En 2008, un certain Lost Odyssey arrivait dans nos contrées européennes. Il s’agissait, avec Blue Dragon fait par le même studio, des premiers J-RPG à sortir exclusivement sur la console de Microsoft chez nous. Malheureusement, par un manque de communication et une réception de la presse assez mitigée, on peut dire que cela a été compliqué pour notre cher Lost Odyssey. Mais est-ce que tout cela est mérité ou aurions-nous aimé voir un jour, un Lost Odyssey 2 ?
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ToggleL’immortalité n’est pas toujours un cadeau
Lost Odyssey nous met dans la peau d’un certain Kaïm Argonar. Ce dernier est un mercenaire et est doté d’un pouvoir des plus intriguant, en effet, il est immortel. Notre homme possède ce pouvoir depuis plus de 1 000 ans et se souvient de tout ce qu’il s’est passé dans sa vie sauf une chose : Comment il est devenu un être que ne peut pas connaître la mort.
D’ailleurs, les première minutes de jeu commencent avec un côté spectaculaire… Kaïm se retrouve face à plusieurs adversaires pour finalement affronter un robot assez impressionnant. Suite à cela, une météorite issue de la magie s’écrase sur le champ de bataille réduisant toute forme de vie à néant sauf une… Notre héros Kaïm et son don d’immortalité.
Toute l’intrigue va tourner autour de Kaïm Argonar et l’on découvrira très rapidement qu’il n’est pas le seul à posséder ce don du ciel et qu’il y a une flopée de personnages étant dans le même cas que lui. Evidemment, votre groupe de guerriers ne sera pas seulement composé d’immortels et on trouve par exemple Jansen, le personnage alcoolique et amateur jolies filles qui viendra détendre l’atmosphère.
Lost Odyssey est une ballade poétique à consommer sans modération !
Car oui, dans Lost Odyssey, tout n’est pas rose, bien loin de là. La guerre fait rage et le point le plus noir vient bien certainement dans la seconde lecture des personnages : leur passé. En effet, si être un immortel peut paraître comme un avantage au premier abord, il n’en est rien même si le fait de ne pas vieillir en apparence peut-être agréable, on va pas se le cacher ! Bref, que ce soit Kain ou les autres, si eux sont immunisés contre la mort, les personnes qu’ils chérissent ne le sont pas et finiront par quitter ce monde un jour.
Lost Odyssey joue énormément la carte scénaristique du passé de nos personnages et des souffrances qu’ils ont pu connaître. Ainsi, on comprend mieux pourquoi Kain est un héros pas comme les autres et semblant extrêmement solitaire. Notre homme a vécu ce que l’on peut vivre de pire et son immortalité n’est clairement pas un don du ciel à ses yeux.
Et pourtant, le scénario remplit de rebondissements n’a pas fini de nous surprendre et c’est ce qui nous a franchement plu. De plus, de nombreux poèmes appelés « Rêve » sont rédigés avec brio et sont parsemés à travers le monde. Vous l’avez compris, il vous faudra les découvrir et ils sont généralement accompagnés de magnifiques mélodies permettent de découvrir les secrets et les histoires du passé de nos héros invincibles. Souvent touchant et créant de l’émotion, les poèmes sont tout simplement géniaux. D’ailleurs, à titre d’information, ils ont tous été écrits par Kiyoshi Shigematsu et sont sortis sous la forme d’un livre appelé A dream of a 1000 years.
Si le scénario se veut passionnant, la direction artistique est quant à elle tout simplement somptueuse. Se déroulant dans un monde qui a connu la révolution magique et industrielle et où la magie est devenue le mot d’ordre, l’univers de Lost Odyssey montre que la nouvelle génération de consoles de l’époque pouvait vraiment produire des jeux visuellement impressionnants.
En effet, entre environnements et décors somptueux, les cinématiques que l’on retrouve tout au long de l’aventure sont elles-aussi de toute beauté. Quant aux personnages, ils montrent clairement une très grosse prise de risque… Entre Kain et son côté solitaire qui le rende à la limite du détestable, on découvre au fur et à mesure de l’histoire un autre homme nous faisant comprendre pourquoi il s’affichait de cette manière-là au début de l’aventure. Cela fonctionne avec tout nos héros qui ont été énormément travaillé en profondeur et pour s’en rendre compte, il faut vivre cette histoire jusqu’à au bout !
Des combats au tour par tour !
Lost Odyssey est la preuve vivante que des combats au tour par tour avec des personnages réalistes et dans un univers en 3D est tout à fait compatible. En effet, si certains ne supporteront pas le côté classique et oldschool des affrontements, d’autres jubileront de plaisir avec ces derniers. De notre côté, on fait bien évidemment partie de ceux qui jubilent !
Ces combats au tour par tour sont en tout cas tout ce qu’il y a de plus classique en apparence et les rencontres se font aléatoirement avec un décor à l’image du lieu où vous vous trouvez. En effet, on se retrouve avec des commandes permettant d’attaquer normalement, d’utiliser une technique, de faire de la magie, d’utiliser un objet ou encore, de se défendre. Et pourtant, on peut dire que la recette fonctionne plutôt bien et que l’on se laisse prendre au jeu et à ses combats au tour par tour avec pourtant, une réalisation des plus réalistes. De plus, les animations des techniques et de la magie sont plus qu’honorables et apportent du plaisir supplémentaire pour la rétine.
Il faut tout de même savoir que l’activation des sorts magiques peut prendre plusieurs tours. Le nombre de tour nécessaire dépendra de la puissance du sort en question mais comme vous vous en doutez, les plus dévastateurs en demanderont beaucoup et il faudra en tenir compte dans vos stratégies. D’ailleurs et à ce sujet, cela fonctionne aussi avec les ennemis et si vous attaquez celui qui est en train de mettre en place son sort, vous allez pouvoir retarder son activation.
Pour la magie ,qui est au centre de l’attention puisque rappelons-le, le scénario nous met au cœur de la révolution magique et industrielle, elle se divise en quatre disciplines. La magie blanche pour la récupération de PV ou guérison d’altération d’état, la magie noire pour attaquer et infliger des altérations d’état, la magie mentale pour soutenir les alliés ou infliger également des altérations d’état et enfin, la magie composée qui permet d’attaquer tous les ennemis ou de guérir tous les alliés. Bref, le niveau de magie est propre à chaque héros et plus il prend de niveaux dans un domaine, plus il peut utiliser de sorts puissants, cela va de soit.
Heureusement, outre le fait de retrouver la possibilité de s’équiper de nouvelles armes et autres accessoires, les anneaux viennent ici pimenter le gameplay. En plus d’ajouter des effets supplémentaires, ces derniers, lors d’une attaque normale et en laissant enfoncer la gâchette droite de la manette, font apparaître deux cercles à l’écran et le but est de relâcher la gâchette au moment ou les deux cercles se rencontrent. Et ainsi, vous obtiendrez un résultat parfait, bon ou mauvais si vous n’êtes pas dans le bon timing. Réussir à le faire au bon moment permet de booster les effets des anneaux.
En effet, Les anneaux rajoutent également des compétences passives à vos attaques comme par exemple : des dommages supplémentaires, un taux de coups critiques plus élevés ou encore, une chance d’ajouter un effet élémentaire à l’attaque. En tout cas, tout cela vient apporter une touche de dynamisme aux combats et cela permet à ces derniers d’être plus intéressants mais ce n’est pas tout…
Lost Odyssey est la preuve existante que 3D peut rimer avec tour par tour et ce, avec brio !
Evidemment, comme dans tout bon RPG qui se respecte, de très nombreuses altérations d’état seront disponibles afin d’empoisonner, endormir, pétrifier ou encore geler vos adversaires.
Votre groupe pendant les combats sera constitué d’au maximum cinq membres et il y aura, au total, neuf personnages qui se joindront à votre quête. Certains énerveront, d’autres vous paraîtront classiques et pourtant, comme on le disait, leurs histoires s’avéreront passionnantes. Bref, un système de formation sera également présent vous invitant à placer vos guerriers sur le front et les magiciens en arrière.
Mais ce système de formation ne s’arrête pas à cela et vient même ajouter une composante novatrice au gameplay. En effet, les membres de votre équipe placés sur le front représenteront le mur défensif. Vos ennemis attaqueront donc votre mur défensif et sa résistance est déterminée par le nombre de points de vie des personnages sur la ligne frontale. Evidemment, des sorts et objets permettront de réparer ce mur défensif lorsqu’il subira des dégâts. Sachez en tout cas que ce système fonctionne aussi avec les ennemis et qu’il vous faudra briser leurs défenses pour en venir à bout.
Enfin, si prendre des niveaux permet à vos personnages de gagner de l’expérience et d’améliorer leurs statistiques, les mortels apprendront aussi des nouvelles techniques d’une manière automatique et prédestinée. Quant aux immortels, ils pourront en apprendre de nouvelles en créant un lien avec vos personnages mortels.
Ce n’est pas la seule manière d’apprendre des techniques puisque certains accessoires en renfermeront également. Lorsque vous équiperez l’un d’entre eux sur un mortel, ce dernier pourra utiliser la capacité tant que l’accessoire sera sur lui. Pour les immortels, ils apprendront définitivement la fameuse compétence au bout d’un certain temps. Pour savoir comment se déroule l’apprentissage des techniques, c’est très simple, lorsqu’un immortel apprend une compétence de l’un des mortels ou qu’il est équipé d’un accessoire, lorsque un combat se termine, ce dernier remporte des points de compétences et au bout d’un certain nombre, la capacité est apprise. A noter également qu’il faut savoir que les anneaux peuvent être craftés à la forge ce qui multiplie bien évidemment les possibilités.
Ce n’est d’ailleurs pas la seule particularité des immortels. En effet, lorsque ces derniers voient leurs HP tomber à zéro pendant un affrontement, ils revivront automatiquement pendant le combat en recouvrant quelques points de vie. Ce ne sera pas le cas des mortels qui auront besoin d’un objet de résurrection pour revivre. Le principe est très intéressant puisqu’il suit la logique que les immortels ne peuvent pas mourir. Néanmoins, si votre groupe tout entier meurt, vous aurez droit à un game over et il faudra recharger votre partie à la dernière sauvegarde.
Même si le système peut sembler classique, il est assez riche et prouve clairement que réalisme peut rimer avec combats au tour par tour. Imaginez un peu un Final Fantasy VII: Remake avec ce genre de commandes !? Hironobu Sakaguchi avait déjà tout compris à l’époque ! Allez, on ne dérive pas de sujet.
Le plaisir des CDs
Eh bien oui, en plus de se vouloir J-RPG oldschool, Lost Odyssey proposait un total de quatre CDs pour une aventure palpitante nous rappelant la bonne époque et les nombreux CDs que l’on pouvait avoir dans nos Final Fantasy sur PlayStation première du nom.
Vous vous en doutez donc mais Lost Odyssey est doté d’une durée de vie tout simplement colossale avec un scénario riche et surtout, très long. De plus, le quatrième CD offre la possibilité de voyager à travers le monde, de retourner dans tous les endroits où vous avez eu l’occasion de passer mais aussi de découvrir des lieux inconnues. Cela résulte dans le fait que l’on trouve des quêtes annexes à se mettre sous la dent et que forcément, la durée de vie s’en voit décuplée ce qui est une excellente chose, avouons-le.
De plus, si le leveling peut parfois frustrer dû au fait qu’avant chaque boss du jeu, il y aura un moment où vos adversaires ne vous feront plus gagner beaucoup d’expérience, ce choix est complètement justifié. En effet, cela permet d’éviter les abus et le farming qui risquerait de vous rendre l’aventure bien trop facile. Avec Lost Odyssey, on a droit à une difficulté équilibrée avec certains moments qui vous demanderont réflexion et stratégie. En somme, un J-RPG bien pensé et fait avec le cœur.
Lost Odyssey, l’un des rares J-RPG doublés qualitativement et intégralement en Français !
Si le cœur vous en dit, vous pourrez également tenter de vous mettre en quête des nombreux trésors cachés. Pour se faire, il suffit de recueillir des indices auprès des PNJ et ensuite, de les chercher. Lorsque vous serez proche de l’un d’entre eux, votre manette se mettra à vibrer et vous n’aurez plus qu’à le ramasser. Un système franchement intéressant.
Enfin, les musiques sont dans leur ensemble somptueuses, mention spéciale à celle accompagnant la lecture des poèmes. Au final, ce n’est guère étonnement puisque la personne se trouvant derrières les compositions n’est autre que Nobuo Uematsu connu pour ses compositions sur Final Fantasy. Il est aussi membre du groupe The Black Mages à qui l’on doit les célèbres reprises façon métal des musiques des Final Fantasy tout confondus.
De plus, si Lost Odyssey séduit par son ambiance générale, il faut savoir qu’il est l’un des rares J-RPG à avoir tenté d’inclure des voix françaises. Alors que ces dernières auraient pu être un fiasco total, elles sont de très bonne facture et certains disent même qu’elles surpasseraient les voix japonaises… Incroyable non ? En tout cas, à la rédaction, nous sommes bels et bien d’accords pour assurer que nos doublages français sont tout bonnement excellents. Vous aurez, dans tous les cas, l’occasion de le vérifier puisque les voix japonaises et même, anglaises, sont disponibles dans l’édition européenne.
En tout cas, si Lost Odyssey devait avoir un défaut où on pourrait le maudire, c’est très certainement pour ses temps de chargements assez long qui viennent ralentir notre plaisir de jeu. De plus, même si les personnages gagnent en profondeur au fil de l’aventure, les joueurs ne seront pas forcément charmés par ces derniers et risquent de quitter le navire bien trop vite alors que pourtant, s’accrocher permet de découvrir un merveilleux jeu voire même, un monument du J-RPG.
Autre point positif sur lequel nous voulons revenir et qui pourrait s’avérer un être un point négatif pour certains, les poèmes ou rêves qui sont cachés dans l’univers de Lost Odyssey. En effet et comme on le disait précédemment, ces derniers sont très nombreux et parfois très longs ce qui peut en décourager certains qui préféreront une narration plus fluide et rapide et pourtant… si vous accrochez à ces poèmes, ils sont tous tout simplement envoûtant et surtout, très touchant.
D’ailleurs et dernier point avant de passer à la conclusion, la narration des conversations est bien souvent représentée à l’écran avec des encadrés pour faire intervenir les personnages et montrer plusieurs plans en même temps. Malheureusement, cela a tendance à surprendre, voire, à déplaire.
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