La série Langrisser est particulièrement connue au Japon mais il faut avouer que par chez nous, nous ne sommes pas forcément au courant de ce qu’elle représente. Il s’agit en fait d’une longue série de J-RPG tactique et pour parler un peu histoire, le tout premier épisode était sorti sur Megadrive en 1991 sous le nom logique de Langrisser. De nombreux jeux sont sortis par la suite et la saga s’est ensuite éteinte… Mais le 23 Juillet 2015, la franchise revient à la vie au Japon avec Langrisser Re:Incarnation -Tensei- sur Nintendo 3DS.
Depuis, le 19 Avril 2016, c’est ce Langrisser Re:Incarnation -Tensei- qui a foulé le sol Européen mais malheureusement, l’éditeur Aksys Games n’a pas opté pour une édition physique du jeu et ainsi, il faudra passer par le Nintendo eShop. Fort heureusement, le soft est également sorti aux U.S en version boîte pour les collectionneurs.
Attention : Les images sont tirées de la version japonaise
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ToggleVotre destinée dépend de vos choix
Langrisser Re:Incarnation -Tensei- vous met dans la peau du jeune et intrépide Arès qui va être plongé au cœur d’une terrible guerre entre trois factions. Tout commence à Borcelaine qui va être victime d’une attaque des impériaux souhaitant mettre fin aux jours de notre jeune héros. La raison ? Tout simplement car il semble être l’élu.
En effet, à peine après quelques minutes de jeu, Arès se retrouvera dans l’église de la ville alors qu’il fuyait ses assaillants de l’armée impériale. C’est à ce moment-là qu’il tombe sur une mystérieuse épée appelée Langrisser que personne n’a jamais réussi à utiliser. Comme vous l’avez deviné, Arès est l’élu et prend en main instantanément la célèbre épée de la légende.
Il repousse ainsi l’armée impériale et commence un périple où il les fuira. A partir de là et en plus de l’armée impériale, vous allez rencontrer trois autres factions : L’armée de la lumière, l’armée des ténèbres et celle de l’ancien mastodonte impérial. Vous allez donc construire votre propre destinée ce qui est une véritable force dans ce jeu.
En début de partie, vous allez avoir droit à un questionnaire qui va permettre de voir quel genre de héros vous êtes et qui influera sur le déroulement de l’aventure. Ensuite, le soft vous proposera de nombreux choix à faire qui, eux-mêmes, changeront votre parcours, vos alliés et toute la suite de votre épopée. Il faut savoir que chacune des destinées pourra vous apporter d’excellentes choses comme des mauvaises… Attention donc et réfléchissez bien à vos choix et surtout, aux conséquences qu’elles peuvent causer…
Dans Langrisser Re:Incarnation -Tensei-, vous décidez de votre destinée avec des choix lourds de conséquences
Quant aux trois factions, elles possèdent très clairement toutes des personnages charismatiques, intéressants et dotés d’un chara-design très agréable ce qui ne facilitera pas votre choix. Néanmoins, elles aspirent toutes à des motivations bien distinctes et elles sont parfois en conflit entre-elles à l’image de l’armée de la lumière et de celle des ténèbres. A noter tout de même que le chara-design diffère des épisodes précédents et que cette approche ne plaira peut-être pas aux inconditionnels de la franchise. Après, c’est une affaire de goût.
Au-delà de cette guerre et de toutes les causes qu’elle peut créer, Arès est également à la recherche de sa sœur et il sera suivi au début de ses compagnons Towa, Ansel, Elma et sa maid, Maiya. Les autres personnages qui rejoindront votre quête dépendront encore une fois de vos choix et c’est ce qui fait tout l’intérêt du jeu puisque pour tout voir, il va falloir faire plusieurs run.
Mais il y a un mais… Comme vous vous en doutez et comme pour la plupart des J-RPG ayant droit à une localisation, Langrisser Re:Incarnation -Tensei- n’est pas une exception à la règle et dispose seulement de dialogues sous-titrés en anglais. C’est vraiment dommage car du coup, les anglophobes ne pourront nullement profiter du jeu tant le scénario est important. Néanmoins, on a droit aux doublages japonais ce qui ravira les puristes.
Langrisser Re:Incarnation -Tensei- est donc riche en termes de scénario avec une progression agréable sans dialogue superflue contrairement à ce que beaucoup de jeux du même genre ont tendance à faire. Les phases de discutions orientés fan service ou plus accès sur la détente se trouveront donc à votre base lorsque vous allez interagir avec vos compagnons.
Ce point-là est d’ailleurs important puisque vous vous devez de créer des liens avec vos héros. Ici aussi, des choix de dialogues devront être fait et si vous faites plaisirs à vos compagnons, ces derniers créeront des liens et notre héros Arès pourra même se choisir une compagne et se marier ! Attention tout de même, ce n’est pas aussi simple que dans Fire Emblem Awakening pour passer la bague au doigt ! En effet et on le répète, il faudra faire les bons choix de dialogues pour séduire et les belles ont toutes leurs caractères.
Oh qu’ils sont mignons !
Langrisser Re:Incarnation -Tensei- est donc un J-RPG tactique où vous participerez à des batailles se déroulant sur une carte quadrillée. Comme d’habitude, vous déplacez vos unités et choisissez d’attaquer un adversaire. Au moment de l’attaque, nous aurons droit à une cut-scène et c’est là que l’on crie : Oh, qu’ils sont mignons !
Et bien oui, si les magnifiques portraits des personnages façon manga sont agréables pour les yeux, ces cut-scènes nous montrent nos héros préférés dans une version Chibi carrément trop Kawaii ! Pour le coup, cela nous surprend et en plus, c’est en bien… à condition d’aimer le format chibi bien sûr. Bon, si vous n’appréciez pas, pas de problème, vous pouvez appuyer sur A pour faire passer les cinématiques de combat ou alors, vous pouvez les retirer grâce à une option dans les menus d’autant plus qu’il faut l’avouer, ces dernières sont assez longuettes ! Enfin bref, dans tous les cas, tout le monde y trouvera son compte.
Malheureusement, si le côté chibi nous a séduit, il est indéniablement clair qu’au niveau des graphismes, cela pêche un peu. En effet, si la vision générale des cartes vous proposent trois vues différentes plus ou moins proches des unités, le déroulement des scènes de combat ne mettent pas forcément les décors et les animations en valeur avec des décors vraiment vides. On note néanmoins que les mercenaires, nous reviendrons sur leur importance dans le jeu, apportent un plus pour les cut-scènes des affrontements puisque ce sont une dizaine d’unités qui seront affichées à l’écran.
Cela étant dit, Langrisser Re:Incarnation -Tensei- a une façon bien particulière d’aborder le sujet du RPG tactique et s’il peut paraître assez classique pour sa vision, il dispose de quelques atouts plutôt positifs. Tout d’abord, chacune de vos parties ne sera pas la même puisqu’à moins de faire les mêmes choix, vous allez recruter effectuer un tour du jeu bien différent à chaque nouvelle partie.
En tout cas, première particularité : toutes vos unités seront dotés et dix points de vie et ce, pour toujours. Si cela peut paraître surprenant, la recette fonctionne admirablement bien depuis les débuts de la licence. Rassurez-vous quand même, chacun de vos personnages prendra des niveaux et augmentera chacune de ses statistiques en exonérant, comme on le disait, les points de vie.
En tout cas, lors d’un affrontement entre deux unités, pour savoir si vous allez l’emporter sur votre opposant, il suffit de comparer les nombres de points d’attaque et de défense. Ces derniers peuvent variés selon plusieurs paramètres, s’il y a un de vos mercenaires autour de vous, votre position sur le terrain mais aussi, si votre unités a l’avantage naturel avec sa classe. Nous retournerons sur ses différents points tout au long du test.
Une fois le niveau dix atteint, un changement de classe opérera et vous devrez choisir une orientation. Par exemple, Arès, selon vos réponses aux questions en début de partie, démarrera en tant que combattant et pourra, au niveau dix, devenir Lord ou lancier. Les personnages pourront encore changer de classe jusqu’à arriver à la classe secrète.
Outre le fait de modifier les statistiques, le changement de ces dernières va aussi vous permettre de pouvoir engager un nombre plus important de mercenaires mais aussi, la possibilité d’en engager des touts nouveaux. Et bien oui, dans Langrisser Re:Incarnation -Tensei-, on peut recruter un certain nombre de mercenaires, moyennant de la monnaie du jeu, que vous contrôlerez en tant qu’unité pendant les affrontements. Il en va de même pour les ennemis et la logique est simple : Vaincre un officier supprimera toutes les unités mercenaires appartenant à ce dernier.
Langrisser Re:Incarnation -Tensei-, un bon gameplay pour une histoire passionnante
Néanmoins, si vous tuez directement un officier, vous gagnerez forcément moins d’expérience que si vous aviez éliminé tous les mercenaires étant sous ses ordres. Il faudra donc choisir et faire attention à qui vous attaquez. Malheureusement, il faut avouer que l’IA aura parfois tendance à faire des mouvements incompréhensibles ou aller dans des directions parfois étranges. On précise tout de même que l’on jouait en mode normal et que le soft offre des niveaux de difficulté plus élevés pour davantage de challenge et de stratégie.
En tout cas, on trouve plusieurs types de mercenaires qui se débloquent au fur et à mesure que vous évoluez en termes de classe. Ainsi, il en existe des différents comme le moine, le milice, l’archer, le cavalier et bien d’autres encore.
On a également pu parfois constater des cartes bien trop grandes en rapport au nombre d’unités ce qui rend parfois les parties longues et où l’action manquera indéniablement. Autre défaut et pas des moindres, l’équipement d’armes, armures et accessoires. En effet, nous n’avons clairement jamais vu cela dans un jeu vidéo au point de se demander si ce n’était pas nous qui avions un problème de compréhension ! Allez on vous explique…
Le magasin nous propose donc logiquement de pouvoir acheter de l’équipement, seul souci, on ne nous précise à aucun moment si l’objet en question est meilleur que l’ancien ou non… Du coup, on est dans l’obligation d’acheter l’item pour ensuite se rendre compte qu’il est moins bon que le précédent !
Cela nous est arrivé un paquet de fois et la seule alternative trouvée, c’est de se rendre dans le menu où l’on peut recruter des mercenaires et utiliser l’écran tactique pour passer dans la catégorie « Equip » de notre personnage. Ainsi, on peut voir s’il possède déjà l’arme nous faisant envie au magasin. Par contre, on ne saura toujours pas si cette dernière est meilleure ou non… Le plus simple reste donc de sauvegarder, acheter l’objet et charger sa partie si l’équipement ne nous va pas. Dommage et décevant, c’est à croire que les quinze ans d’absence de la licence ont fait oublier aux développeurs certaines bases du RPG tactique…
Autre petite bizarrerie, le bouton de validation et de retour ne sont pas les mêmes que sur les jeux habituels du genre. Ici, on valide avec B et on annule une action avec A, c’est vraiment déroutant tant on a l’habitude de faire l’inverse. Langrisser Re:Incarnation -Tensei- fait vraiment tout pour changer les codes du genre.
D’ailleurs, on remporte assez peu d’équipements ou même d’objets pendant les batailles et au bout de sept heures de jeu, nous étions toujours proches du néant dans notre inventaire. Pourtant, le gameplay général est assez prenant et plaisant.
En effet, les différentes maps proposent des objectifs différents, que ce soit décimer toutes les unités de la carte ou encore, empêcher les ennemis d’atteindre une zone ou défendre des villageois. On peut aussi avoir une vision de la carte, sauf les ennemis, dans le menu afin de placer nos différentes unités où on le souhaite. C’est plutôt pratique même si l’on ne sait pas vraiment le type d’unités qui nous attendra en face pour le prochain combat !
Pour revenir sur la profondeur de l’utilisation des mercenaires, Langrisser Re:Incarnation -Tensei- a utilisé un système plutôt intelligent. En effet, ces derniers seront efficaces uniquement si leur chef se trouve autour d’eux. Ainsi, il est impossible d’abuser sur les tactiques en pensant pouvoir partir dans tous les sens et vaincre aisément vos ennemis.
Autrement, Langrisser Re:Incarnation -Tensei- utilise une règle du triangle concernant l’efficacité des unités. Ainsi, l’infanterie vaincra les lanciers qui vaincront eux-mêmes, les cavaliers. Les archers, quant à eux, causeront des dégâts critiques aux unités volantes et vos soigneurs seront de redoutables tueurs de morts-vivants.
Concernant vos personnages principaux, leurs statistiques se verront booster si ces derniers attaquent alors qu’un autre héros se trouve proche de lui. Enfin, ils pourront aussi avoir la faculté de se guérir de trois points de vie par tour. Pour soigner les mercenaires, il faudra faire appel aux objets, à l’un de vos personnages ayant une classe de soigneur ou encore plus simple, leur demander d’attendre en étant positionné dans une case située autour de leur commandant. Enfin, on n’échappe pas non plus à tout ce qui est bonus de terrain qui vous permettront d’être plus ou moins vulnérable.
Un Fire Emblem du pauvre ?
Et d’une manière générale, on sent vraiment que ce Langrisser Re:Incarnation -Tensei- a été développé avec un très petit budget et on ne dit pas ça pour excuser les défauts du jeu. C’est juste qu’en toute franchise et malgré ces grosses erreurs, l’aventure, le gameplay et l’ambiance générale sont très plaisants et l’on passe un excellent moment dessus.
Attention tout de même de bien réfléchir au cas où vous voudriez vous le procurer car ce dernier est tout de même vendu au tarif de 34,99€. En somme, si vous vous attendez à un Fire Emblem-like, c’est un peu ça, mais en beaucoup plus pauvre ! Et cela s’explique très certainement par un plus faible budget de développement.
On note aussi une une très grosse maladresse lorsque votre personnage change de classe, on semble devoir obligatoirement sélectionner cette dernière pour pouvoir voir les skills et mercenaires que vous allez débloquer. Hors, il n’en est rien ! Après sélection de la classe, vous pouvez toujours revenir en arrière en appuyant sur A mais ceci n’est indiqué nulle part et le joueur lambda peut avoir la sensation d’avoir été berné sur le choix de sa classe.
Mais malgré ses nombreuses erreurs de développement et parfois, avec ses défauts impardonnables, le soft propose des embranchements scénaristiques intéressants avec de nombreuses fins différentes ce qui vous offre une durée de vie tout simplement énorme. De plus, vous pouvez conservez le niveau, les skills et votre argent pour chacun de vos new game +.
Langrisser Re:Incarnation -Tensei- offre une durée de vie gargantuesque
Ensuite et il faut l’avouer, l’univers est assez charmeur et ce mélange médiéval de preux chevalier médiéval avec le côté steampunk de nos ennemis combattant parfois sur des motos donne vraiment du style. Mais il faut être lucide et on sait d’ores et déjà que le futur Fire Emblem Fate prévu pour ce mois-ci sera peut-être plus classique pour univers mais proposera également un système d’embranchements scénaristiques poussés… mais en comparaison à Langrisser, il faudra passer par l’achat de deux cartouches de jeu et un DLC pour en profiter. Ici, on peut faire partie des différentes factions en un seul et même jeu ce qui est un excellent point mais il faudra faire avec tous les défauts de ce Langrisser Re:Incarnation -Tensei-.
Autrement, on note l’absence de missions secondaires et tout votre level up se fera sur les batailles principales de l’histoire. Ainsi, il faudra jongler entre vos personnages afin que certains ne prennent pas de retard dans les niveaux et encore, le rapport de force n’est jamais bien flagrant et même les petits nouveaux auront leurs chances. Enfin, ce manque de cartes pour faire du leveling n’est pas forcément un mal en soit mais qu’on se le dise, en termes de J-RPG tactique, on commençait à s’habituer à pouvoir rejouer des missions et à s’organiser des séances de farming.
Heureusement, l’aventure principale compte un très grand nombre de missions et si vous souhaitez faire le tour ce tout ce que propose le soft, Aksys Game n’a pas menti à ce sujet, vous devrez prévoir plus d’une centaine d’heures de jeu.
Autrement, les musique sont toutes très qualitatives et composées par Noriyuki Iwadare qui s’est lui-même occupé de tous les morceaux des autres Langrisser. Les mélodies sont donc vraiment prenantes et viennent bel et bien sauver le soft au niveau de l’ambiance. Pour finir et si l’on devait comparer Langrisser Re:Incarnation -Tensei aux anciens Langrisser, il est clair que cet épisode est en dessous des précédents opus sur beaucoup de points mais il reste, à nos yeux, une expérience très sympathique qui a tout simplement souffert d’un manque de moyen pour son financement.
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