Les aventures de pirates ont depuis la nuit des temps inspiré grand nombre d’artistes de tous bords, mais aussi des générations entières de pirates en herbe prêts à en découdre. Ces mêmes pirates, souvent vecteurs de bonnes histoires, des meilleures aventures et autres chasses aux trésors à travers des mers déchirées et souvent sanguinaires.
Mais les développeurs/éditeurs espagnols de Chibig (Deiland: Pocket Planet, Mika and the Witch’s Mountain) ont décidé de prendre à revers toutes les représentations que l’on pouvait se faire des pirates en les mettant en scène dans leur nouvelle production, en association avec Talpa Games et Undercoders. Le jeu a été financé notamment grâce à une campagne Kickstarter ayant récolté plus de 280 000€ de gains.
Dans Koa and the Five Pirates of Mara sorti le 27 juillet dernier sur PC, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X/S et Nintendo Switch, vous incarnez Koa, une jeune fille se riant royalement de tout danger, pleine d’ambition et prête à tout pour montrer son courage et son dévouement. Découverte dans le précédent jeu du studio basé à Valence, Summer in Mara, sorti en 2020, l’héroïne reprend du service et hisse les voiles dans une aventure positive, pleine de bons sentiments, et au contenu qui vaut certainement le coup d’œil.
Conditions de test : Nous avons arpenté les mers de Mara en compagnie de Koa et Napopo durant environ 6h, le temps nécessaire pour terminer le jeu avec presque tous les niveaux au plus haut rang de score.
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ToggleKoa se la joue Jack Sparrow
Quelle belle journée sur les eaux sages de Mara. Koa et son amie fidèle Napopo, voguent en paix quand elles reçoivent un message d’urgence venant de l’île de Qälis. Arrivées sur place, les deux compères se rendent compte que tout ceci n’était qu’un prétexte pour les faire venir et les faire participer aux terrifiantes épreuves pour devenir le nouveau pirate de Mara.
Tout en préparant ces épreuves redoutables, les pirates répondants aux noms de Rigatta, Ereti, Mr. Ecco, Taima et Litio ont mis l’île complètement à sac. Pour pouvoir tout remettre en ordre, Koa ne va pas avoir d’autres choix que de retrouver ces pirates afin d’affronter ces terribles épreuves et d’obtenir les morceaux de carte qu’ils possèdent, révélant la position des prochains défis, jusqu’à parvenir au terrible repaire du plus terrible des pirates, Grant Loom.
Proposant de parcourir une cinquantaine de niveaux répartis en 8 mondes différents, le jeu donne facilement envie d’être poursuivi notamment via son statut de scoring. Comptez environ 5h pour voir le bout de la trame principale, mais ajoutez 2 à 3h pour débloquer tout ce qui est caché ou le temps de récolter tous les objets. Le 100% ultime vous prendra au bas mot pas moins de 10h. Une durée de vie à la carte, car en effet, chaque niveau peut-être terminé librement et le seul fait d’atteindre la ligne d’arrivée vous permet de passer à la suite.
Mais tout l’intérêt du contenu de Koa and the Five Pirates of Mara réside en la performance, ou du moins l’obtention du meilleur temps possible, afin d’acquérir l’un des trois grades, bronze, argent ou or, permettant à chacun d’avoir le challenge qu’il ou elle recherche, ouvrant ainsi le jeu à davantage de public que l’on pourrait le croire. Chacun des mondes se débloque en obtenant la carte précédente, et sera composé de 3 à 5 niveaux distincts menant à un « combat de boss » faisant souvent office de course-poursuite ou affrontement direct.
La palette de mouvements de votre Koa est somme toute sommaire et tant mieux. Vous pouvez sauter, courir plus vite, écraser des objets et en lancer autant. Pas d’attaque, le jeu est pacifiste on le rappelle, ni de dash (qui aurait pu avoir son intérêt ici), mais une combinaison de mouvements intégrant un saut, une roulade et un nouveau saut vous permettra d’atterrir plus loin.
Votre fil rouge consistera à retourner voir une vieille sage de l’île, présente dans le phare, et qui décryptera pour vous les cartes du monde obtenues lors de ces niveaux finaux, vous donnant ainsi la direction à prendre en mer pour poursuivre. Naviguer en mer est par ailleurs très agréable, le bateau se déplaçant très rapidement et aisément sur l’eau, dans une musique perpétuelle qui pourrait par ailleurs devenir entêtante à force. Dans ces mers, vous attendront les niveaux bien entendu, mais aussi divers tonneaux ou baleines renfermant des coquillages, une monnaie très importante dans le jeu, nous y reviendrons.
Mille milliards de mille sabords
Nous l’avons vu, la performance et le dépassement de soi sont au cœur de l’expérience proposée par Koa and the Five Pirates of Mara. Les joueurs et joueuses ayant envie de titiller leur côté speedrunner pourront opter pour le 100% médaille d’or en recommençant autant de fois que necessaire chaque niveau, jusqu’à la performance ultime (un raccourci existant sur manette pour rapidement recommencer), tandis que les plus jeunes ou les moins habitués aux jeux du genre pourront se contenter de terminer les courses en un seul morceau. Et sur ce dernier point aussi, les développeurs ont pensé à tout.
En effet, que vous le choisissiez dès le début du jeu, pendant une partie ou même pendant un niveau après moult morts, un mode détente pour permettra de profiter de checkpoints plus nombreux pour ne pas avoir à passer trente minutes sur un même niveau. Et c’est très bien comme cela, n’enlevant rien à personne, mais proposant à tous des alternatives pour profiter de l’expérience.
Car il ne faut pas se leurrer, Koa and the Five Pirates of Mara possède du challenge, du moins dans sa globalité. En effet, il possède une courbe d’évolution de la difficulté assez bien fichue, rendant certains niveaux, voire même certaines portions de niveaux, d’autant plus ardus qu’ils pourraient vous donner pas mal de fil à retordre, chaque seconde étant précieuse, chaque saut relevant parfois d’une perfection extrême, renforçant encore plus le sentiment de réussite.
Ne nous emballons pas pour autant, le jeu demeure très accessible et même assez facile dans l’ensemble, à tel point que certains ou certaines auraient pu quémander un niveau de difficulté supplémentaire. Car vous disposez de trois cœurs, qui s’égrèneront au fil de vos erreurs (tomber dans l’eau ou dans le vide, se faire toucher par un projectile ennemi), jusqu’au game over vous ramenant au début du niveau ou au dernier checkpoint, le compteur continuant lui, de tourner.
Mais le jeu n’a finalement pas besoin de cette tranche de difficulté supplémentaire pour montrer son plein potentiel, le temps et la performance sont là, on vous dit. Certaines séquences viendront par ailleurs varier l’expérience, comme les niveaux sous-marins, qui ne resteront malheureusement pas dans les annales par leur maniabilité moins aboutie que sur terre, ou encore des séquences en terre gelée, qui nous ont, eux, convaincus. La plupart des niveaux sont par ailleurs intelligemment construits, bien lisibles et rapides à exécuter, faisant parfois penser à Super Mario 3D World.
Vingt mille lieues sur la mer de
D’autant plus que le contenu principal de Koa and the Five Pirates of Mara suivra une logique tout à fait classique, voire assez convenue et prévisible, mais les à-côtés, les courses annexes, les objets à ramasser, etc. donnent du relief à l’ensemble. Parmi ces objets, l’on retrouve notamment des coquillages, disponibles par milliers, et récupérables en illimité, car présents à chacune de vos tentatives. Ces coquillages serviront notamment à acheter des cosmétiques pour votre sac à dos et autres tenues.
Mais dans les niveaux, se trouvent aussi des morceaux de tissu, des bouteilles, engrenages et autres bulles, souvent bien cachés, et permettant de débloquer des améliorations pour votre bateau (sacrés typhons), réparer des lieux iconiques de l’île grâce à la banque, etc.
Un contenu annexe qui accroît considérablement la durée de vie, car nécessitant, la plupart du temps, de recommencer les niveaux au moins une fois pour obtenir le meilleur temps puis pour tout ramasser dans une seconde run plus cool par exemple. Les courses ayant une durée entre 2 et 5 minutes en moyenne, on n’hésite peu à relancer l’une d’entre elles, preuve que le jeu tient là un concept solide et agréable.
D’autant plus que Koa and the Five Pirates of Mara propose une esthétique qui lui est propre, colorée et estivale, tandis que chacun des pirates et personnages non-joueurs rencontrés dispose d’un chara design original et travaillé. Pas de cinématiques dynamiques à proprement parler, le jeu propose des plans de caméras et des conversations à bulles en gros plan sans doublage audio. Il dispose pour autant d’une traduction française intégrale avec de très rares coquilles retrouvées.
Transition toute trouvée pour aborder le plan technique du jeu, qui ne nous a absolument pas posé problème durant toute notre aventure. Aucun bug majeur (autre que des collisions parfois hasardeuses) ou freeze n’a été à déplorer sur notre version PlayStation 5. Ce que est somme tout logique, le jeu sortant aussi sur les générations antérieures et Nintendo Switch. La manette DualSense est par ailleurs mise légèrement à contribution avec des retours haptiques lors d’événements précis.
Nous regretterons cependant l’absence d’un mode multijoueur local ou même en ligne, pour s’affronter entre amis sur des courses endiablées, la plupart des niveaux pouvant parfaitement s’y prêter. Enfin, nous abordions l’aspect musical, qui tourne en boucle dans les « parties communes », mais il est à noter que chacun des mondes traversés, allant du volcan en fusion à une banquise extrême ou une usine désaffectée, dispose de sa propre OST originale, agréable et tout à fait adaptée, pour le bonheur de nos oreilles.
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