucun intérêt… Bon au moins, il faut savoir qu’en trouvant des coffres secrets vous pourrez obtenir d’autres types de Knack faits de rubis, émeraude, topaze et j’en passe, mais cela ne restera que purement esthétique, ou fera juste office de bouclier supplémentaire.
Des idées de gameplay rafraîchissantes, d’autres mal exploitées ou peu… Knack 2 souffle le chaud et le froid…
Outre ces petits défauts qui lui collent encore à la peau, Knack 2 dispose d’un peu plus de variétés au niveau de ses phases de jeu. L’aspect plateforme est un peu plus prononcé encore par rapport à son prédécesseur, et elles sont plus intelligentes. Pour faire simple, vous alternerez assez souvent des phases de plateformes avec le Knack en petite taille comme en grande taille, ce qui procure une alchimie parfaitement cohérente et sympathique. Même si parfois, le level-design n’aidera franchement pas 0ces fameuses phases de plateforme tant le tout est complètement fade et peu inspiré, on prendra parfois un peu de plaisir tout de même. Il y aura aussi quelques petites phases de pseudo énigmes à base de caisses à placer et bien d’autres, mais ces dernières ne seront que trop simplistes et gnangnantes pour véritablement s’attarder dessus. Mais bref, un peu de variétés ne fait pas de mal après tout.
Avant de passer à la difficulté, un petit mot sur la coopération dans Knack. Il est donc possible de jouer avec un ami en local tout au long de l’aventure, et même enfin effectuer des attaques combinés avec votre binôme, pour un résultat tout simplement fun. Et malheureusement, en dépit d’un aspect coopération fun certes, il faut bien avouer que le titre en lui-même, et notamment au niveau de la construction des niveaux, n’est tout simplement pas taillé pour la coopération. Alors nous concevons bien évidemment qu’il est souvent difficile de trouver un certain équilibrage pour faire un jeu mixant solo et coopération mais bon, il faut croire que les développeurs n’ont pas forcément bien maîtrisé son sujet de ce côté-là, ce qui fait que le mode coopération n’est qu’accessoire.
Sinon pour le reste, la difficulté de Knack 2 a été un peu plus adoucie qu’on se le dise. On retrouve cette fois-ci quatre modes de difficulté à savoir facile, normal, difficile et très difficile. Nous avons testé le jeu en mode normal, et il faut avouer que les pics de difficulté sont beaucoup moins flagrants sur ce Knack 2, définitivement. Cela est donc pour le coup un peu plus agréable à jouer malgré quelques petits passages encore retords, et à noter que certains gros boss à affronter ont enfin une barre de vie traditionnelle. Mais hélas, ces derniers n’en restent plus que basiques au niveau du design, un peu comme la plupart des ennemis à affronter dans ce jeu d’ailleurs car malheureusement, on retrouve pas mal d’ennemis du premier volet, sans compter bien évidemment sur le côté encore un peu trop linéaire du soft… Pourquoi ne pas faire des niveaux un peu plus ouverts comme dans un Ratchet & Clank ou un Jak & Daxter ? Car très franchement, on se sent un peu étriqué par moment avec notre gros Knack…
Pour ce qui est de la durée de vie en sus, en combien de temps se termine Knack 2 ? Très franchement, et en sachant que le jeu est tarifé à seulement 39.99 €, la durée de vie du soft est satisfaisante. Il vous faudra environ douze heures pour voir le bout des quinze chapitres de Knack 2, en sachant que vous pouvez prolonger l »expérience avec un new game+ qui conservera vos gadgets et compétences. D’ailleurs, en parlant de gadgets, vous ne les récupérez qu’en choppant les diverses pièces de gadgets dans les coffres secrets. En général, ces derniers vous permettent de vous révéler l’emplacement d’un coffre secret, d’étourdir les ennemis quand vous pétez un cristal, et j’en passe. Par contre, il est tout simplement ridicule d’inciter le joueur à devoir fouiner chaque coffre dans l’espoir d’avoir une simple pièce de gadget pour pouvoir construire ce dernier petit à petit. Il aurait franchement fallu trouver un autre système plus pratique que ça, clairement… Sinon à part ça, vous pouvez aussi prolonger l’expérience de Knack 2 en refaisant les niveaux en contre-la-montre mais encore faut-il avoir la foi.
Direction artistique en demi-teinte pour une bande-son sympa ?
On se rappelle bien évidemment de ce qu’était Knack premier du nom au niveau des graphismes à savoir un effet de particule sympa au niveau de Knack, mais au prix d’une technique tout simplement moche, comme les cinématiques. Et bien là, Knack 2 a tout de même consenti quelques efforts visuels sur ce second volet, à commencer par les cinématiques justement. La plupart des personnages ont subi un bon gros coup de jeune graphiquement avec un degré de détail plus sympa, mais ça s’arrête là. Car techniquement, le soft s’offre des textures vraiment vilaines qu’on se le dise, et qui ne sont pas du tout au niveau d’une PS4. Il y a parfois quelques beaux effets de lumières ou quelques textures qui passent mais pour le reste, c’est pixelisé et c’est pas beau du tout point barre. Même les arrière-plans se dotent d’un flou tout simplement hideux et qui vous feront saigner des yeux. Et ce résultat que nous avons eu c’est sur une PS4 standard, avec une fluidité qui nous a semblé correcte, mais avec quelques baisses de framerate. Donc il y a de fortes chances pour que le jeu soit légèrement plus joli et fluide sur PS4 Pro et encore, il y a des chances pour que cela ne sauve pas les graphismes moyens de Knack 2.
Et alors pour la direction artistique est-ce mieux ? Et bien, en dépit de quelques bonnes idées avec quelques panoramas agréables, le reste est malheureusement beaucoup trop peu inspiré et faible. Certains environnements sont un peu trop étriqués voire vides, et puis les graphismes complètement fades de bases n’aident pas à sublimer la direction artistique du soft. Ajoutez à cela des décors déjà vus dans le précédent volet, et vous obtenez une direction artistique finalement décevante et véritablement sans saveur. Que c’est dommage encore une fois…
Pour la bande-son, Knack 2 s’en sort par contre très bien paradoxalement. Le doublage en français est suffisamment correct tout comme la synchro labiale, puis les musiques épiques du soft sont agréables à écouter, et colle au thème du soft en globalité. Sans trop de prétention, le sound design est en définitive une bonne pioche, et dommage que le jeu ne soit pas comme ça sur tous les domaines.
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