Kunai, c’est la toute première grosse production du studio TurtleBlaze, basé aux Pays-Bas. Ce jeune studio composé de seulement trois personnes avait auparavant développé un petit jeu mobile orienté action et jeu de courses, avec Road Warriors.
Désormais, et depuis le 6 février dernier est sorti leur second bébé Kunai, disponible sur PC et Nintendo Switch. Prenant la forme d’un metroidvania le jeu est plaisant à parcourir, même si le studio de seulement trois personnes commet quelques erreurs de jeunesse.
Conditions de test: Nous avons terminé Kunai entre 5 et 6h de jeu, sans pour autant tout faire à 100 %. Le titre a été testé sur PC avec 16 Go de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
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ToggleUne tablette pour sauver le monde
Il est toujours bougrement difficile de proposer une histoire intéressante dans un metroidvania – excepté un certain Iconoclasts qui avait réussi cet exercice avec brio – et Kunai ne fait pas exception à la règle. Après une cinématique d’introduction posant les bases scnénaristiques nous voilà dans la peau de Tabby, une tablette vivante réveillée par des robots de la résistance.
Leur but dans tout ça ? Mettre hors d’état de nuire Lemonkus et sa troupe, qui veulent détruire l’humanité et dominer le monde. Concrètement, rien de transcendant dans la narration générale, étant donné qu’il s’agit clairement d’une histoire banale que l’on a déjà vue un peu partout. Ceci dit, le ton humoristique de Kunai via ses dialogues est globalement une bonne pioche.
Qui plus est, notre personnage Tabby s’offre pour le coup un chara design des plus mignons, et auquel on s’attache directement. Grosso modo, ce seront véritablement les deux seuls points qui sauveront les meubles vu la pauvreté de son histoire. Sans surprise également, la fin de Kunai est totalement prévisible, et surtout très anecdotique. Dommage car l’esthétique proposée par le studio est vachement accrocheuse au premier abord.
Du metroidvania basique avec pas mal de lacunes
Dans sa construction la plus pure, Kunai prend la forme logique d’un metroidvania dans son approche. Notre petite tablette chérie devra parcourir pas moins d’une dizaine de zones environ. Tabby aura évidemment la possibilité de revenir constamment à ces dernières avec les bonnes améliorations, qui lui permettront de passer certains passages auparavant inaccessibles.
Globalement, le level-design de Kunai respecte indéniablement les codes du metroidvania, avec des zones pour le moins plaisantes à parcourir. Cela dit, on lui reprochera une exploration un poil trop linéaire, et surtout affreusement limitée en secrets à découvrir, ce qui est pourtant le cœur d’un metroidvania à la base. Egalement, il y aura de quoi être consterné par le nombre ridicule de nouvelles armes à débloquer – seulement quatre armes entre les kunai, shuriken, smg et lance-roquettes.
Autant dire que Kunai ne part pas d’un très bon pied, mais a le mérite de proposer un gameplay assez dynamique, nerveux et plutôt précis. Que ce soit dans les combats ou les phases de plateformes, Tabby répond au doigt et à l’œil, et son aspect véloce est fichtrement attrayant de bout en bout.
On regrettera cependant quelques combats parfois un peu brouillons quand il y a trop d’ennemis, des petits soucis de hitbox ou encore le manque d’un vrai système de parade – il y a un dash, mais on le débloque tardivement… Mais dans son ensemble, la lisibilité en pleine action est plus que décente.
Autre point noir au tableau en dépit de son aspect dynamique comme jouissif avec son arsenal sympa à utiliser, les passages faisant office de remplissage. Afin de jouer la montre sur sa durée de vie, Kunai se dote de passages orientés plateformes en side-scrolling inutiles, et mais surtout avec un pic de difficulté stupide. Effectivement lorsque vous mourrez, vous devrez refaire la séquence d’une traite. Qui plus est, sans point de sauvegarde à disposition comme sur les diverses zones du jeu.
Ces phases de jeu auront en somme le don d’agacer, même si l’aspect plateforme à base d’accrochage de kunai permet de varier un peu des séquences de combat, terriblement répétitives. La difficulté sera aussi un des éléments que les développeurs n’ont pas su maîtriser. Si globalement, le jeu n’est pas si difficile que ça, nous pourrons grincer des dents sur la difficulté des boss, relativement abusive.
Les bougres vous enlèveront beaucoup trop de vie et évidemment, les checkpoints sur leurs diverses formes ne sont pas de la partie. Il y aura de quoi être frustré dans ce manque d’équilibrage… Ce qui est dommage car les boss sont pourtant bien ficelés à combattre concernant la mise en scène.
Assez court et très peu profond dans ses améliorations
Pour un metroidvania, la production de TurtleBlaze manque cruellement de profondeur sur l’aspect purement améliorations. Si notre Tabby national gagne de nouvelles armes au fil du jeu, la partie améliorations est ô combien très famélique. En tuant des ennemis vous gagnez quelques pièces, vous permettant d’aller acheter quelques améliorations pour vos armes, ou Tabby himself.
Mais malheureusement, tout ceci est bien trop vite limité, et une poignée d’améliorations ne sont que tout bonnement inutiles à la longue. Un arbre à compétences ou d’autres pétoires n’auraient pas été de trop pour rendre l’aspect upgrade de Kunai beaucoup plus attirant et complet, ce qui ne sera hélas pas le cas…
Concernant la durée de vie de Kunai, on reste dans le limite pour un titre du genre. Il faudra compter au moins entre 5 et 6 heures de jeu pour voir la fin de Kunai. Vous pourrez éventuellement compter de petites heures en plus récupérer les divers fragments de cœur voire quelques secrets. Mais pour le reste, la rejouabilité reste proche du zéro. A contrario pour 16,99 €, le prix ne reste pas si abusé pour autant, et peut faire l’affaire auprès des joueurs avides de ce genre de jeu.
Une ambiance rétro prenante
Sans surprise, le titre de TurtleBlaze adopte un style graphique totalement rétro. Le rendu est franchement agréable, super fluide, et sans aucune latence. Tout est bien ficelé, à l’exception de certains bugs d’animations, voire Tabby qui peut parfois passer en dessous le décor, ce qui force à relancer la partie. Au-delà de ça, l’aspect graphique reste tout mignon, bien fichu, même si nous aurions aimé à la rigueur des environnements un peu plus variés et un peu moins ternes sur les couleurs.
Enfin, viens la bande-son. Franchement, la plupart des musiques sont entraînantes et collent bien à l’univers proposé par Kunai. Certaines tournent un peu trop en boucle toutefois, mais rien de bien méchant. Pour ce qui est ensuite du sound design global, tout est parfaitement bien mixé, et attendez-vous bien évidemment à lire du texte car Kunai ne possède évidemment pas de doublages. Néanmoins, les textes sont parfaitement traduits intégralement en français, et sans réelles fausses notes.
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