Disponible depuis le 17 septembre dernier sur PC, Le Donjon de Naheulbeuk : L’Amulette du Désordre est la première adaptation vidéoludique de la saga audio médiévale-fantastique créée au début des années 2000 par l’auteur John Lang. Développé par Artefacts Studio et édité par Dear Villagers, ce titre fait-il honneur à la série ? Réponse avec ce test.
Conditions de test : Test réalisé au clavier et à la souris sur un PC possédant une mémoire vive de 8 Go de RAM et équipé d’un processeur Intel Core i5-9400F (2,9 GHz) et d’une NVIDA GeForce RTX 2060. Le jeu a tourné en configuration Ultra durant toute la phase d’essai. La campagne principale et certaines quêtes secondaires et annexes ont été terminées en quasiment trente heures en mode de difficulté « Ballade de Taverne », l’équivalent du mode « Normal » du titre.
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ToggleC’est l’histoire d’une équipe de bras cassés
« Une compagnie s’avance. Un Ranger au regard d’acier, un Barbare brutal, un Ogre impitoyable, une Magicienne aux cheveux de feu, une Elfe agile et rusée, un Voleur perspicace et un Nain… un Nain comme les autres. Ensemble, ils viennent de pénétrer dans le terrible Donjon de Naheulbeuk. »
C’est par ces mots, contés au choix par un narrateur ou une narratrice, que débute votre épopée. Reprenant parfaitement les codes de la saga, le titre vous propose de partir à la recherche de la douzième statuette de Gladeulfeurha avec une équipe d’aventuriers qui, vous vous en rendrez très vite compte, sont de véritables bras cassés. En plus de vous coltiner des compagnons au rabais, votre quête va considérablement se compliquer lorsque vous entrerez en possession de l’énigmatique Amulette du Désordre. Comment les différents protagonistes vont-ils s’en sortir ? A vous de le découvrir.
Les fans de la série l’auront remarqué, le titre ne se contente pas de faire un simple copier-coller de l’aventure de base qu’ils connaissent déjà. Aidé de John Lang, les développeurs ont tenu à étoffer le lore en écrivant une histoire plus recherchée et incluant de nouveaux éléments afin de proposer une expérience avec une bonne durée de vie.
Le pari est en partie gagné puisqu’il vous faudra environ 25h pour finir le jeu en ligne droite. Cependant, malgré les efforts louables d’Artefacts Studio, la structure scénaristique ne parvient pas à nous surprendre. Les objectifs de mission, qu’ils concernent des quêtes principales ou secondaires, manquent cruellement d’imagination. Quant aux quelques choix possibles au cours de vos escapades, ils sont anecdotiques. Seul celui concernant l’ajout (ou non) d’un 8e compagnon à votre équipe, la Paladine, la Prêtresse ou le Ménestrel, aura une réelle influence sur votre aventure.
Autre point important, si vous ne connaissez pas l’univers de John Lang, celui-ci vise à parodier les jeux de rôles. Il ne se prend donc jamais au sérieux. Agissants tout le temps comme des enfants qui se disputent pour un rien dans une cour d’école, vos personnages sont clichés et stéréotypés. Les dialogues potaches, bénéficiant d’un doublage français réussi, peuvent aboutir à de nombreuses blagues vaseuses, des jeux de mots pourris et même venir, à quelques occasions, se placer en-dessous de la ceinture. Bref, si vous n’êtes pas réfractaires à ce genre d’humour, Le Donjon de Naheulbeuk : L’Amulette du Désordre est fait pour vous. Dans le cas contraire, passez votre chemin.
Baston !
Côté gameplay, le titre est un T-RPG mélangeant habilement des mécaniques des licences XCOM et Divinity Original Sin, un peu à la manière de XCOM : Chimera Squad sorti en avril dernier. Au début de chaque combat, qui se déroule sur des cartes bien conçues à de rares exceptions près, une phase de préparation vous permet de placer vos personnages dans une zone délimitée. Puis, le premier round s’engage et les combattants alliés et ennemis agissent chacun leur tour en fonction d’un ordre déterminé par leur stat de Courage, une des caractéristiques principales du jeu.
En cas d’égalité, c’est l’Adresse qui prime et, si ça ne suffit toujours pas, le hasard prend le relais. A chaque tour, vous disposez de deux points d’action, un pour vous déplacer et l’autre pour attaquer, vous protéger, passer en mode vigilance, utiliser un objet ou faire appel à une compétence spécifique.
Classique et complet à tous les niveaux, grâce notamment à des systèmes d’équipement, de caractéristiques et d’aptitudes riches et variées, Le Donjon de Naheulbeuk : L’Amulette du Désordre présente tout de même quelques subtilités lui permettant d’apporter plus de profondeur dans les affrontements. Contrairement au dernier opus de la franchise XCOM, vos compagnons ne se retournent pas naturellement lorsqu’ils sont pris pour cible par un adversaire.
Vous devez les orienter vous-même afin qu’ils évitent de se faire attaquer de flanc ou dans le dos. Ce détail a son importance car l’IA est très intelligente et n’hésitera quasiment jamais à vous punir en cas de faille, aussi minime soit-elle, dans votre stratégie. Si un aventurier perd tous ses points de vie, il sombre dans l’inconscience et vous avez trois tours pour le remettre sur pied avant qu’il ne soit KO.
De plus, afin de légèrement contrebalancer une éventuelle malchance omniprésente, les développeurs ont mis au point la jauge d’influence de la démone Randomia. Plus vous cumulerez les jets de dés foireux et les échecs critiques, plus vite elle se remplira. Cela vous donnera accès à quelques coups de pouce pour tenter de renverser les situations les plus désespérées.
Le peaufinage, c’est pour les poneys !
Si le titre propose une direction artistique assez soignée et des graphismes satisfaisants, sans être exceptionnels pour autant, il souffre malheureusement d’un manque flagrant de peaufinage. Malgré le déploiement de plusieurs mises à jour durant la période de test, le T-RPG souffre toujours de ralentissements intempestifs, essentiellement lors des combats. A la longue, c’est très agaçant.
Ajoutez à cela quelques pépins visuels, d’animations, de caméra, sonores, desservant encore plus une bande originale sans éclat, et même un plantage en fin de partie et vous avez tous les ingrédients requis pour entacher une expérience de jeu que même les joueurs et les joueuses les moins exigeant(e)s pourront difficilement pardonner.
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