Dernièrement, de multiples licences destinées aux plus jeunes ont été adaptées en jeu vidéo, comme par exemple Paw Patrol World: La Pat’Patrouille qui faisait son entrée dans nos salons très récemment, accompagné d’un certain Le Grinch: Les aventures de Noël.
Mais un autre jeu est venu tenter de saisir le créneau des jeux de cette fin d’année, il s’agit de Les Schtroumpfs 2: Le prisonnier de la Pierre Verte, toujours développé par OSome Studio, un studio basé à Lyon, et édité par Microids, dont la sortie sur PC, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X|S et Nintendo Switch s’est faite ce 31 octobre dernier. Alors aubaine bleue ou Cataschtroumpf assurée ?
Conditions de test : Nous avons rendu visite aux Schtroumpfs sur PlayStation 5 durant environ 9h, le temps de terminer l’aventure et de pratiquement améliorer notre équipement au maximum.
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Le scénario de cette nouvelle aventure dans le monde des Schtroumpfs est des plus classiques : alors qu’une fête se prépare au village, le Schtroumpf Cuisinier souhaite préparer de multiples gâteaux. Cependant, pour aller plus vite, le Schtroumpf bricoleur décide de créer une machine révolutionnaire, le Schtroumpfomix. Pour cela, il se saisit du Vaporisaschtroumpf utilisé pour lutter contre la Malfeuille dans le jeu précédent, et souhaite l’améliorer en utilisant la Pierre verte, dont les facultés pourraient transformer l’outil en accessoire incroyable.
Vous vous en doutez, rien de ne passera comme prévu, et nos amis (alors rendus en petit groupe de 4 au cœur même de la masure de Gargamel, leur ennemi juré, et seul détenteur de cette pierre magique) vont déclencher la libération d’une entité, Stolas, jusqu’alors contenue dans cette pierre à cause de plusieurs alchimistes apeurés par sa puissance. Une fois n’est pas coutume, nos petits héros bleus vont devoir s’allier avec Gargamel pour retrouver Stolas et l’enfermer de nouveau pour éviter qu’il ne déverse le chaos dans le Pays Maudit. À moins qu’il ne faille fouiller plus loin que le bout de son nez ?
Pour cela, vous allez traverser divers niveaux au sein de trois mondes distincts (plus un dernier pour l’épilogue) : la Forêt Schtroumpf, les Monts enneigés et les Terres de feu. Ces mondes, plutôt vastes (voire même trop, nous y reviendrons), sont donc divisés en plusieurs niveaux dans lesquels votre principal objectif sera de suivre les traces de Stolas et d’affronter des CristoBêtes, créatures acharnées, de diverses formes, et qui essaieront tant bien que mal de vous barrer la route.
Tant bien que mal, oui, puisque ici, la difficulté n’est pas du tout relevée, faisant de l’aventure un conte jouable par des jeunes habitués aux jeux vidéo tout de même, bien que de nombreuses options d’accessibilité pourraient aider les plus novices, tout en conférant aux plus experts un niveau de difficulté supplémentaire via les menus si besoin. Finalement, au terme d’une aventure qui vous prendra environ 8h en ligne droite, nous pouvons toujours confirmer que c’est un véritable plaisir de retrouver ces petits êtres tout mignons, même si l’on ne peut pas vraiment en dire autant sur l’exécution de leur nouvelle aventure vidéoludique.
Une réalisation et une mise en scène inquiétantes ?
En effet, et bien que le premier volet Mission Malfeuille soit plutôt très bon dans sa mise en scène et sa réalisation globale, on ne peut en dire autant de cette suite Le prisonnier de la Pierre Verte ou du moins globalement dans sa première moitié. Nous avons à vrai dire été même un peu surpris du manque de polish global du titre, des coupures abruptes des cinématiques, de l’affichage tête haute assez présent, et globalement du manque de rythme d’une aventure aux ressorts scénaristiques trop timides et à la structure déjà vue et revue.
Cela peut sembler un peu dur, et bien qu’il s’agisse avant tout d’une aventure destinée aux familles et jeunes enfants, cela ne doit pas enlever le soin apporté aux œuvres proposées, à tel point que l’on vient à se demander s’il ne s’agit pas d’un problème budgétaire ou de manque de temps. On ne doute pas que les équipes lyonnaises d’OSome Studios aient donné leur maximum pour délivrer la meilleure aventure qui soit, mais force est de constater que l’essai rate (en partie) sa cible.
En partie, car malgré toutes ces déconvenues, on ne peut que remarquer le soin apporté pour rendre les mécaniques de gameplay les plus ludiques possibles, malgré la (trop) grande proportion de combats en jeu. Vous aurez le loisir de récolter pas moins de quatre substances pour alimenter votre Schtroumpfomix, chacune disposant de ses effets spécifiques, comme des effets magnétiques, collants ou encore répulsifs. Tout un arsenal censé multiplier les manières d’aborder les situations, mais qui dans les faits vous permettra de ne porter qu’un seul type de munitions en plus de celles de base, sans varier d’arme ou de projectiles.
Et vous allez en avoir besoin, car comme on l’a dit, les combats seront très nombreux dans Les Schtroumpfs 2: Le prisonnier de la Pierre Verte, proche de l’indigestion par moments, là où on aurait aimé davantage d’énigmes et de phases de plateforme exotiques comme avait pu nous le proposer le premier jeu. Non, ici, plusieurs vagues d’ennemis viendront bloquer votre chemin et vous allez pouvoir leur botter les fesses avec votre appareil, mais aussi des mouvements et techniques spéciales propres à chaque Schtroumpf.
D’ailleurs, vous aurez la joie de guider les 4 Schtroumpfs stars de cet opus à savoir le Tempête, le Schtroumpf Bricoleur, le Schtroumpf Bêta et le Schtroumpf à lunettes, chacun dans un monde différent au traitement inégal. Même si les efforts ont été faits pour varier les situations et les décors, on retrouvera tout de même les mêmes assets, les mêmes constructions d’arènes etc., revisités en skin glacial ou volcanique…
Et que dire de la Masure de Gargamel, qui nous sert de hub pour cette seconde itération, et qui n’a strictement rien à voir avec la mignonnerie du Village des Schtroumpfs, entièrement jouable dans le premier opus, possédant des zones secrètes, activités annexes et autres massifs fleuris. Très sincèrement, nous ne comprenons pas ce souhait de vouloir gâcher une formule qui pourtant partait bien avec ce retour des Schtroumpfs dans le paysage vidéoludique, là où les développeurs tenaient quelque chose de réellement satisfaisant.
Un peu de renouvellement, nom d’un Schtroumpf !
Notre retour n’est pour l’instant pas des plus élogieux, et pourtant, nous avons apprécié notre aventure dans Les Schtroumpfs 2 : Le prisonnier de la Pierre Verte. Sa direction artistique parvient à nous proposer des univers oniriques toujours aussi incroyables, dans des contrées encore non visitées par nos chères têtes bleues. Parfois à flanc de montagne, tantôt au-dessus d’un lac de roche en fusion, les panoramas ne sont pour autant pas surprenants, mais font le job d’une production qui se veut, on le rappelle une fois de plus, à la portée des enfants.
Mais là où nous avons à redire, c’est sur la répétitivité des actions à réaliser. En fait, à part combattre des hordes d’ennemis (dans une succession de scènes identiques mettant en scène un bestiaire très faiblement diversifié) et passer à travers des portails (qui ne possèdent par ailleurs pas la moindre animation, ce qui est dommage car poussant davantage le côté fini du produit), vous ne résoudrez que quelques énigmes environnementales pour vous débloquer un chemin, entre deux défis. Ces défis, signifiés par des portails roses souvent cachés dans l’environnement, vous demanderont, encore, de combattre des vagues d’ennemis en un temps record pour gagner de belles récompenses.
Oui, mais à ce moment précis, nous avons eu du mal à comprendre pourquoi ces défis disposent d’un niveau de difficulté trop exagéré par rapport au reste de l’aventure, ce qui à coup sûr, en dégoûtera un certain nombre d’entre vous. Bien que cela soit plus simple au fil de l’amélioration de votre équipement (disposant de 6 niveaux pour la Pierre Verte et autant pour chacune des substances récoltées) et de vos compétences spéciales à améliorer grâce à des graines souvent cachées, c’est surtout au niveau du timing que les calculs ne sont plus bons ! Moins de 50 sec pour dévaster 40 ennemis environ parfois, c’est tout simplement impossible avec la rapidité (non) de déplacement de nos héros.
En effet, les contrôles demeurent toujours assez imprécis, lourds, faisant parfois louper des double-sauts, etc.. Nos mouvements sont par ailleurs couplés à un dash, mais aussi une attaque spéciale, un viseur et une touche pour changer la substance utilisée. Heureusement, on le rappelle, le niveau de difficulté de Les Schtroumpfs 2: Le prisonnier de la Pierre Verte est assez faible, et si vous mourrez, perdez un combat ou tombez dans le vide, vous reprenez à l’endroit de votre mort, ou presque. Et heureusement, car les niveaux tirent déjà suffisamment en longueur comme cela, prenant parfois plusieurs dizaines de minutes pour un seul niveau… Rajoutons à cela quelques difficultés dans le placement de la caméra rendant l’action encore plus floue, ce qui n’est pas aidé par le multijoueur local, servant uniquement de double-viseur sans réel intérêt.
Mentionnons toutefois la présence de doublages audios en français, ce qui n’est pas négligeable quand on veut offrir ce produit à un jeune enfant, tandis que les musiques ne resteront pas dans les annales. Présentes en très petit nombre, celles-ci se répètent assez souvent, tout comme les interventions du Schtroumpf Bêta, finissant par être entêtant. N’oublions pas également ce qui nous a semblé être un clin d’œil à des productions de type Returnal, avec la manière de lancer les projectiles par paquets à éviter, une curiosité sympathique pour les connaisseurs.
Terminons par l’aspect technique de ce Les Schtroumpfs 2: Le prisonnier de la Pierre Verte qui demeure dans les standard de ce qui se fait chez Outright Games : coloré, sans trop de bugs techniques, mais avec de nombreuses souffrances visuelles par moments, certaines textures ne se chargeant pas (encore les troncs d’arbre, déjà présents dans le premier volet, comme étirés jusqu’à la rupture) et ce même sur PlayStation 5, le tout associé à des chutes de framerates assez fréquentes en fin d’aventure quand trop d’ennemis sont présents à l’écran.
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