Adaptation des livres de Bernard Werber, Les Fourmis est un nouveau jeu de stratégie en temps réel en 3D et à la troisième personne, développé par Tower Five et édité par Microids, à l’instar de la précédente adaptation sortie sur PC au début des années 2000.
Cependant, bien des années sont passées depuis la première adaptation en jeu vidéo des livres de Werber, et de facto, la technologie a évolué à un point où le titre de 2024 arrive à nous émerveiller par ses graphismes photoréalistes, grâce à l’Unreal Engine 5, tout en étant une très bonne porte d’entrée pour le genre du RTS. Avec cependant quelques points fâcheux qui viennent entacher l’expérience.
Conditions de Test : Nous avons joué pendant 18h au titre afin d’arriver au générique de fin, ainsi que découvrir le multijoueur sur quelques parties en 1v1 et 1v1v1, le tout à partir d’une version PlayStation 5 envoyée par l’éditeur.
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Adaptant le livre éponyme, Les Fourmis, ou Empire of the Ants à l’international, nous met dans la peau d’un chef de la colonie de l’empire Bel-O-Kan, une fourmi au nom singulier, 103 683e. Cela dit, nous vous rassurons d’entrée de jeu, il n’est pas obligatoire de connaître l’œuvre originale pour apprécier le titre au maximum, étant donné que celui-ci est prévu pour s’adapter au plus grand nombre.
De fait, notre petits protagoniste animale part à la reconquête des territoires investis par les insectes ennemis lors de l’hibernation de nos petites guerrières à antennes. Pour ce faire, elle est accompagnée de ses troupes afin d’arriver à son objectif de guerre pour sa mère patrie, la Fédération. Cependant, au fur et à mesure de leurs conquêtes, nos fourmis vont se rendre compte qu’une menace imposante se profile à l’horizon, sous le nom de Mante Religieuse.
Il est vrai que, sur le papier, l’histoire ne donne pas forcément envie, et malheureusement ça ne va pas s’améliorer manette en mains. En effet, l’intrigue du soft n’est pas des plus intéressantes à suivre, même si sympathique, et plus on avance, plus on a hâte d’atteindre les crédits, bien que ces derniers n’arrivent qu’au bout d’une quinzaine d’heures, voir plus pour les moins expérimentés du genre. Heureusement, Les Fourmis tire des points positifs sur d’autres aspects.
C’est le cas notamment pour l’OST du titre qui est très agréable et “chill” à écouter pendant nos sessions de conquête ou d’exploration, tout comme les graphismes qui marquent la rétine par leur beauté presque photoréaliste ainsi que du nombre de détails qui “fourmillent” à l’écran. Malheureusement, au prix des images par seconde qui sont bloquées à 30FPS sur PlayStation 5. Même si pour le genre ce n’est pas gênant, cela reste un poil frustrant. De plus, c’est dommage que l’environnement floral soit totalement figé, cela casse indéniablement l’immersion malgré de magnifiques panoramas, de même pour la physique quasi inexistante des décors.
Un RTS accessible à tous en plus d’être innovant
Les Fourmis est un jeu de type RTS, c’est-à-dire, un titre qui nous plonge dans des batailles à grande échelle aux commandes de différents types d’armées, avec chacune leurs avantages et inconvénients, le tout en basant son gameplay en temps réel. En soit, il n’ y a pas à le cacher, le titre arrive brillement à nous immerger dans ses guerres de fourmis, en orientant son gameplay autour de notre petite fourmi qui est la seule décisionnaire.
En effet, notre petite fourmi sert de curseur pour nos actions à prendre. Comme une souris sur ordinateur, on se sert d’elle; que cela soit pour donner des ordres à nos troupes, ou pour construire différentes défenses pour nos différents nids. De fait, quoi qu’il arrive durant les batailles, nous sommes littéralement au cœur de l’action, ce qui dynamise totalement le gameplay du soft. Mais cela peut également nuire à ce dernier, et installer une certaine redondance, surtout lorsque nous devons faire des dizaines d’allers-retours entre nos différents nids.
Cela dit, Les Fourmis est d’une certaine manière une version novice des jeux du genre, car même si le tutoriel peut être rébarbatif sur le début, il est indéniable que toutes les actions que nous devons entreprendre sont guidées avec soin pour ne pas perdre le joueur. Surtout que le gameplay à la manette est d’une efficacité sans nom, toutes les commandes sont adaptées pour ne pas perdre le joueur ou la joueuse avec des tonnes de boutons, et avoir la possibilité de créer des groupes d’unités pour les sélectionner facilement est un vrai plus.
Côté gestion c’est un peu décevant, nous n’avons que deux ressources uniquement à notre disposition, le bois et la nourriture, qui permettent globalement d’améliorer nos différents nids pour une meilleure efficacité au combat, avec notamment l’amélioration des troupes par le labo chimique qui augmente le rang de nos unités jusqu’au niveau 3, ou bien avec la construction de nouvelles défenses dont des murs ou artilleuses défensives améliorables, ainsi que l’apprentissage de nouveaux sorts pour notre petite fourmi.
Des batailles épiques à l’échelle d’une fourmi
La mécanique de combat est relativement facile à apprendre, puisqu’elle se base sur du pierre/feuille/ciseau. D’un côté nous avons les unités Soldats qui sont plus fortes contre les Ouvrières, qui elles ont l’avantage sur les Artilleurs, ces dernières étant efficaces contre les Soldats, créant ainsi une boucle. Puis nous avons d’autres petites unités, comme les Pucerons qui sont faibles contre tous types d’unités mais permettent d’offrir des avantages de boost sur les alliés.
Ensuite, pour gagner la partie il suffit simplement de détruire le nid principal de la faction ennemie, en passant par les différents nids secondaires qui abritent les différentes unités (une seule par nid). Heureusement, bien que le soft soit facile au début, il augmente en difficulté au fil de l’aventure avec de nouveaux ennemis, et quelques phases de défense de nids à l’instar d’un Tower Defense, où nous devons affronter des vagues d’adversaires.
De plus, comme évoqué en amont, notre fourmi peut équiper jusqu’à quatre pouvoirs à la fois, ce qui permet d’une certaine manière un petit renouvellement du gameplay, avec par exemple des sorts permettant d’améliorer l’efficacité de nos troupes, en les soignant ou en leur appliquant un boost de rapidité, ainsi qu’un bouclier de protection lorsque la situation s’envenime. Mais d’autres capacités vont être dédiées à la stratégie, avec entre autre, un sort révélant l’emplacement des nids ennemis ainsi que les différentes améliorations dont ils disposent.
Enfin, il faut savoir qu’un mode multijoueur existe, avec un mode 1v1v1 ou 1vs1, et il a le mérite de proposer des parties classées pour pimenter vos batailles. Cela dit, le mode histoire du soft est le meilleur moyen d’apprendre les mécaniques du genre RTS avant de, pourquoi pas, se lancer dans l’aventure de titres plus experts, comme Crusader King III ou bien Dune: Spice Wars qui assimilent le 4X et le RTS.
Une exploration qui peine à renouveler le gameplay
Même si le gameplay et les batailles évoluent avec l’arrivée de quelques nouveaux ennemis, le fait de n’avoir aucune évolution sur la construction de ces dernières, avec notamment l’arrivée de nouvelles mécaniques qui ne vient jamais, a pour conséquence une redondance qui déboule très rapidement, et ce même avec les quelques tentatives de varier les missions avec de l’exploration de niveaux.
Dans Les Fourmis, nous voyageons de carte en carte, avec différents niveaux qui se terminent toujours par un retour au village mère, faisant office de Hub central où les différentes sœurs fourmis nous donnent nos prochaines missions pour faire avancer l’histoire. Au bout d’un certain nombre de quêtes accomplies, on peut changer de zone.
Forcément, la grande majorité des niveaux sont de simples batailles en temps réel, puisque cela représente le cœur du jeu, mais il arrive à certaines reprises d’avoir des missions d’exploration dans cette flore sublime, bien que toujours autant statique. Et la faune qui y vit est le vrai point fort de ces expéditions. En effet, voir une limace se déplacer tout en bavant sur un ballon de foot, une araignée qui attend sagement ses proies, ou bien observer une colonie d’insectes se déplacer, donne un sentiment que le monde est vivant et organique.
Enfin, durant nos explorations, il est possible de tomber sur des collectables qui prennent l’apparence d’insectes, de chasses aux papillons, ou bien encore d’objets humains à analyser en marchant sur différents petits points lumineux. Nous avons également noté des soucis de caméra, et surtout, de contrôle lorsque nous avons la tête en bas, la direction de notre petite fourmi devenant incontrôlable avec les commandes qui s’inversent à tout va.
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