Avant de pouvoir travailler sur la licence Tetris avec Tetris Effect qui sortira en fin d’année, Tetsuya Mizuguchi avait tenté sa propre version sur PSP. Le résultat était Lumines, un jeu de lancement de la console. Le créateur de Rez et de Space Channel avait pris au pied de la lettre le mantra de la console portable : « Le Walkman du XXIe siècle ». Son but était donc de proposer un gameplay addictif pour aller avec l’écoute de musiques. Pour ceux qui avaient essayé Lumines à sa sortie en 2005, l’opération était plus que réussie. Mais avec la sortie de Lumines Remastered, la question est désormais de savoir si la magie opère toujours à l’heure de la Switch et des smartphones.
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Précisons-le de suite, la version testée ici est celle de la Switch. Le jeu d’origine avait été conçu spécifiquement pour le jeu nomade. La console de Nintendo est donc la plus à même de retranscrire cette expérience. Surtout que l’idée de ce remaster a été inspirée par la fonction HD Rumble. Mais revenons d’abord à la base, avant de parler des nouveautés. Quand l’introduction de ce test évoque Tetris, ce n’est pas pour rien. Mizuguchi a bien créé ce gameplay après s’être vu refuser l’utilisation de la licence. Lumines est donc un Puzzle-Game avec des blocs de quatre éléments qui tombent et il faut bien les agencer pour les faire disparaître. La différence avec l’ancêtre russe, c’est que les groupes qui tombent sont seulement des carrés.
L’élimination se fait selon la couleur des éléments. Le but est de former des carrés ou des rectangles de même couleur. Mais ce n’est pas la seule différence avec l’inspiration. La musique a un rôle primordial. Les blocs ne disparaissent pas de façon instantanée mais seulement quand la ligne de tempo passe sur eux. Et si on parle de ligne de tempo c’est bien parce qu’elle suit celui de la musique. Ainsi, une chanson plus lente fait que les blocs mettent plus de temps à quitter la grille. Et donc que l’espace de jeu s’encombre beaucoup plus facilement pour mener au game over. Les actions du joueur ajoutent des éléments à la musique pour donner l’impression d’être un DJ. Un DJ à la David Guetta qui n’ajoute que 2-3 sons certes, mais un DJ quand même.
Calibré pour occuper
Cet effet hypnotique est d’ailleurs l’un des dangers du mode principal, le mode Défi Bases. Il faut ici réussir 100 niveaux à la suite. Il s’agit d’un des deux modes qui permettent de débloquer des Skins. Les Skins sont bien entendu la partie visuelle du jeu mais pas que, puisque cela correspond aussi à une musique. L’autre mode qui augmente la taille de la tracklist est le mode Duel contre la console. Là le joueur et l’ordinateur se partagent la grille en deux territoires. Les combos permettent de repousser la frontière et le perdant sera celui qui n’aura plus assez d’espace pour continuer. Dans ces deux modes, on doit toujours repartir du début et donc tout refaire dans le même ordre. Comme il s’agit de la seule manière de débloquer les musiques, cela peut devenir répétitif surtout si vous avez du mal.
Heureusement, le nombre de Skins débloque d’autres modes pour rendre la sélection et l’ordre aléatoire ou paramétrables. Si vous voulez vous occuper quelques minutes sans tomber dans le trou noir Lumines, c’est également possible. Le jeu propose des modes Contre-la-Montre qui limitent les partie à 60, 120 ou 180 secondes. Il y a également un mode Puzzle pour recréer des formes imposées et un mode Mission où il faut débloquer une situation en un nombre de coups donnés. Sachez qu’il est également possible de jouer à deux sur la même console pour le mode Duel, contre un humain cette fois-ci. Évidemment, chaque mode basé sur le Scoring a droit à son classement en ligne pour rendre encore plus accro.
Shake Ya Body
En dehors du mode Mission qui vient des épisodes suivants, le contenu de Lumines Remastered n’apporte rien de neuf par rapport au jeu d’origine. Mais il cache quand même un atout dans sa manche avec les vibrations. Ce n’est pas un hasard si Mizuguchi a mis en chantier ce remake en voyant le HD Rumble. Les contrôleurs vibrent en fonction des actions du joueur et en fonction de la musique. C’est une couche supplémentaire qui vous aspire encore davantage dans un jeu déjà connu pour cela. Le créateur est tellement fier de cette fonction qu’il est possible de l’activer sur d’autres manettes pour que les spectateurs en profitent également sans jouer. Il explique d’ailleurs que pendant le développement, l’équipe mettait les Joy-Con dans leurs poches pour renforcer l’effet.
Sur certaines musiques, l’effet est tel qu’on s’inquiète un peu pour sa Switch en mode portable. L’option, que l’on peut désactiver, est aussi disponible sur les autres plateformes mais sans HD Rumble, la magie opère forcément moins. De toute façon, c’est en mode portable avec un casque que ce Lumines Remastered s’apprécie réellement. Autre point à aborder absolument dans cette critique, la musique. 40 chansons sont présentes, avec une forte dominante électro. Le tout passe très bien du moment que l’on n’est pas totalement allergique au genre. Mais le mariage avec la partie visuelle est tel que l’on devrait quand même apprécier l’ensemble. Mention spéciale aux titres Shinin’ et Shake Ya Body composés par Mondo Grosso. On peut terminer en pinaillant sur la longueur des chargements et l’impossibilité de jouer avec le stick alors que la croix directionnelle des Joy-Con n’est pas terrible.
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