C’est très clairement l’une des licences fétiches de la rédaction, et plus particulièrement, je l’avoue, l’une de mes franchises préférées. Après tout, que demander de mieux ? Un cross-over entre le savoir faire de TT Games et le dernier film Star Wars ? Beaucoup de fans doivent être aux anges. Comme chaque année, Warner Bros. nous propose de nouvelles adaptations de la série en LEGO, sous la tutelle du studio Traveller’s Tales pour la partie jeux vidéo. Et bien sûr, l’œuvre de Georges Lucas n’allait pas déroger à la règle. Mais la recette LEGO fonctionnera t-elle toujours autant ? Elle qui a du mal à se renouveler et qui lutte toujours contre ses vieux démons ? Voyons ce que vaut ce LEGO Star Wars : Le Réveil de la Force.
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ToggleLe côté obscur de la force
Difficile d’aborder ce test de LEGO Star Wars : The Force Awakens. A chaque nouvel épisode, on a l’impression que quoique l’on dise, on se répète inlassablement. Comme si nous allions prendre le précédent opus, changer le titre, détailler le même gameplay et dire que c’est exactement la même chose… mais dans un univers différent et avec quelques mois de développement supplémentaire. Mais soit, faisons comme-ci, après tout, cette nouvelle itération apporte tout de même, bon nombre de nouveaux éléments.
Dans la franchise, vous revivrez les aventures de la série inspirée, dans une adaptation et un monde fait de briques. Ce cross-over entre l’univers, ici, de Star Wars et de LEGO permet ainsi aux grands comme aux plus jeunes, de profiter d’une histoire profonde et qui fera frétiller les fans dans un gameplay simple et addictif.
Revivre les aventures de Rey et de ses amis nous replongent directement dans le film
Le titre reprends donc tout le scénario de Star Wars 7, diffusé dans nos salles obscures en décembre dernier. Un excellent prétexte pour se remémorer les bons moments du film et qui s’aligne, à quelques semaines près, sur la sortie DVD et BluRay de celui-ci. Mais l’on notera qu’ici, l’aventure nous offre un prologue, nous rappelant la fin de Star Wars 6 : Le Retour du Jedi et permet donc de faire la transition entre les événements qui se sont déroulés des années auparavant.
Ce premier chapitre introductif met ainsi en avant Luke qui retrouve Dark Vador et la conclusion qui va avec la Bataille d’Endor, mais également la princesse Leia, Hann Solo, Chewie qui combattent avec l’aide des Ewok contre l’Empire. Une bonne excuse pour nous en mettre tout de suite plein la vue niveau action et nous présenter les différentes nouveautés et améliorations de gameplay que l’on expliquera juste après. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette piqûre de rappel est la bienvenue, et créée la surprise et la nostalgie chez les fans de la série.
« Roule BB-8 ! »
Bien évidemment, après cette petite mise en bouche, nous revoici dans la peau de … Poe Dameron, qui se présentera comme un pilote d’exception de la Résistance. Notre personnage se situera dans l’un des différents hubs disponibles, sur la planète D’Qar, où l’on pourra explorer plus ou moins comme on le souhaite et s’envoler vers d’autres planètes. Cependant, si la franchise LEGO nous avait habitué à du monde plus ou moins ouvert, on notera qu’ici, même si l’on peut explorer comme on le souhaite, les zones étant davantage nombreuses, elles sont également légèrement plus petites.
Pas d’énorme évolution sur cet aspect puisque même si l’on reste libre de vagabonder où on le souhaite, on reste dans un semi open-world, délimité par des zones restreintes. Mais il est clairement agréable que de partir à l’exploration de Jakku pour revenir ensuite sur D’Quar, piquer deux/trois quêtes et de revenir sur Endor et bien d’autres espaces mis à disposition.
BB-8, plus adorable que jamais. Le parfait ami à avoir
Si je vous passe les détails de chaque mission, on se retrouve ici avec 18 chapitres pour la trame scénaristique principale, ce qui est respectable dans sa quantité, mais chaque aventure se veut un poil plus courte que d’habitude, ce qui offre une durée de vie de la campagne, légèrement moins longue que ce que l’on a habituellement. A contrario, le soft nous offre le plein de choses à faire à côté ainsi que de véritables missions exclusives et secondaires.
En effet, si nous avons droit aux habituels niveaux bonus – davantage présents pour passer un moment détente – nous avons également droit à des chapitres exclusifs et déblocables. Ces derniers, totalement annexes et sans obligation, se débloquent avec des briques dorées que vous devrez collecter comme à l’accoutumée des jeux LEGO et nous proposent de vivre des morceaux d’histoire d’inédite.
Par exemple, l’une des premières que vous ferez sans doute, sera « Poe à la rescousse », où notre héros devra secourir l’Amiral Ackbar emprisonné par le Premier Ordre. Puisé d’un épisode de la chaîne Disney XD, ce niveau, qui durera autant qu’un chapitre principal, vous fera profondément penser à la libération de la princesse Leïa dans le quatrième volet de Star Wars. Tout y est, de l’arrivée en espion dans la base ennemie à la fuite en vaisseau spatial en passant par le compresseur d’ordures, mais cette fois-ci aux côtés de Poe, Arckbar, BB-8 et C3PO.
Un gameplay revu et amélioré
Les améliorations de LEGO Star Wars : Le Réveil de la Force ne sont pas à bouder. Si TT Games ne vient pas ici révolutionner le genre ni même prendre des risques, l’équipe apporte un certain vent de fraîcheur et tente de bonifier et améliorer sa recette, elle qui fonctionnera toujours autant.
Plusieurs aspects ont déjà été approchés dans LEGO Marvel’s Avengers, sorti en janvier dernier mais l’on notera l’arrivée de plusieurs mécaniques de gameplay que l’on n’avait encore jamais vu. Et une fois manette en main, l’aventure est bien plus dynamique et amoindri cette image de déjà-vu.
Les deux premières fonctionnalités que l’on remarquera, notamment grâce à l’introduction et au prologue proposé, c’est tout d’abord, l’arrivée d’une multi-construction. Une fois les pièces trouvées, vos héros devront à plusieurs reprises construire un objet spécifique pour poursuivre leur quête et avancer dans le niveau. Parfois utile pour passer un ravin, d’autres fois pour barrer la route aux ennemis, les constructions font parties des éléments essentiels à la franchise. Mais ici, vous n’aurez pas qu’un choix prédéfini à simplement maintenir la touche de votre contrôleur pour construire.
En effet, il ne sera pas rare d’avoir deux à trois possibilités de création, en choisissant une touche directionnelle lorsque vous établissez votre pièce. Droite, gauche, milieu, cela vous accordera plusieurs solutions, parfois utiles pour avancer, parfois non. Par exemple, une pièce pourrait servir à la fois de tremplin pour atteindre un arbre et débloquer un objet de collection mais également d’élément déclencheur pour poursuivre dans l’aventure. A vous de deviner quelles options sont envisageables et à quoi servent-elles. Et une fois créée, vous pourrez généralement détruire la pièce que vous avez montée pour la refaire ensuite.
Cette divergence ne s’arrête pas là, puisqu’il n’est pas rare de devoir casser à plusieurs reprises pour trouver le bon ordre. Parfois, vous devrez prendre une option, bouger votre personnage, choisir le héros secondaire, casser la pièce, la refaire, et avancer à nouveau avec le premier. Mais cette multi-construction vous fera parfois passer à côté de certaines choses également puisqu’il peut arriver que lors d’un choix, une mini-cinématique se lance où vous avancerez dans le niveau mais où vous n’aurez plus la possibilité d’utiliser les pièces, étant donné qu’elles auront justement servi à avancer. Loin d’être frustrant, cela donnera envie aux plus férus de vous relancer dans les niveaux en mode Libre pour savoir ce qui allait se produire.
Un gameplay plus dynamique, si ce n’est plus addictif
Autre nouveauté, c’est l’apparition de phases TPS que vous découvrirez dès le premier chapitre. A plusieurs reprises dans l’aventure, vous devrez vous mettre à couvert pour affronter vos ennemis avec un véritable champ d’action. A vous de viser au loin avec votre blaster et de tirer dans la tête des stormtroopers pour vous en sortir. Mais si cet ajout bonifie les phases d’action et ajoute un peu de diversité dans votre aventure, le rendu est.. plat. Tout est molasse, et si l’idée est excellente sur le papier, les joueurs sont malheureusement conditionnés au genre, et ne sentir aucune sensation, ni au niveau des retours de l’arme, ni au niveau des tirs, et bien… on a cette sensation que le tout est plat.
Mais le gameplay ne s’arrête pas là, bien évidemment. Si, comme à l’habitude de la série, vous aurez de nombreux combats, vous pourrez tant vous battre au corps à corps qu’à distance, vos personnages ayant tous leurs propres facultés. Vous pourrez simplement taper ou choisir une attaque légèrement plus intéressante (respectivement carré et rond sur la version PlayStation 4 que nous avons testée). Ce coup puissant est propre à chaque bonhomme mais la présence d’une jauge permet, une fois remplie, l’utilisation d’une super-attaque. Elle aussi unique à chacun des personnages, cela vous permettra de tuer plusieurs assaillants à l’écran, et cela ajoute encore une fois, un peu de changement aux phases de combats.
On fera cependant une énorme parenthèse sur le fait que LEGO Star Wars : Le Réveil de la Force propose de vivre l’aventure à deux en écran scindé. Une recette qui fonctionne toujours aussi bien, et qui fait sans doute l’une des forces majeures du soft. Et si je dis énorme parenthèse, c’est bien parce qu’il est plus que rare désormais que de trouver une aventure exceptionnelle à faire en coop local.
Des combats galactiques, des références et une bonne dose d’humour
Comme à chaque fois et depuis quelques épisodes maintenant, vous aurez la possibilité d’utiliser des véhicules. Très peu présents en monde ouvert – et c’est regrettable, vous pourrez cependant monter à bord du… Faucon Millénium ! Oui oui, vous avez bien entendu, vous aurez à plusieurs reprises, les commandes des vaisseaux emblématiques de la licence, soit dans des phases de course aux coudes à coudes avec le Nouvel Ordre, soit dans des batailles galactiques. Oui, Star Wars Battlefront n’en proposait pas. Et oui, cette comparaison est bête et futile de ma part.
Il est alors vraiment sympathique d’être aux commandes d’un X-Wing et de combattre nos ennemis dans des décors tirés de l’univers Star Wars. Mais là où le bât blesse, c’est au niveau de la maniabilité. Loin d’être injouable, on a quand même l’impression que le tout est fastidieux. Parfois imprécis, notamment dans les phases de pseudo-course, où vous devez éviter tel ou tel décor pour continuer à avancer. Déjà que vous êtes dépendant d’une accélération que vous ne contrôlez pas, vous n’avez qu’à agiter votre joystick pour finir le niveau et tenter d’amasser un maximum de pièces et de collectibles. Le souci, c’est que l’on n’a pas vraiment l’impression de bouger librement, et même si vous vous prenez une ou deux planètes dans la tête, et beh, vous continuez.
L’humour LEGO, on en redemande, encore et encore
Au niveau des objets à collectionner, on reste dans le basique. Des pièces à ramasser pendant les niveaux – agrémentés de bonus x2, x3 et x4 si vous avez enchaîné les ennemis, plus de 200 personnages jouables, des briques dorées – pour avoir certains éléments, remportés à travers de mini-quêtes – et les classiques briques rouges qui donneront droit à des bonus. Mais si dans LEGO Jurassic World, par exemple, ces briques rouges étaient principalement ramassées à la fin de votre aventure ou en refaisant les niveaux, ici, vous pouvez en acheter dès le début du jeu, dès lors que vous avez l’argent nécessaire. De ce fait, avant même d’avoir entamé le deuxième niveau, vous pouvez avoir acheté par exemple, l’aimant à pièces ou encore la construction rapide.
Ce petit côté « tout donné », rejoint l’idée du « trop facile », propre aux jeux LEGO. Bien que je conçois le fait que TT Games et Warner Bros. veulent rendre leurs titres accessibles à tous, notamment au plus jeune public, les énigmes sont parfois bien trop simples. Si la multi-construction tente d’imposer un semblant de renouveau pour les casses-têtes, le reste relève du classicisme à outrance. BB-8 par exemple, peut résoudre certaines énigmes où il faudra faire correspondre pièce sur pièce. Le soucis, c’est qu’il suffit de faire tourner la roue de sélection pour que cela se complète, sans même avoir besoin de valider la chose. C’est un peu triste, et accroître sensiblement la difficulté ne serait pas de refus. Si ce n’est pourquoi pas, proposer à l’avenir, deux modes de difficulté, qui permettraient de combler un des publics visés.
Autrement, comme à l’accoutumé, l’humour de la franchise est bien présent. Si les nouveaux joueurs et non-initiés à l’univers Star Wars (Mon dieu, voyons, blasphème !) ne retrouveront pas toutes les subtilités, les fans seront aux anges. Et c’est un fait, les jeux LEGO sont destinés aux joueurs qui connaissent les inspirations, sans quoi de nombreuses références passent outre. L’expérience est bien différente. Il en va de même que ceux qui auront vu le film et qui sont sensibles à l’humour LEGO ne louperont aucun clin d’œil, et il m’est arrivé à plusieurs reprises, d’être – vous m’excuserez du terme, bidonner devant mon écran. Oh, et puis, BB-8 est tout simplement à croquer.
Pour ce qui est de la bande-son, vous vous en doutez, elle s’inspire bien évidemment de la Guerre des Étoiles et si les bruitages de jeu n’ont rien d’exceptionnel, c’est un régal que de retrouver les thèmes originaux à travers notre aventure. Dommage cependant, étant donné qu’il s’agit de l’adaptation d’une œuvre cinématographique, de ne pas avoir la possibilité d’opter pour les voix originales. Oh, et si nous n’allons pas débattre sur les graphismes qui sont, il faut l’avouer, bien agréable à l’œil, la patte artistique reste propre aux habituels titres LEGO.
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