Layers of Fear est un survival horror à la première personne, nous racontant l’histoire d’un artiste peintre à l’esprit complètement torturé errant dans son immense demeure, à la quête d’inspiration pour achever sa pièce maîtresse : un tableau totalement à l’image de son créateur : fou. Il découvrira, lors de ses errances dans ce manoir, des choses dont personne ne veut connaitre l’existence… Expérience réussie ?
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ToggleUne atmosphère comme on les aime
Layers of Fear fait partie de ces survival horror que l’on affectionne particulièrement. Tout simplement parce que son ambiance, son univers et sa narration sont parfaitement maîtrises.
D’ailleurs, parlons-en de cette ambiance : vous débarquez dans la maison de notre protagoniste, complètement déboussolé, à la recherche d’indices qui vous aideront à comprendre pourquoi vous vous retrouvez ici. Une musique pesante jouée au piano vous fait comprendre que vous n’allez pas être épargné. De plus, la bande sonore colle parfaitement à l’univers du soft, un excellent point pour les aficionados d’univers sonores travaillés. En effet, l’ambiance sonore de Layers of Fear est absolument incroyable, les bruits de pas pesants sur le parquet vieillissant, les portes qui grincent lorsqu’elles s’ouvrent donnent au jeu un cachet unique et une ambiance terriblement macabre.
Autre point à aborder dans cette partie : le travail esthétique. Layers of Fear met en scène les songes terrifiants d’un artiste peintre qui recherche l’inspiration pour peindre son ultime oeuvre. Les développeurs se sont alors attaqués à un travail artistique de grande qualité, les amateurs de peinture influencée par le style de la Renaissance de la région des Flandres seront impressionnés par la quantité de tableaux que l’on retrouve accrochés sur les murs de ce manoir hanté.
Par ailleurs nous avons été charmés par les nombreux clins d’œil à certains artistes comme Rembrandt et son fameux « clair/obscur » que l’on retrouve dans bon nombre de tableaux disponibles dans le jeu. Par ailleurs cette technique artistique est ainsi omniprésente dans le level design du jeu. On y sent alors très fortement l’influence de la peinture Flamande à l’époque de la Renaissance.
Graphiquement, Layers of Fear se révélera sublime, les détails physiques des objets que l’on analyse sont bluffants et l’on ne peut qu’irrésistiblement comparer cette patte artistique à celle du très effrayant P.T.
Les développeurs de Bloober Team ont également mis le paquet sur la narration. En effet, le jeu ne vous laissera pas avec un scénario tout fait pondu d’avance dès le départ. Il faudra avoir l’œil d’un lynx et aussi travailler vos méninges pour dénicher les archives, et aussi pour pouvoir mieux comprendre le jeu, car nous l’avons remarqué, rien n’est laissé au hasard.
Layers of Fear est le genre de jeux qui ne laisse aucun détail au hasard et cela permet à la trame scénaristique de prendre toute son ampleur. De ce fait, votre objectif sera de résoudre les mystères qui entourent notre protagoniste et la demeure de ce dernier. Au fil du jeu, tout se dévoilera petit à petit, et parfois, le soft vous incitera à l’interprétation de ce que vous voyez. Une excellente manière d’enrichir votre expérience !
Un mélange d’influences diverses
En tant que fan inconditionnelle du survival horror, il m’a été quasiment impossible de ne pas faire le rapprochement entre plusieurs films et jeux d’horreur. Si Layers of Fear possède un scénario de grande qualité, on remarque tout de même que celui-ci s’est certainement nourri de certaines grandes licences cinématographiques, littéraires et vidéo-ludique horrifique
En effet, certains passages macabres vous feront directement penser à Silent Hills, les codes de l’univers cauchemardesques et malsain de la licence fétiche de Konami sont bien présents dans le titre de Bloober Team. Un bel hommage à la saga si mythique qu’est Silent Hills. Par ailleurs on y retrouvera certaines phases de jeu mettant en scène des boucles temporelles, cela ne vous rappellerait pas P.T?
Autre influence marquante sur le soft et qui rappelleront peut être deux films de Stephen King : Rose Red et The Shining. Car en effet ces deux histoires mettent en scène de grandes demeures, impressionnantes et à la fois effrayante. Dans Layers of Fear, on aura tendance à se perdre dans les méandres du manoir, à être complètement déboussolé. Cette impression d’être perdu rappellera alors Rose Red : une maison tellement grande que les habitants pouvaient s’y perdre et donc… Mourir. Si le thème récurrent dans le soft est indéniablement le thème de l’enfant – en général dans une histoire d’épouvante mettant en scène un enfant , qu’elle soit sur papier, sur un écran ou sur une console, elle aura tendance à beaucoup plus nous effrayer.
Certains passages du jeu vous feront penser à certaine scène mythique de The Shining, avec ses longs couloirs sombres dont on ne sait pas ce qui pourrait nous attendre. Une belle influence qui aura le mérite de m’avoir fait sursauter plusieurs fois. En somme Layers of Fear est un concentré de bonnes idées et de clin d’œil bien pensé qui ravira nul doute les joueurs les plus chevronnés du genre !
Un gameplay novateur sur certains points
Lors de notre test, nous avons clairement senti que Layers of Fear avait les mécanismes de jouabilité de Amnesia : Vous contrôlez votre personnage à la première personne, et par exemple, pour ouvrir les portes ou les tiroirs, il vous faudra simplement appuyer sur la touche R2 et ouvrir ces éléments en utilisant le joystick droit. De plus, lorsque vous prenez un objet, tout comme Amnesia, l’objet s’affiche en grand sur votre écran et vous pouvez le faire tourner pour voir les caractéristiques de ce dernier. Le soft de Bloober Team possède bien des influences et l’on ne peut que apprécier. Même si Layers of Fear s’inspire de beaucoup de titres cinématographiques, littéraire et vidéoludique, le soft arrive clairement à se démarquer des autres en nous proposant une jouabilité qui nous a particulièrement surpris.
Contrairement à la plupart des jeux, comme Outlast, ou Resident Evil, où l’on aura tendance à être sanctionné par une mort si l’on ne joue pas correctement, Layers of Fear nous propose une expérience intéressante, où le joueur sera mené à errer dans les couloirs de la demeure, tout en trouvant des indices et en résolvant des énigmes sans avoir ce côté punitif. Et si cela peut arriver à certains moments, les checkpoint sont absolument bien pensés et n’entravent pas du tout la progression. On se contentera alors de subir et d’explorer les différentes pièces du jeu, sans avoir la pression de se faire tuer, à dépit d’avoir un véritable challenge.
Bien que logique par rapport au scénario, on sentira une certaine linéarité. Mais le rythme du jeu est bien conçu, il ne suffit pas d’avoir des simples jumpscare pour sursauter ou crier, il faut que l’histoire s’enclenche parfaitement dans la jouabilité, et c’est ce que Layers of Fear nous propose, en jouant sur l’ambiance sonore, les environnements et les couleurs en s’appuyant sur certaines peurs comme la phobie de l’enfermement, la désorientation et l’enfance, des thèmes chers au Survival Horror.
Une oeuvre d’art qui a besoin de quelques retouches
Si le soft est sans conteste un excellent survival horror, il ne reste néanmoins pas sans défaut. C’est ce que nous allons vous expliquer dans cette courte dernière partie.
Dès le début du jeu et dans certaines partie de celui-ci, nous avons constaté quelques ralentissements sur la PS4, qui peuvent alors nuire au bout déroulement du jeu, fort dommage, mais heureusement que cela n’arrive pas tout le temps.
Autre point à aborder dans cette dernière partie : les animations à certains passages du jeu pourraient vraiment être retravaillées, cela peut faire un peu « tâche » (sans mauvais jeu de mot) sur un si beau titre ! Comme nous vous l’avions expliqué précédemment, certains joueurs reprocheront également la linéarité du soft qui peut ainsi diminuer la peur que l’on éprouvait au début, un peu décevant pour un soft qui a fait un travail admirable sur la mise en scène.
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