Le Ryu Ga Gotoku Studio n’en finit plus de nous abreuver de nouveaux épisodes autour de la licence Like a Dragon. Entre les épisodes principaux et les spin-off c’est à peu près un titre par an qui nous est offert et cette nouvelle année ne déroge pas à la règle avec Like a Dragon: Pirate Yakuza in Hawaii. Comme son nom l’indique, il nous emmène une nouvelle fois à Hawaï, terrain de jeu de l’excellent Like a Dragon: Infinite Wealth. Pas d’Ichiban Kasuga ou de Kiryu Kazuma cette fois, ce spin-off est l’occasion de reprendre en main un personnage fort apprécié : Majima Goro. Nous avions eu la chance de l’approcher le mois dernier et s’il ne semblait pas révolutionner la formule, il nous avait tout de même laissé une bonne impression.
Conditions de test : Nous avons joué environ 25h, permettant d’avoir terminé l’histoire principale et touché à une grande partie du contenu annexe proposé par le titre, le tout sur Xbox Series X.
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ToggleLe chien fou de Shimano prend le large
Like a Dragon: Pirate Yakuza in Hawaii prend place seulement quelques mois après les événements survenus dans Like a Dragon: Infinite Wealth. On y incarne Goro Majima juste après que ce dernier ai fait naufrage. Malheureusement, le choc l’a rendu amnésique et il ne se souvient plus de son identité.
Un twist scénaristique classique, mais qui permet de justifier l’apprentissage de compétence tout en permettant aux nouveaux joueurs de découvrir plus facilement le personnage. En effet, bien que les événements du jeu précédent soient cités et que certains personnages soient de retour, il n’est pas obligatoire d’avoir déjà touché à un autre titre de la licence pour jouer à Like a Dragon: Pirate Yakuza in Hawaii.
A son réveil, Majima fait la rencontre de Noah, un jeune garçon et de son tigre Goro (oui lui aussi). Rapidement pris à partie par un groupe de pirates que l’on éliminera sans mal, Noah nous emmène ensuite chez lui afin de se reposer et de faire le point sur l’identité et les souvenirs de Majima.
On apprend que l’on se trouve sur Rich Island et la rencontre de Jason, le père de Noah permet de déduire, au vu de ses tatouages, que Majima est un yakuza. Et ça tombe bien, car des yakuzas sont actuellement sur Nele Island, afin de la nettoyer les nombreux déchets nucléaires qui y sont stockés. La destination en tête, Majima cherche alors à embarquer sur un navire pirate pour s’y rendre, mais par certaines circonstances se retrouve finalement capitaine du bateau.
Démarre alors un voyage en quête de réponses, qui va s’ouvrir sur de nouvelles rencontres, des secrets, des trahisons, des combats et une chasse au trésor en toile de fond. Les habitués de la licence retrouveront vite les codes narratifs utilisés dans la série mêlant aussi bien des aspects sérieux à des moments bien plus rocambolesques et bourrés d’humour.
Il faut compter une douzaine d’heures pour terminer l’histoire principale uniquement. Une durée de vie plus courte que les titres principaux, mais dans la même veine que les derniers spin-off Like a Dragon: Gaiden et Like a Dragon: Ishin. Le scénario est plutôt plaisant à suivre malgré une longueur sur le deuxième chapitre dans lequel nous sommes confrontés à l’introduction de nombreuses mécaniques et contenus annexes ainsi que leurs tutoriels associés. Heureusement, le rythme est bien meilleur ensuite.
Du contenu à foison
La série nous a régulièrement habitués à proposer un contenu annexe assez conséquent pour chaque épisode et ce dernier n’y fais pas exception. On pourrait diviser la montagne d’activités supplémentaires en plusieurs niveaux en fonction de leur richesse.
La plus grosse partie fait directement écho à toute la thématique pirate apportée par le jeu. Un groupe de pirates sème la terreur sur l’océan, sans que personne n’ose l’affronter. Hiérarchisé telle une famille yakuza, nous devrons vaincre chaque lieutenant du groupe l’un après l’autre. Mais avant, il est nécessaire d’affronter le menu fretin du groupe dans des combats navals ou des expéditions sur terre. Ces dernières ressemblent d’ailleurs aux donjons que l’on avait dans Like a Dragon: Ishin, à savoir des lieux dans lesquels il faut éliminer les groupes ennemis sur le chemin pour progresser jusqu’à la dernière « salle » et vaincre des mini-boss.
Assez répétitif dans sa structure, ce contenu parvient tout de même à conserver de l’intérêt grâce à sa narration qui, bien que clichée, est efficace. C’est d’ailleurs bien souvent ce qui permet aux différentes quêtes secondaires disséminées dans Hawaï de briller et de nous amuser.
Une trentaine de quêtes secondaires sont ainsi disponibles, certaines ouvrant l’accès à des mini-jeux quand d’autres proposent divers affrontements et mises en scène souvent loufoques. Ces quêtes sont également l’occasion de revoir certains personnages rencontrés dans Like a Dragon: Infinite Wealth et de les recruter dans son équipage par la suite.
Puisque l’on parle de mini-jeux, on retrouve par exemple les « Livraisons de dingue » inspirées de Crazy Taxi ou le « Déglingo Photo » plus proche d’un Pokemon Snap mais où l’on chasse des hommes en slip. Le « Dragon Kart » déjà vu dans Yakuza: Like a Dragon est aussi de retour ainsi que le golf et le baseball (un peu modifié pour l’occasion). On pourrait encore citer les machines à pinces, les bornes d’arcade, les fléchettes, et encore bien d’autres. Ce qui est certain, c’est que le Like a Dragon: Pirate in Hawaii n’est pas avare en mini-jeux.
Lors de la progression dans l’histoire principale, on est très vite amené à découvrir Madlantis, un énorme repaire de pirates où l’on va pouvoir trouver le « Pirates’ Coliseum ». Like a Dragon: Gaiden avait beaucoup mis en avant un Colisée dans lequel on pouvait faire des combats en un contre un ou en équipe. Le concept du « Pirates’ Coliseum » est assez proche, sauf que l’arène est foncièrement plus grande, remplie d’eau et que l’on s’y affronte en combat naval avant de conclure par un abordage en bonne et due forme. Si le scénario principal nous oblige à effectuer certains des combats prévus, une grande partie restera encore à accomplir afin de devenir le champion incontesté de l’arène.
Si l’on met bout à bout les différents terrains de jeu disponibles (Rich Island, Nele Island, Madlantis, Hawaï et les différentes îles et mers à parcourir), Like a Dragon: Pirate Yakuza in Hawaii est plutôt vaste. Et s’il fallait donner encore d’autres raisons pour explorer ce terrain on pourrait citer les trésors à débusquer (octroyant argent et points de pirate), les bandits recherchés à vaincre en échange d’une prime ou encore les membres d’équipage à recruter en remplissant certaines conditions.
Au total, il est facile d’atteindre les 30 à 40h de jeu en cherchant à accomplir tout le contenu annexe décrit ici, et même de monter au-delà des 50h si l’on cherche à atteindre le 100%.
Pirate un jour, Yakuza toujours
Si Majima endosse fièrement son rôle de pirate tout au long de l’aventure, il n’en reste pas moins un ancien yakuza (bien qu’il l’ai oublié). Cette dualité se ressent principalement dans les combats, à nouveau sous une forme beat’m all comme à l’ancienne et dans les spin-off à présent (les épisodes principaux ayant adopté une formule de combat en tour par tour).
Deux styles de combat sont ainsi disponibles, à savoir le Chien enragé qui fait directement référence au surnom de Chien Fou de Shimano dont Majima a hérité dans son passé de Yakuza. Dans ce style très rapide et jouant sur les combos aériens, on enchaîne entre des coups de dagues, pieds et mains tout en possédant une capacité ultime invoquant des ombres combattant à nos côtés.
Le second style est nommé Loup de mer et joue bien plus sur l’aspect pirate. Équipés de deux sabres, d’un pistolet et d’un grappin, nous l’avons trouvé plus polyvalent et plus efficace pour affronter de nombreux ennemis en même temps. Sa capacité ultime permet de jouer d’un instrument du démon, invoquant un esprit dévastateur en combat.
Au départ, l’éventail de coups et combos pour chaque style est assez pauvre, mais il est possible d’obtenir de nouvelles compétences au fil du jeu. Mais attention, celles-ci nécessitent d’investir quelques dollars et points de pirates (obtenus en accomplissant des défis) eux-mêmes nécessaire pour acheter des objets de soin ou améliorer son bateau. L’argent deviendra rapidement une ressource précieuse et le choix de débloquer une compétence ou non demandera une certaine réflexion.
Nous avons beaucoup aimé les sensations dans les combats, les deux styles fonctionnent à merveille et il est possible de s’adapter à chaque situation en basculant de l’un vers l’autre à tout instant. On aurait en revanche bien aimé voir venir l’ajout de la possibilité de verrouiller un ennemi tant il peut parfois être compliqué de cibler précisément un adversaire.
Dommage que les combats navals soient moins convaincants. Le gameplay du bateau n’est pas mauvais, mais il demeure assez ennuyeux sur la durée. Très arcade, il est possible d’utiliser un boost et un frein permettant de déraper sur l’eau si utilisés ensemble. Il n’est pas non plus nécessaire de viser l’adversaire, une fois à portée des canons un viseur se place automatiquement sur la cible et permet ainsi de la toucher à coup sûr. Si les sensations restent meilleures que sur le décevant Skull & Bones, nous aurions aimé une expérience plus proche d’Assassin’s Creed IV: Black Flag notamment sur son système de visée.
Il manque également un véritable sentiment de montée en puissance de notre bateau, par exemple avec une amélioration visuelle de la coque lorsque l’on investit dans la résistance du navire, ou des options d’armement véritablement différentes. En l’état, hormis les effets d’états (gel, feu, empoisonnement, etc.) que les différents canons peuvent infliger, leur gameplay varie trop peu. Heureusement, les abordages permettent de remonter la note.
En plus des améliorations de performances, le jeu nous permet de personnaliser l’apparence de notre navire à savoir la coque, les voiles, la figure de proue et les ornements. À vous la domination des mers à la barre d’un navire rose bonbon !
Et ce n’est pas tout, la tenue de Majima est personnalisable elle aussi. Tout comme c’était le cas avec Kiryu dans Like a Dragon: Gaiden, il est possible de modifier la coupe de cheveux, le maquillage, les accessoires et les vêtements de Majima. Des tenues complètes sont également à récupérer aux quatre coins d’Hawaï, dont certaines s’accorderont très bien avec votre navire rose bonbon.
Terminons par une petite parenthèse sur l’aspect technique du jeu. Nous avions déjà relevé le moteur vieillissant dans notre test de Like a Dragon: Infinite Wealth. Malheureusement, aucun changement ici, le titre souffre de textures datées, quelques légers retards d’affichage et des animations encore rigides. Rien de dramatique ou venant gâcher le plaisir, le titre étant présenté comme un spin-off, nous ne nous attendions pas à voir du changement. On espère tout de même que les prochains titres de la série bénéficieront d’un moteur mis à jour ou changé.
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