Après un premier épisode qui avait convaincu les fans de la licence Yakuza mais aussi les nouveaux qui souhaitaient une porte d’entrée accessible à l’univers du studio Ryu Ga Gotoku, la série Judgment revient avec un deuxième opus : Lost Judgment. On sait désormais que la série Yakuza se focalisera sur du RPG au tour par tour à l’image de Yakuza : Like a Dragon, tandis que les aventures de Takayuki Yagami se concentreront sur de l’action plus classique. L’enjeu ici est donc de confirmer cette cohabitation avec ce Lost Judgment.
Conditions de test : Nous avons joué une trentaine d’heures au titre en ayant terminé l’intrigue principale sur PS5. Nous avons également parcouru les nombreuses activités annexes du jeu.
Sommaire
ToggleUne histoire de harcèlement scolaire
Première question centrale lorsque l’on s’attaque à une suite : « Faut-il avoir fait Judgment pour profiter de Lost Judgment ? ». C’est en tout cas vivement conseillé car ce deuxième opus reprend énormément d’éléments du premier à commencer par les personnages principaux, mais également des visages familiers issus des enquêtes annexes. Toutefois, des petits rappels sont souvent de mise afin de ne pas vous perdre si vous commencez par-là, ne serait-ce que le passé tragique de notre héros en tant qu’avocat qui l’a mené à cette vie de détective.
L’une des premières forces de Lost Judgment est d’ailleurs cette continuité qui nous fait retrouver un cadre familier que l’on a déjà apprécié et que l’on apprécie toujours. Le quartier de Kamurocho que l’on peut librement explorer, et ses habitants comme le fidèle acolyte Kaito ou encore les membres du cabinet d’avocats Genda pour ne citer qu’eux. Grâce à la récente ressortie sur consoles nouvelle génération, vous pouvez en profiter sur PS5 et Xbox Series (disponible en outre sur le Xbox Game Pass).
Ce nouvel opus nous plonge en plein dans le harcèlement scolaire. Bien que nous restions dans un cadre très japonais, ce thème très sérieux parle évidemment à tous et dépasse ainsi certaines barrières culturelles pour que l’on s’immerge encore plus d’autant que le sujet est traité en profondeur. Sans trop en révéler sur l’intrigue, l’enquête de Yagami dans un lycée le conduit sur une piste bien plus sordide. Au fur et à mesure qu’il creuse, les événements et les révélations s’enchaînent, ce qui va donner lieu à autant de nouvelles questions.
Avec l’implication direct de notre héros dans Judgment qui rendait l’histoire particulièrement saisissante, on avait peur que cette suite soit moins marquante, mais il n’en est rien d’autant que le domaine de la justice reste bien présent. L’intrigue nous tient en haleine tout du long en introduisant toujours plus de personnages forts tels que Kuwana ou Soma. La performance des acteurs japonais est impeccable et on préfèrera donc naturellement le doublage japonais par rapport à l’anglais.
Bienvenue aux clubs
Ce mélange de neuf et de vieux fait que l’on apprécie immédiatement Lost Judgment. Encore une fois, le studio parvient habilement à incorporer énormément d’humour au milieu de faits dramatiques. L’exercice n’est jamais facile, mais il est toujours aussi bien géré ici. Avec cette grosse enquête découpée en plusieurs chapitres, nous avons donc souvent l’occasion de relâcher la pression en potassant d’autres affaires plus légères ou en profitant des nombreux divertissements à notre disposition.
En parlant de neuf et de vieux justement, nous retrouvons avec plaisir le quartier de Kamurocho qui est exactement comme dans nos souvenirs si ce n’est que le Dragon Engine lui redonne tout de même un coup de fouet avec un ensemble plus beau, plus lumineux, et un gros gain en volume. A l’ère de la next-gen, il n’a pas de quoi vous éclater la rétine d’autant que l’on note de l’aliasing assez régulièrement, mais le tout tient largement la route. Il est possible de passer à un mode « priorité à la résolution » dans les options mais la perte en fluidité est trop grande pour que l’on garde celle-ci.
La grosse nouveauté de Lost Judgment est l’ajout du quartier d’Ijincho qui nous permet de profiter d’un nouveau terrain de jeu mais surtout du lycée Seiryo où l’on pourra s’essayer à tout un tas d’activités. Pour les besoins de son enquête dans l’établissement, Yagami va jouer le conseiller externe du club des mystères, ce qui va lui laisser l’opportunité de s’infiltrer chez d’autres afin de découvrir l’identité d’un mystérieux trouble-fête appelé le « Professeur ». Jeu de rythme, course de moto, skate, boxe, eSport… ce retour à cette vie de lycéen nous laisse le loisir de s’essayer à un tas de nouvelles choses.
Notre détective va ainsi gagner progressivement en autorité, ce qui débloquera de nouveaux clubs à intégrer. Nous sommes ravis de voir que tous ces à-côtés ont bénéficié d’un soin particulier avec des mini-intrigues toutes aussi prenantes. Même chose pour les autres quêtes annexes qui nous rappellent de bons souvenirs.
Recyclage : un peu, beaucoup, passionnément ?
Grâce à l’énorme contenu de Lost Judgment, et surtout l’énorme variété des activités allant des fléchettes à l’émulation de jeux mythiques de SEGA, nous n’avons jamais l’impression de tomber dans une certaine routine à base de bastons contre différents loubards et d’interactions visant à dénicher des informations pour l’enquête. Malgré tout, cette suite n’échappe pas à un certain recyclage que l’on peut comprendre et largement accepter à un certain stade, mais pas toujours comme vous l’aurez compris. Le quartier d’Ijincho est sans doute l’une des petites déceptions que l’on remarque le plus avec une exploration trop similaire à Kamurocho. Les seuls éléments originaux de la zone sont liés au lycée (comme le skate ou la moto).
Même si des efforts ont été faits pour les rendre plus digestes, les actions récurrentes comme la filature ou la course-poursuite à pied ne prennent toujours pas et restent des phases assez enquiquinantes à la longue. On a tout de même l’impression que pour ces escapades en dehors du scénario, le jeu se repose beaucoup trop sur son prédécesseur. En revanche, il n’est pas avare en améliorations avec des modifications qui sont bienvenues comme les rencontres aléatoires qui sont visibles de loin et mettent moins de pression, sans oublier les nombreux détails qui nous immergent dans la peau d’un détective casse-cou. Quand ce n’est pas trop long et que ça n’intervient pas à tout bout de champ, la pilule passe toute seule.
La palme revient tout de même au système de combat bien plus percutant. Ryu Ga Gotoku a peaufiné admirablement les affrontements pour les rendre encore plus dynamiques et flexibles. Il ne s’agit pas seulement de la présence d’un nouveau style de combat (celui du serpent pour notamment désarmer les ennemis), mais aussi de meilleurs effets et des options multiples déclenchants des mouvements toujours aussi impressionnants. Laisser le tour par tour aux Yakuza pour se concentrer pleinement sur un gameplay action avec Judgment a été une décision très judicieuse dont on ressent aujourd’hui les effets.
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