Le milieu du microphone est, depuis plusieurs décennies, très concurrentiel. Dépendant des usages, on va se positionner vers tel ou tel format, tel produit particulier. Le milieu de la radio – et par extension le streaming et le podcast, s’est fait comme maître étalon de référence le Shure SM7b, un micro incontournable, malgré son prix élevé. Il y a quelques années, ce fut le Blue Yeti qui était alors figure de proue, notamment par sa simplicité d’utilisation.
Aujourd’hui, le monde du streaming et du podcast s’est mis à utiliser de façon beaucoup plus fréquente des cartes son externes, ayant permis ce retour en grâce de certains microphones. C’est en 2018 que Logitech, un des grands noms de l’accessoire informatique, rachète Blue, un des grands noms également mais du côté de la conception de micro. Nous avions précédemment testé la solution micro USB de Elgato avec le Wave 3, aujourd’hui nous partons ainsi dans la contrée du micro dit XLR avec ce Blue Sona.
Si les vidéastes connaissent ce nom par le Blue Yeti, les musiciens eux, ne jureraient par moments uniquement que par le Blue Bird, un sublime microphone pour la prise de voix et d’instruments. C’est dans ce contexte que Blue sort le Sona, un microphone dynamique vendu comme spécialisé pour le streaming et le podcasting, s’inspirant très grandement donc du fameux Shure SM7b, devenu référence. Voyons ce que vaut ce Logitech Blue Sona.
Conditions de test : A l’occasion de ce test, nous avons utilisé le Logitech Blue Sona dans différentes conditions. Tout d’abord, le micro a été testé branché sur une carte son Zen Go Synergy Core de Antelope audio. Le Blue Sona a été ainsi utilisé autant avec que sans effet d’égalisation, de compression ou de réverbération. Le Blue Sona a de plus été testé dans différentes conditions avec plusieurs logiciels. Tout d’abord dans des conditions dites “streaming” que ce soit via OBS en host de stream, comme sur Discord pour des appels. Le microphone a ensuite été utilisé dans des conditions d’enregistrements musicaux pour des prises de voix, voix chantée comme rappée, mais aussi pour de la prise de son d’instruments tels qu’un saxophone, un mélodica ou encore en prise de son d’un ampli de guitare.
Un look original
Là où se démarque déjà le Sona de Blue, c’est par son look. Là où une bonne partie des micros notamment de ce type (dynamique) vont avoir des courbes plutôt rondes, ici, Logitech et Blue ont opté pour un design davantage rectangulaire. Nous avons reçu à l’occasion de ce test la version noire du micro, traditionnelle dans le secteur, mais sachez que plusieurs coloris existent. Nous avons d’ailleurs un faible pour le coloris blanc, donnant un look retro-futuriste ou vaisseau spatial à l’ensemble.
A l’avant, on retrouve donc le micro avec son double diaphragme, caché par sa bonnette. Premier détail qui fait plaisir dans un produit à ce prix, on retrouve une bonnette aimantée au niveau de la jonction, facilitant la mise en place. Vous trouverez de plus dedans une seconde bonnette rouge, pour changer de “look”.
Le deuxième aspect que l’on retrouve ensuite, c’est sa suspension, tout comme son concurrent direct. A noter que l’ensemble permet une rotation à 290 degrés, pratique pour s’adapter dans la quasi-totalité des configurations. La molette permettant cette rotation semble de plus robuste et permet de verrouiller très convenablement le micro dans la position voulue.
On finit par la face arrière, où un cache aimanté permet de révéler, tout comme le SM7b, deux réglages, un bass cut ainsi qu’un boost de présence autour des hauts-médium. Nous sommes ici dans la lignée de ce qui est présent sur ce type de micro, sans être non plus malheureusement dans la possibilité de réglage physiquement sur un micro que peut proposer par exemple le SE Electronics DynaCaster ou encore le Shure SM7b.
Fiche Technique du Logitech Blue Sona :
- Type de transducteur : Dynamique
- Diagramme polaire : Supercardioïde
- Double diaphragme
- Connectique : XLR
- Support antichoc interne
- Poids: 615 g
- Réponse en fréquence : 40Hz–18kHz
- Préampli ClearAmp +25 db inclus
- Alimentation requise : Alimentation fantôme +24V ou +48V
Un son précis, mais pas pour toutes les voix
Une première chose qu’il est important de savoir lorsque l’on choisit son micro notamment pour tout ce qui va être autour du travail de la voix, c’est que tous les micros ne seront pas les plus efficaces pour mettre en valeur la vôtre. C’est pour cela qu’il est aussi bien d’avoir autant de variété de microphones, qui vont avoir chacun leur couleur. Le SM7b est un microphone qui, s’ il est reconnu pour sa polyvalence, l’est davantage pour sa couleur ajoutant de la profondeur. C’est notamment pour cela qu’il est énormément utilisé en podcast ou en stream.
Le Blue Sona quant à lui, va avoir une sonorité davantage mate. Une couleur vraiment étonnante qui peut au premier abord surprendre, étant donné sa ressemblance avec son rival. Ne vous méprenez pas, cela ne veut pas dire que le micro sonne sourd, bien au contraire, il possède davantage de rondeur que certains autres. Les filtres présents dans le micro permettent de corriger une bonne partie des éventuels soucis, notamment pour les voix graves où le filtre coupe-haut devient nécessaire pour gagner en clarté. Le second filtre de présence va ajouter le haut-médium. Lors des deux filtres appliqués, la voix va partir dans un rendu presque caricatural sur l’aspect médium. Au niveau des fréquences, nous avons pu analyser que le bass cut correspondait à une baisse de -10db autour des 60Hz, tandis que le boost de la présence se fait autour de 1130Hz pour un boost d’environ 6db.
Le Logitech Blue Sona sans modification :
Le Logitech Blue Sona avec Bass cut activé :
Le Logitech Blue Sona avec Presence Boost activé :
Le Logitech Blue Sona avec Bass cut et Présence boost activé :
L’une des grandes forces du micro avec sa qualité sonore est la présence du ClearAmp, boostant de base le micro de +25db. Cela peut paraître anecdotique, mais sur les micros supercardioïdes de ce type, comme le SM7b, on se retrouve rapidement à devoir acheter un module de préampli ce qui fait monter encore plus l’addition. Ici, nul besoin, d’où la nécessité par contre de posséder une carte son ou une table de mixage possédant une alimentation fantôme.
L’autre grande force, c’est la décision d’utiliser un second diaphragme ici inversé afin de pouvoir masquer les bruits parasites. Dans la pratique, cela fonctionne vraiment bien, avec une très belle réduction. Si habituellement avec un micro de ce genre, on va très peu entendre les bruits alentours par sa directivité, ici, même les bruits parasites de tapotis autour du micros sont réduits voir inaudibles.
Concernant la partie enregistrement musical, le micro se débrouille également superbement bien. Nous avons eu l’occasion de l’essayer sur plusieurs instruments, tel que nous pourrions utiliser un SM7b, et le résultat en plus de proposer une prise de son très claire, nous a permis aussi de pouvoir profiter de la couleur mate du micro pour la donner à nos instruments. Forcément, dans un tel contexte, le Logitech Blue Sona sera un autre micro parmi les autres dans notre offre sonore, mais permet de proposer une alternative très intéressante à d’autres micros supercardioïdes.
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